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CHARLEMAGNE

  Le bilan de l'ère Blanquer

AP

Chers amis,

 

Le soir de sa réélection, Emmanuel Macron a déclaré : « Cette ère nouvelle ne sera pas la continuité du quinquennat qui s’achève, mais l’invention collective d’une méthode refondée ».

 

Quel est le bilan de l’ère ancienne, avec Jean-Michel Blanquer à la tête du ministère de l’Education nationale et que peut-on attendre de l’ère nouvelle avec Pap Ndiaye ?

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Questions cruciales

Deux démarches pédagogiques

Détails
Créé le lundi 29 janvier 2018 20:39

Les deux textes suivants, extraits, le premier de De la manière d’apprendre une langue de l’abbé de Radonvilliers, le second de la préface des Eléments de grammaire française de l’abbé Lhomond illustrent à merveille les deux démarches pédagogiques qui font l’objet des débats actuels.

 

Dans le premier, Radonvilliers ne se hasarde pas à dire combien de mots il faudra répéter à son élève pour qu’il sache lire « en peu de temps », mais il a la gloire d’avoir, avec « traité », créé le premier des mots-outils qui continuent dans la plupart des manuels à lancer les débutants dans des exercices de devinette.

Après avoir été Jésuite, l’abbé de Radonvilliers a été sous-précepteur des futurs Louis XVI, Louis XVIII et Charles X, conseiller d’Etat et membre de l’Académie française. Il est mort en 1789.

« On épuise le peu de raisonnement dont ils sont capables, à leur faire assembler des syllabes, et on exige que par un raisonnement dont ils sont très incapables ils concluent de la réunion des syllabes le son du mot. Pourquoi ne pas s’y prendre plus simplement ? Prononcez d’abord un mot, par exemple, traité, il s’accoûtumera à joindre le son traité à la vue des lettres dont ce mot est composé. Passez ensuite au mot d’après, ne fatiguez point son attention, ne le grondez point ; ce n‘est pas sa faute si sa mémoire est lente ou infidèle ; mais recommencez avec patience la même leçon ; n’exigez jamais de lui autre chose, si non qu’en regardant tel mot écrit, il prononce tel son ; &, s’il l’a oublié, répétez-le-lui. Il n’est pas possible qu’en peu de temps la vue des figures ne rappelle les sons, & alors l’enfant saura lire. »

Lhommond, auteur du De viris illustribus, a été principal du collège d’Inville. Après la fermeture de ce collège, il devint professeur au collège du Cardinal-Lemoine, en renonçant librement à la pension qu’il touchait en tant qu’ancien principal. Emprisonné en 1793 pour avoir refusé d’approuver la constitution civile du clergé, il en fut sorti par Tallien, son ancien élève. Il est mort en 1794.

Sa grammaire a fait partie des sept livres de classe sélectionnés par le Directoire en 1795 pour l’enseignement primaire.

« Quand on parle à des enfans, il y a une mesure de connoissances à laquelle on doit se borner, parce qu'ils ne sont point capables d'en recevoir davantage. Il est surtout important de ne pas leur présenter plusieurs objets à la fois: il faut, pour ainsi dire, faire entrer dans leur esprit les idées une à une, comme on introduit une liqueur goutte à goutte dans un vase dont l'embouchure est étroite : si vous en versez trop en même temps, la liqueur se répand et n'entre point dans le vase. II y a aussi un ordre à garder: cet ordre consiste principalement à ne pas supposer des choses que vous n'avez pas encore dites, et à commencer par les connoissances qui ne dépendent point de celles qui suivent. Enfin, il y a une manière de s'énoncer, accommodée à leur foiblesse : ce n'est pas par des définitions abstraites qu'on leur fera connoître les objets dont on leur parle, mais par des caractères sensibles, et qui les rendent faciles à distinguer. »

Philippe Gorre

P.S. : Nous avons respecté l’orthographe de l’époque


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Les Brèves

Citations sur la lecture

Marcel Aymé « Brûlebois »
« Et puis, tu as trop de livres. A ta place, je fourrerais tout au grenier, sans compter que tu auras là de quoi te torcher le cul jusqu’à un âge avancé. Moi je ne lis presque rien. Toute ma bibliothèque tient sur un rayon à côté d’une bouteille de fine : Molière et Alexandre Dumas. C’est bon teint, depuis quarante an que je les lis, je n’en suis pas encore fatigué. »
 
Barbey d’Aurevilly. Ce qui ne meurt pas
« Il passait ses journées sans livres, dans une solitude et une oisiveté vraiment effrayantes, et madame de Scudemor avait eu raison de lui dire, sous le massif du jardin : "savez-vous, Allan, que je suis inquiète de vous ? »
 
Récits d’une tante (Mémoires de la comtesse de Boigne)
« J'avais appris à lire avec une si grande facilité qu'à trois ans je lisais et débitais pour mon plaisir et même, dit-on, pour celui des autres, les tragédies de Racine. »
 
Brantôme. Vie des hommes illustres français : Le maréchal Armand de Biron 
« Nourri page de la grande reyne de Navarre Marguerite de Valois [.] Il avait fort aymé la lecture, et la continua fort bien dès son âge. Il avait été de s’enquérir et savoir tout, si bien qu’ordinairement il portait dans sa poche des tablettes, et tout ce qu’il voyait et oyait de bien, aussitôt il le mettait et escrivait sur les dites tablettes ; si bien que cela courrait à la Cour en forme de proverbe, quand quelqu’un disait quelque chose, on lui disait, tu as trouvé cela ou appris sur les tablettes de Biron. »
 
Charlotte Brontë. Jane Eyre ou Les mémoires d’une institutrice (1847). 
« C’était l’âge d’or de la littérature moderne. Hélas ! Les lecteurs de nos jours sont moins heureux. Mais, courage ! Je ne veux ni accuser ni désespérer je sais que la poésie n’est pas morte ni le génie perdu. La richesse n’a pas le pouvoir de les enchaîner ou de les tuer ; un jour tous deux prouveront qu’ils existent, qu’ils sont libres et forts. Anges puissants réfugiés dans le ciel, ils sourient quand les âmes sordides se réjouissent de leur mort et quand les âmes faibles pleurent leur destruction. La poésie détruite, le génie banni ! Non, m médiocrité, non, que l’envie ne vous suggère pas cette pensée. Non seulement ils vivent, mais ils règnent et rachètent ; et, sans leur influence divine qui s’étend partout, vous seriez dans l’enfer de propre pauvreté. »
 
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