Enseignement et Liberté
  • Présentation
    • Manifeste et comité d'honneur
    • Conseil d'administration
    • Statut
    • Mentions Légales
  • Publications et documents
    • Citations sur la lecture
    • Actualité
    • Dossier "Apprentissage de la lecture"
      • Les articles
    • Documents
    • Travaux législatifs
    • Réponse à un questionnaire
    • Bibliothèque de l'IPC
      • Livres
      • Revues et fascicules
      • Travaux de recherche
    • Recours juridique
  • Activités
    • Colloques et débats
    • Prix d'enseignement et liberté
    • Commandez vos livres
  • Lettres
    • Articles
    • Thèmes
      • Laïcité
      • Politique de l'Éducation
      • Apprentissage de la lecture et pédagogie
      • Violence à l'école
      • Université et grandes écoles
      • Socialisation des enfants
      • International
      • École catholique
      • Aspects constitutionnels
      • Chèque scolaire et écoles hors contrat
  • Soutien
  • Contact
Vous êtes ici : Accueil :: Lettres :: Thèmes :: Apprentissage de la lecture et pédagogie :: Lettre N°75 – Les tentations des méthodes globales (2)

Lettre N°75 – Les tentations des méthodes globales (2)

Détails
Créé le jeudi 3 janvier 2002 18:26

 

Les tentations des méthodes globales

 

Les nouveaux programmes de l'école primaire, présentés par Jack Lang le 20 février et énoncés en sept points dans le dossier remis à la presse, frappent par les trois caractéristiques suivantes :

 

  • L'ambition affichée de faire des élèves accomplis dans les sciences, les lettres et les arts, et rompus aux exercices du corps.

  • La volonté de faire de l'école un instrument d'intégration. L'école française, dit le communiqué de presse, " dispose enfin d'un instrument pour répondre aux attentes [..] de la nation : intégrer tous les enfants en leur permettant de découvrir les valeurs universelles qui constituent notre citoyenneté ".

  • L'assurance qu'ils " tournent délibérément le dos aux tentations des méthodes globales et demandent aux enseignants de faire comprendre à tous leurs élèves ce qu'est le code alphabétique et comment il convient de s'en servir pour lire avec efficacité ".

 

C'est à ce dernier volet que la plupart des commentateurs et l'opinion publique ont été, et de loin, le plus sensibles. Comment ne pas nous réjouir, alors que nous ne cessons de dénoncer les méfaits des méthodes globales et semi-globales, en particulier lors du débat que nous avions organisé sur l'apprentissage de la lecture le 16 janvier 2001, après avoir lu dans les nouveaux programmes qu'il fallait réhabiliter le code alphabétique et la lecture à haute voix ?

 

Devons-nous pour autant triompher ? Certainement pas, car les trois propositions de M. Lang sont également frappées d'irréalisme :

 

  • Irréalisme des connaissances quasi universelles que les nouveaux programmes " proposent aux maîtres " de faire acquérir à leurs élèves.

 

  • Irréalisme de l'intégration par l'école, idée enterrée il y a quarante ans, au moment de la signature des accords d'Évian, et que l'invocation de Jules Ferry, colonialiste impénitent, ne fera pas renaître. Peut-on raisonnablement compter sur un mollah Omar pour accepter l'école laïque, comme le pape Léon XIII a accepté l'école de la République du temps de Jules Ferry ?

 

  • Quant à la volonté de " tourner délibérément le dos aux tentations des méthodes globales ", il s'agit d’un recul, à la fois tactique (à la veille des échéances électorales) et stratégique (qui montre la vigueur et la justesse des attaques portées contre elles).

En finissant par confesser que l'Éducation nationale avait péché contre l'enfance, le ministre n'a manifesté ni contrition ni résolution de ne pas recommencer. Quel crédit peut-on accorder d’ailleurs à ce renoncement, alors que, depuis des années, les autorités les plus qualifiées nous assuraient que la méthode globale n’était plus utilisée depuis longtemps ? Quelle confiance peut-on avoir envers quelqu’un qui prétend justifier les errements passés par l’état de la science à l’époque, plutôt que de rechercher sérieusement les causes et les responsabilités ?

 

Une véritable volonté de rétablir l’enseignement de la lecture sur des bases alphabétiques supposerait que soient écartés les responsables de la situation actuelle, ce que le ministre ne veut pas faire, et qu’une génération d’instituteurs soit recyclée, ce qu’il ne peut pas faire. Le dossier de presse comporte nombre d’expressions ambiguës révélatrices à cet égard.

 

Si la partie n’est donc pas gagnée, les aveux du ministre n’en constituent pas moins un formidable encouragement dans notre action. Prenons-le au mot et aidons-le, lui et ses successeurs, à mettre en pratique les programmes annoncés, en les débarrassant des survivances du passé qui les entachent.

 


Tweet
  • < Précédent
  • Suivant >