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CHARLEMAGNE

  Assemblée Générale extraordinaire

du 16 juin 2023

 

L’assemblée s’est réunie, sous la présidence du recteur Armel Pécheul, le 16 juin 2023, à 17 heures, conformément à la convocation adressée aux adhérents à jour de leur cotisation.
Après avoir constaté que le quorum de 10% des membres à jour de leur cotisation présents ou représentés exigé par les statuts pour que l’assemblée puisse se prononcer sur la dissolution de l’association proposée par le conseil d’administration était atteint, le Président rappelle qu’elle avait été créée en 1983, pour faire échec au projet de Service public unifié et laïque, porté par M. Savary, ministre de l’Education nationale dans le gouvernement de Pierre Mauroy.
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Questions cruciales

Réponse à une tribune de Paul Devin

Détails
Créé le mardi 8 octobre 2019 15:57

 

Paul Devin Enseignement et Liberté
« Nous expliquer que c’est la méthode globale qui est responsable des difficultés des élèves et particulièrement pour les enfants des classes populaires supposerait que la lecture soit enseignée en France essentiellement de manière globale !  C’est faux. La méthode globale de Decroly et les méthodes similaires n’ont été appliquées que dans un nombre extrêmement réduit de classes. » Il est vrai que l’on trouve parfois l’expression méthode globale, employée à tort, par ceux qui veulent en réalité critiquer, à juste titre, les méthodes dites semi-globales ou mixtes, rebaptisées intégratives par Roland Goigoux. La méthode globale proprement dite, à mon sens, n’a été appliquée rigoureusement qu’une fois et pour un seul mot "Traité" par l’abbé de Radonvillers, écrivant dans De la Manière d’apprendre les langues (1768) qu’il suffisait de le mettre sous les yeux de l’élève jusqu’à ce qu’il sache le reconnaître, puis de procéder de même pour les mots suivants. Dans l’école Decroly, essai plus développé, Mlle Hamaïde, l’institutrice qui y enseignait, a écrit dans un de ses livres qu’il lui arrivait de faire du syllabique, à l’insu de son plein gré, en quelque sorte.« Nous expliquer » n’est donc pas l’expression appropriée.
« La méthode idéovisuelle défendue par Foucambert dont l’excès majeur était de refuser tout enseignement du code a eu une influence dans les années 1970-1980. Mais très rapidement la grande majorité des chercheurs a dit qu’il fallait simultanément et sans hiérarchisation, à la fois enseigner les relations graphophonologiques et permettre de construire le sens de l’écrit dans une perspective qui est autant la compréhension des textes que l’acculturation aux usages de l’écrit. C’était par exemple le message clair des conférences de consensus de 2003 (PIREF) et 2016 (CNESCO) qui faisaient une synthèse de l’ensemble des recherches. Et la réalité des classes et que depuis les années 1990, le travail de décodage était la réalité de la quasi-totalité des classes. » Limiter aux années 1970-1980 la période d’influence de la méthode idéovisuelle paraît bien restrictif. L’étude longitudinale de Roland Goigoux mettant en évidence son manque d’efficacité n’a été publiée qu’en 1999. Devin parle d’ailleurs ensuite des années 90 et des conférences de consensus.
« Vouloir affirmer, comme le font les consignes ministérielles actuelles qu’il faut d’abord maitriser le code, c’est prendre le risque de construire chez l’élève une représentation que l’essentiel du travail de lecture c’est l’oralisation. Cette représentation est un obstacle à la compréhension. Par ailleurs, les consignes actuelles ont tendance à minorer le travail culturel sur toutes les formes de textes dont les textes littéraires. Je ne crois pas qu’il y ait un grand inconvénient à différer jusqu’au CE1, une fois le code maitrisé, « le travail culturel sur toutes les formes de textes dont les textes littéraires ». L’oralisation, enfin, est un élément essentiel de l’apprentissage de la lecture. Décidément l’interdiction de la lecture à voix haute des années 70 a laissé des traces.


Paul Devin conclut sa tribune, publiée sur son blog chez Mediapart par :

 

« Ce travail est essentiel pour permettre aux enfants de s’approprier l’écrit, d’en faire un objet usuel de leur vie quotidienne, un outil essentiel de compréhension, de résolution des problèmes et de découverte du monde. C’est-à-dire l’outil de leur émancipation intellectuelle. Et si l’école ne permet pas cela aux enfants des quartiers populaires, dès l’école maternelle et tout au long de sa scolarité, qui le fera ?

 

Quant à expliquer que le travail syllabique est plus facilement accessible aux enfants des classes populaires que le travail sur la culture de l’écrit, qui le justifiera à moins d’énoncer quelques préjugés qui finissent par considérer que l’essentiel pour les enfants des milieux populaires est de leur assurer l’accès aux fondamentaux…

 

La seule attitude responsable aujourd’hui est de repartir sur le consensus d’un apprentissage simultané du code et de la compréhension et de se donner les moyens de former les enseignants à la hauteur de la complexité de ce travail. Ce n’est manifestement pas le choix du ministère mais il ne pourra pas nous faire croire qu’en procédant ainsi, il fait le choix de la justice sociale. »

 

Je laisse la dernière réponse à Quintilien  qui écrivait, il y a 2000 ans, "Quant aux syllabes, il faut les apprendre toutes, sans différer les plus difficiles".  

 

 

Philippe Gorre


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