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Lettre N° 107 - Concours général : une injustice à réparer (5)
Concours général : une injustice à réparer
Chaque année, 15 000 élèves, parmi les meilleurs, des classes de Première et de Terminale des lycées d’enseignement général, technologique ou professionnel participent au Concours général. Environ 150 lauréats sont récompensés par un prix, un accessit ou une mention.
Créé selon les volontés et grâce à un legs de l’abbé Le Gendre, chanoine de Notre-Dame de Paris et historien, le Concours général a eu ses premiers lauréats en 1747, lors d’une séance présidée par Charles de Maupeou, alors premier président du Parlement de Paris.
L’an dernier, lors de la dernière édition du concours, Luc Châtel, qui présidait la séance, a déclaré que le Concours général avait contribué à « faire de la France un Etat hors norme » et qu’il était « un élément clé de cette méritocratie républicaine ».
La solennité de ces déclarations conduit à penser que ce concours est ouvert à tous les lycéens, sans autres considérations que celles de leur niveau scolaire. Il n’en est malheureusement rien, puisque les élèves des lycées hors contrat en sont exclus. L’arrêté du 3 novembre 1986 qui régit le concours dispose en effet qu’il est ouvert aux élèves des lycées publics ou privés sous contrat.
L’association « Créer son école », qui aide, par ses conseils et financièrement, les écoles hors contrat et assure la formation de leurs maîtres, a engagé et perdu un recours devant le Conseil d’Etat demandant l’annulation de cette disposition qui va évidemment à l’encontre du libre choix de l’école de leurs enfants par les parents.
Supprimé en 1793 par la Convention et rétabli sous le Consulat, en 1803, le Concours fut supprimé de nouveau en 1904, au prétexte que l’importance excessive que lui accordaient certains établissements pouvait nuire aux études.
Comme l’écrivait en 1973, Maurice Druon, alors ministre des Affaires Culturelles et président de l’Association des Lauréats du Concours Général : « Supprimé au début du siècle pour des raisons qui n’avaient rien à voir avec la culture ni avec l’intérêt supérieur de l’Etat, il avait laissé de tels regrets, et devait si bien correspondre à une nécessité de la vie française, qu’il fut rétabli en 1922. »
Le Conseil d’Etat a rejeté le recours de « Créer son école» au motif que les établissements hors contrat pourraient, n’étant pas tenus de suivre les programmes officiels, « préparer exclusivement certains de leurs élèves aux épreuves du Concours général en négligeant les autres matières de l’enseignement officiel ». Ce motif a, comme celui invoqué en 1904, auquel il ressemble fort, des raisons qui n’ont rien à voir avec la culture ni avec l’intérêt supérieur de l’Etat.
C’est pourquoi, alors que « Créer son école » a introduit un recours devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme, Enseignement et Liberté demande au ministre de l’Education nationale d’abroger la disposition excluant du Concours général les élèves des lycées hors contrat, dont la France a besoin, tout comme de ceux des lycées publics ou privés sous contrat, pour demeurer un Etat hors norme.
Recteur Armel Pécheul
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