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Assemblée Générale extraordinairedu 16 juin 2023
L’assemblée s’est réunie, sous la présidence du recteur Armel Pécheul, le 16 juin 2023, à 17 heures, conformément à la convocation adressée aux adhérents à jour de leur cotisation.
Après avoir constaté que le quorum de 10% des membres à jour de leur cotisation présents ou représentés exigé par les statuts pour que l’assemblée puisse se prononcer sur la dissolution de l’association proposée par le conseil d’administration était atteint, le Président rappelle qu’elle avait été créée en 1983, pour faire échec au projet de Service public unifié et laïque, porté par M. Savary, ministre de l’Education nationale dans le gouvernement de Pierre Mauroy.
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Questions crucialesLettre N° 20 - 2ème trimestre 1988
Le Conseil d’Administration de notre association m’a confié la charge très redoutable de parler de la prochaine élection présidentielle. Il était inconcevable que nous restions silencieux. Autant soutenir que le résultat de cette élection sera sans impact sur la politique en matière d’éducation qui sera demain celle de notre pays. Nous laissons à d’autres la responsabilité de cette attitude ; telle n’a jamais été notre doctrine. UNE NAVIGATION SANS VISIBILITÉ Mais, en l’occurrence présente, la mission qui m’est confiée est particulièrement périlleuse pour trois raisons particulières que je veux rapporter :
J’ose espérer que personne ne me reprochera de passer sous silence, pour simplifier le problème, les candidatures de MM. LAJOINIE et JUQUIN ; il est vraisemblable qu’ils sont assez éloignés de nos idées... LES LEÇONS DU PASSE Est-il opportun de revenir sur le passé ? N’est-ce pas inutile puisque depuis près de cinq ans nous avons essayé d’informer nos lecteurs de l’évolution de la situation ? N’est-ce pas injuste, puisqu’un homme politique a le droit de changer ses projets, de tenir compte de l’expérience ? Certes. Mais je répondrai d’abord qu’en présence de la terrifiante machine à oublier que constituent les moyens d’information modernes, il est bon de rappeler quelques données, aussi élémentaires soient-elles, même s’il est assez peu concevable qu’elles aient été oubliées. Ensuite, en l’absence de raisons très fortes pour nous convaincre du contraire, il est légitime de supposer d’un homme politique qu’il poursuit un même dessein, même lorsque les circonstances le contraignent à changer de tactique. C’est la pression populaire, et elle seule, qui a contraint François MITTERRAND à renoncer au projet SAVARY qui aurait entraîné la mort de l’école libre. Si les deux années qui ont suivi le 24 juin 1984 ont donné l’illusion trompeuse d’une accalmie, néanmoins les mécanismes étaient mis en place pour procéder à son étranglement en douceur, ou du moins mettre sous surveillance son développement et son fonctionnement. Qu’est-ce qui nous garantit que le projet initial ait été réellement abandonné ? Certes, il est peu vraisemblable que la guerre scolaire renaisse sous la forme que nous avons connue. Mais l’incendie peut repartir sous des formes plus insidieuses, ainsi que le montrait une analyse qu’il nous a semblé bon de présenter récemment à nos lecteurs. Ce qui permettrait à l’actuel Président de la République de répondre à la question qui lui a été posée dimanche dernier par M. CHIRAC en proclamant ses bonnes intentions, tout en récidivant par des manœuvres biaisées ! Mais le passé, c’est aussi la récente période durant laquelle une nouvelle majorité exerçait les responsabilités gouvernementales. Nous avons dit quels étaient nos espoirs ; nous n’avons pas caché ce que furent nos déceptions. Nos jugements ont été sans complaisance ; il le fallait, car nos craintes étaient grandes, la situation très périlleuse. C’est avec tristesse qu’on doit constater qu’un enchaînement irrésistible devait conduire à la situation dans laquelle nous nous trouvons. A chacun de juger, de faire la part de l’inévitable, de la difficulté propre à la situation dite de "cohabitation", et de ce qui relève de l’insouciance, de la maladresse, ou de l’insuffisante volonté. Il ne faut pas sous-estimer les aspects positifs du bilan de ces deux dernières années : l’offensive contre l’enseignement privé a été stoppée, certaines injustices dont il était victime ont été réparées ; les mesures de sectorisation liées à la carte scolaire ont été assouplies. Dans les universités la mise en application de la loi SAVARY a été arrêtée et ont été prises un certain nombre de mesures d’aspect technique mais dont la conjonction a eu un effet nettement favorable. Ajoutons deux décisions courageuses, prises l’une et l’autre par René MONORY, qui vont dans le bon sens : le décret sur les maîtres-directeurs dans l’enseignement élémentaire qui a suscité une longue guérilla, et l’arrêt du recrutement des P.E.G.C., auquel personne n’a osé s’opposer. En revanche, on n’a pas pris les précautions nécessaires en modifiant les textes sur l’enseignement privé dont la portée dépend, pour l’essentiel, de la volonté des autorités chargées de les appliquer et le statut institutionnel des Universités reste toujours indéterminé. C’est pourquoi nous avons parlé bien souvent de demi-mesures. Ajoutons deux points tout à fait négatifs. Tombant dans des pièges assez grossiers, on n’a pas su rétablir l’indispensable neutralité de l’enseignement, si bien que, dans les activités liées à l’instruction civique, on a l’impression qu’une organisation comme S.O.S.-Racisme fonctionne comme une entreprise de sous-traitance par rapport au Ministère de l’Éducation Nationale ! Il y a un seul candidat pour protester énergiquement contre cette situation : on se doute de qui il s’agit. Ensuite s’est imposée l’idée de conduire, d’ici dix ans, la grande majorité d’une classe d’âge (70 à 80 %) au niveau du baccalauréat. S’il n’y avait M. LE PEN, qui affirme que "promettre le baccalauréat pour tout le monde, c’est une escroquerie intellectuelle et morale" (Discours de Grenoble du 12 février 1988), on pourrait dire que sur cet objectif, l’accord est unanime. Nous avons déjà dit et ce qu’il faut penser de ce projet et ce que valent les modèles étrangers invoqués pour le justifier. Inutile de revenir sur ces questions. Notons simplement que c’est la mise en application de la dernière étape du plan LANGEVIN-WALLON (scolarisation jusqu’à 18 ans) et même un peu plus. Il nous est impossible de procéder à un examen comparatif détaillé des propositions des divers candidats, qui d’ailleurs ne nous apprendrait rien de très précis. Je voudrais simplement noter trois éléments :
LE BOND EN ARRIÈRE Pour résumer brutalement ma pensée, je dirai qu’à examiner les propositions des deux candidats issus de la majorité gouvernementale, on a un peu l’impression d’être revenu à la période qui a précédé mai 1981, durant laquelle on considérait qu’en matière d’éducation les problèmes étaient d’abord une question de moyens matériels et où on traitait insuffisamment les questions relatives à la finalité de l’éducation. Mais lorsqu’on regarde ce qu’on nous propose "en face", force est de reconnaître que la rétrogradation est au moins aussi grande. Faute de disposer de documents émanant du candidat François MITTERRAND, je me réfère à la revue École et Socialisme (n° 44, octobre 1987) qui résume les propositions des socialistes, présentées dans une conférence de presse de MM. JOSPIN et FABIUS. Il faut noter qu’au moins pour le second, il ne s’agit pas d’extrémistes de leur parti. De plus, pour autant que je sache, le parti socialiste se reconnaît dans la candidature de M. MITTERRAND. Nous avons donc le droit d’évoquer ce document, très significatif à bien des égards. Certes, on ne trouve pas dans ce texte une reprise du défunt projet d’unification du système éducatif. Mais, alors que trois candidats affirment nettement le principe du libre choix de l’école - M. BARRE insistant plus sur l’autonomie de tous les établissements, M. CHIRAC avançant l’intéressante idée d’un "avoir-formation", utilisable ultérieurement par les jeunes qui auraient quitté le système éducatif plus tôt que les autres, cependant que M. LE PEN se prononce sans ambages en faveur de la mise en application progressive du chèque-éducation ou bon scolaire - ce principe du libre choix n’est ici nulle part affirmé. Lorsqu’on découvre (p. 3) que "sous le prétexte de l’égalité de traitement" la politique actuelle manifesterait "une volonté de promouvoir systématiquement l’école privée par rapport à l’école publique", cela laisse rêveur sur les mesures vexatoires qui pourraient être prises demain. Bien entendu, on dénonce dans les universités "incitées en quelque sorte à l’illégalité statutaire", "l’instauration de diverses formes de sélection, le renforcement du pouvoir mandarinal et l’insuffisance des moyens pour la recherche scientifique". Bref, il n’y a aucune mesure qui ait été prise sur laquelle on ne se propose pas de revenir. Mais c’est jusque dans les détails qu’on retrouve les vieilles idées de 1981 : ainsi on nous rappelle que le rôle positif de préscolarisation pour la petite enfance doit être réaffirmé". Est-ce la scolarisation dès l’âge de deux ans qui réapparaît ? Bien entendu, on s’accorde avec le projet de 80 % de bacheliers par classe d’âge et on demande même des "diplômes rénovés" pour les 20 % qui ne devront pas être des "laissés pour compte" (p. 4). Mais surtout on insiste sur le fait qu’il ne devrait y avoir jusqu’à 18 ans aucune sélection, toute sélection étant censée être arbitraire : "Les distinctions [entre les filières de formation] sont opérées à partir de normes souvent arbitraires. Une pression est constamment exercée pour écarter, à chaque palier, un certain nombre d’élèves poussés vers l’extérieur" (p. 2). Bien entendu, le moins de redoublements possible et, pour commencer, on ne procédera à l’évaluation des acquis qu’au terme de deux ans de scolarité élémentaire, et non à la fin de la seule année de cours préparatoire, traditionnellement consacrée à l’apprentissage de la lecture, comme c’est le cas actuellement. Plus de redoublement du cours préparatoire. On ne voit guère ce que peut être une diversification de l’enseignement dans ces conditions. Profitant d’intentions peut-être généreuses, mais trop imprudemment proclamées, le Parti Socialiste en est revenu à sa vieille utopie d’un enseignement aussi égalitariste que faire se peut jusqu’à 18 ans. Et on note toujours la même précipitation dans les mesures préconisées : c’est dès octobre 1988 que devraient être organisés des "concours de pré-recrutement d’enseignants", concours préparés pendant les vacances et qui sont naturellement à l’heure actuelle sans programmes ni jurys... Est-ce bien sérieux si on veut faire des enseignants de qualité ? Les vieilles utopies ont la vie dure : il fallait que nos lecteurs en soient prévenus. Assumant depuis près de cinq ans la Présidence d’ENSEIGNEMENT ET LIBERTÉ - ce qui est un bail bien long à mon gré - je viens de remplir la très délicate mission qui m’était confiée : informer nos lecteurs. Bien entendu, ces pages sont les dernières que je leur adresse es qualité au sujet de la prochaine échéance électorale. J’estime avoir désormais la faculté de prendre à titre personnel, comme tout citoyen libre, les positions qui me sembleront bonnes. 24 et 25 mars 1988 L’AMIBE ET L’ETUDIANT (Université et Recherche : l’Etat d’urgence) par Alain DEVAQUET M. DEVAQUET trouve bien longue la période de silence qu’il s’est imposée, même si ce silence fut rompu par une interview donnée au Nouvel Observateur - il semble oublier le texte publié dans le Journal du Dimanche - qui l’a conduit "à ne pas se dérober à l’invitation des radios et des télévisions". Il publie aux éditions Odile Jacob un ouvrage dans lequel il nous fait part des enseignements qu’il tire de son expérience des responsabilités gouvernementales. Cet ouvrage a déjà bénéficié d’un passage à Apostrophes sous la forme de la confrontation de son auteur avec l’un de ses adversaires privilégiés : Jean FOYER. Ce n’est pourtant pas par la nouveauté qu’il se recommande à notre attention. Quant au style, enjolivé par quelques brèves citations de penseurs politiques (de HEGEL à Edgard MORIN, en passant par BALANDIER), il se distingue surtout par un très large usage métaphorique de concepts et de résultats transposés de la chimie, ou de la biochimie, à la pensée du social, à tel point qu’on se demande si M. DEVAQUET a une idée exacte de ce qu’est la rigueur scientifique dans un domaine aussi éloigné de ses compétences professionnelles. A vrai dire, exclus quelques détails que j’ignorais, je n’ai rien appris de neuf ni sur le déroulement des événements, ni sur les idées de M. DEVAQUET, ni sur ce que furent ses desseins et son action, si ce n’est que M. DEVAQUET est passionné d’alpinisme ! Rien de neuf, mais de multiples confirmations de ce que nous savions déjà. Son expérience ministérielle a suscité chez M. DEVAQUET des sentiments d’acrimonie véhémente, que le temps n’apaise aucunement, dont rien n’arrête l’expression, et qui ont pour particularité de toujours viser des personnes qui appartiennent au même courant politique que lui. Certains sont épargnés : par exemple MM. CHIRAC et TOUBON ou les sénateurs SERAMY et GOUTEYRON, loués pour la modération de leurs positions. Mais les objets de son ressentiment restent très nombreux : ses collègues au gouvernement, Alain JUPPE parce qu’il a exigé trop d’économies sur le budget de la Recherche, Alain MADELIN dont la "gloutonnerie" pour son propre département ministériel expliquerait tout le comportement. Mais ce ne sont que broutilles à côté du sort réservé à René MONORY. Tout en reconnaissant que ce dernier l’a laissé agir en toute indépendance - du moins aussi longtemps qu’il eut les moyens d’agir - et en soutenant de façon très étonnante qu’il n’éprouve à son égard nulle "acrimonie", il lui reproche de s’être donné le beau rôle dans l’issue de la crise de décembre, afin "de survivre à défaut d’exister" (p. 265). Admirons le talent de pamphlétaire que ses sentiments inspirent à notre auteur ! Mais, enfin, cette crise, c’est lui M. DEVAQUET qui l’a suscitée, qui n’a pas su l’éviter puisqu’il reconnaît avoir agi presque jusqu’au dénouement en toute indépendance. C’est ici que les reproches vont s’accumuler, et sur M. MONORY : il est maladroit dans ses rencontres avec les étudiants puisqu’il n’a pas un mot pour exprimer "son respect de l’apolitisme et de la fraternité qu’ils affirment dans leur grande majorité", reproche étonnant quand on voit par ailleurs M. DEVAQUET reconnaître que le mouvement était encadré politiquement depuis l’origine et que les étudiants rencontrés étaient "en majorité des adversaires politiques irréductibles" (p. 257) (Notons au passage que des données chronologiques précises, pour l’essentiel empruntées au rapport de la commission sénatoriale présidée par M. MASSON confirment ce que nous avions écrit. Le mouvement de novembre était préparé depuis deux mois, notamment par la Ligue Communiste Révolutionnaire, qui a débordé les dirigeants d’U.N.E.F.-I.D., proches du parti socialiste, plus timorés, et qui fut relayée par S.O.S.-Racisme.). Mais M. MONORY est responsable parce qu’il a pris des mesures "considérées par les syndicalistes de la F.E.N. comme autant d’agressions" : arrêt du recrutement des P.E.G.C., libre choix par les parents de l’assurance scolaire, etc. (p. 235). Et, on découvre de proche en proche que certains pans entiers de la politique gouvernementale sont réprouvés par M. DEVAQUET : de l’expulsion des Maliens au traitement des drogués et même à la suppression de l’impôt sur les grandes fortunes, il y a tout un ensemble qui suscite une "anxiété" de la jeunesse dont il est manifeste que M. DEVAQUET la tient pour très légitime. Bref, c’est tout le gouvernement qui est responsable, sauf M. DEVAQUET. Si je comprends bien, une bonne recette pour éviter les oppositions des adversaires politiques, c’est d’adopter leur politique. Je passerai sous silence ce qui concerne deux personnages qui jouent un rôle éminent dans la démonologie de M. DEVAQUET : le Recteur DURAND, conseiller de Jacques CHIRAC, et Jean FOYER. Avec diverses personnes qui les soutiennent, dans l’Université ou au Parlement (dont 2 députés R.P.R.), ils ont droit à un sort particulier. Leur condamnation est sans réserve, ni appel. Ce sont ces "ultras" qui sont cause de tous les maux ! Leur dessein était, en effet, de vouloir faire adopter tant en matière d’enseignement supérieur que d’organisation de la recherche une politique dont M. DEVAQUET ne voulait pas. Mais enfin, leurs projets lui étaient-ils connus ? Les textes du G.E.R.U.F. n’avaient rien de secret. De plus, les principes fondamentaux de cette politique maudite étaient explicitement affirmés dans la plate-forme commune de la nouvelle majorité. M. DEVAQUET, qui s’est toujours défendu d’avoir participé à l’élaboration de ce texte, le reconnaît bien volontiers. Néanmoins, quand il entend Jacques CHIRAC rappeler dans sa déclaration de politique gouvernementale la prochaine abrogation de la loi SAVARY sur les Universités, il réagit ainsi : "Assis au banc des ministres, je ne suis pas surpris, mais perplexe, voire inquiet" (p. 35). Toutefois, les projets sur l’enseignement supérieur ne sont rien par comparaison avec ceux sur la recherche qui mettent en cause l’intégrité du C.N.R.S. : d’ailleurs M. DEVAQUET rappelle qu’il voulait un département ministériel uniquement consacré à la recherche, qu’il n’a accepté la tutelle de l’enseignement supérieur que parce qu’on le lui demandait instamment. A la très grande rigueur, M. DEVAQUET aurait pu laisser passer le projet FOYER sur les Universités, s’il n’y avait eu celui sur la recherche, et c’est lorsqu’il a compris (ou cru comprendre) que le premier projet conduisait nécessairement à l’autre, que le rejet des deux se fit chez lui si absolu. Il n’est aucunement question de discuter le bien-fondé des options de M. DEVAQUET. Mais a-t-on le droit lorsqu’on éprouve une si vive répulsion pour la politique dont a fait choix un gouvernement d’accepter d’y participer ? Il paraît que M. DEVAQUET a déclaré qu’il était prêt à participer à un gouvernement de "consensus", en cas de réélection de M. MITTERRAND à la Présidence de la République. Si cette éventualité doit se réaliser, souhaitons à ceux qui devraient recourir à ses services qu’il manifeste à leur égard plus de fidélité qu’il n’en a eu par le passé. M.B. Tweet |