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Assemblée Générale extraordinairedu 16 juin 2023
L’assemblée s’est réunie, sous la présidence du recteur Armel Pécheul, le 16 juin 2023, à 17 heures, conformément à la convocation adressée aux adhérents à jour de leur cotisation.
Après avoir constaté que le quorum de 10% des membres à jour de leur cotisation présents ou représentés exigé par les statuts pour que l’assemblée puisse se prononcer sur la dissolution de l’association proposée par le conseil d’administration était atteint, le Président rappelle qu’elle avait été créée en 1983, pour faire échec au projet de Service public unifié et laïque, porté par M. Savary, ministre de l’Education nationale dans le gouvernement de Pierre Mauroy.
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Questions crucialesLettre N° 102 - 4ème trimestre 2008
La culture n'est plus en crise
La culture n’est plus en crise !
Que les admirateurs d’Hannah Arendt et de son maître ouvrage « la crise de la culture » se rassurent : la culture ne sera bientôt plus en crise. Elle sera tout simplement abolie par décret.
Le secrétaire d’Etat en charge de la fonction publique vient, en effet, de décider de « bouter » l’épreuve de culture générale des concours d’accès à la fonction publique (sic). Cette épreuve serait, selon lui, le signe d’un « élitisme stérile ». Les épreuves de culture générale, ajoute-t-il, « éliminent tous ceux qui n'ont pas ces codes souvent hérités du milieu familial » et créent « une forme de discrimination invisible ». Le secrétaire d’Etat envisage de remplacer la culture générale par « des questions de bon sens en rapport avec la matière ».
Dans le même temps, le 2 décembre dernier, le même ministère de la Fonction publique a signé avec la HALDE (autorité chargée de lutter contre les discriminations) une charte visant à promouvoir l’égalité dans la fonction publique. Pour le secrétaire d’Etat à la Fonction publique, cette charte est "un engagement moral et concret" en faveur du recrutement d’enfants d’immigrés, de femmes, de seniors et de personnes handicapées. Elle sera à la disposition des 5,2 millions de fonctionnaires, en vue de "guider l’action des administrations et des agents qui les composent" selon le ministère. La charte prévoit une série de mesures pour accroître l’égalité d’accès à la fonction publique, dont notamment, nous dit le texte : repenser les épreuves des concours, en diminuant les épreuves de culture générale jugées discriminantes ; sensibiliser et former les jurys de concours et les responsables des ressources humaines à la question des discriminations ;
L’idée est bien d’abaisser considérablement le niveau pour permettre aux enfants « issus de la diversité » d’intégrer la fonction publique. Belle promotion sociale que celle qui consiste à enlever les barreaux de l’échelle, donc évidemment l’échelle aussi. Belle intégration que celle qui consiste à nier dès le départ toute aptitude à comprendre la culture de son pays d’accueil, donc évidemment à interdire un nouvel avenir collectif.
Ces réformes accompagnent le vaste mouvement qui a conduit notre pays à creuser des trous de mémoire de plus en plus profonds dans notre histoire collective, notre école à ne plus transmettre notre héritage culturel commun, pendant que le langage de nos enfants était délibérément appauvri.
Comment vont-ils pouvoir communiquer et comment ne pas voir que les communautarismes vont se renforcer ?Le gouvernement en place ne va cependant pas jusqu’à favoriser expressément et juridiquement la discrimination positive. Chargée par Nicolas Sarkozy de rédiger un nouveau préambule de la Constitution en y inscrivant notamment le respect de la diversité, la commission présidée par Simone Veil a rappelé que les politiques de réparation basées sur la race se sont développées dans les pays où la ségrégation était historiquement inscrite dans la loi, ce qui – fort heureusement - n'est pas le cas en France. Le rapport souligne fort justement le paradoxe qui consisterait à laisser la France s'engager aujourd'hui dans la voie de la discrimination positive à l'heure où elle marque clairement le pas aux États-Unis. D’ailleurs, la victoire électorale du Président Barack Obama est précisément une victoire du mérite républicain et non celle de la discrimination positive. Ce qui est admirable dans cette élection pour un républicain (à la française) n’est pas que les américains aient choisi un homme de couleur. Non, il n’a pas été choisi en fonction de sa couleur, mais heureusement quelle que soit sa couleur. Pour le dire autrement la question de la couleur semble être devenue totalement indifférente, inopérante Outre atlantique. Il est là le progrès pour l’Humanité !
Le rapport de la commission présidée par Simone Veil montre aussi – toujours aussi intelligemment - qu'il est réellement impossible d'élaborer un système de critères acceptable des «origines», familiales ou plus généralement biographiques. Comment lutter contre le racisme et l’ethnicisme si les critères de sélection sont précisément fondés sur ce contre quoi on veut lutter ? Les auteurs de ce rapport – inspirés sur ce point d’une grande sagesse – craignent tout autant une montée des tensions entre communautés, c'est-à-dire le réel danger du communautarisme. Favoriser une communauté attisera nécessairement l’envie et le ressentiment des autres et donc les conflits communautaires.
Aussi échapperons-nous à une révision de la Constitution qui aurait inscrit la discrimination positive au lieu et place de l’égalité qui figure aujourd’hui dans son préambule. Tant que la République restera indivisible, elle restera aussi République. Elle ne peut être Telle que si l’égalité de ses citoyens est respectée. Même s’il faut pour cela reprendre et formaliser juridiquement le fort beau précepte chrétien de l’égalité en dignité.
On concédera bien volontiers que ces réformes sont inspirées des meilleures intentions. On a souvent dénoncé dans cette Lettre d’Enseignement et Liberté l’abandon du modèle républicain et corrélativement le fait que l’ascenseur social ne fonctionne plus. Et, la ségrégation qui en résulte touche toutes les classes sociales défavorisées en général, et au sein de celles-ci, les enfants issus de l’immigration.
Mais, est-on bien certain que la discrimination positive (même dissimulée sous un autre nom) et l’éradication de la culture classique ne conduirait pas insidieusement à figer définitivement notre société en deux blocs. Il y aura ceux qui- de toute façon – auront la connaissance et ceux qui décervelés seront formatés pour suivre les premiers, puisque de toute façon leur positionnement social ne dépendra ni de leur mérite, ni de leur talent, mais de tel ou tel discriminant qui les caractérise. De sorte d’ailleurs que pour bénéficier du maintien de leur positionnement social –construit sans doute uniquement sur des avantages financiers ou professionnels et non plus culturels – ils devront maintenir les mêmes discriminants au sein du même groupe !
Drôle de société ! Encore un petit effort et l’on verra resurgir les castes et les classes, totalement imperméables et définitivement figées en fonction de critères prédéterminés par l’Etat. Après tout, ce même Etat, dans un dernier et suprême effort d’économie budgétaire, pourrait même supprimer le système éducatif en son entier. Pourquoi ne pas lui laisser attribuer les métiers, les mérites et les responsabilités à la naissance en fonction des chromosomes des uns et des autres ? Ce n’est même plus Orwell, c’est Huxley.
Brave new world !
Recteur Armel Pécheul
(Evangile de Saint Jean 8, 32)
Il est prisé de nos jours d’être « décalé ». C’est le plus beau compliment que l’on puisse adresser à l’homme de médias ou à l’artiste, lorsqu’on veut souligner la marque propre de sa créativité.
Et pourtant, a-t-on déjà vu époque plus conformiste que la nôtre ? Tous doivent s’aligner sur la mode jeune imposée par les médias. Mais il est un conformisme plus profond, celui du « à chacun sa vérité » : les titres des émissions TV cultes tels « c’est mon choix » ou « c’est dans l’air» en donnent une parfaite illustration.
Comment ne pas voir que cette pauvre morale actuelle nous conduit droit à l’autisme et … au désespoir. Pourquoi échanger avec l’autre si sa vérité égale par principe ma vérité ? Comment fonder une fidélité ? Où trouver du sens à sa vie si tout est optionnel et affaire de sincérité personnelle ? Où l’enthousiasme de nos jeunes pourra-t-il s’investir ? A quoi et à qui donneront-ils leur générosité naturelle ?
Dans le contexte d’un appauvrissement si profond de la morale et de l’effrayant nihilisme qu’ilvéhicule, comment réussir encore à instruire et éduquer des enfants ? Si la vérité de l’enfant vaut celle du maître, c’est l’acte même de la transmission du savoir et donc de l’enseignement qui est délégitimé ?
Instruire un enfant c’est le rendre capable intellectuellement d’hériter du trésor de connaissances, de culture et de foi amassé par les générations passées. Pour en être capable, l’enfant doit apprendre à maîtriser le langage (ce qui passe par l’apprentissage de la lecture et de l’écriture) et le raisonnement (ce qui nécessite de faire de la grammaire et du raisonnement logique).
Eduquer un enfant, c’est lui apprendre à avoir du jugement et de la volonté. A notre époque, cela nécessite d’avoir même du caractère car cette exigence de vérité conduira bien souvent l’enfant puis l’adulte à être un signe de contradiction.
Au primaire, les bases de l’instruction et de l’éducation sont données à l’enfant qui est préservé autant que possible de la complexité du monde (c’est l’école-sanctuaire) ; au collège puis au lycée général ou professionnel, l’adolescent doit peu à peu apprendre à penser le monde dans sa complexité, puis à y poser des actes. La richesse de l’héritage classique doit sans cesse être mobilisée pour décrypter la réalité présente et faire des choix libres.
N’avons-nous pas choisi l’école de notre enfant parce qu’elle est cotée, qu’elle a de bons résultats au bac, qu’elle développe des activités culturelles séduisantes, ou parce que c’est la plus proche de notre domicile?
Demandons-nous avec honnêteté si l’école de nos enfants les prépare à être des hommes et des femmes libres. C'est-à-dire à savoir raisonner puis à avoir le caractère suffisamment trempé pour se tenir fidèlement à ce qu’ils sauront être juste et vrai ?
Vous comme moi ne pouvons que trop rarement répondre positivement. Il est de notre devoir de ne pas nous résigner à cette situation. Seule la Vérité les rendra libres et heureux. Osons leur donner une éducation digne d’eux.
Depuis dix ans, de nouvelles écoles libres voient le jour. Elles sont fondées sur la volonté de former la personne de l’enfant dans son intégralité. Des éducateurs se regroupent, acceptent une pauvreté certaine, pour donner le meilleur aux enfants, qui sont notre espérance.
Chaque année, ce sont en moyenne 25 écoles indépendantes qui se créent, s’ajoutant aux 450 écoles déjà existantes qui scolarisent en France de la maternelle au bac 45 000 enfants. Ce mouvement discret mais de plus en plus fort est devenu une source d’espérance sérieuse.
La Fondation
pour l’école, fondation reconnue d’utilité publique en mars 2008, est au service de ce mouvement de renouveau scolaire pour l’enfance.
A travers sa branche Créer son école, elle aide techniquement et juridiquement les parents et professeurs à créer des écoles ainsi que les familles à trouver les meilleurs établissements pour leurs enfants.
La Fondation pour l’école sélectionne chaque année les meilleurs projets de création d’établissement ainsi que les écoles indépendantes les plus solides pour les aider financièrement, grâce au soutien généreux de ses bienfaiteurs. Elle a ainsi délivré 183 000 euros d’aide aux écoles lors du deuxième semestre 2008. Ne bénéficiant d’aucune subvention publique, elle n’est riche que de la générosité des personnes qui s’engagent concrètement avec elle à soutenir ces écoles qui naissent chaque année si courageusement.
La Fondation développe aussi un label qualité qu’elle proposera en 2009 aux écoles libres : il servira à aider les écoles à se perfectionner et se faire connaître en toute transparence.
Enfin et surtout, la Fondation pour l’école a ouvert il y a maintenant deux ans un institut destiné à former les instituteurs des écoles maternelles et primaires indépendantes : l’Institut libre de formation des maîtres (ILFM). En effet, à quoi bon créer des écoles si c’est pour « faire pareil » que dans les écoles publiques ou sous contrat avec l’Etat ? Aussi la Fondation investit-elle résolument dans la formation de ses professeurs. 80 instituteurs ou futurs instituteurs sont actuellement en formation à l’Institut libre de formation des maîtres dans le cadre de ces trois sections (section complète : entrée sur concours à bac+ 3 ; formation par alternance en deux ans ; section théorique : 6 sessions intensives les week-ends et des devoirs par correspondance ; formule « auditeurs libres » pour les personnes qui veulent se perfectionner sans pouvoir rendre les devoirs ou faire les stages dans les écoles.)
Anne Coffinier
Anne Coffinier a créé et préside la Fondation pour l’école.
Il est possible de participer à un week-end de formation pour découvrir l’institut et ses élèves en prenant contact au préalable au :
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Sites Internet :
http://www.creer-son-ecole.com
(réseau d’écoles indépendantes, conseils pratiques)
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