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Lettre N°119, 1er trim 2013 - Changer les mentalités
Changer les mentalités
"Je prétends revendiquer pour la nation une éducation qui ne dépend que de l'Etat, parce qu'elle lui appartient essentiellement; parce que toute nation a un droit inaliénable et imprescriptible d'éduquer ses membres, parce que, enfin, les enfants de l'Etat doivent être élevés par des membres de l'Etat." Non, cette citation n'est pas extraite, comme on pourrait facilement le penser, d'un ouvrage de M. Vincent Peillon, mais de l'Essai d'éducation nationale, publié en 1763, par La Chalotais et cité par le RP Leo J. Elders dans Education et instruction selon Saint Thomas d'Aquin.
Procureur général du Parlement de Rennes sous le règne de Louis XV, La Chalotais est généralement connu comme un défenseur des libertés locales, en raison de son opposition, en tant que procureur du Parlement de Rennes, aux réformes voulues par le pouvoir royal. Il doit une part de cette réputation à Voltaire, qui en fit une victime, en prétendant qu'il avait dû rédiger son mémoire de défense avec un cure-dent. On peut aussi soutenir qu'il était surtout attaché à la défense des privilèges du corps auquel il appartenait. Il était en tout cas d'accord avec Voltaire, qui lui écrivait, à propos de son Essai : « Je vous remercie de proscrire l'étude chez les laboureurs. Moi qui cultive la terre je vous présente requête pour avoir des manœuvres et non des clercs tonsurés. » Le projet de loi d'Orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République, en cours de discussion au Parlement, affirme tout au contraire une volonté de développer la scolarisation des enfants de moins de trois ans et de maintenir tous les élèves dans l'enseignement général, avec la suppression, critiquée par Ségolène Royal, de l'accès anticipé à une formation professionnelle Si Vincent Peillon s'oppose en cela à La Chalotais et à Voltaire, c'est bien sûr pour engraisser le mammouth, comme disait Claude Allègre; mais c'est aussi parce que les laboureurs disposent aujourd'hui d'un bulletin de vote. Il convient donc de les préparer dès leur plus jeune âge à bien voter. Cette volonté de diriger les esprits transparaissait déjà très clairement dans la lettre adressée aux recteurs par Vincent Peillon le 4 janvier, pour les appeler à la plus grande vigilance envers les établissements d'enseignement privés sous contrat, à propos du débat sur l'ouverture du mariage et de l'adoption aux personnes de même sexe. Il y écrivait sans complexe : « Le gouvernement s'est engagé à s'appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités, notamment par le biais d'une éducation au respect de la diversité des orientations sexuelles ».
Le projet de loi de refondation de l'école de la République a bien été, n'en doutons pas, conçu pour donner au gouvernement les moyens de « changer les mentalités ». La substitution à l'actuel enseignement civique d'un enseignement moral et civique ne peut que nous inquiéter. A qui fera-t-on croire que "leur" morale n'est pas ce que la gauche française juge -seule - moralement juste? C'est leur pensée obligée, héritière d'un marxisme ringard, d'un freudisme frelaté et du relativisme soixante-huitard qu'ils veulent imposer dès le plus jeune âge. Ce politiquement correct a conduit la France au bord de l'abime. Préservons en les jeunes générations !
Recteur Armel Pécheul
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