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Vous êtes ici : Accueil :: Questions cruciales :: La réforme de l’orthographe vue par Luc Cédelle

CHARLEMAGNE

  Le bilan de l'ère Blanquer

AP

Chers amis,

 

Le soir de sa réélection, Emmanuel Macron a déclaré : « Cette ère nouvelle ne sera pas la continuité du quinquennat qui s’achève, mais l’invention collective d’une méthode refondée ».

 

Quel est le bilan de l’ère ancienne, avec Jean-Michel Blanquer à la tête du ministère de l’Education nationale et que peut-on attendre de l’ère nouvelle avec Pap Ndiaye ?

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Questions cruciales

La réforme de l’orthographe vue par Luc Cédelle

Détails
Créé le jeudi 15 novembre 2018 18:24

Mme Vallaud-Belkacem ayant fait appliquer pour la première fois dans le Bulletin officiel de l’Education nationale la réforme de l’orthographe de 1990 avait ensuite prétendu, devant le tollé suscité par cette décision, que cette réforme avait été décidée par l’Académie française. Nous avions publié une mise au point dans notre lettre trimestrielle, montrant que cette réforme était l’œuvre de Michel Rocard, alors premier ministre*.

 

Nous y rappelions que l’Académie avait entériné cette réforme après que François Mitterrand son protecteur eut déclaré « Cette affaire ne m’a pas beaucoup excité. Je m’aperçois qu’il y a de plus en plus de gens sympathiques qui sont contre. Si le Premier ministre juge indispensable cette réforme à laquelle il s’est tant appliqué, pourquoi pas ? »

 

J’ai rappelé cet épisode récemment, lorsque l’actuel gouvernement espagnol a annoncé son intention de réformer lui aussi l’orthographe. Luc Cédelle, rédacteur de La lettre de l’éducation, publication du groupe Le Monde, m’ayant contredit sur Twitter, en reprenant à son compte la justification forgée par Najat Vallaud-Belkacem, je lui ai rappelé ce qui est indiqué ci-dessus.

 

Il a alors publié une suite de mails que l’on trouvera ici avec les réponses que je lui ai faites.

Tw1

 

R. : J’ai écrit la réforme Rocard, comme l’on dit le code Napoléon, parce que je pense qu’il s’agit bien d’une initiative politique conçue par lui, comme le pense aussi Pierre Encrevé (https://www.persee.fr/doc/lfr_0023-8368_1995_num_108_1_5327).

 

Tw2

R. :« irrespectueux pour Maurice Druon » me paraît contradictoire avec le message suivant. En fait, il ne s’agit pas d’une inconséquence de ma part, mais du sentiment que j’ai que Druon, approuvant ou non dans son fors intérieur l’initiative du premier ministre, ne pouvait en tant que secrétaire perpétuel que s’y conformer, la liberté de chacun étant sauve. Vous affirmez, comme Pierre Encrevé, qu’il y était favorable. Avez-vous des indices de cela, en dehors du fait qu’il a mis en forme et présenté le projet ? Pour ma part j’avoue que l’évocation qu’il a faite le 19 juin de Michel Rocard mettant ses pas dans ceux d’Armand de Richelieu m’a fait sourire et douter.

 

J’ai écrit, sur le site et sur Facebook « En bref, il ne restait plus à Maurice Druon qu’à reprendre ces propositions dans le rapport qu’il présentait le 19 juin 1990 devant le CSLF » et non « n’avait plus qu’à appliquer ».

 

Tw3

R : J’aurais réagi de la même façon envers un Druon premier ministre prenant l’initiative prise par Rocard. Mêler leurs opinions politiques et celles que vous me prêtez à cette affaire me paraît peu pertinent.

 

Tw4

R : Je n’ai pas cité Michel Lussault. Je crois d’ailleurs Najat Vallaud-Belkacem tout à fait capable de se débrouiller sans lui dans ce qui me paraît être une opération de communication plutôt que de défense et d’illustration de la langue française. Je maintiens qu’il y a une différence significative entre le fait de citer la réforme de 1990 dans un texte qui ne l’applique pas comme Xavier Darcos et celui de la citer dans un texte qui l’applique comme Najat Vallaud-Belkacem. A chacun d’apprécier la chose comme il l’entend.

 

Post scriptum :

Profitant des vacances, j’ai recherché dans les écrits de Maurice Druon des traces de cet épisode et trouvé :

- En 1995, dans son discours en tant que secrétaire perpétuel, lors de la séance publique annuelle de l’Académie, le 30 novembre :

 

« Pierre Gaxotte, à la mémoire duquel nous tenons aujourd’hui à rendre hommage dans l’occasion du centenaire de sa naissance, Pierre Gaxotte, au début de 1971, il y a donc un quart de siècle, dans un article intitulé "La mort du français", écrivait : "J’ai appris la grammaire et l’orthographe à l’école laïque, publique et gratuite... Lorsque arrivait le certificat d’études, les deux tiers de la classe au moins étaient capables d’écrire sans faute, sous la dictée, une page de bon français. Pourquoi trouve-t-on, aujourd’hui, tant de fautes dans les copies de baccalauréat, voire de licence, sinon parce que, depuis des années, sous tous les prétextes, on a miné les méthodes qui avaient fait leurs preuves pour les remplacer par un amphigouri pédantesque, des théories linguistiques qui se contredisent, des complications de charabia qui rebutent. » Que dirait-il aujourd’hui, notre confrère disparu. »

 

En 2000, dans son livre « La France aux ordres d’un cadavre », où il s’explique sur cette affaire (p.104) « séance un peu solennelle du conseil supérieur des lettres, dont je confesse n’avoir jamais bien compris la nécessité, ni constaté l’action, sinon pour les "recommandations" de quelques "rectifications" orthographiques, que j’avais soutenues d’autant plus tranquillement que l’Académie en avait déjà autorisé la plupart, sans succès d’ailleurs, en 1905, mais qui en 1990, présentées par les médias comme une "réforme de l’orthographe", devinrent une réforme politique et provoquèrent, au temps de la guerre du golfe, une guerre de l’accent circonflexe aussi disproportionnée que ridicule. »

 

S’il n’y a pas de trace dans ces deux textes de l’enthousiasme qu’il aurait manifesté pour la réforme en 1990, l’hommage rendu à Pierre Gaxotte, qui n’a pas suivi le même chemin que lui après l’armistice, montrera à Luc Cédelle que Maurice Druon ne confondait pas défense de la langue et choix politiques.

Avant de rallier la France libre, il avait été des Cadets de Saumur qui se sont opposés en 1940 au franchissement de la Loire par l’armée allemande. Ayant été après lui à la même école, je suis heureux de n’avoir pas plus que lui cherché le genre de « commodité » supposé par Luc Cédelle dans son troisième Tweet

 

Philippe Gorre


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Citations sur la lecture

Marcel Aymé « Brûlebois »
« Et puis, tu as trop de livres. A ta place, je fourrerais tout au grenier, sans compter que tu auras là de quoi te torcher le cul jusqu’à un âge avancé. Moi je ne lis presque rien. Toute ma bibliothèque tient sur un rayon à côté d’une bouteille de fine : Molière et Alexandre Dumas. C’est bon teint, depuis quarante an que je les lis, je n’en suis pas encore fatigué. »
 
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« J'avais appris à lire avec une si grande facilité qu'à trois ans je lisais et débitais pour mon plaisir et même, dit-on, pour celui des autres, les tragédies de Racine. »
 
Brantôme. Vie des hommes illustres français : Le maréchal Armand de Biron 
« Nourri page de la grande reyne de Navarre Marguerite de Valois [.] Il avait fort aymé la lecture, et la continua fort bien dès son âge. Il avait été de s’enquérir et savoir tout, si bien qu’ordinairement il portait dans sa poche des tablettes, et tout ce qu’il voyait et oyait de bien, aussitôt il le mettait et escrivait sur les dites tablettes ; si bien que cela courrait à la Cour en forme de proverbe, quand quelqu’un disait quelque chose, on lui disait, tu as trouvé cela ou appris sur les tablettes de Biron. »
 
Charlotte Brontë. Jane Eyre ou Les mémoires d’une institutrice (1847). 
« C’était l’âge d’or de la littérature moderne. Hélas ! Les lecteurs de nos jours sont moins heureux. Mais, courage ! Je ne veux ni accuser ni désespérer je sais que la poésie n’est pas morte ni le génie perdu. La richesse n’a pas le pouvoir de les enchaîner ou de les tuer ; un jour tous deux prouveront qu’ils existent, qu’ils sont libres et forts. Anges puissants réfugiés dans le ciel, ils sourient quand les âmes sordides se réjouissent de leur mort et quand les âmes faibles pleurent leur destruction. La poésie détruite, le génie banni ! Non, m médiocrité, non, que l’envie ne vous suggère pas cette pensée. Non seulement ils vivent, mais ils règnent et rachètent ; et, sans leur influence divine qui s’étend partout, vous seriez dans l’enfer de propre pauvreté. »
 
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