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MANIFESTE
Comité d'honneur
Publié en 1983, ce manifeste répond naturellement aux attaques frontales menées par le gouvernement de l’époque. Se situant sur le plan des principes, il reste totalement d’actualité aujourd’hui. Diffusé dans toute la France, il a été approuvé par plus de 30 000 personnes et par les membres des cinq Académies qui acceptèrent alors de constituer son Comité d’honneur. Sans liberté de l'enseignement, il n'y a pas de liberté de pensée. Les régimes totalitaires l'ont parfaitement compris. Soucieux d'assurer leur pouvoir par la domination des esprits, ils ont supprimé le droit conféré à chacun de choisir en toute liberté l'enseignement qui lui convient. Ils ont nié qu'il revienne à la famille d'exercer ce droit au nom des enfants mineurs dont elle est seule responsable. Dans la France contemporaine, la situation est différente. L'adhésion à la Convention européenne des Droits de l'Homme interdit qu'on touche au principe de la liberté de l'enseignement. Les Français ne toléreraient pas qu'il soit mis en cause. Toute autorité publique se sent obligée de proclamer sa volonté de pluralisme, son souci du respect des consciences. Mais une chose est le principe, une autre chose d'assurer qu'il sera effectivement respecté. Il ne suffit pas d'affirmer un droit, encore faut-il garantir les conditions de son exercice effectif. Toutes les dispositions législatives et réglementaires récemment adoptées ou actuellement en préparation, tendent à vider de tout contenu la liberté de l'enseignement. En ce qui concerne l'enseignement privé, la mise en place d'un "grand service public, unifié et laïc de l'Education nationale" mettra fin à vingt-cinq ans de paix scolaire, en privant l'école libre de conditions d'existence qui assuraient son indépendance et sa dignité. Aucune nécessité pratique, aucun principe ne justifie ce projet. Le slogan "A l'école publique, les fonds publics" n'a aucun sens : les parents qui mettent leurs enfants dans une école libre payent l'école publique par leurs impôts, il est normal en sens inverse que les parents qui mettent leurs enfants dans une école publique contribuent à financer l'école libre. Les Français ne s'y sont pas trompés. Ils font preuve de lucidité lorsque, massivement, ils se disent favorables, non seulement au maintien de l'enseignement privé, mais aussi à son financement par l'Etat. Ils manifestent par là leur civisme, en refusant que les seuls parents d'élèves de l'école libre aient à payer deux fois l'instruction de leurs enfants. En ce qui concerne l'enseignement public, de la réforme des collèges proposée par Louis Legrand à la loi relative aux enseignements supérieurs, tous les projets tendent à l'uniformiser alors que la nécessité impérieuse de la diversification est manifeste. Ils visent tous à restreindre de plus en plus la latitude de choix concédée aux usagers. Ils portent également en germe le risque d'une politisation accrue du contenu des enseignements, de l'administration des établissements, du recrutement des maîtres. On est d'ailleurs en droit de s'interroger sur le respect de l'indispensable neutralité de l'enseignement public au vu de l'imprégnation marxiste de nombreux manuels scolaires d'usage courant. Préserver l'indépendance de l'enseignement privé dont l'existence constitue un recours contre les excès d'une politisation qu'entraînerait automatiquement le monopole de l'Etat sur l'éducation, assurer la diversification de l'enseignement public qui doit laisser à ses usagers toutes les possibilités de choix compatibles avec les nécessités de son organisation, imposer que soit maintenue ou restaurée la neutralité du service public d'éducation, telles sont les principales formes que doit prendre la défense de la liberté de l'enseignement. En les séparant les unes des autres, on risque de s'engager dans des combats dont l'issue est incertaine. En soutenant tout ce qui contribue à maintenir et promouvoir la liberté de l'enseignement, l'association Enseignement et Liberté permettra à tout citoyen d'apporter son appui à chacun de ces combats. A un projet global d'inspiration totalitaire, il faut opposer une riposte globale. Inséparable de la liberté de conscience et de la liberté d'opinion, la liberté de l'enseignement, c'est l'affaire de tous. Le comité d’honneur est constitué par les membres de l’Institut de France ayant approuvé en 1983 ou 1984 le manifeste d’Enseignement et Liberté. MM. Michel DEON, Michel DROIT, René HUYGUE, Louis LEPRINCE-RINGUET, Jean d'ORMESSON, Alain PEYREFITTE, Maurice RHEIMS, André POUSSIN, et Maurice SCHUMANN, de l'Académie française. MM. Pierre GRIMAL, Jacques HEURGON et Francis SALET, de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. MM. André BLANC-LAPIERRE, Roger BUVAT, Gaston CHARLOT , Pierre DESNUELLE, Jean DIEUDONNE, Roger GAUTHERET, Pierre-Paul GRASSE, Marc JULIA, Pierre KARLI, Raymond LATARJET, Guy LAZORTHES, Pierre LEPINE, André LWOFF, Jean-Jacques TRILLAT et Robert de VERNEJOUL, de l'Académie des sciences. MM. Bernard BUFFET, Jean CARZOU, Pierre DUX, André JACQUEMIN, Christian LANGLOIS, Maurice NOVARINA et Gaston PALEWSKI, de l'Académie des beaux-arts. MM. Raymond ARON, Jean CAZENEUVE, Jean FOURASTIE, Jean FOYER, Emile JAMES, François LHERMITTE, Henri MAZEAUD, Roland MOUSNIER, André PIETTRE, Raymond POLIN, Raymond TOURNOUX et Raymond TRIBOULET, de l'Académie des sciences morales et politiques.
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