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Assemblée Générale extraordinairedu 16 juin 2023
L’assemblée s’est réunie, sous la présidence du recteur Armel Pécheul, le 16 juin 2023, à 17 heures, conformément à la convocation adressée aux adhérents à jour de leur cotisation.
Après avoir constaté que le quorum de 10% des membres à jour de leur cotisation présents ou représentés exigé par les statuts pour que l’assemblée puisse se prononcer sur la dissolution de l’association proposée par le conseil d’administration était atteint, le Président rappelle qu’elle avait été créée en 1983, pour faire échec au projet de Service public unifié et laïque, porté par M. Savary, ministre de l’Education nationale dans le gouvernement de Pierre Mauroy.
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Questions crucialesLecture : pour un retour à la raison
Les résultats de la Journée Défense et citoyenneté de 2017 qui viennent d’être publiés montrent que près du quart (23%) des 770 000 Français de 17 ans qui y ont participé sont pour la moitié d’entre eux des lecteurs médiocres, l’autre moitié ayant de très faibles capacités de lecture ou des difficultés sévères.
Ces jeunes ont été formés par les méthodes qui étaient en usage en 2006, quand Gilles de Robien, alors ministre de l’Education nationale, a essayé en vain de les proscrire, au profit des méthodes syllabiques.
La décision semblable annoncée le 26 avril par Jean-Michel Blanquer, a provoqué un tollé de la part des pédagogistes. Ils ont naturellement qualifié de retour en arrière ce qui est un retour à la réalité, avec la fermeture de la parenthèse qui prétendait affranchir les débutants de l’apprentissage du code sur lequel est fondée notre écriture.
Une longue et stérile parenthèse
Cette parenthèse a été ouverte en 1768 - il y a 250 ans ! - par l’abbé de Radonvilliers, qui pensait que l’on pouvait apprendre à lire par imitation, comme l’on apprend sa langue maternelle. Deux siècles plus tard, la méthode idéo visuelle traitait l’écriture comme un monde nouveau que chaque futur lecteur devrait découvrir à son tour.
Ces solutions, et toutes les variantes essayées entre temps, se révélant impraticables, des professeurs des écoles dans leurs classes et les spécialistes en sciences de l’éducation dans leurs laboratoires ont imaginé des méthodes qualifiées de mixtes ou semi globales et aujourd’hui d’intégratives.
Ces méthodes, conformément aux principes de la pédagogie constructiviste, omniprésente dans notre enseignement, prétendent faire de l’élève un chercheur formulant des hypothèses sur le sens des mots nouveaux, par analogie avec ceux qu’il a déjà lus et en s’appuyant sur les syllabes qu’il a déjà apprises. Roland Goigoux, le grand spécialiste un peu autoproclamé de l’apprentissage de la lecture, écrit par référence au déchiffreur des hiéroglyphes que chaque élève doit être un petit Champollion !
Tous ceux qui ont de leur propre initiative tenté la « devinette » pour traduire une version savent que cela ne marche pas souvent. Imposer une telle démarche à des écoliers débutants risque fort de les habituer à faire n’importe quoi ou à en faire le moins possible !
Pour un retour à la raison
La logique de la transmission de savoirs, qui veut que l’on aille du simple au complexe, les leçons des échecs du passé, ce que l’on sait du fonctionnement du cerveau, la comparaison des résultats obtenus avec les deux types de méthodes, tout plaide en faveur des méthodes syllabiques qu’entend réhabiliter Jean-Michel Blanquer.
Ces arguments et l’approbation des parents qui ont été attentifs à l’apprentissage de la lecture de leurs enfants n’ont pas empêché l’échec de la tentative faite il y a 12 ans dans le même sens. Les pédagogistes qui occupaient de solides positions à l’intérieur de l’Education nationale auraient vu à juste titre dans sa réussite un désaveu de leurs théories
Même si le ministre leur a retiré la définition des programmes que leur avait abandonnée son prédécesseur, ils gardent encore des postions clé dans le financement de la recherche pédagogique et monopolisent la formation des maîtres par les Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Education (ESPE).
Un mouvement d’opinion nécessaire
La tentative de Gilles de Robien pour redonner leur place aux méthodes syllabiques, il y a douze ans, a échoué en grande partie faute d’un soutien actif d’une opinion publique largement acquise à cette réforme, mais sous estimant les obstacles qu’elle allait rencontrer. Les pédagogistes clament que le rétablissement de la méthode syllabique porterait atteinte à la liberté pédagogique des enseignants. Ce sont eux au contraire qui condamnent les professeurs des écoles qui veulent les appliquer à la clandestinité. *
C’est pour défendre cette liberté qu’Enseignement et liberté s’est engagé dans ce combat dès 1994 en attribuant un Prix au docteur Wettstein-Badour pour son livre Lecture : la recherche médicale au secours de la pédagogie et en 2002 à Elisabeth Nuyts pour L’Ecole des Illusionnistes.
Agissons sans tarder
Nous n’avons cessé depuis de défendre cette cause, comme en témoignent de nombreuses publications dans notre Lettre trimestrielle et sur notre site Internet. Nous venons de créer un Groupe Apprentissage de la lecture lié à notre page Facebook pour rendre compte de l’actualité sur cette question et permettre à chacun de participer au débat.
Philippe Gorre
* Voir à ce sujet Journal d’une institutrice clandestine par Rachel Boutonnet. Ramsay Tweet |