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Lettre N° 54 - REMISE DES PRIX
M. Jean Cazeneuve présente le rapport du jury :
L’association Enseignement et Liberté, sous la présidence éclairée du professeur Maurice Boudot et avec la précieuse collaboration de Philippe Gorre, a décidé de créer, il y a quelques années, un Grand Prix destiné à récompenser, tous les deux ans, l’auteur d’un ouvrage se rapportant à la liberté d’enseignement qui est, nous le savons tous, nous le pensons tous ici, une des valeurs essentielles de notre civilisation. Le jury que j’ai l’honneur de présider en compagnie de M. Roland Drago, membre de l’Institut, Yves Durand, ancien recteur chancelier, Lucien Gorre, contrôleur général, et Pierre Magnin, ancien recteur chancelier, a cette année, et à l’unanimité, attribué ce Grand Prix à deux ouvrages conjointement. D’une part, un livre publié aux éditions Frison Roche ayant pour titre Les Déshérités du savoir et pour auteurs le recteur Armel Pécheul et Bernard Kuntz. D’autre part, un mémoire de DEA, présenté à l’université d’Aix-Marseille, par Nicolas Marquès, intitulé L’Évolution des institutions d’enseignement supérieur en France. En outre, le jury a décidé d’accorder une mention spéciale au mémoire de licence en droit canonique présenté à l’Institut catholique de Paris par M. Louis-Gilbert Rey qui a pour titre L’Immobilier au service de l’enseignement catholique. Le livre écrit par Bernard Kuntz et Armel Pécheul traite essentiellement de la réforme du système scolaire dans notre société. Le jugement qu’ils portent sur la situation actuelle est plutôt sévère. Ils condamnent en particulier l’abus des expériences qui ont, dans les années précédentes, démantelé le système enseignant. Les auteurs tiennent cependant compte des problèmes posés par l’augmentation de la démographie scolaire et par le caractère composite de la population. Mais on constate, en tout cas, que l’égalitarisme excessif engendre des inégalités criantes, que certaines zones de non-droit sont tolérées et qu’on ne tire pas les conclusions de l’échec du collège unique pour le reformer ; enfin que le baccalauréat débouche sur des études universitaires dévaluées. L’ouvrage comporte aussi une partie constructive qui propose notamment de diversifier les parcours, de créer des établissements publics vraiment autonomes en libérant l’école du carcan centralisateur. Ce livre est fondé sur une bonne connaissance des défauts du système actuel et il propose des réformes qui font largement référence à la liberté de l’enseignement. Bernard Kuntz : C’est un prix qui nous fait beaucoup d’honneur. Nous sommes à la fois ravis et flattés et, surtout, ce qui est important c’est que cela nous conforte dans le combat qui est le nôtre car, cette journée en témoigne largement, mon coauteur et moi avons parfois l’impression de combattre un monstre aveugle et avec grande difficulté. Mais le succès d’aujourd’hui prouve que nous ne parlons pas dans le vide ni dans le désert et que nous sommes parfois entendus. Donc je crois qu’il faut que nous continuions. Jean Cazeneuve : Le mémoire de DEA de M. Marquès est actuellement sous forme dactylographiée, mais nous espérons que cette récompense aidera à la publication d’un travail original, utile et très bien documenté. Il a pour titre L’Evolution des institutions d’enseignement supérieur en France. Il traite des rapports entre les universités et l’Etat et insiste sur les problèmes d’ordre économique ce qui est un sujet jusqu’ici peu traité, avant ce colloque bien sûr. Il était donc utile de le faire. Il a été réalisé à l’université d’Aix-Marseille III dans le cadre du diplôme d’études approfondies qui est intitulé Analyse économique des institutions. Après avoir exposé les arguments des partisans et des adversaires de l’intervention de l’Etat dans les institutions universitaires, l’auteur montre qu’il faut une réforme fondée sur la notion de responsabilité. Il serait bon, d’après lui, de restaurer les droits de propriété et ce qu’il appelle les liens marchands entre les établissements et les usagers. Les chèques éducation dont nous avons beaucoup parlé ici ou les prêts bancaires permettraient d’envisager une libéralisation du système éducatif. En s’inspirant du projet d’universités indépendantes et des techniques élaborées dans d’autres pays, nous venons d’en avoir des exemples, il semble possible de réintroduire une offre privée, dynamique. Nicolas Marquès : La rédaction de ce mémoire m’a permis d’approfondir l’économie et de découvrir d’autres domaines comme l’histoire. Des travaux d’historiens montrent que l’enseignement a pu exister sous la responsabilité des familles et à leur charge pendant des siècles. Je remercie infiniment le jury. Tweet |