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Lettre N°125, 3e trim 2014 - Ils auront tout essayé
Ils auront tout essayé
En écrivant dans mon éditorial de juin, que M. Hamon allait être un ministre temporisateur, se gardant bien de troubler l’équilibre du pouvoir entre la technostructure du ministère de l’Education et les syndicats, je ne me doutais pas que la révolution de Palais, qui a abouti à son remplacement par Mme Vallaud-Belkacem, ne lui laisserait pas le temps d’en faire la démonstration.
Que faut-il penser des nombreuses attaques dont le nouveau ministre fait l’objet sur les réseaux sociaux ?
Les internautes soulignent volontiers que ni ses études (Sciences Po suivie de deux échecs au concours d’entrée à l’ENA) ni son passé de pure politicienne, spécialiste des droits des femmes, ne la prédisposaient au poste de ministre de l’Education nationale quand ils ne lui reprochent pas sa naissance marocaine.
Il n’y a évidemment pas lieu de s’arrêter à de tels a priori : Mazarin était né (un 14 juillet !) sujet du roi des Deux-Siciles et René Monory, qui n’était pas allé plus loin que l’école primaire, a été un des meilleurs ministres de l’Education de la cinquième république.
Le choix des ministres est la résultante d’un « équilibre de courant, équilibre de sexe, équilibre régional ou de parti. Peu sont là pour leurs compétences » écrit Valérie Trierweiler dans Merci pour ce moment. Dans la pratique ils proviennent de ces trois viviers que sont l’ENA, l’UNEF et la diversité.
Accéder au pouvoir en raison de son appartenance à une caste ou à une catégorie sociale déterminée développe toujours chez les bénéficiaires le sentiment de n’avoir à rendre compte qu’à ses pairs.
Cela explique, par exemple que Mme Vallaud-Belkacem ne soit nullement gênée d’affirmer aujourd’hui que la théorie du genre n’existe pas, alors qu’elle déclarait le 31 août 2011 : « La théorie du genre, qui explique l'identité sexuelle des individus autant par le contexte socioculturel que par la biologie, a pour vertu d'aborder la question des inadmissibles inégalités persistantes entre les hommes et les femmes ou encore de l'homosexualité, et de faire œuvre de pédagogie sur ces sujets. »
Plus d’ailleurs que la question du genre, c’est celle de l’égalité homme femme qui la motive. Dans un entretien publié dans Elle du 8 octobre, elle explique sa « fibre féministe » par son éducation dans une culture où la femme est juridiquement inférieure à l’homme.
François Hollande peut compter sur elle pour faire primer une égalité uniformisante sur les libertés, en s’inspirant des principes du Common core actuellement développé aux Etats-Unis.
Recteur Armel Pécheul
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