.componentheading, .contentheading, div.module h3, div.module_menu h3, div.module_text h3, h2, a.contentpagetitle { font-family:Nobile;} #top_outer { border:none;}
Assemblée Générale extraordinairedu 16 juin 2023
L’assemblée s’est réunie, sous la présidence du recteur Armel Pécheul, le 16 juin 2023, à 17 heures, conformément à la convocation adressée aux adhérents à jour de leur cotisation.
Après avoir constaté que le quorum de 10% des membres à jour de leur cotisation présents ou représentés exigé par les statuts pour que l’assemblée puisse se prononcer sur la dissolution de l’association proposée par le conseil d’administration était atteint, le Président rappelle qu’elle avait été créée en 1983, pour faire échec au projet de Service public unifié et laïque, porté par M. Savary, ministre de l’Education nationale dans le gouvernement de Pierre Mauroy.
Lire la suite... |
Questions crucialesLettre N° 26 - 4ème trimestre 1989
COMMUNIQUE DE PRESSE DU 24 OCTOBRE 1989 L’affaire du foulard a été un révélateur de ce qu’était devenue fa société française et l’éducation dite nationale. Nous avons essayé de suivre les événements au plus près, sans obtenir dans les médias assez d’échos à nos points de vue et positions. Nous présentons d’abord à nos lecteurs trois textes dans l’ordre chronologique.
Tous ces textes sont relativement anciens, antérieurs au second tour de l’élection de Dreux qui a, en quelque sorte, ponctué le développement de l’affaire. Nous les ferons suivre de quelques remarques sur l’actualité immédiate. COMMUNIQUE DE PRESSE DU 24 OCTOBRE 1989 ENSEIGNEMENT et LIBERTÉ a toujours affirmé que la stricte neutralité de l’école publique, à laquelle trop d’entorses ont été apportées depuis vingt ans, est indispensable à la paix publique. L’Association approuve donc ce qu’exprime de fermeté et de courage l’attitude du principal de Creil, qui refuse dans son établissement le port d’insignes perçus, à tort ou à raison, peu importe, comme marques de prosélytisme par une partie de l’opinion française. Mais elle note également que ces incidents prouvent l’impossibilité d’un monopole d’État sur l’éducation, l’échec de l’assimilation par l’école et la nécessité de la liberté de l’enseignement qui doit permettre à chacun de choisir son école, sous réserve qu’y soient respectées les lois françaises, les principes de notre constitution et les pactes internationaux souscrits par la France. COMMUNIQUE DE PRESSE DU 28 NOVEMBRE 1989 Le Conseil d’État, dont il faut rappeler que sa mission est d’interpréter les textes législatifs et réglementaires et non de faire la Loi, prérogative qui n’appartient qu’au peuple (et "qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum"), ne pouvait que renvoyer M. Jospin à ses responsabilités. Organe qui a l’habitude d’un juridisme strictement abstrait, interrogé sur des questions sottement formulées, il n’avait ni la vocation, ni les moyens, ni l’envie de faire directement la moindre différence entre les religions selon qu’elles appartiennent ou non à la tradition nationale, selon la distinction qu’elles effectuent ou tolèrent entre le spirituel et le temporel, selon leur compatibilité avec les principes fondamentaux de notre pays. En rappelant simultanément la possibilité de réglementations nouvelles, mais aussi la capacité d’appréciation des chefs d’établissement, leur pouvoir disciplinaire - qu’ils exercent en collaboration avec leurs conseils - la Haute Assemblée permet en fait au Ministre de renvoyer la solution du problème à ses subordonnés qui seront vraisemblablement jugés sur leur souplesse d’échine et leur aptitude à étouffer les problèmes. Soumis à de multiples pressions, probablement ils n’auront pas tous le courage dont on a eu au moins un exemple. Nous aurons ainsi des établissements publics à foulard et d’autres - vraisemblablement de moins en moins nombreux - où le foulard sera interdit. Est-ce cela l’autonomie ? M. le Ministre d’État régnera ainsi sur une Éducation qui ne sera qualifiée de nationale que par dérision. Essayez de vous souvenir de ce qu’on nous racontait lorsque a éclaté l’affaire des foulards islamiques ! Ce sont des souvenirs déjà anciens : il faut remonter au début d’octobre, soit deux mois en arrière. La moitié d’un continent trouve le temps de réduire à l’humiliation les régimes communistes qui lui avaient été imposés par l’occupation étrangère, tandis que notre gouvernement (démocratiquement choisi) est incapable de résoudre un problème apparemment limité. Il aurait fallu avoir bien mauvais esprit pour trouver à redire au port du foulard islamique alors qu’on rencontrait dans les universités des étudiants portant soutane (et j’ajouterai pour les curieux des robes de moines bouddhiques dans l’U.E.R. où j’enseigne). Grossier sophisme : on ne peut confondre une Université dont les étudiants sont presque tous des adultes, parmi lesquels des étrangers qui (en principe) ne feront en France qu’un séjour limité, avec des lycées ou collèges, voire des écoles primaires, dont les publics sont constitués d’adolescents ou même d’enfants dont on nous chante à qui mieux-mieux qu’il faut les intégrer, et qui, s’ils ne sont pas déjà Français (ou présumés tels), sont souvent destinés à le devenir automatiquement par la grâce d’un code de la Nationalité passoire. Mais pourquoi en faire un drame ? Après tout, ce foulard n’était-il pas une simple mode vestimentaire, somme toute fort correcte ? Et le Cardinal-primat disait préférer le tchador à la minijupe, ou autre marque de "dévergondage". Noble langage, dont il faut simplement regretter qu’il n’ait pas été tenu beaucoup plus tôt. Faudrait-il croire que certains comptent se glisser comme passager clandestin dans les fourgons de l’Islam ? L’archevêque de Paris, plus prudemment, allait consulter le Recteur de la Grande Mosquée sur la signification de ce voile, ou foulard, etc. Et on eut droit à un débat portant sur la théologie musulmane (avec développements relevant de la linguistique). Que de feinte naïveté, car la signification du "message" était très claire. Fallait-il toutefois monter en épingle un incident très localisé ? Trois élèves dans un collège dont le Principal serait un peu trop rigoriste ; la seule solution aurait été de n’y prêter aucune attention. Après l’interprétation dissimulatrice, c’est le fait lui-même qu’on essaye de minimiser, faute de pouvoir le nier, et c’est ici que va éclater l’impudence du mensonge. Dès le début de novembre, M. Jospin doit reconnaître qu’il y a d’autres cas : il en avoue 10 répartis sur 7 établissements, alors qu’il vient d’inviter à sa table plus de sept chefs d’établissements concernés. Et on apprend que la mode vestimentaire n’affecte pas seulement les élèves, mais aussi les enseignants. On découvre des institutrices voilées. D’ailleurs, il ne s’agit pas seulement d’une mode vestimentaire. Ici on refuse de suivre certains cours, ailleurs on rejette la mixité, ou on exige à la cantine des menus spéciaux (viande Hallal). Les musulmans ne sont pas seuls concernés, mêmes s’ils sont les plus bruyants. Ici les israélites orthodoxes ont leurs exigences au sujet de l’emploi du temps, là les témoins de Jéhovah leurs fantaisies en matière de dessin ! Et, bien entendu, avec l’accord tacite des autorités ministérielles, peut-être même sur leur conseil, on a cédé à ces demandes dans un bon nombre de cas. La société multiculturelle (qu’on tient à nous faire confondre avec la société multiraciale), la voilà ! Il n’y a pas de raison pour que l’escalade s’arrête : on en est pour l’instant aux menaces de mort, aux insultes ordurières, aux plaintes judiciaires contre principaux et professeurs récalcitrants. Je veux bien croire qu’il y ait eu une recrudescence cette année. Mais, enfin, tous ces phénomènes ne sont pas très récents : on ne réaménage pas en une semaine ou deux les menus d’une cantine. C’est dire qu’on a longtemps dissimulé un certain nombre d’incidents. Depuis combien de temps cache-t-on la vérité ? Nous serions curieux d’avoir une réponse précise (en un sens, tout dérive du laxisme post-68). Bien entendu, personne ne nous fera croire que M. Jospin ignorait tout. Sinon, à quoi lui serviraient son corps d’inspection, ses administrateurs locaux ? Le patron de la F.E.N. (dont les positions actuelles me semblent pour l’essentiel très estimables) a dû, lui aussi, être assez bien informé avant le commun des mortels. Alors, pourquoi le Ministre s’est-il tu, et pourquoi a-t-il dû recommander le silence autour de lui ? Pourquoi un tel acharnement à dissimuler l’ampleur du phénomène ? La réponse est évidente : on craignait que M. Le Pen qui demandait aux Français "d’ouvrir les yeux" n’en tire profit ! On a essayé de mettre un tchador bien épais sur la tête de tous les électeurs. On sait le résultat. Moralité, car il y en a toujours une, même pour les grands ministres : l’atermoiement est la pire des stratégies, le mensonge (ou la dissimulation qui revient au même) est toujours puni, celui qui s’acharne à mentir se fait toujours prendre. Le temps de l’expiation a donc commencé. Il y a quelque temps, cinq de mes collègues dont je respecte le courage sans nécessairement partager toutes les idées (ou toutes les illusions) parlaient très judicieusement d’un Munich de la laïcité. A voir M. Rocard, après l’arrêt du Conseil d’État, lancer devant les caméras de télévision un appel larmoyant à la "foi laïque" des enseignants, son dernier rempart, leur demander de faire preuve d’une fermeté dont il ne donne guère l’exemple, alors qu’il devrait savoir que le maintien de la paix civile, dont la neutralité des écoles publiques est une condition, relève de la fonction de souveraineté de l’État, on en vient à penser à un autre événement dont j’ai été témoin tout enfant : la débâcle de 1940. Décidément, l’histoire va très vite en ce moment. le 30 novembre 1989 Je ne vois rien dans ce que nous avons appris ou dans ce qu’ont fait les autorités gouvernementales qui justifierait une appréciation moins sévère de la situation. Nous avions écrit que les incidents de ce type ne remontaient pas au début d’octobre, qu’ils étaient bien antérieurs, qu’on les avait dissimulés. Une preuve incontestable nous a été apportée, vers le 9 décembre, par Madame le Proviseur du Lycée Paul Eluard, à Saint-Denis, qui, dans une émission consacrée à l’immigration, opposant Jean-Marie Le Pen et Bernard Tapie, nous apprit que dans son établissement, quelques élèves portaient le foulard depuis plus d’un an ! On nous recommandait en quelque sorte pour éviter les incidents l’attitude... la plus souple. Personne ne peut douter que ce ne soit là qu’un exemple. Je ne crois pas qu’on encourage la Presse à révéler les incidents. Il nous faut d’ailleurs signaler que M. Jospin vient de nommer un directeur de l’information et de la communication : il s’agit de M. Jean-Michel Croissandeau, rédacteur en chef du Monde de l’Éducation, mensuel qui avait toujours eu des positions favorables à la politique éducative menée actuellement et dont le dernier numéro, dont M. Croissandeau avait la responsabilité, se signalait par un article particulièrement fielleux sur les salaires (naturellement trop inégalitaires et, pour certains d’entre eux, trop élevés) des enseignants. Nous avons compris : désormais, l’information sera bien gardée. Naturellement, l’avis du Conseil d’État dont il faut rappeler qu’il était interrogé sur le port des insignes religieux, en général, et non sur celui du foulard en particulier - et qui par fonction, ne donne un avis que sur les questions qu’on lui pose - n’a rien réglé. Pas plus la circulaire que M. Jospin vient enfin de publier... On en est aux conflits d’interprétation : à lire dans Le Figaro du vendredi 15 décembre un article de Maître Daniel Samson, le Conseil d’État ne tiendrait pas le port du foulard islamique pour contraire aux lois, alors que le terme "foulard" n’est pas dans son arrêt qui répond à une question générale et, selon lui, il va de soi que les Israélites aussi ont le droit non seulement de porter la kippa, mais de s’absenter le jour des grandes fêtes de leur calendrier liturgique... J’ai comme l’impression que les tribunaux administratifs ne chômeront pas dans les temps qui viennent ! Quant au Ministre, il continuera à répartir les responsabilités sur d’autres têtes que la sienne... Je voudrais maintenant poser une question très triviale. Nous avons appris que les jeunes élèves voilées étaient conduites en bibliothèque où elles recevaient, en quelque sorte, des leçons particulières, qu’elles pourraient ultérieurement s’inscrire au Centre d’Enseignement à distance. Ma question est de savoir si on a chiffré le coût financier de ces diverses mesures qui sont prises naturellement au détriment de l’ensemble des élèves. A-t-on pensé à la perte de temps, à la dépense d’énergie, à la fatigue nerveuse de tous les enseignants qui ont dû affronter des circonstances éprouvantes et qui, dans leur immense majorité, ont réagi avec dignité, calme et fermeté ? Venons-en à une dernière question. Chacun sait que l’on se trouve déjà dans l’impossibilité de recruter dans l’Éducation nationale un nombre suffisant de maîtres qualifiés. La situation dramatique à l’heure actuelle s’aggravera encore dans un très proche avenir. Qui osera dire que le nombre des vocations d’enseignants augmentera chez les jeunes étudiants d’aujourd’hui lorsqu’ils voient dans quelles conditions on doit en France exercer son métier si on est, pour son malheur, nommé dans un "Établissement à problèmes" ? Ne nous étonnons pas si l’on voit chuter en quantité et en qualité le nombre des candidats aux concours de recrutement d’enseignants. Mais il y a un avenir, dira-t-on, et il réside dans le projet d’intégrer les enfants d’immigrés. J’avoue ne pas très bien comprendre pour ma part ce que désigne le terme d’intégration dont je ne vois pas quelle autre raison que la volonté de répandre le brouillard peut avoir conduit à le préférer à celui d’assimilation. De toute façon, dans l’immédiat, que va-t-on répondre au Maire de Montfermeil (ou à quelques-uns de ses collègues) qui doit scolariser dans sa commune des classes qui comprennent jusqu’à 90 % d’enfants d’immigrés ? Et qu’entendre par intégration ? Dans un récent numéro (en date du 15.11.89) de sa Revue La Quinzaine Universitaire, le SNALC-CSEN (de loin le plus important des syndicats d’enseignants du secondaire qui ne soit pas lié à la gauche) questionne sur la couverture même : "L’INTÉGRATION EN MARCHE ?". Et, comme en réponse, il donne simplement un extrait du programme d’histoire de Terminale [donc concernant tous les candidats du baccalauréat] publié au Bulletin Officiel de l’Éducation Nationale du 20.07.89 : "Les rapports entre religions et vie sociale et politique Des exemples (...) enrichiront les études d’autres parties du programme sans faire pour autant l’objet de questions spécifiques au baccalauréat, à l’exception de l’Islam depuis 1945". J’ai bien peur que la vérité soit là : intégrer c’est traiter de façon privilégiée la culture de ceux qu’on intègre. Si l’on ajoute que S. M. Hassan II, dont la sagesse et la rigueur de pensée doivent faire honte à la plupart des hommes politiques français, vient de refuser l’intégration de ses sujets immigrés en France, avec des arguments extrêmement forts, je souhaite de beaux jours aux projets gouvernementaux. Et, puisque nous sommes chez nous, en France, en terre chrétienne, comme on l’est en tous ces lieux à l’Est de notre continent où s’allument au milieu des manifestants les chandelles qui brûlent devant les Saintes Images, permettez-moi de vous souhaiter un bon Noël, cette fête qui s’adresse aussi bien aux chrétiens qu’à ceux qui ne le sont pas et recevez tous mes vœux pour une Nouvelle Année qui ne sera plus celle du Bicentenaire. Le 18 décembre 1989 Dans notre numéro de juin 1986, nous avions signalé la publication, à l’initiative de la FIVA, Fédération internationale pour la défense des valeurs humaines fondamentales de CITOYEN EN HERBE, manuel d’éducation civique destiné aux élèves de 7e puis, en juin 1987, celle de CITOYEN EN MARCHE destiné aux élèves de 5e. La FIVA publie maintenant, sous le titre de CITOYEN EN GRAINE, une série de quatre manuels d’éducation civique pour les enfants de six à huit ans intitulés JULIE A LA MAISON, JULIE A L’ÉCOLE, JULIE APPRENTIE CITOYENNE et JULIE DÉCOUVRE LE MONDE. Ces ouvrages sont en même temps des manuels scolaires dont les enseignants pourront se servir comme livres de lecture et comme manuels d’éducation civique et des livres de loisir qui permettront aux parents et aux grands-parents d’inculquer aux enfants les règles de la civilité puérile et honnête tout en les distrayant. Ces livres peuvent être commandés à la FIVA, 36, rue Boileau, 75016 PARIS, en joignant un chèque à son ordre de 50 F par volume et en ajoutant 15 F de frais de port. RÉFLEXIONS SUR UNE AUDIENCE... Nous avions signalé, dans notre précédent numéro, l’entrevue entre M. TRINCAL, Directeur adjoint du cabinet de M. JOSPIN, et les Associations de défense de la Liberté de l’Enseignement. Mme WETTSTEIN-BADOUR, qui y participait en tant que Président de l’Union pour la Liberté de l’Enseignement en Sarthe - UPLES -, nous a adressé les réflexions suivantes. Après de longs mois d’attente, nos Associations et Comités de défense de la Liberté d’Enseignement ont été reçus pour la première fois par un représentant d’un Ministre socialiste de l’Éducation Nationale le 29 juin dernier. Dans l’atmosphère feutrée d’observation courtoise qui caractérise ce type d’entretien, M. TRINCAL, Directeur adjoint du cabinet de M. JOSPIN, a ainsi renoué avec une tradition, interrompue en mars 1988, dont le mérite essentiel est, certes, d’établir un dialogue mais surtout de fournir une preuve officielle de notre représentativité. Qu’il existe encore dans notre pays des hommes et des femmes décidés à se battre pour défendre un pluralisme scolaire qu’il est de bon ton de ne plus considérer comme menacé, peut surprendre. Dans ce silence béni que ne troublent même plus les murmures étouffés des dirigeants de l’Enseignement Catholique, quelles peuvent être les doléances - le mot est à la mode - de ces irréductibles venus des quatre coins de la France, qui s’obstinent à vouloir assurer l’avenir d’une liberté dont plus personne ne se préoccupe ? Et, pourquoi demander la modification d’une législation qui donne satisfaction à ses propres victimes ? Lucides et sans complaisance, s’appuyant sur une étude approfondie des textes législatifs actuellement en vigueur réalisée par des juristes dont la compétence ne peut être mise en doute, ces représentants de parents, d’enseignants, de Français de tous âges et de toutes origines, refusent de laisser au pouvoir politique les moyens de porter atteinte à l’exercice de la liberté d’enseignement. LE FAUX DÉBAT Certes les dirigeants actuels évitent soigneusement toute situation conflictuelle avec les responsables de l’enseignement privé. Ils connaissent, par expérience, l’impopularité de cette querelle. Ils ont appris à substituer aux grandes réformes spectaculaires, rapides et brutales, une série de mesures discrètes, appliquées avec une apparente bonne volonté qui en masque les effets dévastateurs. Dans un souci louable d’apaisement, M. TRINCAL lui-même nous a déclaré que tant que les hommes en place resteraient au pouvoir nous n’avions rien à craindre d’eux. Cette étrange remarque, n’est-elle pas, en elle-même, un aveu ? Qu’aurions-nous besoin d’être rassurés sur les modalités d’application de la loi si celle-ci était porteuse de garanties suffisantes ? Le problème qui se pose aujourd’hui n’est pas de savoir si un Gouvernement - quel qu’il soit - souhaite ou non interpréter la loi avec bienveillance mais d’obtenir que la législation interdise toute possibilité de porter atteinte à cette liberté fondamentale qu’est la Liberté d’Enseignement. L’ART et LA MANIÈRE d’UNIFIER SANS LE DIRE Les mêmes menaces, que nous n’avons cessé de dénoncer depuis 1984, y compris auprès de M. MONORY Ministre de l’Éducation Nationale de 1986 à 1988, continuent à peser de tout leur poids sur le libre choix des familles. Si les conditions actuelles de nomination des maîtres dans l’enseignement privé peuvent aboutir au démantèlement progressif des équipes éducatives, c’est par le biais des restrictions financières que se réalisera le plus sûrement l’unification du système éducatif français. Sans vouloir être exhaustif, citons quelques points essentiels porteurs d’un danger majeur d’extinction du pluralisme scolaire :
C’est cette dernière mesure qui donne au pouvoir politique l’arme la plus redoutable pour marginaliser l’Enseignement privé. En effet, contraint de trouver dans ses ressources propres les moyens financiers nécessaires pour entretenir et rénover ses bâtiments, comment pourra-t-il - même si on lui octroie un nombre suffisant de maîtres - ouvrir assez d’établissements - en particulier de lycées professionnels et techniques dont les équipements sont particulièrement onéreux - pour maintenir son pourcentage actuel d’élèves scolarisés lorsqu’il va falloir conduire 80 % d’une tranche d’âge au niveau du Baccalauréat ? Il y a tout lieu de croire qu’il n’y parviendra pas. Réduit à l’état de peau de chagrin, il deviendra, peu à peu, faute de moyens, un enseignement hautement sélectif et fermé au plus grand nombre, interdisant ainsi à la plupart des familles de pouvoir y faire accéder leurs enfants. Les hommes actuellement au pouvoir savent que rien ne se bâtit sans ressources et que la restriction financière conduit inexorablement à l’asphyxie. Ils savent que le temps réussira là où la force a échoué. Leur seule difficulté réelle aujourd’hui est de faire accepter cette attente à la base. J. POPEREN n’a-t-il pas écrit, en février 1988, à la suite du Congrès de la FEN où Y. SIMBRON avait repris le vieux slogan "à fonds publics, école publique, à fonds privés, école privée" : "Il faudra bien donner un contenu à la formule de SIMBRON (...). SIMBRON a dit ce que pense la base (...). Comme si les réactions de la base P.S. sur cette question n’était pas en harmonie avec celle de la base de la FEN !". Cette base-là est disciplinée et saura, pour atteindre son objectif, faire taire son impatience. Tels sont les faits, complaisamment occultés depuis cinq ans. A chacune de nos visites au Ministère de l’Éducation Nationale nous avons dénoncé ces mesures législatives inacceptables qui mettent en péril l’avenir d’une des libertés les plus fondamentales : celle pour chaque famille de pouvoir choisir, sans contrainte d’aucune sorte, l’école de ses enfants. Nous poursuivrons inlassablement ce combat ingrat et difficile que nous sommes maintenant seuls à mener. Dans peu d’années, lorsque nos craintes seront, hélas, devenues réalités, nous serons rejoints par tous ceux qui, aujourd’hui, se bercent d’espoirs irréels ou vivent dans le confort des fausses sécurités. Mais que restera-t-il alors à défendre ? Ghislaine WETTSTEIN-BADOUR. Tweet |