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Assemblée Générale extraordinairedu 16 juin 2023
L’assemblée s’est réunie, sous la présidence du recteur Armel Pécheul, le 16 juin 2023, à 17 heures, conformément à la convocation adressée aux adhérents à jour de leur cotisation.
Après avoir constaté que le quorum de 10% des membres à jour de leur cotisation présents ou représentés exigé par les statuts pour que l’assemblée puisse se prononcer sur la dissolution de l’association proposée par le conseil d’administration était atteint, le Président rappelle qu’elle avait été créée en 1983, pour faire échec au projet de Service public unifié et laïque, porté par M. Savary, ministre de l’Education nationale dans le gouvernement de Pierre Mauroy.
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Questions crucialesLettre N° 28 - 2ème trimestre 1990
REMISE DES PRIX D’ENSEIGNEMENT ET LIBERTÉ REMISE DES PRIX D’ENSEIGNEMENT ET LIBERTÉ C’est au Palais du Luxembourg, en présence de Monsieur Alain POHER, Président du Sénat, et de Monsieur Paul SERAMY, Vice-Président de la Commission des Affaires culturelles du Sénat, que les six premiers lauréats d’ENSEIGNEMENT ET LIBERTÉ ont reçu les prix et les mentions que nous attribuions pour la première fois. Notre assemblée générale du 1er février avait décidé la création de Prix destinés à récompenser des travaux et des ouvrages traitant de la liberté de l’enseignement sous tous ses aspects, que ce soit historique, juridique, économique, politique ou bien encore sociologique. Monsieur Jean CAZENEUVE, membre de l’Institut et membre de notre Comité d’Honneur, préside le jury constitué en outre de deux personnalités extérieures à notre Association, Monsieur le Recteur Yves DURAND et Maître Jean-Marc VARAUT, ainsi que de trois représentants du Conseil d’Administration, Monsieur le Professeur DRAGO, Monsieur Lucien GORRE et Monsieur le Conseiller André JACOMET. Avant la remise des Prix s’était tenue notre Assemblée Générale. Nous publions ci-après le rapport moral présenté par Monsieur Maurice BOUDOT ainsi que les décisions adoptées par l’Assemblée. Tout au long de l’année qui nous sépare de notre dernière Assemblée générale, l’Ecole a été mêlée contre son gré à des affaires qui la débordaient amplement. Aujourd’hui, c’est le tumulte né à Carpentras qui y trouve des échos puisqu’on cherche dans telle ou telle Université ceux qui, par leur idéologie, auraient pu inspirer, fût-ce de façon lointaine, ces actes ignobles, ce qui donnera vraisemblablement prétexte à ce qu’il faut bien appeler une chasse aux sorcières. Mais, souvenons-nous. L’année avait commencé avec l’affaire du foulard islamique, qui devait agiter l’opinion, diviser les familles politiques et spirituelles, et surtout révéler les contradictions d’une idéologie qui entend soutenir simultanément que toutes les différences sont respectables et que les valeurs de la démocratie et des droits de l’homme sont universellement reconnues. Avouons que si ces parents, peut-être manipulés (n’avez-vous pas remarqué combien les fameux foulards ont soudainement disparu ?) n’avaient pas à imposer la loi de leur religion exigeante à une école publique qui se veut neutre, on doit par ailleurs reconnaître qu’ils avaient quelques raisons de s’inquiéter de l’éducation qui est donnée dans une société dont l’affaissement moral peut être mesuré par le fait qu’au moment même où on s’indigne des profanations, on offre comme nourriture spirituelle au public la diffusion à une heure de grande écoute de Tenue de soirée ! Sur cette affaire, qu’on aurait naturellement étouffée sans l’exemplaire courage du principal de Creil, nous nous sommes exprimés en temps utile. Nous l’avons fait, sans déroger à nos principes, et nous manifesterons à l’avenir le même souci de préserver notre liberté d’expression. Mais les problèmes que nous venons d’évoquer ont, en quelque sorte, agressé l’Ecole de l’extérieur, sans la concerner directement et exclusivement ; leur acuité prouve d’ailleurs l’imprudence qu’il y avait à vouloir ouvrir l’école sur la cité, à en faire un "lieu de vie". Mais qu’en est-il des problèmes strictement scolaires ? La vérité nous oblige à dire qu’il n’y a eu aucun événement spectaculaire en ce qui concerne le statut de l’enseignement privé. Mais en un domaine aussi sensible - et qui laisse à certains un cuisant souvenir depuis 1984 - on peut agir de façon discrète, mais assez efficace. Disons que depuis un an, on assiste à une action de grignotage et de harcèlement. Je note deux tentatives significatives ; mais si aucune n’a vraiment abouti, soyons assurés qu’elles peuvent être reprises : la première sous le prétexte apparemment bénin (et donc incontestable) de réaménager la semaine scolaire visait (en proposant un échange déloyal) à supprimer en fait le temps prévu pour que les parents qui confient leurs enfants à l’école publique puissent faire assurer leur éducation religieuse. C’était revenir sur une garantie acquise depuis Jules Ferry ! Cette tentative a été heureusement stoppée. Il n’en est pas exactement de même pour la seconde, beaucoup plus perfide. Elle a consisté à susciter un avis du Conseil d’Etat sur les subventions d’investissement accordées par les collectivités locales à l’enseignement privé. Le Conseil ne pouvait que renvoyer à la législation existante, et notamment la loi Falloux de 1850, qui les plafonne très strictement. Il est assez cocasse de voir les socialistes s’abriter derrière une loi si ancienne tenue jusque-là pour réactionnaire. Mais ce qu’une loi a fait, une autre loi peut le défaire. Il n’y eut naturellement aucun projet de loi d’origine gouvernementale pour remédier à cette situation et donner aux collectivités locales la faculté de contribuer au développement de l’enseignement privé. C’est une proposition de loi déposée sur le bureau du Sénat qui cherche à trouver un remède à cette impasse juridique. Ce qu’on note en ces deux cas, dont le rapprochement est significatif, c’est la volonté de gêner au maximum une institution qu’on tient pour adverse et lui faire sentir qu’elle est sous contrôle permanent sans toutefois déclencher l’offensive. Quant à l’enseignement public, il poursuit à un rythme accéléré l’inexorable dégradation qui est la simple conséquence des principes contenus dans la loi que M. Jospin a fait voter au milieu d’une regrettable inattention. C’est avant tout la formation et le recrutement des enseignants qui sont atteints. La mise en place des instituts universitaires de formation des maîtres est en fait un moyen de réaliser la dernière étape du plan Langevin-Wallon, une même formation pour tous les maîtres de l’école primaire à la fin du secondaire ou encore selon le slogan de 1968 "un seul corps de la maternelle au Collège de France". La formation des instituteurs sera peut-être allongée sans qu’on soit assuré que ceci suffise à la rendre meilleure : en revanche, celle des professeurs perdra beaucoup de sa qualité. En même temps se multiplient, notamment dans l’enseignement supérieur, les recrutements latéraux dans de nouveaux corps au statut incertain, recrutements qui n’offrent pas toutes les garanties d’équité souhaitables. Il en résulte une grave altération de la formation des maîtres et des conditions d’exercice du métier d’enseignant. Ce n’est qu’à moyen terme que les effets se feront sentir, lorsqu’il sera trop tard. Jusque-là, on espère parer en apparence aux difficultés les plus criantes, c’est-à-dire réussir à "caser" des flots d’étudiants toujours plus nombreux, puisqu’on s’acharne au nom du refus de l’exclusion à condamner toute sélection. Bien entendu, l’énormité des difficultés rencontrées conduira inévitablement le gouvernement à imposer de façon autoritaire ses solutions. Ainsi en est-il pour la restructuration des Universités d’Ile-de-France. On nous parle déjà de pratiquer une "sectorisation douce", absurde principe qui consiste à assigner aux étudiants leur université en fonction de leur lieu de résidence. Comme on le voit, le tableau qu’on peut faire de la situation n’a rien d’encourageant. Mais il n’y avait pas de fait suffisamment caractéristique pour entreprendre à partir de lui une action. C’est pourquoi nous nous sommes essentiellement attachés à rappeler, en chaque occurrence, les principes fondamentaux qui sont les nôtres. Dans cette perspective, la décision que vous aviez prise de créer les Prix d’Enseignement et Liberté était particulièrement opportune. Elle a été mise en application. Je ne veux pas anticiper sur le rapport de M. CAZENEUVE, mais je crois pouvoir dire que la qualité de certains travaux, la variété des perspectives qu’ils éclairent montrent qu’il y a lieu d’encourager des recherches qui nous permettent de dépasser le niveau des événements éphémères. Il s’ensuit que nous jugeons qu’il sera peut-être bon de renouveler cette initiative, sans pouvoir prendre d’engagement strict à ce sujet. Certes, les ressources de notre association ne sont pas inépuisables, l’organisation du concours est une tâche matérielle lourde et complexe et enfin les travaux de qualité demandent du temps pour être réalisés. Il s’ensuit qu’on ne peut concevoir au maximum qu’un rythme biennal. C’est ce qui vous sera proposé tout à l’heure dans une résolution. Qu’il me soit permis pour l’instant d’adresser mes plus vifs remerciements aux membres du jury qui se sont joints aux administrateurs désignés et qui ont bénévolement mis au service de notre initiative leur prestige, leur compétence et leur temps. Je veux parler de M. Jean CAZENEUVE, du Recteur Yves DURAND et de Maître Jean-Marc VARAUT. Notre association leur doit beaucoup. Enfin, je dois vous rappeler que nous avons adhéré à l’OIDEL 1 qui regroupe sur le plan international des associations qui ont des buts comparables aux nôtres. Ceci nous a notamment permis de nouer des contacts avec certains pays de l’Est. Nous aurions également voulu aider matériellement (par l’envoi de livres) le plus malheureux de ces pays, celui qui était le plus atteint dans son âme, la Roumanie ; nous n’avons pas encore pu mettre à exécution notre dessein et d’ailleurs les récents développements politiques dans ce pays justifient pleinement notre prudence. Mais nous espérons bien réaliser un jour ce projet pour l’instant différé. S’il me faut conclure ce rapport sur une note optimiste, elle sera la suivante. En octobre, je me rendrai à Genève pour participer au colloque de l’OIDEL consacré à la liberté d’enseignement dans les pays de l’Est. Qu’on soit assuré que j’y vais beaucoup moins avec le dessein d’enseigner aux autres ce qu’ils doivent faire que pour recevoir leurs leçons. Ceux qui ont d’abord le droit de parler de liberté, ce sont ces peuples qui ont souffert de l’un des plus monstrueux systèmes d’oppression qu’ait conçu l’esprit d’hommes pervertis et qui ont su s’en libérer parce qu’ils étaient animés d’une force spirituelle. Dans ce monde plein de bruits et de fureur, dans cet univers forgé sur le mensonge, la seule lumière qui puisse nous guider, c’est celle qui vient de l’Est. Maurice BOUDOT. Après avoir approuvé le rapport moral sur l’activité en 1989 ainsi que les comptes du même exercice, l’assemblée générale a renouvelé les mandats d’administrateurs de Messieurs Lucien GORRE, André JACOMET et Pierre MAGNIN 2. L’Assemblée Générale a ensuite adopté à l’unanimité la résolution suivante, relative au renouvellement des Prix d’ENSEIGNEMENT ET LIBERTE : "L’Assemblée Générale autorise le Conseil d’Administration à ouvrir de nouveau un concours en vue de l’attribution de Prix récompensant des travaux, études ou publications consacrés à la liberté de l’enseignement. L’Assemblée décide d’affecter à ces Prix une dotation de 120 000 F. Le Conseil d’Administration déterminera le règlement des Prix et choisira le jury. Le nombre et le montant des Prix seront décidés par le jury dans les limites de cette dotation en fonction de la qualité des travaux qui lui seront soumis. Cette autorisation est valable pour une durée de trois ans". Nous remercions ceux de nos lecteurs qui auraient conservé des coupures de presse faisant état de la remise de nos Prix d’avoir l’amabilité de nous en adresser une copie. Nos lecteurs trouveront en page intérieure la liste des lauréats et le commentaire fait par Monsieur CAZENEUVE de leurs ouvrages lors de la remise des Prix. LAURÉATS des prix d’ENSEIGNEMENT ET LIBERTÉ attribués, pour la première fois, le 11 juin 1990, en présence de Monsieur Alain POHER, Président du Sénat, par Monsieur Jean CAZENEUVE, membre de l’Institut, Président du jury : LE GRAND PRIX DE 50 000 F A Monsieur Pierre-Henri PRELOT pour sa thèse de doctorat sur l’enseignement supérieur d’initiative privée et, plus particulièrement, pour le livre qui en a été tiré et qui a été publié par la Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence sous le titre suivant : Les établissements privés d’enseignement supérieur. Ce volume de 330 pages apporte beaucoup de clarté sur des problèmes très complexes. C’est un travail juridique bien informé, bien construit, qui traite de l’enseignement supérieur privé sous toutes ses formes et du point de vue historique, politique et technique. Parmi les sujets abordés, on peut citer le régime des examens, l’homologation des diplômes, les relations avec l’Etat, etc. L’auteur fait preuve de beaucoup de rigueur et d’une grande objectivité. Son livre comble une lacune. Il sera fort utile, et il répond parfaitement aux intentions de ce grand prix. DES PRIX EX AEQUO DE 20 000 F CHACUN A Madame Hélène HUOT pour son livre : Dans la jungle des manuels scolaires, publié aux éditions du Seuil. Il aborde d’une façon un peu polémique, mais toujours bien argumentée, un problème important qui ouvrira à des discussions utiles. A Monsieur Marcel LAUNAY pour son livre intitulé : l’Eglise et l’Ecole en France aux XIXe et XXe siècle, qui a été publié aux éditions Desclée. Il traite de ce sujet historique en faisant une large place à des textes qui sont toujours bien choisis et reliés d’une façon tout à fait logique. DEUX MENTIONS A Monsieur André DAUTERIBES pour sa thèse sur Les idées politiques d’Edouard Laboulaye. Une aide de 10 000 F lui sera accordée s’il publie, à partir de ce travail, un livre dans lequel se trouvera la partie de sa thèse qui était consacrée à l’enseignement. A Monsieur Charles GLENN pour son manuscrit : Le choix de l’école en France. Une subvention de 10 000 F lui sera accordée pour l’édition d’une traduction en français de son livre, écrit en anglais : Parental choice of schools in six nations. Donc, nous aiderons à publier une traduction de ce livre qui est intéressant et qui mérite bien d’être traduit. LE PRIX SPECIAL DE L’INFORMATION A Monsieur Denis LENSEL pour les articles qu’il a publiés sur l’enseignement dans Le Quotidien de Paris au cours de l’année 1989, et plus particulièrement, ses articles sur la loi d’orientation de l’éducation et sur les facultés libres. Ces articles tout à fait remarquables ont bien mérité d’être distingués et récompensés par ENSEIGNEMENT ET LIBERTE. Monsieur CAZENEUVE, s’adressant à l’auditoire, et plus particulièrement aux adhérents d’ENSEIGNEMENT ET LIBERTE, a conclu cette manifestation en ces termes : Voilà donc décernés ces prix, pour un montant assez important. Il serait, je crois, intéressant, si vous pouviez le faire, de renouveler plus tard, tous les deux ans, ces prix qui encouragent des travaux. Comme vous l’a dit le Président BOUDOT, nous avons vraiment reçu cette année de très nombreux ouvrages, soit des livres publiés, soit des manuscrits, qui étaient de grande qualité. Nous n’avons eu que l’embarras du choix et nous souhaitons que ces prix encouragent des auteurs à écrire et publier des ouvrages d’un aussi grand intérêt et contribuant à la défense d’une liberté essentielle. Le 19 avril, en réponse à une question orale de M. BOURG-BROC, député R.P.R., qui l’interrogeait sur des projets ministériels relatifs aux I.U.F.M. (Instituts Universitaires de Formation des Maîtres) et qui rappelait que le président de l’association des professeurs de philosophie de l’enseignement public affirmait que "c’est une illusion de croire qu’une technique pédagogique peut compenser un manque de contenu", en d’autres termes qu’on peut enseigner ce qu’on ignore, M. JOSPIN, ministre d’Etat, s’est livré à une attaque d’une violence qui frise l’insulte contre l’un des fonctionnaires placés sous son autorité : "Il ne souhaiterai[t] pas à [ses] enfants le professeur de philosophie que vous citez" - professeur soudain privé de sa qualité de président d’une association professionnelle reconnue et représentative - et déclare qu’il "n’est pas le seul à avoir éprouvé un certain frisson en lisant cela." (!) (p. 481 du J.O. des débats de l’A.N..) Effectivement, dans Le Monde de l’Education de mai, (p. 13) devenu comme nous l’avions annoncé le Journal Officiel du Ministère de l’Education nationale, il s’est trouvé un plumitif pour manifester que M. JOSPIN n’était pas seul : on y évoque, comme dans l’hémicycle, l’ombre de Socrate, compté au nombre des partisans des sciences de l’éducation contre les savoirs (pauvre Socrate, que de ciguës ne te fera-t-on pas boire !), et on va jusqu’à comparer l’association professionnelle des professeurs de l’enseignement public à "n’importe quel lobby betteravier". Je demanderai simplement à celui qui utilise cette comparaison - et qui est aujourd’hui plus souvent sur les plateaux de télévision, dans les salles de rédaction ou dans les antichambres d’éditeurs que dans les salles de cours - quel intérêt financier défend l’Association dont je parle (qui a d’ailleurs des positions convergentes avec celles d’une multitude d’autres associations professionnelles). Cette affaire manifeste la volonté de mettre au pas tous ceux qui ne sont pas d’accord avec les positions gouvernementales et qui le disent clairement. Pour parvenir à ce résultat, on use de n’importe quel procédé : l’insulte, la complicité indigne des médias. Soyons assurés que ce processus d’asservissement moral et intellectuel du corps social se poursuivra. (à suivre) M. BOUDOT 1 Organisation Internationale pour le Développement de la Liberté d'Enseignement. Tweet |