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LETTRE de l'A.R.L.E. N°44
Association Rhodanienne pour la Liberté dans l'Enseignement LETTRE de l'A.R.L.E. N°44
_______________________________________________________________________________ novembre 2002 Éditorial–Chers Adhérents, Amis fidèles et lecteurs occasionnels de la Lettre de l'ARLE,
Les moyens de l'Association ont été mobilisés durant la récente période électorale par la préparation et la réalisation d'un message en vue de faire connaître de manière concise et précise, les convictions que nous partageons avec vous, pour un renouveau indispensable de l'Instruction et de l'Éducation que la France doit à ses enfants.
Nombreux sommes nous à considérer que la Société française dans son ensemble, est fortement concernée par le défi de l'accueil de l'enfant et de la jeunesse dans un environnement familial et social favorable. Il faut respecter la personne de l'enfant, à la fois son droit à l'innocence et sa curiosité.
Un témoignage :" la grande hypocrisie du siècle des médias " d'un professeur de collège està lire page 3 ;il est très éclairant à ce sujet.
La diffusion organisée par l'ARLE de près de 10 000 exemplaires de la "Lettre ouverte" aux candidats aux élections présidentielles et aux candidats aux élections législatives pour notre Région, a été élargie auprès de nombreux responsables communaux, départementaux et régionaux. Puis un peu plus tard à tous les élus ou presque de la nouvelle Assemblée Nationale.
Compte tenu des charges que nous avons assumées et du renouvellement du paysage politique qui a suivi, nous avons retardé notre Assemblée Générale statutaire et renoncé à organiser une conférence à son issue. Mais ce 27 novembre, lors de l'Assemblée Générale, nous voulons réfléchir avec tous les membres présents à l'avenir de l'Association. Il faut en effet se poser la question de l'efficacité de notre mode d'intervention dans le débat et tenir compte du monde qui change pour fixer les futures orientations de l'ARLE.
La France quasiment irréformable ne pourra plus rester inerte encore longtemps sans conséquences dramatiques. L'appel des nations où le dynamisme professionnel est reconnu mobilise déjà de jeunes élites françaises vers d'autres horizons. L'immobilisme de l'État français et le conservatisme de certains syndicats égocentriques et de leurs adhérents inconscients, placent notre Pays sur la voie du déclin alors que sévit un climat de concurrence exacerbée conséquence d'une mondialisation rapide.
Que faire alors pour être mieux compris, susciter le renouveau, assurer le socle indispensable d'instruction, promouvoir la formation technologique et professionnelle et son ouverture vers une culture des métiers ?
Que faire pour supprimer les freins à l'extension des expériences timides de diversification de processus pédagogiques qui ont fait leurs preuves ? A titre d'exempleon lira en fin de la présente Lettre, une information sur le développementrécent des formations professionnelles sous le titre– L'alternance : une voie de réussite– . L'objectif est évidemment la recherche de l'excellence pour chacun, grâce à une diversification bien comprise de l'offre de formation adaptée à la diversité des capacités et des talents ?
Soyons sans illusion, il faut d'abord convaincre et soutenir ceux qui doivent être les initiateurs de la libération du système technocratique. Les établissements publics et les établissements privés associés sous contrat avec l'État, se trouvent très limités pour mettre en œuvre des méthodes pédagogiques plus sûres (cf. apprentissage de la lecture par exemple),voire des adaptations de programmes. Les initiatives et variantes sont généralement mal perçues et peuvent nuire à l'évaluation des enseignants lors des inspections, sauf exception. Il faudra beaucoup de courage et de patience pour que reculent les prétentions des minorités de blocage mues par l'idéologie et les idées reçues.
Le sursaut indispensable passe certes par plus de liberté pour tous les établissements publics et privés mais surtout, par plus de responsabilité et de générosité de tous les acteurs du terrain, parents, chefs d'établissements, professeurs, personnels de service.
La tâche est aujourd'hui beaucoup plus ardue qu'il y a 20 ou 30 ans, parce que le fossé s'est creusé entre ceux qui sont instruits et ceux qui ne le sont pas. En effet le monde professionnel moderne dispose de nombreux outils qui décuplent l'efficacité de l'homme au travail mais exigent de lui une culture aux multiples facettes, allant du concret à l'abstrait, du réel au virtuel, sans oublier l'omniprésence de l'anglais, langue de l'informatique.
Sur le plan psychologique et moral, comment lutter contre les démagogues de la facilité, les médias irresponsables, les publicités et les commerces du libertinage, du vice et de la violence, le tout promu au nom de la liberté individuelle ?
Et le chômage des jeunes, cancer de la société française et du monde, est –il irrémédiable ? Pourtant du travail il y en a plein la France et plein le monde! Chacun d'entre nous peut constater combien de logements sont à rénover, d'hôpitaux à construire, de routes à remodeler, de rivières à canaliser… , mais surtout combien de jeunes sont à former pour qu'ils aient une chance d'exercer un vrai métier demain ? (cf. l'enquête : "École –Entreprise" Le grand malentendu – Le Figaro Magazine 50 –) L'ouvrage reste dans les dossiers faute de confiance et d'espérance en l'avenir ; certains responsables politiques et syndicaux s'emploient même à saper la valeur intrinsèque du travail et prétendent en limiter la liberté. Nous nous gardons dans l'immédiat d'exprimer des opinions sur les décisions prises ou en cours de préparation au Ministère de l'Éducation, Messieurs Luc FERRY et Xavier DARCOS, en charge du Ministère, doivent recevoir a priori notre soutien.
Nos lecteurs assidus se souviendront d'ailleurs que nous avions lu "pour vous"(Lettrede l'ARLE N°40) le livre deXavier DARCOS, paru il y a deux ans sous le titre <<L'art d'apprendre à ignorer>>(*). La clairvoyance et les convictions exprimées nous laissent espérer.
(*) de Xavier DARCOS
<<L’art d’apprendre à ignorer >> ; résumé du livre. Depuis bientôt trente ans, l’école n’est envisagée que du point de vue de sa réforme et voit défiler des projets perpétuels de refondation. Les jeunes d’aujourd’hui, ballottés par les lubies du moment, sont plongés dans un savoir émietté, lacunaire et instable. De nombreux théoriciens – qui n’ont parfois jamais enseigné – tâchent, contre l’évidence, de démontrer l’élévation du niveau des connaissances scolaires. Tandis que l’écriture, la lecture, l’histoire sombrent dans les décombres, de nombreuses idoles apparaissent : les médias, l’électronique, Internet.
Cet essai s’efforce de faire un bilan et de proposer, en revenant à des idées simples, ce qu’il faut enseigner, afin d’interrompre le processus actuel d’apprentissage de l’ignorance.
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LA GRANDE HYPOCRISIE DU SIÈCLE DES MÉDIAS
Il y a quelques mois, un triste fait divers défrayait la chronique : un jeune homme de dix-sept ans poignardait l'une de ses jeunes amies de quinze ans, après avoir vu et revu le film d'horreur "Scream". Il a prétendu avoir voulu ressentir ainsi l'émotion que procure un meurtre. Ce crime contre-nature relança la polémique sur la violence dans les médias. Certains prétendaient encore qu'il fallait un défouloir à l'homme pour juguler sa violence naturelle, d'autres soutenaient qu'il fallait "relativiser", qu'en fait, les jeunes savaient très bien faire la différence entre cinéma et réalité. Si l'argument des premiers est démenti de plus en plus par l'actualité, celui des seconds me paraît révélateur d'un optimisme infondé. Peu nombreux sont les jeunes qui prennent leurs distances avec l'image.
Mon expérience de professeur de collège m'amène à penser qu'il existe un danger réel pour les adolescents livrés à eux-mêmes, c'est-à-dire les plus fragiles. Il faut se garder de les considérer trop tôt comme des adultes. Gorgés d'images dispensées sans contrôle par télé, cinéma, Internet ou jeux vidéo, ils ont bien du mal à faire la différence entre le réel et le virtuel. Les médias deviennent alors leurs seules références, d'autant plus que les adultes qui les entourent ne font pas le contrepoids. Si l'on considère les moyens qu'emploie la publicité pour "faire vendre" un film, on s'aperçoit qu'elle joue souvent sur une représentation soi-disant véridique de la réalité, allant même jusqu'à s'appuyer sur des statistiques que nul n'ira vérifier bien entendu. Pour les jeunes spectateurs, il devient alors le film à "aller voir", sérieux, sûr, et qui va leur permettre de savoir ce qui les attend. Car ils sont hantés par la peur du monde et de l'avenir. Abandonnés dans un univers sans repères par des adultes immatures, ils cherchent désespérément à cerner les contours d'une réalité qui leur échappe et par-là même leur fait peur.
Une anecdote me paraît révélatrice sur ce point. L'une de mes élèves de quinze ans à peine élevait aux nues (" C'était cool, c'étaitclasse... ") le film Irréversiblequi commence par une scène de viol extrêmement précise de vingt minutes. Comme je me permettais de douter de l'intérêt de telles scènes au cinéma, elle me répliqua : "Mais c'est la vie, Madame. Une femme est violée toutes les dix minutes dans le monde".D'où tenait-elle cette effrayante statistique ? Impossible de le savoir. Elle l'avait lue ou entendue dans un interview ! Mais j'ai pu entrevoir l'angoisse qu'elle cherchait à masquer dans une attitude provocatrice. Je lui fis remarquer, mais l'ai-je convaincue?, que dans nos pays notamment, il s'agissait heureusement là d'une réalité occasionnelle et non habituelle. J'en profitais aussi pour poser la question de savoir s'il était sain de transformer les spectateurs en voyeurs. Un silence stupéfait succéda à mon intervention qui entraîna, je l'espère, une certaine prise de conscience.
Il est vrai que cinéma, télévision, jeux vidéo font évoluer les adolescents dans un monde virtuel qui sait éveiller en eux le désir du pouvoir, sur eux-mêmes et sur les autres, de la richesse et du plaisir sous couvert d'exalter la vérité, de briser les tabous. Loft storyen est un exemple frappant.
C'est la grande hypocrisie du siècle des médias. Nos enfants sont distraits, au sens pascalien du terme, de l'essentiel et de la vérité. C'est ce qui en fait les proies toutes désignées des sectes, notamment celles des Raëliens* qui a beaucoup de succès auprès des jeunes, surtout étudiants.
Il serait temps que tous, éducateurs et autres, prennent conscience de cet environnement malsain et soient attentifs à éveiller les enfants à une réalité autrement plus belle. Au lieu de les pousser par conformisme ou par lâcheté à cueillir les fleurs sombres du mal, ils feraient mieux de les entraîner vers l'horizon lumineux du grand large. Un Professeur de collège
(*) Raëliens : secte ufologue (croyance à l'existence d'extra-terrestres ), fondée en 1975 par Claude Vorilhon, prophète de la nouvelle religion athée. Elle affirme l'existence des Elohims, habitants d'une planète située à neuf milliards de km et créateurs scientifiques de toute vie sur la terre. Hiérarchie des races humaines, promotion de l'eugénisme et du clonage.
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L’ALTERNANCE : UNE VOIE DE RÉUSSITE
par : Maurice PANGAUD, Vice–Président du Conseil Économique et Social de la Région Rhône Alpes .
Depuis une trentaine d’année, notre pays a pris progressivement conscience de l’importance de la formation en général et professionnelle en particulier tant pour les jeunes que pour les adultes. Les accords entre les partenaires sociaux de 1971 sur la formation continue et la loi qui en a découlé ont en quelque sorte donné le coup d’envoi de ce processus.
Le développement de la formation notamment professionnelle constitue une absolue nécessité face aux extraordinaires changements intervenus dans les domaines économiques, scientifiques, technologiques et organisationnels des activités économiques et sociales.
Aussi, les entreprises et le système de formation (EN, DRAF, organismes privés, etc.) se sont mobilisés pour répondre à ces besoins et ont pris de nombreuses initiatives notamment dans le domaine de la formation professionnelle.
La création et le développement du contrat d’alternance s’inscrit dans ce processus qui a permis en l’an 2000 à plus de 450.000 jeunes de bénéficier de ces dispositifs pour une durée de un à trois ans.
Rappelons tout d’abord que l’alternance sous contrat de travail est un processus organisé de formation qui permet d’acquérir les trois composantes de la qualification professionnelle :
1°– les connaissances ; 2°– la mise en œuvre ; 3°– les comportements. C’est donc une démarche pédagogique qui permet aux jeunes mis en situation de travail, d’acquérir une qualification professionnelle dans toutes ses dimensions grâce à une démarche de type inductif ; elle est donc différente et complémentaire de celle du système éducatif trop conceptuelle et déductive : "Apprends d’abord, tu utiliseras plus tard ! "
L'alternance recouvre deux types de contrat :
le contrat de qualification,
Ces dernières formations alternées concernent un grand nombre de métiers (300) et accueillent pour 43% des jeunes de niveau bac. Elles sont majoritairement consacrées aux activités tertiaires (45%) et notamment le commerce, la vente et la gestion administrative.
Soulignons enfin que ce processus pédagogique est exigeant pour les jeunes, pour les organismes de formation et pour les entreprises car chacun doit apporter sa contribution conformément au contrat dans un esprit de partenariat.
C’est à ces conditions que les contrats d’alternance permettent une bonne formation professionnelle et facilitent grandement l’insertion dans le monde du travail.
Souhaitons, pour répondre aux aspirations de nombreux jeunes et malgré certaines réticences, que l'on poursuive l'amélioration de cette méthode pédagogique en vue de favoriser le développement des formations en alternance.
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