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Assemblée Générale extraordinairedu 16 juin 2023
L’assemblée s’est réunie, sous la présidence du recteur Armel Pécheul, le 16 juin 2023, à 17 heures, conformément à la convocation adressée aux adhérents à jour de leur cotisation.
Après avoir constaté que le quorum de 10% des membres à jour de leur cotisation présents ou représentés exigé par les statuts pour que l’assemblée puisse se prononcer sur la dissolution de l’association proposée par le conseil d’administration était atteint, le Président rappelle qu’elle avait été créée en 1983, pour faire échec au projet de Service public unifié et laïque, porté par M. Savary, ministre de l’Education nationale dans le gouvernement de Pierre Mauroy.
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Questions crucialesLettre N° 19 - 1er trimestre 1988
LA VICTOIRE VOLÉE Le 24/6/84, les Français manifestaient avec éclat leur volonté de défendre le pluralisme scolaire et forçaient le pouvoir socialiste à reculer dans sa tentative brutale d’unification du système éducatif. Mais, l’euphorie de la victoire peut avoir les vertus de l’opium. Elle anesthésie la vigilance et suscite le rêve. C’est à ce moment qu’un adversaire habile regagne par la ruse ce qu’il a perdu par la force. LE PIÈGE DE CHARME Chacun connaît les talents de M. MITTERRAND. Tirant avec lucidité les leçons du passé, il a le génie des revirements qui transforment en succès les situations les plus délicates, de sorte que, trois ans et demi après cette journée historique, il est parvenu à en neutraliser les effets. Tout en simulant de se soumettre à la volonté populaire, loin de renoncer à son objectif, il choisit de l’atteindre par des voies détournées, moins rapides mais tout aussi efficaces. Il confia, pour ce faire, le Ministère de l’Éducation Nationale à un homme intelligent et subtil qui mit toute son habileté à faire croire que la gauche, troublée par la grande explosion de l’été, abandonnant ses fantasmes intégrationnistes et modérant les ardeurs de ses extrémistes, saurait se contenter de quelques "mesures simples et pratiques" dénuées de toute arrière-pensée idéologique. Mis en place dans un climat trouble de désinformation, le dispositif législatif de M. CHEVENEMENT, loin d’être anodin comme il a voulu le faire croire, constitue, en fait, l’arme cachée du crime parfait : suffisamment imprécis pour permettre des interprétations variables, ces textes peuvent à la fois s’adapter aux exigences d’une temporisation immédiate tout en contenant, pour l’avenir, le poison dont les adversaires du pluralisme scolaire auront besoin pour détruire à bas bruit, le moment venu, la liberté scolaire. En effet, interprétée dans un sens restrictif, la loi JOXE-CHEVENEMENT donne la possibilité à qui le souhaite d’asphyxier financièrement l’enseignement privé, de le marginaliser en limitant son développement et de le détruire de l’intérieur en infiltrant dans ses écoles des maîtres opposés à l’application de leurs projets éducatifs. Que peut-on espérer de plus efficace pour parvenir à cette uniformisation du système scolaire français à laquelle la gauche ne renoncera jamais ? En supprimant la stimulation née de la diversité, l’abolition du pluralisme dans l’enseignement permet le nivellement et représente, pour cette raison, un objectif que l’idéologie socialiste se doit d’atteindre pour assurer sa pérennité. Pour parvenir au but, la sagesse veut qu’après l’échec de 84, elle simule la retraite en préparant la contre-attaque. Seuls certains maladroits tels que M. SIMBRON, secrétaire général de la F.E.N., commettent encore quelques erreurs à la Laignel dont les états-majors affectent de s’indigner, mais l’ensemble des responsables a compris que la tactique idéale consistait à séduire l’adversaire pour exploiter sa confiance et sa crédulité. PROMESSES ET RÉALITÉS Très conscients des menaces qui planent sur le pluralisme scolaire, les candidats de l’actuelle majorité s’étaient engagés, au printemps 86, à renforcer la garantie constitutionnelle de la liberté d’enseignement et à substituer à la législation JOXE-CHEVENEMENT des textes qui, sans se contenter d’affirmer le principe de cette liberté, lui donneraient, dans les faits, des possibilités réelles d’existence. Les mois ont passé. Le nouveau Gouvernement, semblant oublier ses engagements d’hier, s’est contenté de minimiser les effets de la législation en vigueur. Il donna des consignes de "souplesse et de modération" dans l’application de la loi - prouvant ainsi, s’il en était besoin, ses dangers -, prit des mesures, en particulier sur le plan financier, pour assurer la survie immédiate de l’enseignement privé, mais négligea d’entreprendre ces indispensables réformes destinées à écarter les risques pour l’avenir. D’autant plus préoccupés par cette situation que nous sommes à la veille de nouvelles échéances électorales, les Associations et Comités de défense de la liberté d’enseignement sont allés exprimer clairement le 2 juillet 87 leurs craintes et leur désillusion à M. ROGER, Directeur du cabinet de M. MONORY. Faut-il voir là le fruit de notre démarche ? A l’automne, nous prenions connaissance d’un projet de décret concernant les conditions de nomination des maîtres de l’enseignement privé établi à la demande du Premier Ministre. Or, ce texte, satisfaisant puisqu’il redonne aux chefs d’établissement une réelle liberté dans la constitution de leur équipe éducative, reste actuellement en attente à Matignon. Notre détermination, qui a le mérite de la constance, nous conduisit une deuxième fois au Ministère de l’Éducation Nationale, le 2 décembre dernier, pour y apprendre que J. CHIRAC s’interroge désormais sur l’opportunité d’abolir une législation dont l’Enseignement Catholique ne demande pas la modification dans l’immédiat. Lors de l’audience qu’il accorda à quatre de nos représentants le 8 janvier, le Père CLOUPET explicita la position des dirigeants de l’Enseignement Catholique. Elle se résume ainsi : certes la loi JOXE-CHEVENEMENT "n’est pas bonne" et devra un jour être changée, mais "elle n’est pas pernicieuse" parce qu’elle a le mérite de reconnaître "le principe" de la liberté d’enseignement. Dans l’immédiat, l’Enseignement Catholique ne demandera aucune modification de la législation en vigueur, se contentant d’en obtenir une application conforme à ses intérêts et se réservant la possibilité d’intervenir ultérieurement si des difficultés apparaissaient. Stupéfiante analyse que M. VAUJOUR, président de l’U.N.A.P.E.L. porte à son paroxysme en écrivant le 4 septembre 87 aux Présidents départementaux et académiques de son mouvement : "Nous estimons que la loi de 1959, dans son état actuel, a fait l’objet d’un large consensus transcendant les clivages politiques. Elle doit demeurer dans son état actuel, la loi fondamentale qui régit les rapports de l’enseignement privé avec les pouvoirs publics"... Et d’ajouter plus loin : ..."nous devons donc nous fixer pour règle de ne pas interroger les candidats ou les partis sur leurs intentions quant aux relations de l’enseignement privé avec les pouvoirs publics, ni répondre à leurs sollicitations éventuelles autrement qu’en réaffirmant notre position". On croit rêver ! Aucun de nous n’a oublié le temps où, pour sauvegarder son existence, l’Enseignement Catholique se battait en tenant scrupuleusement à l’écart les élus qui voulaient lutter avec lui par peur, disait-il, d’aliéner son indépendance. Il accepte pourtant aujourd’hui, sans murmurer, une législation qui le livre, pieds et poings liés, au bon vouloir du pouvoir politique. Une telle attitude traduit-elle l’inconcevable naïveté de ceux à qui la gauche a réussi à faire croire qu’elle n’est plus ce qu’elle était ou bien plutôt la peur, en défendant sa spécificité, de heurter tous ceux qui, en son sein, appellent de tous leurs vœux ce statut de droit public dont ils attendent tant d’avantages ? Par crainte d’affronter une situation qu’il n’a pas su maîtriser en temps opportun, ne recule-t-il pas le moment où il lui faudra choisir, soit de perdre son âme en se fondant dans un système d’éducation unifié où son caractère propre disparaîtra, soit, débarrassé de ses chimères et de ses déchirements internes, de reconstruire son unité sur des bases solides pour défendre les valeurs auxquelles il croit ? LE DILEMME Quoi qu’il en soit, que fera désormais J. CHIRAC ? Va-t-il écouter les responsables de l’Enseignement Catholique en prenant ainsi le risque de se déjuger aux yeux de ses électeurs de mars 86 ou bien va-t-il décider d’honorer ses engagements et de répondre à l’attente de ceux qui firent le succès de juin 84 ? Comprendra-t-il que les analyses de quelques-uns ne représentent pas l’opinion de l’ensemble ? Au-delà des convictions, où se situe maintenant l’intérêt politique ? Par un curieux paradoxe, l’attitude des responsables de l’Enseignement Catholique - qui prétendent tellement redouter la politisation du problème scolaire -, contraint le Premier Ministre - candidat à la Présidence de la République à analyser la situation en terme électoral. De sa décision, de sa volonté d’établir aujourd’hui les conditions d’un véritable pluralisme scolaire peut dépendre l’avenir d’une liberté. Souhaitons qu’il se souvienne en temps utile des mots qu’il prononça à Nantes le 4 décembre 85 : ... "ne croyez pas que le problème soit réglé. Ce n’est pas vrai. Il y a une grande hypocrisie à se taire ou une grande lâcheté, car, en vérité, les socialistes poursuivent leur chemin (...) Il faut que les responsables de l’enseignement libre le sachent : nous ne les (les socialistes) laisserons pas poursuivre leur route, avec ou sans la complicité de qui que ce soit, et nous sommes bien déterminés à faire en sorte que, demain, l’abrogation de tous les textes existants et qui ont été faits par ce gouvernement dans ce domaine, et l’institution d’une nouvelle législation donnent à chaque famille le droit, sans pénalité, de choisir l’école de son choix". C’est très exactement ce que nous attendons de lui. Ghislaine WETTSTEIN-BADOUR L’Union Nationale des Associations de Parents d’Elèves de l’Enseignement libre s’est déclarée, dans un communiqué de presse du 1er février, "profondément surprise par les déclarations du Président de la F.E.N. sur l’école catholique... Ces propos constituent, à un moment politique sensible, une tentative de relance de la querelle scolaire". Bossuet prononçant l’oraison funèbre du Prince de Condé nous a éclairé d’avance sur la capacité des dirigeants de l’UNAPEL à exercer leurs responsabilités "car il tenait pour maxime qu’un habile capitaine peut bien être vaincu, mais qu’il ne lui est pas permis d’être surpris". L’UNAPEL conclut son communiqué par "en tentant aujourd’hui de relancer une guerre scolaire que personne ne veut... le président de la F.E.N. prend une grave responsabilité. L’UNAPEL met en garde tous les Français contre ce danger mortel pour notre pays". Considérer le président de la F.E.N. comme un isolé relève de la méthode Coué. D’ailleurs, s’il est isolé, pourquoi mettre en garde tous les Français contre le danger qu’il incarne ? Enfin, quelle est la portée pratique d’une mise en garde venant d’une organisation qui pousse la discrétion jusqu’à s’interdire et à interdire à ses adhérents d’interroger les candidats à la présidence de la République sur leur conception de l’école. Craignons que cette attitude ne vaille, dans un proche avenir, une nouvelle surprise à l’UNAPEL et aussi, malheureusement, aux parents qu’elle s’est chargée de représenter. P.J.C. LES FORMES NOUVELLES DE LA GUERRE SCOLAIRE Le 24 juin 1984, deux millions de personnes défilaient dans les rues de Paris. Cette mobilisation sans précédent n’était que la réponse - déterminée et vigoureuse - d’un peuple à son gouvernement, lequel avait déclenché, de façon directe et brutale, la guerre scolaire. Cette attaque frontale ayant échoué, on pouvait s’attendre à la reformulation de la stratégie. C’est aujourd’hui ce qui est en train de se produire. La stratégie directe, caractérisée par des initiatives parlementaires (projets de loi) et par des manifestations de rue (manifestations du C.N.A.L. notamment) ne peut plus être envisagée par les tenants de la laïcité. Tout au moins avant longtemps. La défaite du 24 juin 1984 leur interdit de recourir aux mêmes procédés, sous peine d’aboutir aux mêmes échecs. Les offensives à lancer contre la liberté de l’enseignement doivent se faire sur un autre damier, par des manœuvres contournantes et globalisantes. C’est cette stratégie indirecte qu’élaborent les différents mouvements et associations qui œuvrent dans l’esprit de la Fédération de l’Éducation Nationale. Cette stratégie consiste à retravailler la notion de laïcité, à l’actualiser, à la reformuler, à ne pas faire d’elle ce qui fut perçu comme un outil d’agression forgé pour détruire une liberté (la liberté d’enseignement) mais, au contraire, une sorte d’idéal collectif, une pierre d’angle à partir de laquelle doit s’organiser la vie en société. En juillet 1986, le secrétaire général de la Ligue de l’Enseignement (3,2 millions de membres, 44 000 associations affiliées, 100 fédérations départementales) lançait ainsi ce projet de "toilettage" de la notion de laïcité : "Travaillons au contrat laïque de notre avenir commun". LAICITE 2000 Bâtir un "projet d’avenir pour la laïcité" : tel est bien l’objectif des différentes structures laïques. Concrètement, cela revient à rappeler, en toutes circonstances, que la laïcité ne se ramène pas au seul débat de l’école. Et qu’aujourd’hui, les nombreux événements qui font l’actualité politique et sociale procèdent du débat sur la laïcité. Le 1er février 1988, Yannick SIMBRON, secrétaire général de la F.E.N., déclarait ainsi, dans le discours d’ouverture du congrès de son organisation : "Ce sont les Beurs, c’est S.O.S.-Racisme, c’est la Ligue des Droits de l’Homme qui réactivent ce débat sur la laïcité et quelquefois même sans utiliser le mot, mais en lui donnant vie". Il poursuivait : "Notre proposition de règlement institutionnel de la question scolaire qui ne constitue que l’un des aspects de la laïcité n’a pas abouti. La question scolaire a occulté tous les autres aspects du débat laïque". Conséquence : il importe de valoriser les autres aspects de la laïcité, de redynamiser l’idéal laïque et de souligner son impérieuse nécessité. Ce travail effectué - ce qui nécessite la mise en place d’une vaste entreprise de pédagogie et de communication - la question scolaire n’apparaîtra plus au centre du débat. Les décisions qui pourraient être prises pour promouvoir le "contrat laïque" se situeront par rapport à un système cohérent et explicatif de la société. Et les nouvelles lois qui pourraient être votées en matière scolaire se présenteraient alors comme une des applications concrètes de ce "contrat laïque". NEUF PROPOSITIONS A l’occasion de son congrès de 1986, la Ligue de l’Enseignement a défini neuf propositions pour un tel projet :
La démarche se veut ouverte. Il est ainsi proposé "un programme de concertation et de discussion au niveau national avec les églises". Cette démarche est en fait englobante et récupératrice. Elle vise progressivement, au nom de la liberté intime de l’esprit, au nom de la pensée scientifique et de la raison humaine à rendre suspecte et à marginaliser toute démarche religieuse et toute recherche de Vérité. Bernard VIVIER Tweet |