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Assemblée Générale extraordinairedu 16 juin 2023
L’assemblée s’est réunie, sous la présidence du recteur Armel Pécheul, le 16 juin 2023, à 17 heures, conformément à la convocation adressée aux adhérents à jour de leur cotisation.
Après avoir constaté que le quorum de 10% des membres à jour de leur cotisation présents ou représentés exigé par les statuts pour que l’assemblée puisse se prononcer sur la dissolution de l’association proposée par le conseil d’administration était atteint, le Président rappelle qu’elle avait été créée en 1983, pour faire échec au projet de Service public unifié et laïque, porté par M. Savary, ministre de l’Education nationale dans le gouvernement de Pierre Mauroy.
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Questions crucialesLes deux théories du genre
Le Parlement européen ayant voté en janvier, avec les voix des socialistes, une résolution approuvant le rapport Lunacek[1] sur l'homophobie et les discriminations fondées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre, nous avons demandé à la philosophie quoi d'autre qu'une théorie du genre pouvait fonder une identité de genre. Voici la réponse :
La violation du principe logique élémentaire de non-contradiction que vous pointez ne tient que si vous considérez le "genre" comme un concept au sens fort, c'est-à-dire une construction intellectuelle originale (en ce sens les concepts sont toujours signés par des philosophes ou des savants), ce qu'il prétendait être jusqu'à peu (Beatriz Preciado, l'une des papesses de cette "gender theory", allait jusqu'à écrire dans un article de 2003 à propos du docteur Mabuse du "gender", le bien nommé John Money : "Money est le Hegel de l'histoire du sexe"! ) et non comme une notion élémentaire et anonyme désignant un quelque chose qui a toujours existé sans qu'on ait le mot pour le dire et pour lequel on viendrait fort opportunément de fabriquer ce mot ad hoc de "genre", ce à quoi sont en train de le réduire les idéologues du moment (le genre ne serait plus qu'une construction sociale et stéréotypée se surimposant aux sexes biologiques sans les nier, et participant ainsi à la construction des identités masculines et féminines). Eric Fassin écrivait récemment que "comme Monsieur Jourdain, tout le monde fait du genre, fût-ce sans le savoir."
De fait l'entourloupe à laquelle nous assistons, au milieu de ces mains sur le cœur nous jurant leurs grands dieux que de théorie du genre il n'y a point, consiste précisément à affadir le concept de genre et à le banaliser de telle sorte qu'il s'en trouve comme naturalisé, et que ses opposants apparaissent comme de bien saugrenus chasseurs s'en prenant à un tigre de papier. Le genre est en train de devenir dans la logorrhée ministérielle et officielle une sorte d'équivalent du stéréotype, c'est-à-dire finalement une induction abusive, appliquée aux questions de sexe. Qui ne reconnaîtra que le féminin et le masculin relèvent aussi de constructions sociales et civilisationnelles : vous le voyez finalement avec un peu de pédagogie et de bienveillance, nous sommes obligés de reconnaître que nous faisons tous de la prose et du gender!
Bien évidemment une fois le terme rentré dans les mœurs et le vocabulaire, il sera tout à fait loisible par glissements successifs de remplir à nouveau le concept de gender de toutes les dimensions théoriques aberrantes qu'on lui dénie actuellement. Pour revenir à votre question nous voyons bien que si le genre est un concept au sens dur, il faut bien sûr qu'il en existe une théorie minimale avant même de pouvoir utiliser le terme, mais qu'en revanche s'il est une simple notion commune, on peut s'abstenir de faire précéder son usage d'une quelconque théorie.
J'ajouterai que ce déni du théorique, outre le tour de passe-passe qu'il autorise, s'avère également en parfaite affinité avec les promoteurs idéologiques de cette opération, "intellectuels" issus d'une gauche théorique encore vaguement biberonnée au marxisme et proliférant sur le terreau universitaire des sciences dites humaines, et en particulier de la sociologie.
Dans une perspective marxiste, la théorie est toujours suspecte d'idéalisme, or comme chacun sait il ne sert à rien d'interpréter différemment le monde, ce qui importe c'est de le transformer: donc pas de théorie, mais le réel, rien que le réel. Et c'est là que les sciences humaines et en particulier la sociologie et ses pseudopodes interviennent avec leurs terrains, leurs « case studies »... bref cet émiettement micro-théorique qui ne craint rien tant que l'affirmation d'une thèse franche et nette, et prétend cerner le fait social au plus près et sans filtre théorique, ce qui relève à mon sens d'un manque de lucidité et d'une couardise exemplaire.
Vous trouvez là tout le discours sur les "gender studies" qui n'auraient bien entendu aucun rapport avec une quelconque « gender theory », c'est-à-dire une théorie unifiante, et donc en un sens totalitaire, là où les « gender studies » se contentent de déconstruire humblement et localement des phénomènes sociaux dont tout un chacun remarquera qu'ils sont bien entendu construits, etc., etc...
Sur ces questions, je me permets de vous renvoyer à l'article de Pedro Cordoba[2], un universitaire qui retrace de façon informée la façon dont les « gender studies » se sont introduites dans le monde de la recherche, et ont fini par drainer une grand partie des financements au détriment des disciplines constituées.
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