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CHARLEMAGNE

  Le bilan de l'ère Blanquer

AP

Chers amis,

 

Le soir de sa réélection, Emmanuel Macron a déclaré : « Cette ère nouvelle ne sera pas la continuité du quinquennat qui s’achève, mais l’invention collective d’une méthode refondée ».

 

Quel est le bilan de l’ère ancienne, avec Jean-Michel Blanquer à la tête du ministère de l’Education nationale et que peut-on attendre de l’ère nouvelle avec Pap Ndiaye ?

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Questions cruciales

Les réformes du collège unique

Détails
Créé le dimanche 21 juin 2015 08:19

Les réformes du collège unique

 

Combien faudra-t-il encore de réformes du collège unique avant d’accepter – enfin – l’idée que la seule qui vaille est sa suppression. Depuis sa création en 1975, chacun sait bien que c’est l’une des innovations les plus calamiteuses de la Vème République. Au prétexte de démocratisation et d’égalité des chances, louables objectifs certes, les élèves ont été victimes de la massification, de l’égalitarisme et de la sélection par l’échec. Les chiffres sont aussi constants que consternants depuis quarante ans que cela dure.

 

 

Les élèves des familles les plus modestes ont été passés au laminoir des classes hétérogènes, de la carte scolaire, de l’abaissement des exigences pédagogiques et du nivellement des savoirs fondamentaux. Tous les indicateurs internationaux le disent. Toutes les instances nationales d’évaluation, un peu sérieuses, le confirment. Tous les ministres de l’Education, un peu crédibles, l’ont écrit avant d’être paralysés par impuissance sitôt arrivés au pouvoir.

 

 

Et pourtant, la nouvelle ministre remet l’ouvrage sur le métier avec des effets d’annonce tellement éculés qu’ils n’ont plus aucune crédibilité. Ce serait même comique si des générations d’enfants n’avaient pas été et ne seront pas encore sacrifiée sur l’autel des poncifs de 1968.

 

Dans le détail, que nous propose la « nouvelle » réforme ?

  • Plus d’égalité. C’était le fer de lance de la réforme de 1975. On n’en serait pas là si le « collège unique » y avait pu quelque chose.
  • Une meilleure pédagogie. Cela fait trente ans que les IUFM ou leurs avatars ont été conçu pour cela… sans le moindre succès. Alors !
  • L’interdisciplinarité. C’est là un mot bien vide qui dissimule mal les thèmes politiquement corrects qui en feront l’objet : le parcours citoyen, le développement durable, la laïcité.
  • Les élèves s’ennuient. C’est fort dommage, mais l’école n’est pas faite pour être une récréation permanente.

 

En revanche, et là tout est dit, les options sont supprimées car jugées trop élitistes… Fermez le ban !

 

Ce constat était déjà celui du professeur Maurice Boudot, créateur de notre association, qui écrivait dans le premier numéro de La Lettre d’Enseignement et Liberté, en septembre 1983 : « A quoi sert le projet Legrand – la réforme du collège de l’époque – alors que le collège unique mis en place par la réforme Haby réalise déjà très largement l’idéal égalitariste prôné par les socialistes ».

 

 

Pour Mme Vallaud-Belkacem, le collège est inégalitaire, suscite l’ennui et aggrave les difficultés scolaires. Pour y remédier, elle propose de supprimer les options élitistes (latin et classes bilingues) et d’affecter 20% des heures de cours à des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires, pendant lesquels les élèves « travailleront en petits groupes sur des thématiques transversales », telles que Développement durable ou Information, communication et citoyenneté.

 

Ces EPI, loin de mettre fin aux inégalités entre les élèves, ne feront qu’enfoncer encore plus ceux qui arrivent en cinquième en ayant du mal à lire et à comprendre un texte simple, tandis que les établissements « élitistes » continueront à faire apprendre les déclinaisons et les conjugaisons à ceux qui auront choisi le thème Langues et cultures de l’antiquité.

 

Seule, en fin de compte, une minorité de malins ou de chanceux, futurs Vallaud-Belkacem, y trouvera l’occasion de se faire remarquer par ses « compétences », à défaut de connaissances.

 

S’il n’y a rien de nouveau dans le projet actuel qui ne peut qu’aggraver la dégénérescence du collège, la résistance qu’il rencontre est une heureuse surprise.

 

L’impopularité de François Hollande, l’ignorance et les maladresses de Najat Vallaud-Belkacem n’expliquent pas tout. La dégringolade de l’école française dans les classements internationaux, le développement de l’analphabétisme ne peuvent plus être dissimulés. Les mesures annoncées loin de porter remède à la situation actuelle ne font qu’en prendre acte et la perpétuer.

 

Au vrai, le moule unique du collège unique est une idée totalitaire. C’est tout le contraire qu’il faut faire. Les élèves doivent être entourés d’autres élèves du même niveau pour progresser correctement sans se gêner mutuellement. Il est proprement inacceptable qu’ils ne maîtrisent pas les savoirs fondamentaux (langue française, histoire de nouveau respectée, mathématiques correctement exprimées) et soient égarés dans des activités dans lesquelles l’école de la République s’est elle-même fourvoyée.

 

Il est irresponsable politiquement de laisser sortir tant d’élèves du système éducatif par l’échec, c’est-àire sans un diplôme qualifiant pour un emploi. Tous les métiers sont dignes d’être appris et on doit pouvoir les choisir très tôt, en fonction des goûts, des aptitudes et des compétences de chacun et non y être relégués par défaut.

 

Une réforme de plus du collège unique ne servira à rien, en tout cas pas aux quelques trois millions d’élèves concernés. C’est la table qu’il faut désormais renverser.

 

Pour écarter le projet de réforme du collège, et celui de la réforme des programmes, qui fait une large place à l’Islam, alors que comme l’a dit Mme Taubira « il ne faut pas trop évoquer la traite négrière arabo-musulmane », tous les concours sont aujourd’hui nécessaires. Je fais appel au vôtre avec confiance.

                                                                                 

 

Recteur Armel Pécheul

21 juin 2015


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Les Brèves

Citations sur la lecture

Marcel Aymé « Brûlebois »
« Et puis, tu as trop de livres. A ta place, je fourrerais tout au grenier, sans compter que tu auras là de quoi te torcher le cul jusqu’à un âge avancé. Moi je ne lis presque rien. Toute ma bibliothèque tient sur un rayon à côté d’une bouteille de fine : Molière et Alexandre Dumas. C’est bon teint, depuis quarante an que je les lis, je n’en suis pas encore fatigué. »
 
Barbey d’Aurevilly. Ce qui ne meurt pas
« Il passait ses journées sans livres, dans une solitude et une oisiveté vraiment effrayantes, et madame de Scudemor avait eu raison de lui dire, sous le massif du jardin : "savez-vous, Allan, que je suis inquiète de vous ? »
 
Récits d’une tante (Mémoires de la comtesse de Boigne)
« J'avais appris à lire avec une si grande facilité qu'à trois ans je lisais et débitais pour mon plaisir et même, dit-on, pour celui des autres, les tragédies de Racine. »
 
Brantôme. Vie des hommes illustres français : Le maréchal Armand de Biron 
« Nourri page de la grande reyne de Navarre Marguerite de Valois [.] Il avait fort aymé la lecture, et la continua fort bien dès son âge. Il avait été de s’enquérir et savoir tout, si bien qu’ordinairement il portait dans sa poche des tablettes, et tout ce qu’il voyait et oyait de bien, aussitôt il le mettait et escrivait sur les dites tablettes ; si bien que cela courrait à la Cour en forme de proverbe, quand quelqu’un disait quelque chose, on lui disait, tu as trouvé cela ou appris sur les tablettes de Biron. »
 
Charlotte Brontë. Jane Eyre ou Les mémoires d’une institutrice (1847). 
« C’était l’âge d’or de la littérature moderne. Hélas ! Les lecteurs de nos jours sont moins heureux. Mais, courage ! Je ne veux ni accuser ni désespérer je sais que la poésie n’est pas morte ni le génie perdu. La richesse n’a pas le pouvoir de les enchaîner ou de les tuer ; un jour tous deux prouveront qu’ils existent, qu’ils sont libres et forts. Anges puissants réfugiés dans le ciel, ils sourient quand les âmes sordides se réjouissent de leur mort et quand les âmes faibles pleurent leur destruction. La poésie détruite, le génie banni ! Non, m médiocrité, non, que l’envie ne vous suggère pas cette pensée. Non seulement ils vivent, mais ils règnent et rachètent ; et, sans leur influence divine qui s’étend partout, vous seriez dans l’enfer de propre pauvreté. »
 
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