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Lettre N° 115 - l'heure de vérité (3)
Conformément aux pronostics faits avant le premier tour de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy et François Hollande s'affronteront au second tour.
Le premier est en principe favorable au libre choix de l'école de leurs enfants par les parents et le second y est par principe hostile. Nicolas Sarkozy l'a montré, avec un assouplissement de la carte scolaire, alors que Vincent Peillon, responsable du secteur éducation dans l'équipe de campagne de François Hollande a déclaré : "Nous rétablirons donc la carte scolaire en cherchant des périmètres qui autoriseront cette mixité scolaire." Et "D'où notre position [.] pour permettre que le public regagne sur le privé." (Le Monde du 10 avril).
Du point de vue qui est le nôtre, celui de la liberté d'enseignement, il ne fait donc pas de doute que l'élection de M Sarkozy est hautement préférable à celle de M. Hollande.
Au-delà de cet arbitrage, que nos lecteurs auront très bien su faire sans attendre mon avis, à quoi devons-nous nous attendre selon le résultat des urnes ?
Certainement pas au grand bouleversement que serait, dans un cas, l'abolition de la "règle des 20/80" répartissant dans cette proportion, quelle que soit la demande des parents, les places dans le privé sous contrat et dans le public, et l'établissement du chèque scolaire ou, dans le cas contraire, la création du Grand service public unifié et laïc de l'Education nationale promis aux électeurs de François Mitterrand en 1981, et dont l'échec a laissé un cuisant souvenir à la gauche.
Je crains fort qu'aucun des candidats n'ait la volonté de remettre en cause des méthodes pédagogiques désastreuses, en commençant par celles de l'enseignement de la lecture. Ils n'auront pas plus le courage de rétablir dans le cursus scolaire une sélection des élèves en fonction de leurs aptitudes.
Le système de notation en licence, mis en place à la rentrée 2011, qui permet de compenser les notes d'enseignement fondamental d'un semestre avec des notes d'enseignements secondaires obtenus pendant d'autres périodes et supprime les notes éliminatoires, illustre bien ce refus de toute sélection; parce qu'il faut, précise le cabinet de Laurent Wauquiez, ministre de l'enseignement supérieur, " trouver un équilibre entre les exigences disciplinaires et la nécessité de tenir compte des publics diversifiés dont le niveau peut être hétérogène et dont les attentes sont différentes."
L'élection présidentielle ne marquera donc pas l'heure de vérité pour l'école, mais, comme les faits sont têtus, ils sauront se rappeler à celui qui sera élu. A ce titre, les indicateurs des résultats des lycées pour 2011, que vient de publier le ministère, apporte un argument, à mes yeux décisif, à ceux qui, comme nous, voient dans la liberté d'enseignement le gage de sa qualité : ce n'est pas, contrairement à ce qu'avancent généralement les partisans de l'école unique, parce que l'école publique est ouverte à tous, alors que ceux de l'école libre appartiendraient à des milieux favorisés, que cette dernière obtient de meilleurs résultats.
Recteur Armel Pécheul
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