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Assemblée Générale extraordinairedu 16 juin 2023
L’assemblée s’est réunie, sous la présidence du recteur Armel Pécheul, le 16 juin 2023, à 17 heures, conformément à la convocation adressée aux adhérents à jour de leur cotisation.
Après avoir constaté que le quorum de 10% des membres à jour de leur cotisation présents ou représentés exigé par les statuts pour que l’assemblée puisse se prononcer sur la dissolution de l’association proposée par le conseil d’administration était atteint, le Président rappelle qu’elle avait été créée en 1983, pour faire échec au projet de Service public unifié et laïque, porté par M. Savary, ministre de l’Education nationale dans le gouvernement de Pierre Mauroy.
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Questions crucialesLettre N° 105 - 3ème trimestre 2009
Les voies étroites de la "parité" public-privé
Les voies étroites de la « parité » public-privé
En France, les rapports entre l’enseignement public et l’enseignement privé sous contrat sont régis par le principe de parité. C’est, en réalité, un principe de complémentarité ou principe de collaboration. L’idée n’est pas de laisser jouir l’enseignement privé d’une authentique liberté, malgré la protection constitutionnelle de la liberté de l’enseignement. Ce n’est pas la culture politique française. Elle consiste plutôt à considérer que le service public de l’éducation est normalement mis en œuvre par des établissements publics. Il est admis, presque du bout des lèvres, qu’il peut aussi, dans des conditions fixées par la loi et par le contrat, être mis en œuvre par des établissements privés. Même ainsi limité, ce principe ne fait pas l’unanimité. On a pu entendre quelques élus socialistes affirmer récemment dans l’hémicycle que le principe de parité était anticonstitutionnel et antirépublicain !
Cela étant, et parmi de nombreuses difficultés d’application du principe de parité (statut des maîtres du privé, définition du caractère propre, etc.) se pose nécessairement la question du financement de l’enseignement privé. La matière est cependant sensible et politiquement dangereuse. Le camp laïc ne désarme jamais. Il est prêt – à chaque occasion – à déterrer la hache de la « guerre scolaire ». De sorte que les gouvernements de droite ne s’y risquent qu’avec un très grand luxe de précautions. La coutume est celle – non pas d’un projet de loi proposé par le gouvernement – mais d’une proposition de loi émanant d’un parlementaire à laquelle le gouvernement ne s’oppose pas…. C’est moins risqué !
Le financement du primaire est organisé par la loi Debré du 30 décembre 1959. Les écoles publiques sont fondées, entretenues et intégralement financées par les pouvoirs publics. Les écoles privées liées par contrat à l'État, reçoivent, pour l'exercice des missions d'enseignement visées par le contrat et sous réserve de respecter les obligations que ce dernier prévoit, des financements publics. Les écoles privées hors contrat, sont fondées, entretenues et financées par des personnes privées. Les écoles ayant passé un contrat d'association à l'enseignement public doivent respecter les règles et les programmes en vigueur dans ce dernier. Les professeurs qui y enseignent sont ou bien des maîtres du public, ou bien des maîtres liés à l'État par contrat. En échange, la rémunération de ces maîtres est assurée par l'État et les dépenses de fonctionnement sont prises en charge par les collectivités territoriales dans les mêmes conditions que pour le public.
Mais, l’exigence de parité issue de la Loi Debré n’était pas, jusqu’à lors, respectée lorsque des enfants étaient scolarisés dans des classes élémentaires sous contrat d'association hors du territoire de leur commune de résidence.
C’est l’objet d’une réforme presque passée inaperçue qui vient d’être adoptée par le Parlement le 29 septembre dernier. Issue d’une proposition de loi du sénateur Jean Claude Carle, le nouveau dispositif prévoit qu’une commune aura à verser une contribution à une classe élémentaire sous contrat dans tous les cas où elle aurait dû la verser pour une classe publique, y compris dans le cas où les élèves sont scolarisés dans une classe élémentaire sous contrat d'association implantée dans une autre commune que celle où ils étaient domiciliés.
L’œuvre a été laborieuse. Cette question devait normalement être réglée depuis la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales. Plusieurs textes successifs, les difficultés d’interprétation des circulaires d’application et une mauvaise volonté évidente de certains décideurs locaux ont rendu le système opaque et d’application incertaine. D’où cette proposition de loi aussi utile que… limitée et, somme toute bien prudente.
Il n’y a rien de révolutionnaire, en effet, dans ce texte pour le principe de parité. La commune de résidence ne sera obligée de financer la scolarisation d’un élève dans le privé à l’extérieur de son territoire que dans les cas où la loi prévoit que la dépense serait également obligatoire pour les élèves scolarisés dans une école publique. Autrement dit, la commune de résidence participera obligatoirement à cette dépense si elle ne dispose pas de la capacité d’accueil dans les écoles publiques sur son territoire, ou lorsque l’élève est scolarisé à l’extérieur de la commune pour des motifs contraignants liés aux obligations professionnelles des parents, à l’inscription d’un frère ou d’une sœur dans un établissement scolaire de la même commune ou à des raisons médicales.
Rien dans tout cela ne justifie la colère et les rodomontades du camp laïc. La parité n’est pas la « marchandisation » de l’École. Elle n’est d’ailleurs pas encore acquise pour toutes les questions qui se posent à l’enseignement privé. Loin s’en faut. Elle n’est, en réalité, qu’une bien petite concession faite à la Liberté de l’Enseignement.
Recteur Armel Pécheul
La Lettre
: Philippe Gorre, vous mettez actuellement la dernière main aux recherches que vous menez depuis quelques années sur l’enseignement de la lecture. Quel est l’objet de la publication que vous souhaitez en faire ?
Réponse
: Il s’agit de donner aux parents dont un enfant va apprendre à lire ou aux étudiants qui s’apprêtent à devenir professeurs des écoles, les moyens de juger par eux-mêmes de la valeur de cet enseignement.
La Lettre
: est-ce du choix de la méthode que vous voulez parler ? On dit pourtant que c’est une querelle dépassée.
R
: oui, on le dit, en avançant que ce sont le niveau culturel familial, les divorces ou l’abus de la télévision qui expliquent les résultats inégaux et bien souvent insatisfaisants obtenus.
Ces facteurs ont une influence indéniable sur les résultats, mais l’école n’a pas ou peu d’influence sur eux, alors que le choix de méthodes appropriées dépend d’elle. Mes investigations m’ont conduit à la conclusion qu’il y avait des méthodes efficaces et des méthodes inefficaces, voire nuisibles. Cela est vrai pour tous les enfants et au degré le plus élevé pour les enfants les plus défavorisés.
La Lettre
: mais la décision de Gilles de Robien, ministre de l’Éducation nationale, en 2006, de prohiber les méthodes semi-globales et de rétablir les méthodes syllabiques n’a, dit-on, rien changé aux pratiques des maîtres reposant dans la grande majorité des cas sur les méthodes semi-globales.
R
: l’arrêté pris en janvier 2006, dans le sens que vous indiquez, n’a en effet pas changé les pratiques, puisque le décret préparé par ses services et publié deux mois plus tard en neutralisait les effets. Cependant je crois que son initiative, loin d’être un coup d’épée dans l’eau, comme on l’a prétendu, apparaîtra un jour comme un pavé dans la mare.
La Lettre
: mais Jack Lang, alors ministre, n’avait-il pas déjà lui-même, en 2002, décidé qu’il fallait « tourner résolument le dos aux méthodes globales » ?
R
: oui, mais c’était enfoncer une porte ouverte. Tout le monde convient que les méthodes globales ne sont plus employées et qu’elles ne l’ont été que fort peu.
La Lettre
: méthodes syllabiques, semi-globales ou globales, les différences ne sont pas claires pour tout le monde.
R
: Il y a deux approches de la lecture, par les lettres et par les mots.
La Lettre
: par les lettres ?
R
: ce sont les méthodes connues depuis toujours sous le nom d’alphabétiques, parce qu’elles commencent par l’apprentissage des voyelles, puis des lettres ou de syllabiques, parce que la découverte de chaque consonne est immédiatement suivie de celle des syllabes qu’elle forme avec les voyelles. Une fois les syllabes connues, l’on passe immédiatement aux mots qu’elles composent. En termes plus savants, ces méthodes sont appelées méthodes synthétiques.
La Lettre
: et pour quelles raisons commencer par les lettres ?
R
: parce que l’écriture est une convention, un code qui permet de représenter les sons de la langue par des signes ou des combinaisons de signes, et qu’il est logique de commencer l’apprentissage de la lecture par celui du code.
La Lettre
: et par les mots ?
R
: il faut d’abord distinguer deux sortes de méthodes commençant par les mots :
Les méthodes globales qui n’apprennent que la lecture de mots entiers, sans les décomposer. Les méthodes semi-globales, dites aussi mixtes ou analytiques qui partent des mots, puis enseignent le code en les décomposant.
La Lettre
: quels sont les arguments en faveur des méthodes globales ?
R
: elles seraient naturelles, l’élève apprenant spontanément à lire, comme il a appris à parler. Il est d’ailleurs significatif que les deux premiers ouvrages prônant ces méthodes dans notre langue soient :
De la manière d’apprendre les langues de l’abbé de Radonvilliers (1768), et
Vraie manière d’apprendre une langue quelconque de Nicolas Adam (1787).
La Lettre
: et les méthodes semi-globales ?
R
: elles prétendent réunir les avantages des méthodes alphabétiques et des méthodes globales, en intéressant l’apprenti lecteur par des mot qui « font sens » et en lui apprenant ensuite le code, systématiquement ou pas.
La Lettre
: c’est-à-dire ?
R
: dans certaines méthodes semi-globales, il est demandé au maître de décomposer chaque mot nouveau pour les élèves en syllabes puis en lettres, pour leur apprendre le code ; dans d’autres méthodes, cela peut se faire à l’initiative du maître ou à la demande des élèves, sans être systématique.
La Lettre
: et quelles méthodes recommandez-vous ?
R
: les méthodes globales sont indéfendables. Demander à notre cerveau d’enregistrer les mots comme des images est aussi absurde que de les enregistrer de même sur son ordinateur, en déclarant inutiles les logiciels de traitement de texte.
Pour désamorcer l’initiative de Gilles de Robien, la « communauté scientifique » de notre pays a bien voulu convenir, quelques années après celle des Etats-Unis, que les méthodes semi-globales n’enseignant pas systématiquement la relation entre les lettres et les sons donnaient des résultats inférieurs à celles enseignant cette relation systématiquement et aux méthodes alphabétiques.
Il reste à cette communauté à reconnaître que, comme je l’ai constaté, les méthodes alphabétiques sont en toutes circonstances, à conditions d’enseignement égales, supérieures aux méthodes semi-globales, systématiques ou pas.
La Lettre
: sur quoi repose votre conviction ?
Sur cinq éléments :
La définition même des méthodes synthétiques que l’on n’appelait pas pour rien Méthodes de doctrine ou d’enseignement. L’histoire de l’enseignement de la lecture. Les fausses justifications de l’opinion contraire. Ce que l’on sait du mode de fonctionnement du cerveau. La comparaison des résultats obtenus par l’une et l’autre approche.
http://www.enseignementliberte.org
Le site Internet a reçu 35 422 visiteurs pendant les neuf premiers mois de 2009, contre 37 585 pendant la période correspondante de 2008.
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