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Assemblée Générale extraordinairedu 16 juin 2023
L’assemblée s’est réunie, sous la présidence du recteur Armel Pécheul, le 16 juin 2023, à 17 heures, conformément à la convocation adressée aux adhérents à jour de leur cotisation.
Après avoir constaté que le quorum de 10% des membres à jour de leur cotisation présents ou représentés exigé par les statuts pour que l’assemblée puisse se prononcer sur la dissolution de l’association proposée par le conseil d’administration était atteint, le Président rappelle qu’elle avait été créée en 1983, pour faire échec au projet de Service public unifié et laïque, porté par M. Savary, ministre de l’Education nationale dans le gouvernement de Pierre Mauroy.
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Questions crucialesLettre N° 105 - 3ème trimestre 2009
Les voies étroites de la "parité" public-privé
Les voies étroites de la « parité » public-privé
En France, les rapports entre l’enseignement public et l’enseignement privé sous contrat sont régis par le principe de parité. C’est, en réalité, un principe de complémentarité ou principe de collaboration. L’idée n’est pas de laisser jouir l’enseignement privé d’une authentique liberté, malgré la protection constitutionnelle de la liberté de l’enseignement. Ce n’est pas la culture politique française. Elle consiste plutôt à considérer que le service public de l’éducation est normalement mis en œuvre par des établissements publics. Il est admis, presque du bout des lèvres, qu’il peut aussi, dans des conditions fixées par la loi et par le contrat, être mis en œuvre par des établissements privés. Même ainsi limité, ce principe ne fait pas l’unanimité. On a pu entendre quelques élus socialistes affirmer récemment dans l’hémicycle que le principe de parité était anticonstitutionnel et antirépublicain !
Cela étant, et parmi de nombreuses difficultés d’application du principe de parité (statut des maîtres du privé, définition du caractère propre, etc.) se pose nécessairement la question du financement de l’enseignement privé. La matière est cependant sensible et politiquement dangereuse. Le camp laïc ne désarme jamais. Il est prêt – à chaque occasion – à déterrer la hache de la « guerre scolaire ». De sorte que les gouvernements de droite ne s’y risquent qu’avec un très grand luxe de précautions. La coutume est celle – non pas d’un projet de loi proposé par le gouvernement – mais d’une proposition de loi émanant d’un parlementaire à laquelle le gouvernement ne s’oppose pas…. C’est moins risqué !
Le financement du primaire est organisé par la loi Debré du 30 décembre 1959. Les écoles publiques sont fondées, entretenues et intégralement financées par les pouvoirs publics. Les écoles privées liées par contrat à l'État, reçoivent, pour l'exercice des missions d'enseignement visées par le contrat et sous réserve de respecter les obligations que ce dernier prévoit, des financements publics. Les écoles privées hors contrat, sont fondées, entretenues et financées par des personnes privées. Les écoles ayant passé un contrat d'association à l'enseignement public doivent respecter les règles et les programmes en vigueur dans ce dernier. Les professeurs qui y enseignent sont ou bien des maîtres du public, ou bien des maîtres liés à l'État par contrat. En échange, la rémunération de ces maîtres est assurée par l'État et les dépenses de fonctionnement sont prises en charge par les collectivités territoriales dans les mêmes conditions que pour le public.
Mais, l’exigence de parité issue de la Loi Debré n’était pas, jusqu’à lors, respectée lorsque des enfants étaient scolarisés dans des classes élémentaires sous contrat d'association hors du territoire de leur commune de résidence.
C’est l’objet d’une réforme presque passée inaperçue qui vient d’être adoptée par le Parlement le 29 septembre dernier. Issue d’une proposition de loi du sénateur Jean Claude Carle, le nouveau dispositif prévoit qu’une commune aura à verser une contribution à une classe élémentaire sous contrat dans tous les cas où elle aurait dû la verser pour une classe publique, y compris dans le cas où les élèves sont scolarisés dans une classe élémentaire sous contrat d'association implantée dans une autre commune que celle où ils étaient domiciliés.
L’œuvre a été laborieuse. Cette question devait normalement être réglée depuis la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales. Plusieurs textes successifs, les difficultés d’interprétation des circulaires d’application et une mauvaise volonté évidente de certains décideurs locaux ont rendu le système opaque et d’application incertaine. D’où cette proposition de loi aussi utile que… limitée et, somme toute bien prudente.
Il n’y a rien de révolutionnaire, en effet, dans ce texte pour le principe de parité. La commune de résidence ne sera obligée de financer la scolarisation d’un élève dans le privé à l’extérieur de son territoire que dans les cas où la loi prévoit que la dépense serait également obligatoire pour les élèves scolarisés dans une école publique. Autrement dit, la commune de résidence participera obligatoirement à cette dépense si elle ne dispose pas de la capacité d’accueil dans les écoles publiques sur son territoire, ou lorsque l’élève est scolarisé à l’extérieur de la commune pour des motifs contraignants liés aux obligations professionnelles des parents, à l’inscription d’un frère ou d’une sœur dans un établissement scolaire de la même commune ou à des raisons médicales.
Rien dans tout cela ne justifie la colère et les rodomontades du camp laïc. La parité n’est pas la « marchandisation » de l’École. Elle n’est d’ailleurs pas encore acquise pour toutes les questions qui se posent à l’enseignement privé. Loin s’en faut. Elle n’est, en réalité, qu’une bien petite concession faite à la Liberté de l’Enseignement.
Recteur Armel Pécheul
La Lettre
: Philippe Gorre, vous mettez actuellement la dernière main aux recherches que vous menez depuis quelques années sur l’enseignement de la lecture. Quel est l’objet de la publication que vous souhaitez en faire ?
Réponse
: Il s’agit de donner aux parents dont un enfant va apprendre à lire ou aux étudiants qui s’apprêtent à devenir professeurs des écoles, les moyens de juger par eux-mêmes de la valeur de cet enseignement.
La Lettre
: est-ce du choix de la méthode que vous voulez parler ? On dit pourtant que c’est une querelle dépassée.
R
: oui, on le dit, en avançant que ce sont le niveau culturel familial, les divorces ou l’abus de la télévision qui expliquent les résultats inégaux et bien souvent insatisfaisants obtenus.
Ces facteurs ont une influence indéniable sur les résultats, mais l’école n’a pas ou peu d’influence sur eux, alors que le choix de méthodes appropriées dépend d’elle. Mes investigations m’ont conduit à la conclusion qu’il y avait des méthodes efficaces et des méthodes inefficaces, voire nuisibles. Cela est vrai pour tous les enfants et au degré le plus élevé pour les enfants les plus défavorisés.
La Lettre
: mais la décision de Gilles de Robien, ministre de l’Éducation nationale, en 2006, de prohiber les méthodes semi-globales et de rétablir les méthodes syllabiques n’a, dit-on, rien changé aux pratiques des maîtres reposant dans la grande majorité des cas sur les méthodes semi-globales.
R
: l’arrêté pris en janvier 2006, dans le sens que vous indiquez, n’a en effet pas changé les pratiques, puisque le décret préparé par ses services et publié deux mois plus tard en neutralisait les effets. Cependant je crois que son initiative, loin d’être un coup d’épée dans l’eau, comme on l’a prétendu, apparaîtra un jour comme un pavé dans la mare.
La Lettre
: mais Jack Lang, alors ministre, n’avait-il pas déjà lui-même, en 2002, décidé qu’il fallait « tourner résolument le dos aux méthodes globales » ?
R
: oui, mais c’était enfoncer une porte ouverte. Tout le monde convient que les méthodes globales ne sont plus employées et qu’elles ne l’ont été que fort peu.
La Lettre
: méthodes syllabiques, semi-globales ou globales, les différences ne sont pas claires pour tout le monde.
R
: Il y a deux approches de la lecture, par les lettres et par les mots.
La Lettre
: par les lettres ?
R
: ce sont les méthodes connues depuis toujours sous le nom d’alphabétiques, parce qu’elles commencent par l’apprentissage des voyelles, puis des lettres ou de syllabiques, parce que la découverte de chaque consonne est immédiatement suivie de celle des syllabes qu’elle forme avec les voyelles. Une fois les syllabes connues, l’on passe immédiatement aux mots qu’elles composent. En termes plus savants, ces méthodes sont appelées méthodes synthétiques.
La Lettre
: et pour quelles raisons commencer par les lettres ?
R
: parce que l’écriture est une convention, un code qui permet de représenter les sons de la langue par des signes ou des combinaisons de signes, et qu’il est logique de commencer l’apprentissage de la lecture par celui du code.
La Lettre
: et par les mots ?
R
: il faut d’abord distinguer deux sortes de méthodes commençant par les mots :
Les méthodes globales qui n’apprennent que la lecture de mots entiers, sans les décomposer. Les méthodes semi-globales, dites aussi mixtes ou analytiques qui partent des mots, puis enseignent le code en les décomposant.
La Lettre
: quels sont les arguments en faveur des méthodes globales ?
R
: elles seraient naturelles, l’élève apprenant spontanément à lire, comme il a appris à parler. Il est d’ailleurs significatif que les deux premiers ouvrages prônant ces méthodes dans notre langue soient :
De la manière d’apprendre les langues de l’abbé de Radonvilliers (1768), et
Vraie manière d’apprendre une langue quelconque de Nicolas Adam (1787).
La Lettre
: et les méthodes semi-globales ?
R
: elles prétendent réunir les avantages des méthodes alphabétiques et des méthodes globales, en intéressant l’apprenti lecteur par des mot qui « font sens » et en lui apprenant ensuite le code, systématiquement ou pas.
La Lettre
: c’est-à-dire ?
R
: dans certaines méthodes semi-globales, il est demandé au maître de décomposer chaque mot nouveau pour les élèves en syllabes puis en lettres, pour leur apprendre le code ; dans d’autres méthodes, cela peut se faire à l’initiative du maître ou à la demande des élèves, sans être systématique.
La Lettre
: et quelles méthodes recommandez-vous ?
R
: les méthodes globales sont indéfendables. Demander à notre cerveau d’enregistrer les mots comme des images est aussi absurde que de les enregistrer de même sur son ordinateur, en déclarant inutiles les logiciels de traitement de texte.
Pour désamorcer l’initiative de Gilles de Robien, la « communauté scientifique » de notre pays a bien voulu convenir, quelques années après celle des Etats-Unis, que les méthodes semi-globales n’enseignant pas systématiquement la relation entre les lettres et les sons donnaient des résultats inférieurs à celles enseignant cette relation systématiquement et aux méthodes alphabétiques.
Il reste à cette communauté à reconnaître que, comme je l’ai constaté, les méthodes alphabétiques sont en toutes circonstances, à conditions d’enseignement égales, supérieures aux méthodes semi-globales, systématiques ou pas.
La Lettre
: sur quoi repose votre conviction ?
Sur cinq éléments :
La définition même des méthodes synthétiques que l’on n’appelait pas pour rien Méthodes de doctrine ou d’enseignement. L’histoire de l’enseignement de la lecture. Les fausses justifications de l’opinion contraire. Ce que l’on sait du mode de fonctionnement du cerveau. La comparaison des résultats obtenus par l’une et l’autre approche.
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Lettre N° 104 - 2 ème trimestre 2009
Le Conseil constitutionnel, cherchant comme Maginot, à dresser une dernière ligne de défense de la souveraineté française devant l’européanisation et la mondialisation envahissantes, met désormais en avant ce qu’il appelle les « règles et principes inhérents à l’identité constitutionnelle de la France ». Cela signifie, pour les non spécialistes, que la France peut transférer l’essentiel de ses pouvoirs et de ses compétences à des organismes extérieurs – au premier rang desquels on trouve l’Union Européenne – sauf précisément ce qui concerne notre « identité ». Malheureusement, cette identité française est réduite à peu de chose. Les juristes et les politiques peinent à en donner une définition, quand ils en ont encore le courage. Force est bien de constater qu’ils se retrouvent au moins sur un point : l’identité française serait la laïcité. La République réduite à la laïcité, c’est tout ce qu’ils ont retenu ! Et, l’on voit les héritiers du « petit père » Combes s’effaroucher lorsque l’État français conclut (dans le cadre du processus de Bologne) des accords sur les diplômes de l’enseignement supérieur avec l’État du Vatican. Comme l’on voit les syndicats « de gauche » refuser – sans discussion – le droit aux instituts catholiques de former les maîtres.
On ne conteste pas sérieusement que la neutralité de l’enseignement public soit l’un des gages de sa qualité. Cette neutralité est incontournable et consubstantielle de la République. Mais la neutralité de l’État – c'est-à-dire la laïcité – c’est aussi et surtout la liberté des autres enseignements. Pour les républicains dignes de ce nom la liberté c’est 1789. Ce n’est pas 1793 et la Terreur. Car, heureusement, la Déclaration des droits de l’homme de 1789 reconnaît la liberté de pensée. « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi » (article X de la DDHC). « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme ; tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement … » (article XI de la DDHC).
Sont-ils alors prêts à renier la liberté au nom, non pas de la vraie laïcité, mais de la laïcardité militante ?
Si oui, alors vraiment nous allons abandonner 1789 et entrer dans une phase de totalitarisme de la pensée. Nous le saurons bientôt car ces gardiens de la laïcité militante ont contesté les accords passés entre la France et le Vatican devant le juge administratif. Nous verrons bien alors ce qu’il reste de la République Française et de son identité. Si ce n’est que l’enseignement public aux mains des syndicats patentés… alors…malheur à nos enfants !
Recteur Armel Pécheul
UN PROJET DE L’UNION EUROPÉENNE POUR L’ÉDUCATION A MÉDITER : Mesurer la participation des parents dans l’éducation (IPPE)
La Commission européenne l’affirme : « les réformes sont facilitées […] lorsque les modes de gouvernance sont cohérents et coordonnés […]. La sensibilisation et la participation active des acteurs clés, tels que les parents […] sont autant d’éléments qui permettent d’aboutir plus aisément à un consensus sur les objectifs stratégiques et les réformes nécessaires »
Pour ce faire, IPPE, projet du Réseau européen sur la gouvernance de l’éducation (REGE), doit adopter une approche fondée. Il s’agit alors de prendre comme point de départ les droits individuels et collectifs des parents, en tout cas tels que ces droits sont reconnus dans les législations des États membres participant au projet
Les droits des parents qui feront l’objet d’étude sont les suivants :
a) Droits individuels. Le premier droit des parents est de choisir l’école qu’ils souhaitent pour leur enfant, le second est de disposer d’une possibilité de recours dans différents domaines et enfin le dernier, est d’être informé quant à leurs droits et au progrès de leur enfant.
b) Droits collectifs. Il s’agit de la participation des parents dans des structures formelles du système éducatif
Le projet se décline en quatre étapes. :
Première phase du projet: la définition des indicateurs.
La première phase du projet IPPE consiste donc à définir des indicateurs-hypothèses permettant de mesurer la participation des parents selon une approche basée sur les droits de l’homme.
Selon le Haut Commissariat aux droits de l’homme, l’approche fondée sur les droits repose sur l’idée que « les politiques et les institutions […] devraient se réclamer expressément des normes et valeurs énoncées dans le droit international relatif aux droits de l’homme [qui] fournit un cadre normatif contraignant pour la formulation de politiques nationales et internationales ». Dans ce contexte, il apparaît clairement qu’un changement de perspective doit être opéré afin de passer de la reconnaissance des besoins que les pouvoirs publics doivent combler, à la reconnaissance des droits imposant des obligations juridiques précises aux Etats.
Depuis une quinzaine d’années, le thème de la participation des parents a indiscutablement pris de l’envergure et il est aujourd’hui admis par tous que la collaboration entre la famille et l’école « assure à la fois la cohérence éducative et l’enrichissement culturel dont les enfants ont besoin ». Pour autant, malgré la possibilité offerte aux parents ou à leurs représentants depuis 1970 de participer dans le cadre des structures formelles, ce n’est que depuis les années 90’ et l’élaboration des projets de réformes éducatives que « l’autonomie des écoles et la participation des parents à leur gestion sont conjointement au centre des débats et des législations ». Il est en effet important que les parents, soit par le biais des associations, soit par celui des organes de participations, puissent donner leurs avis et soutiennent les causes visant l’amélioration des normes et des prestations d’éducation. L’Union européenne rappelle à ce propos, qu’ « il convient de promouvoir des partenariats plus efficaces entre les acteurs clés […] afin d’assurer, dans le cadre d’une responsabilité partagée, la pleine participation de tous les partenaires au développement de systèmes d’éducation et de formation ».
La Chaire UNESCO de l’Université de La Rioja (Espagne) a accueilli le 12 et 13 juin le premier colloque scientifique du projet IPPE. Les experts européens ont en outre mis en exergue l’importance fondamentale pour les parents du droit à l’information et d’une formation qui leur soit destiné afin qu’ils puissent enfin exercer leur droit de participation. Il est en effet nécessaire de changer d’optique et de percevoir désormais les parents comme de réels partenaires, premiers responsables de l’éducation de leurs enfants et non plus comme de simples usagers voire des clients. Adopter cette vision de la participation, c’est aller au-delà de ce qui se pratique actuellement dans de nombreux pays européens en assurant la transparence du système éducatif d’une part et une meilleure gouvernance d’autre part.
C’est dans cet esprit là qu’il existe à ce jour dans quelques pays européens des parents qui ont décidé de prendre les choses en main, en créant eux-mêmes des écoles dans lesquelles leur participation n’est plus juste tolérée, mais valorisée à leur juste mesure puisqu’ils en sont les gérants.
Enfin, afin de promouvoir la participation de toutes les parties prenantes, mais aussi de repenser l’ensemble du système éducatif et en particulier le rôle que les parents ont à y jouer, les principaux représentants des associations de parents d’élèves espagnoles ont proposé diverses mesures. Elles vont du financement accru des associations de parents, à la possibilité d’avoir quelques heures par trimestre pour assister aux organes de participation ou s’entretenir avec le professeur, en passant par la valorisation sociale de l’implication des parents dans l’école.
Alfred Fernandez
Professeur émérite de l’université de droit Paris II et membre de l’Académie des sciences morales et politiques dont il a été le président, Roland Drago est décédé le 7 mai dernier. Il était l’un des maîtres les plus éminents du droit public français de ces cinquante dernières années.
Membre du conseil d’administration de notre association depuis 1984, il en a été le vice-président jusqu’à son retrait en 2007.
A ce titre et en tant que membre du jury des prix d’Enseignement et Liberté, il a toujours participé avec beaucoup d’attention et de fidélité à nos travaux, nonobstant la lourde charge de travail et les multiplies responsabilités qu’il assumait par ailleurs.
Je lui exprime ici toute l’admiration du juriste que je suis pour un maître et la reconnaissance que je lui dois pour avoir assuré une part essentielle dans la naissance et la vie de notre association depuis sa fondation en 1984.
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Armel Pécheul
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Lettre N° 103 - 1er trimestre 2009
L'évaluation, le principe qui fait peur
L’évaluation, le principe qui fait peur
Le système éducatif subit aujourd’hui une réforme plus ou moins tranquille qui risque – si elle réussit et surtout si elle est bien menée – de révolutionner les écoles, les collèges, les lycées et les universités pour longtemps. Cette réforme – si simple et si logique – n’est même pas idéologique. Elle est le résultat de la liberté de l’information qui résulte elle-même d’internet, de la globalisation, en bref de la nouvelle société de la connaissance : aujourd’hui tout se sait, tout est comparé, rien ne peut plus être caché… ou peu de choses en tout cas.
Concrètement, et appliquées au système scolaire, la circulation de l’information et les statistiques internationales permettent aisément de mesurer le niveau des élèves, les performances des établissements scolaires et la crédibilité internationale des universités françaises. Et, là, évidemment, plus personne ne peut pratiquer l’autosatisfaction hexagonale, ni le mensonge par omission. Les enquêtes PISA de l’OCDE montrent que les élèves français sont toujours en aussi fâcheuse posture par rapport aux élèves de très nombreux pays (La France conserve, année après année, le même taux d’élèves ne sachant ni lire, ni écrire ni compter). Les Universités françaises sont - à une ou deux exceptions près – très loin dans le dernier classement dit « classement de Shanghai ». Dans ce dernier classement, 7 établissements français sont dans les 200 premières universités mondiales, mais pas avant la 41ème place, 14 dans les 300, 17 dans les 400 et 23 dans les 500 ! Il est tout aussi intéressant de relever que les pays qui sont placés en tête ne sont pas ceux qui consacrent forcément les budgets publics les plus importants à l’éducation et encore moins à l’Université. En revanche, les meilleurs pratiquent la mise en concurrence, la diversification des sources de financement et l’évaluation.
En France, on n’en est pas encore à la mise en concurrence ! Quant à la diversification des financements, l’idée est encore taboue. En revanche, le principe d’évaluation commence petit à petit à gagner les esprits… pour évidemment se heurter à la fronde de la plupart des syndicats enseignants. Pensez-donc, leurs chers collègues n’avanceraient plus ni en grade ni de classe sur critères syndicaux, mais uniquement sur leurs valeurs et leurs mérites professionnels ! Voilà ce qui les révolte… pas autre chose.
Curieuse profession, quand même, que celle des professeurs dont le cœur de métier est bien d’évaluer des élèves et des étudiants à partir des savoirs et des connaissances qu’ils ont transmis et qui – pourtant – refusent d’être évalués eux-mêmes. C’est là un combat d’arrière-garde : malgré eux, le monde entier les évalue désormais et il ne sert plus à rien de se cacher derrière la prétendue impéritie de gouvernements successifs.
Il est vrai que lesdits gouvernements ont pu se montrer maladroits dans la mise en œuvre de l’évaluation. La dernière enquête menée auprès des écoliers de CM2 au mois de janvier 2009 reste encore à parfaire pour être totalement efficace. Et l’on ne peut que regretter que plus de 20 % des enseignants aient boycotté les tests… ne craignant d’ailleurs même pas le ridicule de s’appeler « résistants ».
La même maladresse inspire aussi la réforme du statut des enseignants chercheurs à l’Université. L’objectif n’est pas contestable. Il est même grand temps de s’y atteler si l’on veut que les universités françaises et les professeurs d’université retrouvent leur lustre d’antan. Les meilleurs doivent être reconnus comme tels, grâce à leurs enseignements mais aussi en raison de la qualité de leur production scientifique (travaux de recherche, écrits et publications, encadrement de jeunes chercheurs, notamment). C’est la crédibilité même de l’Université française et donc l’avenir de ses étudiants qui sont en cause. Mais, il faut alors aller jusqu’au bout de la logique et laisser des instances nationales indépendantes – et sans doute même internationales – y procéder. Quelle idée saugrenue de laisser des Présidents d’Université – pour la plupart prisonniers de conseils hyper-syndicalisés ou tout simplement appartenant à des disciplines scientifiques différentes de celles des universitaires à évaluer – maître d’un jeu qui ne serait plus alors qu’un jeu local. Les dernières moutures du projet de décret réformant le statut des enseignants chercheurs semblent enfin avoir intégré le principe constitutionnel d’indépendance des professeurs d’universités et l’évaluation devrait bien être nationale ou internationale. Tant mieux.
Dans ces conditions alors, le « système » ne saurait plus tricher longtemps. Les parents, les élèves et les étudiants pourront enfin mesurer les conséquences d’un non-choix qui leur a toujours été imposé au prétexte d’une égalité des chances qui n’est jamais allée au-delà d’un égalitarisme dévastateur pour les enfants des catégories sociales les plus modestes.
Alors aussi s’ouvrira l’ère de la concurrence. La concurrence dans le système lui-même dans un premier temps, puis avec d’autres systèmes dans un second temps. Cela n’exclura nullement le secteur public. Il n’en deviendra que meilleur.
La meilleure illustration en est certainement celle que l’on peut tirer du classement de Shanghai. Parmi les douze premières universités du monde, neuf sont entièrement privées, deux sont mixtes. Une université publique, Berkeley, est en troisième position, après Harvard et Stanford. Autrement dit, au sein des douze premières universités du monde, dans onze d’entre elles, l’éducation est produite selon une procédure de «marché» avec un prix, une sélection des meilleurs professeurs et une liberté dans les programmes. La place de troisième occupée par l’unique université entièrement publique, Berkeley, montre bien que la propriété publique n’est pas, en elle-même, contreproductive. Une Université publique peut atteindre l’excellence. Seulement, tout le monde l’aura compris, la chance de Berkeley est la proximité géographique de Stanford… sa concurrente immédiate !
Recteur Armel Pécheul
Madame de Lessan, adhérente de notre association a réagi, par le texte suivant, à notre circulaire de février. Je continue à penser que Xavier Darcos a, sur des points fondamentaux, tels que l’enseignement de la grammaire ou celui du calcul, pris des décisions allant, heureusement, à contre-courant. Les critiques pertinentes de notre correspondante sur les évaluations et l’enseignement de la lecture me semblent avoir pour origine non pas d’insuffisants efforts du ministre mais la résistance de son administration, contre laquelle, comme l’écrit Marc Le Bris dans Bonheur d’école, il ne disposerait que du soutien de trois conseillers. AP
Habituellement en plein accord avec tout ce que vous dites de notre système éducatif, je me permets de dire que je n’ai pas la même appréciation de l’action de Monsieur Darcos, de ses efforts éclairés et énergiques, au moins en ce qui concerne l’école primaire, là où devraient s’acquérir les bases indispensables à la suite de la scolarité. Il est sûrement énergique mais je pense qu’il voit mal les priorités ou ne peut agir librement, il impose de petites réformes qui n’améliorent rien car elles n’agissent pas là où il faut et de plus sont mal acceptées. Des évaluations multiples n’apportent rien à l’enseignant qui connaît ses élèves, font perdre du temps et ont un coût. Seul un examen (minime) d’entrée en 6ème pourrait motiver les élèves dans leur travail et les parents dans l’accompagnement.
En trente ans la lecture est devenue un problème national majeur et je ne vois rien qui puisse inverser la tendance. L’apprentissage de la lecture reste un problème grave et il est toujours impossible de mettre en cause les méthodes, c’est un sujet tabou et on continue, dans l’indifférence générale de fabriquer des « handicapés » de la lecture. Cela me révolte et, plus encore, le silence qui accompagne la souffrance des jeunes élèves et l’inquiétude de leurs parents. Cette situation est scandaleuse, dramatique dans les quartiers défavorisés où les enfants, souvent d’origine étrangère, ont besoin plus que d’autres d’apprendre avec logique et progressivement les sons de notre langue. Il y a des enfants capables d’excellence partout dans tous les milieux et il faut leur donner la chance d’un bon départ. C’est la meilleure façon de remettre en marche l’ascenseur social en panne depuis longtemps et d’éviter cette nouvelle injustice qu’est la discrimination positive.
Je m’occupe actuellement et une fois de plus d’apprendre vraiment à lire à un de mes petits-fils dont le maître utilise la méthode Ribambelle et qui se trouve évidemment en difficultés. Avec la méthode alphabétique pendant les vacances poursuivie par les parents tous les jours, il est à peu près tiré d’affaire. Les exemples semblables sont nombreux. C’est scandaleux et Monsieur Darcos pense que ce n’est pas un problème de méthode quand un quart des élèves lit mal en 6ème. On fait de la prévention maintenant dans tous les domaines mais pour prévenir l’échec scolaire, rien de sérieux. Il y a depuis cette année le soutien scolaire institué dans toutes les classes, mais c’est trop tard et très peu efficace, rien ne peut remplacer un bon démarrage. Un million d’élèves en soutien scolaire, beaucoup d’autres avec des cours à domicile subventionnés par l’Etat ! Qui voit que c’est tragique ? Qui voit que cela dénonce l’incapacité de l’école à apprendre ? Personne parmi les responsables politiques ! Tout le monde s’en moque, les parents, eux, se taisent, n’osant intervenir, mais ils n’en pensent pas moins.
Je vois bien que mon petit-fils aurait été dans ma classe un très bon élève et nombre de mes élèves qui avaient été annoncés en difficultés en maternelle parce qu’ils ne reconnaissaient pas les mots, se sont révélés être de très bons élèves en CP, ils avaient simplement besoin qu’on leur explique le code. Je n’ai pas besoin de vous convaincre de l’efficacité de la méthode alphabétique. Vous connaissez sûrement le film «Etre et avoir», et vous vous souvenez sans doute de ce petit élève qui doit lire le mot «ami» (trois lettres !) et qui à plusieurs reprises dit «copain», ce qui fait rire tout le monde dans la salle. Malgré les bonnes paroles de Mr de Robien, non suivies d’effets dans les textes officiels, on en est toujours là dans les écoles et Mr Darcos n’a pas l’air ni la volonté de s’en occuper. Savoir bien lire est la première des compétences et elle conditionne l’acquisition de toutes les connaissances et je ne comprends pas que le Ministre ne trouve pas un moyen d’agir à ce niveau.
Les dernières manifestations contre les réformes Darcos qui font entendre l’éternel refrain du manque de moyens montrent que, si on veut vraiment être efficace, il ne faut pas attaquer de front le « mammouth », qu’il ne faut pas contraindre, qu’il faut donc trouver des moyens détournés, avoir un peu d’imagination et faire preuve de liberté d’esprit et de détermination. Je pense, et cela depuis longtemps, qu’il faudrait faire une démonstration de réussite scolaire en créant une petite école dans un quartier défavorisé, une petite école spécialisée dans les apprentissages élémentaires qui prendrait les enfants de 5 à 7 ou 8 ans. Ceux-ci repartiraient dans leur école ensuite. Cette école de statut privé doit être gratuite pour se situer sur le même terrain que l’école publique. La création d’écoles par des parents devient plus fréquente mais ce sont des écoles où la scolarité a un coût qui dépasse les possibilités de nombreux parents. Cela établit une sélection sociale qui fait que ces écoles qui sont une belle réussite ne serviront jamais d’exemples et c’est cet exemple qui peut convaincre.
Vous voulez élargir votre influence, faire grossir votre association, pourquoi ne pas diriger une partie de votre action vers la recherche de mécènes pour la reconstruction de l’école. Le mécénat apporte une aide dans de nombreux domaines, sport, art, santé, pourquoi pas dans la création de petites écoles et au moins d’une pour commencer ? Je ne suis qu’une simple institutrice, je peux enseigner, mettre en œuvre, former des enseignants mais je ne sais à qui m’adresser pour trouver les moyens de le faire, j’ai essayé sans suffisamment de succès.
Développer le mécénat d’entreprise ou de particuliers pour reconstruire l’école, attirer et motiver des mécènes dans ce but, voilà une voie nouvelle, moderne, qui ouvrirait une porte vers la liberté de choix de l’école, qui permettrait une comparaison féconde des méthodes, qui contribuerait à changer l’état d’esprit général et qui serait un beau programme pour une association. Je joins à ma lettre l’appel que j’avais écrit il y a quelques années, je pourrais écrire le même maintenant, rien n’a changé, rien ne s’est amélioré.
Je crois vraiment qu’il faut construire en dehors du système si on est déterminé à le réformer.
Françoise Ansart de Lessan
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Lettre N° 102 - 4ème trimestre 2008
La culture n'est plus en crise
La culture n’est plus en crise !
Que les admirateurs d’Hannah Arendt et de son maître ouvrage « la crise de la culture » se rassurent : la culture ne sera bientôt plus en crise. Elle sera tout simplement abolie par décret.
Le secrétaire d’Etat en charge de la fonction publique vient, en effet, de décider de « bouter » l’épreuve de culture générale des concours d’accès à la fonction publique (sic). Cette épreuve serait, selon lui, le signe d’un « élitisme stérile ». Les épreuves de culture générale, ajoute-t-il, « éliminent tous ceux qui n'ont pas ces codes souvent hérités du milieu familial » et créent « une forme de discrimination invisible ». Le secrétaire d’Etat envisage de remplacer la culture générale par « des questions de bon sens en rapport avec la matière ».
Dans le même temps, le 2 décembre dernier, le même ministère de la Fonction publique a signé avec la HALDE (autorité chargée de lutter contre les discriminations) une charte visant à promouvoir l’égalité dans la fonction publique. Pour le secrétaire d’Etat à la Fonction publique, cette charte est "un engagement moral et concret" en faveur du recrutement d’enfants d’immigrés, de femmes, de seniors et de personnes handicapées. Elle sera à la disposition des 5,2 millions de fonctionnaires, en vue de "guider l’action des administrations et des agents qui les composent" selon le ministère. La charte prévoit une série de mesures pour accroître l’égalité d’accès à la fonction publique, dont notamment, nous dit le texte : repenser les épreuves des concours, en diminuant les épreuves de culture générale jugées discriminantes ; sensibiliser et former les jurys de concours et les responsables des ressources humaines à la question des discriminations ;
L’idée est bien d’abaisser considérablement le niveau pour permettre aux enfants « issus de la diversité » d’intégrer la fonction publique. Belle promotion sociale que celle qui consiste à enlever les barreaux de l’échelle, donc évidemment l’échelle aussi. Belle intégration que celle qui consiste à nier dès le départ toute aptitude à comprendre la culture de son pays d’accueil, donc évidemment à interdire un nouvel avenir collectif.
Ces réformes accompagnent le vaste mouvement qui a conduit notre pays à creuser des trous de mémoire de plus en plus profonds dans notre histoire collective, notre école à ne plus transmettre notre héritage culturel commun, pendant que le langage de nos enfants était délibérément appauvri.
Comment vont-ils pouvoir communiquer et comment ne pas voir que les communautarismes vont se renforcer ?Le gouvernement en place ne va cependant pas jusqu’à favoriser expressément et juridiquement la discrimination positive. Chargée par Nicolas Sarkozy de rédiger un nouveau préambule de la Constitution en y inscrivant notamment le respect de la diversité, la commission présidée par Simone Veil a rappelé que les politiques de réparation basées sur la race se sont développées dans les pays où la ségrégation était historiquement inscrite dans la loi, ce qui – fort heureusement - n'est pas le cas en France. Le rapport souligne fort justement le paradoxe qui consisterait à laisser la France s'engager aujourd'hui dans la voie de la discrimination positive à l'heure où elle marque clairement le pas aux États-Unis. D’ailleurs, la victoire électorale du Président Barack Obama est précisément une victoire du mérite républicain et non celle de la discrimination positive. Ce qui est admirable dans cette élection pour un républicain (à la française) n’est pas que les américains aient choisi un homme de couleur. Non, il n’a pas été choisi en fonction de sa couleur, mais heureusement quelle que soit sa couleur. Pour le dire autrement la question de la couleur semble être devenue totalement indifférente, inopérante Outre atlantique. Il est là le progrès pour l’Humanité !
Le rapport de la commission présidée par Simone Veil montre aussi – toujours aussi intelligemment - qu'il est réellement impossible d'élaborer un système de critères acceptable des «origines», familiales ou plus généralement biographiques. Comment lutter contre le racisme et l’ethnicisme si les critères de sélection sont précisément fondés sur ce contre quoi on veut lutter ? Les auteurs de ce rapport – inspirés sur ce point d’une grande sagesse – craignent tout autant une montée des tensions entre communautés, c'est-à-dire le réel danger du communautarisme. Favoriser une communauté attisera nécessairement l’envie et le ressentiment des autres et donc les conflits communautaires.
Aussi échapperons-nous à une révision de la Constitution qui aurait inscrit la discrimination positive au lieu et place de l’égalité qui figure aujourd’hui dans son préambule. Tant que la République restera indivisible, elle restera aussi République. Elle ne peut être Telle que si l’égalité de ses citoyens est respectée. Même s’il faut pour cela reprendre et formaliser juridiquement le fort beau précepte chrétien de l’égalité en dignité.
On concédera bien volontiers que ces réformes sont inspirées des meilleures intentions. On a souvent dénoncé dans cette Lettre d’Enseignement et Liberté l’abandon du modèle républicain et corrélativement le fait que l’ascenseur social ne fonctionne plus. Et, la ségrégation qui en résulte touche toutes les classes sociales défavorisées en général, et au sein de celles-ci, les enfants issus de l’immigration.
Mais, est-on bien certain que la discrimination positive (même dissimulée sous un autre nom) et l’éradication de la culture classique ne conduirait pas insidieusement à figer définitivement notre société en deux blocs. Il y aura ceux qui- de toute façon – auront la connaissance et ceux qui décervelés seront formatés pour suivre les premiers, puisque de toute façon leur positionnement social ne dépendra ni de leur mérite, ni de leur talent, mais de tel ou tel discriminant qui les caractérise. De sorte d’ailleurs que pour bénéficier du maintien de leur positionnement social –construit sans doute uniquement sur des avantages financiers ou professionnels et non plus culturels – ils devront maintenir les mêmes discriminants au sein du même groupe !
Drôle de société ! Encore un petit effort et l’on verra resurgir les castes et les classes, totalement imperméables et définitivement figées en fonction de critères prédéterminés par l’Etat. Après tout, ce même Etat, dans un dernier et suprême effort d’économie budgétaire, pourrait même supprimer le système éducatif en son entier. Pourquoi ne pas lui laisser attribuer les métiers, les mérites et les responsabilités à la naissance en fonction des chromosomes des uns et des autres ? Ce n’est même plus Orwell, c’est Huxley.
Brave new world !
Recteur Armel Pécheul
(Evangile de Saint Jean 8, 32)
Il est prisé de nos jours d’être « décalé ». C’est le plus beau compliment que l’on puisse adresser à l’homme de médias ou à l’artiste, lorsqu’on veut souligner la marque propre de sa créativité.
Et pourtant, a-t-on déjà vu époque plus conformiste que la nôtre ? Tous doivent s’aligner sur la mode jeune imposée par les médias. Mais il est un conformisme plus profond, celui du « à chacun sa vérité » : les titres des émissions TV cultes tels « c’est mon choix » ou « c’est dans l’air» en donnent une parfaite illustration.
Comment ne pas voir que cette pauvre morale actuelle nous conduit droit à l’autisme et … au désespoir. Pourquoi échanger avec l’autre si sa vérité égale par principe ma vérité ? Comment fonder une fidélité ? Où trouver du sens à sa vie si tout est optionnel et affaire de sincérité personnelle ? Où l’enthousiasme de nos jeunes pourra-t-il s’investir ? A quoi et à qui donneront-ils leur générosité naturelle ?
Dans le contexte d’un appauvrissement si profond de la morale et de l’effrayant nihilisme qu’ilvéhicule, comment réussir encore à instruire et éduquer des enfants ? Si la vérité de l’enfant vaut celle du maître, c’est l’acte même de la transmission du savoir et donc de l’enseignement qui est délégitimé ?
Instruire un enfant c’est le rendre capable intellectuellement d’hériter du trésor de connaissances, de culture et de foi amassé par les générations passées. Pour en être capable, l’enfant doit apprendre à maîtriser le langage (ce qui passe par l’apprentissage de la lecture et de l’écriture) et le raisonnement (ce qui nécessite de faire de la grammaire et du raisonnement logique).
Eduquer un enfant, c’est lui apprendre à avoir du jugement et de la volonté. A notre époque, cela nécessite d’avoir même du caractère car cette exigence de vérité conduira bien souvent l’enfant puis l’adulte à être un signe de contradiction.
Au primaire, les bases de l’instruction et de l’éducation sont données à l’enfant qui est préservé autant que possible de la complexité du monde (c’est l’école-sanctuaire) ; au collège puis au lycée général ou professionnel, l’adolescent doit peu à peu apprendre à penser le monde dans sa complexité, puis à y poser des actes. La richesse de l’héritage classique doit sans cesse être mobilisée pour décrypter la réalité présente et faire des choix libres.
N’avons-nous pas choisi l’école de notre enfant parce qu’elle est cotée, qu’elle a de bons résultats au bac, qu’elle développe des activités culturelles séduisantes, ou parce que c’est la plus proche de notre domicile?
Demandons-nous avec honnêteté si l’école de nos enfants les prépare à être des hommes et des femmes libres. C'est-à-dire à savoir raisonner puis à avoir le caractère suffisamment trempé pour se tenir fidèlement à ce qu’ils sauront être juste et vrai ?
Vous comme moi ne pouvons que trop rarement répondre positivement. Il est de notre devoir de ne pas nous résigner à cette situation. Seule la Vérité les rendra libres et heureux. Osons leur donner une éducation digne d’eux.
Depuis dix ans, de nouvelles écoles libres voient le jour. Elles sont fondées sur la volonté de former la personne de l’enfant dans son intégralité. Des éducateurs se regroupent, acceptent une pauvreté certaine, pour donner le meilleur aux enfants, qui sont notre espérance.
Chaque année, ce sont en moyenne 25 écoles indépendantes qui se créent, s’ajoutant aux 450 écoles déjà existantes qui scolarisent en France de la maternelle au bac 45 000 enfants. Ce mouvement discret mais de plus en plus fort est devenu une source d’espérance sérieuse.
La Fondation
pour l’école, fondation reconnue d’utilité publique en mars 2008, est au service de ce mouvement de renouveau scolaire pour l’enfance.
A travers sa branche Créer son école, elle aide techniquement et juridiquement les parents et professeurs à créer des écoles ainsi que les familles à trouver les meilleurs établissements pour leurs enfants.
La Fondation pour l’école sélectionne chaque année les meilleurs projets de création d’établissement ainsi que les écoles indépendantes les plus solides pour les aider financièrement, grâce au soutien généreux de ses bienfaiteurs. Elle a ainsi délivré 183 000 euros d’aide aux écoles lors du deuxième semestre 2008. Ne bénéficiant d’aucune subvention publique, elle n’est riche que de la générosité des personnes qui s’engagent concrètement avec elle à soutenir ces écoles qui naissent chaque année si courageusement.
La Fondation développe aussi un label qualité qu’elle proposera en 2009 aux écoles libres : il servira à aider les écoles à se perfectionner et se faire connaître en toute transparence.
Enfin et surtout, la Fondation pour l’école a ouvert il y a maintenant deux ans un institut destiné à former les instituteurs des écoles maternelles et primaires indépendantes : l’Institut libre de formation des maîtres (ILFM). En effet, à quoi bon créer des écoles si c’est pour « faire pareil » que dans les écoles publiques ou sous contrat avec l’Etat ? Aussi la Fondation investit-elle résolument dans la formation de ses professeurs. 80 instituteurs ou futurs instituteurs sont actuellement en formation à l’Institut libre de formation des maîtres dans le cadre de ces trois sections (section complète : entrée sur concours à bac+ 3 ; formation par alternance en deux ans ; section théorique : 6 sessions intensives les week-ends et des devoirs par correspondance ; formule « auditeurs libres » pour les personnes qui veulent se perfectionner sans pouvoir rendre les devoirs ou faire les stages dans les écoles.)
Anne Coffinier
Anne Coffinier a créé et préside la Fondation pour l’école.
Il est possible de participer à un week-end de formation pour découvrir l’institut et ses élèves en prenant contact au préalable au :
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Sites Internet :
http://www.creer-son-ecole.com
(réseau d’écoles indépendantes, conseils pratiques)
Lettre N° 101 - 3ème trimestre 2008
La liberté de l'enseignement supérieur en Europe et l'exception française
La liberté de l’enseignement supérieur en Europe
Curieux pays que la France qui, au moment où il met en œuvre une loi sur l’autonomie de l’Université – par ailleurs bienvenue -, phagocyte dans le même temps l’enseignement supérieur privé, comme si la liberté accordée d’une main devait être reprise de l’autre. Curieux pays aussi que celui qui se veut tout à la fois le chantre de la construction européenne et qui raidit sa position sur les libertés de l’enseignement, pendant que les autres Etats membres de l’Union européenne s’attachent à développer les libertés universitaires dans le cadre de la stratégie dite de Lisbonne ou du processus dit de Bologne.
Dans l’Europe des droits de l’homme, c'est-à-dire dans le cadre de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et du Conseil de l’Europe, la liberté de l’enseignement voit sa protection renforcée à chaque nouvelle intervention de la Cour européenne des droits de l’homme. Le «juge de Strasbourg», comme on le nomme dans nos bonnes vieilles facultés de droit, fait une chasse quasi systématique à toutes les discriminations entre les différentes formes d’expression de la liberté de pensée, de la liberté de conscience et de la liberté de religion. La Convention européenne des droits de l’homme impose aussi aux Etats de respecter le droit des parents d’assurer l’éducation et l’enseignement de leurs enfants conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques, y compris pour les convictions religieuses minoritaires. Il va sans dire que cette prohibition des discriminations est le gage de la défense de la liberté de l’enseignement supérieur libre.
De son côté, le droit communautaire favorise la libre circulation des personnes et donc, notamment, la libre circulation des étudiants et des professeurs. Ce principe général de libre circulation s’est considérablement développé dans sa mise en œuvre et dans son champ d’application depuis le traité de Rome de 1957. Il est aujourd’hui accompagné ou complété par les politiques menées au niveau européen en matière de recherche, la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles et des diplômes, la liberté d’établissement des universités publiques ou privées. Au demeurant, pour la Cour de justice des communautés européennes, l’enseignement dispensé par des établissements financés essentiellement par des fonds privés constitue une prestation de service régie, non par le droit national, mais par le droit communautaire (CJCE 11 septembre 2007, Commission c/ Allemagne, aff. C-318/05).
Les évolutions qui en résultent sont certainement de nature à remettre progressivement en cause les monopoles nationaux de collation des grades et à créer – à très court terme – un espace européen totalement libre de l’enseignement supérieur.
Au demeurant, ces deux branches du droit européen (c'est-à-dire le droit européen des droits de l’homme avec la CEDH et le droit communautaire avec la CJCE) sont appelés à se renforcer mutuellement. On songe naturellement ici à la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne qui reprend pour l’essentiel la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme. Pour le dire autrement, l’utilisation de cette charte par la Cour de justice des communautés européennes, devrait conduire le juge de Luxembourg à conjuguer l’interdiction des discriminations au regard du droit communautaire (liberté de circulation des citoyens de l’Union, liberté d’établissement, libre prestation de service) avec l’interdiction des discriminations au regard des droits fondamentaux des droits de l’homme (liberté de pensée, liberté de conscience, liberté de religion).
Vis-à-vis de ces évolutions, la France est singulièrement crispée sur ces positions à l’encontre de l’enseignement supérieur privé. On a même l’impression qu’elle veut se livrer à une sorte de planification impérative comme on n’en connaît plus depuis la disparition de feue l’URSS.
Alors que la liberté de l’enseignement privé est proclamée en France depuis 1875, alors qu’elle a valeur constitutionnelle depuis au moins deux décisions du Conseil constitutionnel rendues en 1977 et en 1999, tout se passe comme si les établissements d’enseignement supérieur privés devaient être condamnés à devenir les supplétifs des établissements d’enseignement supérieur public les plus proches.
Quelques exemples seulement pour éviter un propos trop technique et trop fastidieux.
Une intéressante réforme pour l’Université française a consisté à créer l’AERES (Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur). C'est une autorité administrative indépendante chargée d’évaluer l’enseignement et la recherche dispensés dans les Universités publiques. La création de cette agence constitue un progrès par rapport à la situation antérieure. Il n’était sans doute pas sain que l’évaluation fût effectuée par des autorités émanant du système universitaire lui-même et/ou du ministère chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche. Oui, mais rien n’a été prévu pour tenir compte des spécificités de l’enseignement supérieur privé. Il est évalué par cette autorité pour ouvrir ses formations, c’est une condition sine qua non, mais les critères d’évaluation sont ceux qui sont utilisés pour les universités publiques. Dans ces conditions, évidemment, les spécificités de l’enseignement supérieur privé ne lui permettent pas d’être sérieusement jugé, pour autant que cette évaluation conditionnant l’ouverture des formations ne soit pas, en elle-même, contraire à la liberté. Cette situation est d’autant plus absurde que, grâce à la liberté d’établissement, toute université étrangère publique ou privée pourrait venir s’installer en France et délivrer ses diplômes LMD sans aucun contrôle de l’AERES !
Du point de vue européen, une autre réforme intéressante est celle des LMD (licence, master, doctorat). Certes. Mais, le niveau supérieur, c'est-à-dire celui du master recherche et surtout celui du doctorat n’est pas ouvert aux établissements d’enseignement supérieur privé. Ceux-ci, notamment, ne peuvent pas avoir d’écoles doctorales qui doivent être – toutes – publiques. Sans doute, les établissements d’enseignement supérieur privé peuvent-ils s’associer à des universités publiques. Mais, ce n’est bien évidemment pas la même chose, car cela conduit nécessairement à une subordination du privé au public. Fermée donc la recherche autonome pour le privé !
Enfin, dernier exemple, les établissements d’enseignement supérieur privé ne peuvent pas délivrer eux-mêmes des diplômes de licence ou de master. Pour délivrer les diplômes, les universités privées doivent nécessairement conclure une convention avec une université publique. Dans le cas où cette convention n’est pas signée, le recteur d’académie peut désigner un jury rectoral chargé de délivrer le diplôme en cause. Le ministère exigeait même jusqu’à une date très récente que la convention soit conclue avec l’université publique la plus proche et presque en fonction des besoins de cette université publique. Mais dans ces conditions, l’établissement d’enseignement supérieur privé perd toute autonomie. D’ailleurs ses étudiants doivent avoir la double inscription, ils sont obligatoirement étudiants des deux universités, les jurys d’examen sont nommés par l’université publique, les cours sont aussi contrôlés par cette dernière, etc. C’est dire que, grâce à cette manœuvre, les parents des étudiants qui ont choisi l’enseignement supérieur privé n’ont pas d’autre choix que d’inscrire aussi – et de façon obligatoire – leurs enfants dans une université publique.
Il est certain que ce système ne saurait se pérenniser. Refuser la liberté de l’enseignement supérieur ne débouche sur rien d’autre que sur une nationalisation de la pensée. Cette discrimination – car cela en est bien une – ne résistera pas longtemps devant les évolutions du droit communautaire et/ou devant celles du droit européen des droits de l’homme. Il est plus que probable que le système français serait sanctionné par les deux cours européennes, celle de Strasbourg comme celle de Luxembourg. Faudra-t-il aller jusque-là ?
Recteur Armel Pécheul
Enseignement et Liberté a organisé les 26 et 27 septembre avec l’Organisation Internationale de défense de la liberté d’enseignement et l’Institut catholique d’enseignement supérieur de La Roche-sur-Yon, dans ses locaux, un colloque sur la liberté d’enseignement.
Notre éditorial reflète les conclusions dégagées de la partie de ce colloque portant sur la situation de l’enseignement supérieur libre en France, moins favorable que ce qu’elle était du temps de Jules Ferry.
En ce qui concerne l’enseignement primaire et secondaire, autre thème du colloque, nous avons débattu du rapport 2007/2008 de l’OIDEL sur les libertés éducatives dans le monde. Ce rapport donne une évaluation de ces libertés dans cent pays regroupant 95 % de la population mondiale.
Les notes attribuées à chaque pays prennent en compte la possibilité de créer des écoles libres, le financement qu’elles reçoivent de l’Etat et leur autonomie en matière de programmes et de méthodes d’enseignement, ainsi que le choix de l’école par les parents et l’école à la maison.
Dans ce classement, la France occupe une assez peu glorieuse vingt-neuvième place, entre la Roumanie et la Thaïlande. C’est dire que si la décision prise par
M. Darcos de supprimer progressivement la carte scolaire va dans le bon sens, il reste beaucoup à faire.
La suppression de la carte scolaire est en grande partie illusoire, dans la mesure où est maintenue la règle actuelle qui fige, sans aucun fondement légal, le rapport entre le nombre de postes du public et celui du privé à quatre pour un. Les parents qui souhaitent faire passer leurs enfants du public au privé se trouvent ainsi dans la situation du voyageur mécontent de son hôtel qui aurait la possibilité de changer de chambre mais pas celle de changer d’hôtel.
Si deux entreprises se partageaient un marché, comme le font l’enseignement public et l’enseignement privé, une telle entente, imposée par le plus fort, serait durement sanctionné par les autorités de Bruxelles.
Cette situation est-elle figée ? Il semble que non, à en juger par les exemples suivants.
Dans l’enseignement public, la suppression de la carte scolaire et le droit à l’expérimentation, institué par la loi Fillon et dont ont su profiter des défenseurs des méthodes alphabétiques d’enseignement de la lecture.
Luc Cédelle, spécialiste des questions d’enseignement au journal Le Monde, vient de publier Un Plaisir de collège, histoire d’un collège public expérimental créé à Bordeaux en 2002. La liberté de sélection des élèves et de recrutement des maîtres par l’école sont deux des explications données de la réussite de ce collège. Que demander de plus ?
Dans l’enseignement catholique, le temps semble passé où le président des parents d’élèves ne voulait de mesures de justice envers l’enseignement libre que si elles étaient acceptées par le « peuple de gauche » et où le secrétaire général de l’enseignement catholique abandonnait à l’Etat la formation des maîtres et quelques milliards de francs qui étaient dus.
Cette évolution tient pour une part à une évolution des mentalités, mais résulte aussi du succès de l’école libre face aux difficultés de l’école publique. La règle indexant le nombre de postes de professeurs sur celui du public devient plus pesante quand il faut refuser des dizaines de milliers d’élèves. De même la part de plus en plus grande prise par les collectivités locales pose, même quand elles ne sont pas politiquement hostiles, des difficultés financières à l’école privée. C’et ainsi que l’obligation qui vient d’être faite aux écoles d’assurer la garde des enfants les jours de grève sera prise en charge par les communes pour les seules écoles publiques.
Les écoles privées hors contrat, même si leurs effectifs restent marginaux, se développent rapidement sans aucun concours financier de l’Etat.
www.enseignementliberte.org
Le site Internet a reçu 37.585 visiteurs dans les neuf premiers mois de 2008, contre 41.697 pendant la période correspondante de 2007. La refonte de la présentation du site, déjà annoncée dans le numéro 99, devrait être prochainement mise en place.
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