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Assemblée Générale extraordinairedu 16 juin 2023
L’assemblée s’est réunie, sous la présidence du recteur Armel Pécheul, le 16 juin 2023, à 17 heures, conformément à la convocation adressée aux adhérents à jour de leur cotisation.
Après avoir constaté que le quorum de 10% des membres à jour de leur cotisation présents ou représentés exigé par les statuts pour que l’assemblée puisse se prononcer sur la dissolution de l’association proposée par le conseil d’administration était atteint, le Président rappelle qu’elle avait été créée en 1983, pour faire échec au projet de Service public unifié et laïque, porté par M. Savary, ministre de l’Education nationale dans le gouvernement de Pierre Mauroy.
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Questions crucialesLettre N°76 – 2 ème trimestre 2002
Ouverture
Ouverture par le recteur Pécheul Ce matin nous tenions un colloque international de très haut niveau avec des universitaires et des spécialistes de l’éducation de plusieurs pays de l’Union européenne. Nous avons réfléchi sur la liberté de l’enseignement, thème qui nous est très cher, et sur la question de savoir comment nous pourrions définitivement inscrire cette liberté dans la Constitution de l’Union européenne dans l’hypothèse où celle-ci serait élaborée. Après cette Assemblée générale statutaire qui est un moment de droit obligé, nous y reviendrons. Nous aurons, en effet, un débat, auquel j’espère vous pourrez participer, sur l’état des travaux de ce matin. Les comptes-rendus de ces débats seront présentés le 24 et le 25 juin à Bruxelles, lors d’une séance de travail de la convention sur les institutions européennes qui doit, précisément, se pencher sur la notion de liberté et sur les questions d’éducation. Vous voyez, tout cela est à la fois d’actualité urgent et surtout incontournable. Pour revenir à la vie de notre association, permettez-moi de vous présenter un bref rapport moral. D’abord, j’ai quelques informations à vous donner sur la composition du conseil d’administration. La première information est celle du départ du Dr Wettstein-Badour qui a souhaité se consacrer à la lutte contre l’illettrisme. Elle est, vous le savez, à l’origine d’une méthode qu’elle souhaite vraiment voir divulguée et elle entend s’y consacrer exclusivement. Nous en reparlerons tout à l’heure puisque nous avons édité, justement sur ce sujet, un petit opuscule sur lequel elle vous dira peut-être quelques mots. Elle n’a donc pas souhaité conserver ses responsabilités au sein du conseil d’administration. Mais, bien évidemment, elle continue à travailler avec nous : la preuve, elle est là aujourd’hui. En revanche, notre conseil d’administration accueille une provinciale, Mme Sylvie Manchon. Celle-ci est professeur de français dans un établissement secondaire catholique. Elle est également présidente d’une association familiale catholique et vice-présidente de l’ARLE, c’est-à-dire l’Association Rhodanienne pour la Liberté d’Enseignement. Pour le reste, nous avons poursuivi la publication de notre Lettre trimestrielle. Cette Lettre a, je crois, un certain succès. Nous la diffusons auprès de parlementaires, de conseillers régionaux et de conseillers généraux. Nous avons régulièrement des témoignages qui sont beaucoup plus que des manifestations de sympathie. Ceci démontre que même pour une diffusion de quelques milliers d’exemplaires, une Lettre comme celle-ci n’est pas inutile dans le débat politique. Vous savez également que nous avons pris la décision l’année dernière d’ouvrir un site sur Internet. Nous avons commencé par mettre toutes nos Lettres sur Internet. Vous y trouverez aussi, bientôt, de nombreux liens avec des associations amies. Je vous engage à utiliser ce site. Voilà pour la vie de notre association. Nous allons maintenant essayer, puisque la période semble a priori être un peu plus propice, de travailler auprès du nouveau gouvernement pour faire avancer nos idées. J’espère qu’elles seront beaucoup plus crédibles et mieux entendues qu’auprès de l’ancien ! S’agissant du rapport financier, vous me permettrez de remplacer notre trésorier, M. Proudhon, qui ne pouvait pas être là aujourd’hui. Je vais lire son rapport pour ne pas le déformer. En 2000, le produit des cotisations et des abonnements a été de 429 000 F. Les charges se sont élevées à 370 000 F. Compte tenu de 7 000 F de produits financiers et de 12 000 F de résultat sur l’exercice antérieur, l’excédent de recettes de l’exercice est de 79 000 F. En 2001, le produit des cotisations et des abonnements est de 417 000 F et les charges de l’exercice s’élèvent à 449 000 F. Compte tenu de 15 000 F de produits financiers, l’insuffisance de recettes de l’exercice est de 17 000 F. L’augmentation des charges d’un exercice à l’autre, de 79 000 F, est due à la remise de nos prix le 15 janvier 2001, alors qu’ils sont habituellement remis, comme se sera le cas aujourd’hui, les années paires. Leur montant de 90 000F a donc été comptabilisé en 2001, ainsi que 12 000 F de frais occasionnés par la réunion du même jour, contre 4 000 F l’année dernière. Cette augmentation est due aussi aux dépenses engagées pour la création du site Internet, soit 23 000 F en 2001. Au total, les autres dépenses ont diminué de 42 000 F d’un exercice à l’autre, soit de 11%, grâce en particulier aux gains de productivité dus à l’amélioration de l’outil informatique et aux efforts de la plupart d’entre nous pour en accepter les contraintes. La diminution enregistrée d’une année à l’autre du produit des cotisations et des abonnements n’est pas due à une moindre générosité de votre part, mais à une réduction du nombre d’adhérents ou de donateurs passés de 1 821 en 2000 à 1 712 en 2001. Dans cette évolution, il faut noter un signe encourageant avec 200 adhésions nouvelles en 2001, contre 65 en 2000. Au 31 décembre 2001, les réserves s’élevaient à 350 000 F, soit 53 285 euros, alors qu’elles n’étaient que de 287 000 F au 31 décembre 1999. M. de Flers va maintenant vous présenter les résolutions sur lesquelles nous vous demanderons de vous prononcer. Je passe donc à la lecture des différentes résolutions, à savoir : Première résolution. l’Assemblée générale ordinaire, après avoir entendu la lecture du rapport financier sur les comptes des exercices clos les 31 décembre 2000 et 31 décembre 2001, approuve les comptes desdits exercices tels qu’ils lui ont été présentés, ainsi que les opérations traduites dans les comptes et résumées dans le rapport. Elle donne quitus de leur gestion au président et au trésorier. Qui est contre cette résolution ? Qui s’abstient ? Je vous remercie de ce vote unanime. Deuxième résolution. Après avoir entendu la lecture du rapport moral sur l’activité de l’association, l’Assemblée générale donne quitus de leur gestion aux administrateurs. Qui vote contre ? Qui s’abstient ? Donc, vote unanime pour la deuxième résolution. Troisième résolution. L’Assemblée générale renouvelle le mandat d’administrateur de M. Pierre Canlorbe jusqu’à l’Assemblée générale qui statuera sur les comptes de l’exercice 2005. Qui vote contre ? Abstention ? Je vous remercie pour M. Canlorbe.
Quatrième résolution.
L’Assemblée générale renouvelle le mandat d’administrateur de M. Roland Drago jusqu’à l’Assemblée générale qui statuera sur les comptes de l’exercice 2004. Qui vote contre ? Abstention ? Je vous remercie pour M. Drago.
Cinquième résolution.
L’Assemblée générale renouvelle le mandat d’administrateur de M. Claude de Flers jusqu’à l’Assemblée générale qui statuera sur les comptes de l’exercice 2005. Qui vote contre ? Qui s’abstient ? Je vous remercie pour M. de Flers
Sixième résolution.
L'Assemblée générale renouvelle le mandat d’administrateur de M. Pierre Magnin jusqu'à l'Assemblée générale qui statuera sur les comptes de l'exercice 2005. Qui s'abstient ? Qui vote contre, pardon. Je vous remercie pour M. Magnin.
Septième résolution :
L'Assemblée générale ratifie la cooptation de Mme Sylvie Manchon par le conseil d'administration lors de sa réunion du 27 février 2002. Son mandat prendra fin lors de l'Assemblée générale qui statuera sur les comptes de l'exercice 2005. Qui vote contre ? Qui s'abstient ? Je vous remercie pour Mme Sylvie Manchon.
Huitième résolution :
L'assemblée générale autorise le conseil d'administration à ouvrir de nouveau un concours en vue de l'attribution de prix récompensant des travaux, études ou publications consacrés à la liberté d'enseignement et à affecter à ces prix une dotation maximum de 15 000 euros soit 100 000 F. Le conseil pourra décider, si cela lui paraît préférable, d'organiser deux concours, en 2003 et 2004, dotés chacun de 50 000 F c'est-à-dire environ 7.500 euros, au lieu d'un seul concours en 2004.
Le conseil d'administration déterminera le règlement, les prix et choisira le jury. Le nombre et le montant des prix seront décidés par le jury, dans les limites de la dotation, en fonction des travaux qui lui seront soumis. Cette autorisation est valable pour une durée de trois ans. Qui vote contre ? Qui s'abstient ?
Je vous remercie d'avoir bien voulu m'écouter et d'avoir voté unanimement sur l'ensemble des résolutions présentées.
Q.
J'aimerais qu'on nous explique les progrès accomplis par rapport à l'apprentissage de la lecture à partir de la méthode proposée par Mme Wettstein-Badour. J’ai eu beau écrire à toutes les radios pour demander qu'on reçoive Mme Wettstein-Badour. Il n'y a rien à faire, je ne peux rien obtenir, tout cela est mis sous le boisseau et on continue à mal enseigner les enfants. Alors, quand j'ai le malheur de dire que la faute en incombe aux enseignants, on me dit "Mais non ce n'est pas vrai, ils sont bons, ils sont ceci, ils sont cela" . En réalité, ils refusent de se réformer et il sort de plus en plus de l'enseignement des petits incapables, non pas parce qu'ils sont bêtes et stupides mais parce qu'ils sont mal enseignés dès le départ. Étant mal enseignés dès le départ, cela les poursuivra, à mon avis, toute leur vie.
R.
Bien sûr ! Mme Wettstein-Badour a très bien démontré que lorsqu'on jouait avec certaines méthodes pédagogiques, c'était l'individu dans son psychisme lui-même que l'on touchait. Ce n'est malheureusement pas le monde enseignant lui-même ou les formateurs d'enseignants que l'on va bouger sur un sujet comme celui-ci. Tout simplement parce que ceux qui forment les enseignants n'ont pour l'instant, si personne ne les presse de l'extérieur, aucune envie de changer leur méthode et leur confort intellectuel pour ne pas parler de ceux qui ont la volonté délibérée d'agir sur les esprits des jeunes enfants pour les raisons que l'on sait. La meilleure façon d’agir sur le sujet consiste à tenter de "vulgariser" nos réflexions, et votre démarche est en effet une bonne démarche : essayer de convaincre les gens autour de vous que des spécialistes ont réfléchi et que ces spécialistes ne sont pas des gens qui sont inspirés par l'idéologie, non plus des gens qui sont inspirés uniquement par la politique, mais des gens qui ont des méthodes et des réflexions de caractère scientifique.
Et notre travail est un travail de missionnaire sur ce sujet. Il faut convaincre autour de nous et si possible dans les médias, que les méthodes qui sont utilisées jusqu'à présent sont des méthodes désastreuses parce qu'elles détruisent totalement l'esprit des jeunes enfants. Quand nous aurons réussi à sensibiliser les parents et à leur faire admettre que toutes ces méthodes sont perverses dans tous les sens du terme pour leurs enfants, nous aurons gagné.
Q.
Mais oui, mais vous savez que pour secouer les parents, c'est absolument épouvantable. J’ai fait une école d'art et entre autre quand j'étais aux Beaux-arts et puis ailleurs, une autre école avant, et bien on nous enseignait que Delacroix disait qu’un bon peintre devait pouvoir dessiner quelqu'un qui tombe d'une fenêtre, et bien ça c'est aberrant ! Avec ça, on a formé des gens incapables de dessiner tandis qu'avec les méthodes où on commençait tout à fait avec le B-A-BA dans l'apprentissage de la lecture, on arrivait à former des gens capables dans toutes sortes de disciplines, les grandes disciplines comme les plus modestes. Donc il y a une généralité de médiocratie partout ! Et je ne peux pas arriver à secouer les parents.
R.
"La Liberté guidant le peuple" du même Delacroix me semble plus suggestive pour apprendre à dessiner. Sauf qu'aujourd'hui ce thème, pour ne rien vous cacher, n'a pas été vulgarisé par les gens qui veulent apprendre à dessiner mais par ceux qui font du prosélytisme pour la gaypride puisque "La Liberté guidant le peuple" a été transformée en un homme.
Q.
Je voulais relever ce que cette dame disait tout à l'heure et c'est vrai qu'il y a quand même une obstruction au niveau de l'ensemble des radios d'État et des radios privées mais par contre au niveau des radios chrétiennes, il faut noter quand même une liberté de parole qui est tout à fait appréciable.
Q.
Vous évoquiez la perspective d’une inscription du Droit à l'éducation dans la Constitution européenne. Quelle est la chance, la possibilité de cette évolution-là et de votre point de vue comment les répercussions pourraient-elles s'inscrire dans le droit national ?
R. Sur le premier point, je distingue très précisément deux aspects, c'était d’ailleurs un des objets de notre discussion de ce matin. Le droit à l'éducation est un droit important, incontournable pour les pays en voie de développement. En revanche, je considère que dans les pays dits développés, la question qui se pose n'est pas celle du droit à l'éducation, c'est-à-dire celle d’un droit créance, "j'ai le droit à…", la question qui se pose est celle du droit liberté, "j'ai le droit de…". Pour ce qui concerne les quinze pays de l’Union européenne, le problème n’est donc pas celui du droit à l'éducation, il est celui de la liberté de l'enseignement puisque dans la plupart des pays européens, on a à faire à un totalitarisme de la pensée, un totalitarisme soft, sur ce sujet. Il convient donc de faire inscrire la liberté de l'enseignement dans la future Constitution européenne si Constitution européenne il doit y avoir, peu importe qu'on soit pour ou contre, pour ce qui me concerne à titre tout à fait personnel je suis contre, mais si elle doit exister, au moins préparons le ménagement de nos idéaux dans cette Constitution et essayons d'y inscrire la défense de la liberté de l'enseignement.
Comment peut-on se manifester sur le sujet ? Par une considération un peu curieuse dans l'histoire de ce pays ou dans celle des institutions européennes, j'ai l'impression que personne n'est vraiment très présent sur cette question. Je ne vois pas, notamment, tous ces gens qui d'ordinaire sont des professionnels de l'inscription de leurs droits et prérogatives dans les textes fondamentaux intervenir beaucoup. Autrement dit, j’ai le sentiment que nous disposons d’une liberté d’expression paradoxalement beaucoup plus grande que celle dont nous pourrions disposer en France si un texte de loi était voté sur la question de la liberté de l’enseignement. Je ne vois pas, pour être concret, ni les réflexes des gens de gauche de 1984 en faveur du grand service public unifié de l’Éducation nationale, ni les réflexes qu’il y a pu avoir en 1993 lorsqu’il s’est agi de proposer l’abrogation de la loi Falloux. On dispose peut-être, et pour une fois, de la chance d’imprimer nos idées de façon insensible sans provoquer des réactions.
Troisième question :
en quoi cela modifiera-t-il le droit positif ? Encore une fois je ne suis pas un fanatique de la Constitution européenne, telle qu’elle est aujourd’hui conçue en tout cas. Mais, je m’aperçois aujourd’hui qu’on peut contourner un certain nombre de pesanteurs de la société française par les juridictions européennes avec d’un côté la juridiction de Luxembourg, c'est-à-dire la Cour de justice des Communautés européennes, et de l’autre côté la juridiction de Strasbourg, c'est-à-dire la Cour européenne des Droits de l’homme. Et finalement l’inscription de droits intangibles dans des textes fondamentaux, Constitution européenne ou Convention européenne des droits de l'homme, nous permettra d’utiliser ces juridictions internationales contre des manœuvres hostiles à nos idéaux qui seraient utilisées par les Etats membres. Comme aujourd’hui les juridictions nationales, Conseil d’Etat ou Cour de cassation, sont de plus en plus dépendantes de la jurisprudence européenne, nous pourrons utiliser l’ensemble de ces protections juridictionnelles contre un gouvernement mal intentionné à l’encontre de nos convictions. Mais pour cela, il faut effectivement que les droits et libertés auxquels nous croyons soient inscrits de façon très claire dans ces textes internationaux qui vont s’imposer au gouvernement français.
Q.
J’aurais aimé que vous me disiez ce que vous " faites " des syndicats. Depuis le premier tour des élections législatives, nous voyons les panneaux syndicaux qui commencent à se garnir, on se demande effectivement ce que pourront bien donner les dispositions prises par les gouvernants ?
R.
Si en matière d’éducation nationale le nouveau gouvernement veut mettre en œuvre une vraie réforme, il est vraisemblable que les syndicats mobiliseront la rue. Tout est alors question de volonté politique. Et le meilleur moyen de contrer nos adversaires est probablement le référendum. Que voulez-vous que fassent plusieurs dizaines de milliers de manifestants, voire plusieurs centaines, contre 40 millions d’électeurs ? Rien, c’est la seule solution.
Q.
Pour suivre ce que vous venez de dire, pourquoi ne pas lancer une grande pétition nationale sur le thème du référendum ? Parce que si on attend Bruxelles ou qui que ce soit ou les syndicats ou le gouvernement pour bouger, je ne pense pas qu'ils bougeront. M. Bayrou s'était engagé quand il était ministre de l'Éducation à faire un référendum. Il ne l'a jamais fait. Donc, les politiques ne bougeront pas pour des raisons très simples, quels qu'ils soient d'ailleurs : parce que les syndicats contrôlent l'Éducation nationale et que, c'est un os trop gros à ronger pour eux. Et pour leur imposer, il faut l'imposer par une pétition nationale en menant au référendum. Mais il faut aussi savoir quelles questions pourraient être posées dans ce référendum.
R.
On peut admettre que le gouvernement là-dessus n'a pas forcément le même ordre de priorité que celui que nous avons dans notre association, mais il y a un certain nombre de questions que l'on peut poser qui sont des questions de fond et non pas des questions de méthode. L’une des premières questions de fond est effectivement de savoir s’il faut rompre avec les méthodes pédagogiques qui ont détruit tous ces enfants depuis un certain nombre d'années. Il y a un certain nombre de questions également sur la liberté d'enseignement, sur la liberté pédagogique des maîtres, etc. Bien. Cela étant, en quelques jours voire même en quelques heures, il est aisé de rédiger les sept ou huit questions essentielles sur le sujet.
Lorsqu’on a demandé aux Français de voter sur le traité de Maastricht en 1992, le contenu de ce traité était autrement plus compliqué que les voies de la réforme pour un bon système éducatif. Quand on a demandé au peuple français de voter par référendum sur l'adoption de la Constitution de 1958 et de se prononcer sur le régime de la Vème République par rapport à la IVème République, c’était aussi hautement plus compliqué dans le détail que ne peuvent l’être des questions de bon sens sur le système éducatif.
Q.
Oui, vous parlez des syndicats. Il vaudrait mieux parler des "bureaucraties syndicales". Apparemment, le gouvernement, les politiciens et même vous, vous reculez devant les bureaucraties syndicales. Mais quel est le nombre d'enseignants syndiqués actuellement ? Vers 1950, le taux de syndicalisation était à peu près de 75 à 80 %. En ce moment, il est en gros entre 25 et 30 %. Etre enseignant est actuellement un métier dangereux, c'est un métier dévalorisant. On peut avoir sa voiture démolie, on peut avoir un certain nombre de choses. Et, vous devriez, vous, en tant qu'enseignant acteur, le savoir, est-ce qu'il est exact qu'il y a en France, dans les lycées français, à peu près, près de 600 viols ?
R.
Je ne sais pas. Honnêtement, je n'ai pas connaissance de ce chiffre. En revanche, que le système éducatif soit devenu la Grande Muette, c'est-à-dire effectivement que l'on n'y dénonce absolument plus les perversions et les méfaits qui s'y déroulent, c'est vrai.
S’agissant des syndicats, il faut savoir ce que l'on veut. Là aussi, il faut qu'il y ait une volonté politique de se défaire, non pas du syndicalisme, mais de la prégnance des syndicats. Il n'y a rien à redire sur le fait de dialoguer avec des représentants des personnels dans quelque entreprise que ce soit, qu'elles soient publiques ou privées. Bien au contraire. En revanche, c'est la force et le côté incontournable que ceux-ci ont pris qui est regrettable.
Q.
Est-ce qu’on ne pourrait pas s'appuyer sur un certain nombre d'enseignants qui feraient la demande - puisque ce ne sont pas les parents qui devraient la faire, cette demande - pour réclamer une consultation de l'ensemble du corps enseignant sur les méthodes fondamentales ?
R.
Si vous saviez le terrorisme qui existe dans les salles de classe ou les salles de professeurs dans les collèges et les lycées, vous seriez très pessimiste sur la réponse qui serait apportée à votre question, malheureusement.
Q.
La liberté de choix pédagogique se heurte à l’évidence à tout un tas de difficultés culturelles, idéologiques, politiques, historiques. Mais est-ce qu’il n’y a pas un verrou qu’il faudrait essayer de faire sauter, qui est fondamental et qui serait peut-être senti comme moins idéologique d’entrée de jeu à savoir le verrou économique ?
R.
Oui, mais vous aurez du mal à faire jouer l’argument économique dans un système d’État. Regardez par exemple comme les parents d’élèves sont complètement manipulés. Observez leurs premières réactions à la suppression d’un poste d’instituteur dans une classe, dans une école ou lorsqu’un professeur absent n’est pas remplacé. A la fin août et au début du mois de septembre vous allez voir, dans vos journaux locaux, les parents " en colère ", les parents en grève, le maire, le conseiller général manifester parce qu'il manque un professeur ou un instituteur à la rentrée. Il n’y a pas de logique économique dans l’Éducation nationale, c’est la logique du paiement par le contribuable qui l’emporte.
Q.
Il est évident que si les syndicats avaient voulu ce type de réflexion quant à l’enseignement général dans une méthode largement globale, ils l’auraient fait depuis longtemps. S’ils n’ont pas voulu et s’ils n’ont pas décidé eux-mêmes de ce type de réflexion alors qu’ils sont les maîtres d’œuvre dans ce domaine, c’est que le système est bloqué. Donc il ne faut pas rentrer dans un système bloqué pour avoir une explication du système bloqué.
R.
Les syndicats par définition se situent dans une logique de moyens. Comme les partis politiques, ils ont besoins d’adhérents pour disposer de l’argent de la collectivité. Pour se maintenir en vie, voire se développer, il leur faut ce qu’ils appellent un grand champ de syndicalisation. Et ce n’est pas en faisant plaisir au professeur et aux parents que ce champ pourra s’étendre. C’est bien évidemment, et au contraire, en entretenant le mécontentement. Ceci explique que la logique des moyens l’emporte au sein d’une Education nationale cogérée par les syndicats. A peine nommés, les jeunes enseignants se voient expliquer que trente élèves, ou vingt-cinq, par classe c’est trop. C’est inadmissible, intolérable, etc., etc. Quand ils en auront vingt-cinq, on leur expliquera qu’il en faut vingt. Il y a-t-il une baisse démographique, on en appelle alors à l’échec scolaire : il faut diviser la classe par deux pour réussir avec les élèves. Les syndicats n’ont pas d’autre choix dans leur logique que d’entretenir le mécontentement de leurs adhérents. Est-ce que vous imaginez une seule seconde un syndicat utilisant le slogan "Bravo le gouvernement" ? Naturellement leur logique est celle de la revendication, une logique de moyens. Mais sur ce point, l’œuvre est immense. On ne pourra naturellement pas réformer l’Éducation nationale sans travailler avec les syndicats. Mais il faudra bien aussi rompre avec la cogestion du système et redonner tout son sens à la décision du politique. C’est sans doute pour cela que la méthode du référendum est incontournable. Remise du Prix d'Enseignement et Liberté Le jury présidé par M Jean Cazeneuve a décerné le prix Enseignement et Liberté, d'une valeur de 7 620 euros, à Mme Élisabeth Nuyts, pour son livre " L’école des illusionnistes ", livre qui a été édité par elle-même.
C’est un livre fort intéressant et utile dans lequel elle critique évidemment les méthodes pédagogiques nouvelles utilisées dans les apprentissages de base, dont celui de la lecture. Mais elle ne se borne pas à ces critiques, elle montre aussi ce que l'usage du simple bon sens pourrait apporter dans ces questions de pédagogie et d’éducation.
Après avoir remercié le jury et l'association, Mme Nuyts nous a fait part de son expérience depuis vingt ans de professeur et de chercheur en pédagogie, spécialisée dans l'aide aux personnes en difficulté d'apprentissage.
Le texte de cette conférence et du débat qui a suivi sera publié dans un prochain numéro de cette Lettre, ainsi que celui de la Table ronde du même jour sur Les garanties constitutionnelles de la liberté d'enseignement dans les pays de l'Union européenne.
Site d’Enseignement et Liberté :
http://www.enseignementliberte.
Une seconde mise à jour a été effectuée en mai. Elle comprend notre Lettre 75, la Lettre 43 de l'ARLE, l'analyse de la réforme Lang par le docteur Wettstein-Badour et des témoignages sur l'enseignement de la lecture, ainsi qu'une étude sur la loi Falloux du professeur Molina.
L'ÉCOLE DES ILLUSIONNISTES
FINDING THE RIGHT BALANCE Freedom, Autonomy and Accountability in Education
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