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Assemblée Générale extraordinairedu 16 juin 2023
L’assemblée s’est réunie, sous la présidence du recteur Armel Pécheul, le 16 juin 2023, à 17 heures, conformément à la convocation adressée aux adhérents à jour de leur cotisation.
Après avoir constaté que le quorum de 10% des membres à jour de leur cotisation présents ou représentés exigé par les statuts pour que l’assemblée puisse se prononcer sur la dissolution de l’association proposée par le conseil d’administration était atteint, le Président rappelle qu’elle avait été créée en 1983, pour faire échec au projet de Service public unifié et laïque, porté par M. Savary, ministre de l’Education nationale dans le gouvernement de Pierre Mauroy.
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Questions crucialesLettre N° 6 - 4ème trimestre 1984
LES MOTS ET LES CHOSES M. CHEVENEMENT a bien voulu rappeler que le but de l’institution scolaire est d’abord de transmettre des connaissances, qu’il est hautement souhaitable qu’à l’entrée au collège les élèves sachent lire et qu’il est même désirable que les rudiments de la lecture soient acquis au terme du cours préparatoire. Il affirme aussi qu’aucune éducation n’est possible si on n’exige pas de ceux qu’on éduque un minimum d’effort. Il soutient qu’on ne peut viser exclusivement l’égalité des résultats atteints par les élèves, qu’il faut encourager les meilleurs, ne pas sacrifier la qualité de l’enseignement et il en vient à prôner l’élitisme républicain. Ces propos, fort bien présentés à vrai dire, car M. CHEVENEMENT se préserve constamment du jargon dont les discours pédagogiques nous ont donné trop d’exemples, méritent-ils vraiment d’être relevés ? En d’autres temps, ils auraient constitué le fond du discours des Prix qu’un Ministre peu inspiré serait allé prononcer dans quelque obscur lycée de province. Il n’y a rien de contestable parce que tout est évident au point d’être banal. ·Faut-il que la réflexion sur les fins de l’éducation soit tombée bien bas pour que ces propos attirent l’attention, suscitent des réactions assez passionnées d’approbation ou d’indignation ? Le fait est qu’ils tranchent sur tout ce qui était habituellement dit. Nous n’aurons pas la cruauté de les mettre en parallèle avec le discours que tenaient les socialistes, il y a peu de temps encore. M. CHEVENEMENT se voit contraint aujourd’hui de brûler tout ce qu’on adorait hier dans son parti. C’est trop manifeste pour qu’on ait besoin de s’appesantir. Naturellement, le Ministre rencontre à gauche de nombreux esprits bien moins déliés que le sien qui s’attachent aux vieux fantasmes et ne comprennent pas qu’il est plus que temps de changer au moins de discours. Le dernier exemple en date nous est fourni par M. Edmond MAIRE qui, persuadé de son universelle compétence, a bien voulu nous faire part de ses idées en matière d’éducation. Nous apprenons ainsi que soutenir que "tout est dans le savoir et la transmission des connaissances" est blâmable, parce qu’alors "les élèves ne semblent pas exister". Admirons le raccourci qui tient lieu de pensée à M. MAIRE : celui qui transmet un savoir à quelqu’un nie l’existence de celui auquel il transmet ce savoir. Il est vrai que M. MAIRE craint aussi qu’on "nie la pédagogie", cette sublime science dont chacun sait qu’on peut mesurer les progrès récents au fait que les résultats obtenus aujourd’hui en certains domaines comme l’apprentissage de la lecture, sont très inférieurs à ceux qu’ils étaient il y a cinquante ans ! Que le nouveau discours ministériel ait quelques effets urticants à gauche, nous ne nous en étonnerons pas. Il n’y a pas lieu non plus de s’étonner de voir quelques porteurs d’eau se montrer en l’occurrence plus socialistes que le C.E.R.E.S. Les lecteurs du FIGARO (1.2 septembre 1984, page 17) ont pu apprendre que "l’enseignement de la seule intelligence" est "socialement injuste": "ce critère unique avantage les enfants des familles cultivées, des classes aisées où l’on manie plus facilement les concepts que les outils. Dans les H.L.M on lit plus facilement les B.D. que Claudel". Que les élèves restent tous à lire leur B.D. et qu’ils ignorent Claudel, au nom de l’égalité ! Ce morceau de prose est signé de M. STOLERU - dont il est inutile de rappeler qu’il fût Ministre avant le 10 mai - qui manifestement se trouve en plein accord de pensée avec M. LEGRAND. Nous savions de longue date que les théories gauchistes en matière d’éducation avaient contaminé une large fraction de la classe politique. Le mal est plus rebelle qu’on ne pouvait le croire. Il est bien entendu absurde de tenir pour suprêmement habile une tentative de contournement de M. CHEVENEMENT par sa gauche. Le seul problème qui mériterait d’être posé, sur le plan de l’analyse politique, est de savoir pourquoi il tient un tel langage. Une fois la part faite des choix qui lui sont personnels ou qui appartiennent en propre à la tendance politique qu’il anime, la raison est simple. Le discours de l’autre gauche, de cette gauche désormais archaïque représentée par l’équipe SAVARY ne passait plus. Il ne passait plus auprès du grand public qui avait pris conscience, en partie à l’occasion de la réflexion qu’avait suscitée le mouvement en faveur de l’enseignement libre, de la faillite de toute une politique éducative régie par les idées de gauche, mais dont il faut reconnaître qu’elle ne date pas du 10 mai même si sa mise en œuvre s’est accélérée après cette date. Il ne passait plus également auprès de ce corps enseignant qui, en grande partie, réprouvait les idées pédagogiques de ces socialistes pour lesquels il constituait néanmoins une clientèle électorale intéressante. Il fallait satisfaire et l’opinion et les enseignants. M. CHEVENEMENT leur a fait aisément plaisir avec quelques paroles. Sur ce plan nous nous garderons de lui adresser le moindre reproche. Après tout, il y a quelques vérités élémentaires dont il est bon qu’elles soient rappelées de temps en temps, surtout lorsqu’elles ont longtemps été effrontément niées. Mais les paroles ne suffisent pas ; il faut que les actes suivent. Or, si nous considérons ce qui est fait, et non ce qui est dit, le bilan est beaucoup plus inquiétant. ·Commençons par l’enseignement public, auquel le Ministre entend accorder tous ses soucis pour mieux manifester sa volonté de dédramatiser le problème du privé. On nous abreuve de déclarations d’intentions, d’annonces de projets qui vont du rétablissement du B.E.P.C. à la restauration de l’enseignement de l’histoire à l’école primaire. Tout ceci est assez touchant, mais reste bien vague et souvent ambigu. Je prends comme exemple le dernier projet connu, celui relatif à l’instruction civique. Je reconnais bien volontiers que, sans prétendre transformer les collégiens en spécialistes du droit constitutionnel, il est hautement souhaitable qu’ils sachent comment est choisi un Maire, qu’ils n’ignorent pas tout des fonctions d’un Député ou qu’ils sachent que le Président de la République est élu pour 7 ans. Il n’y a pas de quoi faire toute une affaire du rétablissement de ce type d’enseignement, comme le fait la télévision officielle. Et comme certains, non sans raison, ont dit qu’il fallait éviter qu’il y ait là matière à propagande politique, on voit les Officiels du Ministère venir nous assurer qu’on n’enseignera que des principes généraux sur lesquels il y a un suffisant consensus - du type des droits de l’homme - et se défendre de façon si confuse qu’ils en sont suspects. Comme si un enseignement qui vise à la simple connaissance des mécanismes qui régissent la vie publique dans notre Société devait nécessairement se diluer dans des considérations générales relevant de la philosophie politique dont il est difficile d’éviter qu’elle soit idéologiquement impartiale. C’est ainsi que l’anodin devient suspect. Mais mon reproche essentiel reste qu’on ne fait rien et que du même coup la situation empire. Il ne faut pas oublier que M. SAVARY avait mis sur ses rails un train de mesures destinées à être appliquées progressivement. Les plus notables étaient la réforme des collèges inspirée par M. LEGRAND et la loi des enseignements supérieurs. M. CHEVENEMENT n’est revenu sur aucune de ces mesures, même pas sur la première qui pouvait être abrogée par simple voie réglementaire. La proportion des collèges LEGRAND ira donc en croissant, sans qu’on semble d’ailleurs se soucier d’établir un bilan de "l’expérience LEGRAND". Les Universités sont fermement invitées à multiplier les nouveaux premiers cycles dont la pédagogie est réglée par le refus systématique de toute sélection. Est-ce un progrès de l’élitisme républicain ? Non seulement la thèse d’État est supprimée, mais les candidats qui la préparent actuellement et ne la soutiendront pas dans un bref délai n’auront plus les droits qu’assurait dans le passé la possession du Doctorat d’État (à savoir, la possibilité de briguer un poste de Professeur d’Université). Cette mesure, qui constitue un déni de justice est-elle donc un moyen d’encourager les talents comme on prétend le faire ? Ne rien faire c’est donc laisser le mal s’étendre. Ne nous laissons pas abuser par les mesures parcellaires, bruyamment annoncées. Elles ne sont que de la poudre aux yeux comme les beaux discours. ·Quant à l’enseignement privé, les quelques "mesures pratiques" annoncées depuis le mois de juillet, en cours d’examen au Parlement, se sont transformées en un dispositif législatif bien agencé. Certes, il a fallu renoncer aux mesures les plus provocantes. Mais on a conservé des armes redoutables. Le système des crédits limitatifs, l’insertion de l’enseignement privé dans les schémas prévisionnels permettent d’interdire à tout moment l’extension du secteur privé. La procédure de nomination des maîtres donne les moyens d’empêcher la constitution d’équipes cohérentes. Malgré la volonté gouvernementale de procéder de façon silencieuse il y a eu suffisamment de débats, de prises de position, pour qu’on sache à quoi s’en tenir. Je ne reviendrai donc pas sur un certain nombre de points. Affirmer que le Gouvernement s’est donné des armes pour entraver l’extension de l’enseignement privé et gêner son fonctionnement, ce n’est pas engager un procès d’intention. D’abord, l’accumulation des armes prouve la volonté d’agresser. Ensuite, dès maintenant, le Gouvernement se sert des armes qui sont à sa disposition. Il y a d’abord le fait massif que constitue la faible dotation en postes d’enseignement qui a été accordée à l’enseignement privé. Faute de capacités suffisantes, cet enseignement a dû refuser des élèves qu’il était prêt à accueillir. Pour de nombreux parents, la liberté du choix de l’école est restée une fiction. Mais il y a aussi des difficultés qui pour être plus limitées n’en sont pas moins significatives. Je pense naturellement à l’affaire des classes préparatoires du Collège STANISLAS dont M. GORRE retrace par ailleurs l’historique. Il serait regrettable qu’on n’y voie qu’un problème particulier concernant dans un seul établissement un secteur d’enseignement particulièrement "élitiste" et qu’on en conclue qu’il n’y a pas lieu qu’on se batte pour STAN ! Rappelons que ces classes ont un siècle d’existence, qu’à une époque où le fait n’était pas coutumier le collège STANISLAS avait décidé de préparer certains de ses élèves aux concours d’écoles publiques, qu’ont été ainsi formés de nombreux hauts fonctionnaires et parmi eux de nombreux Maîtres éminents de l’Université publique. Pourquoi s’acharne-t-on à entraver le fonctionnement de ces classes ? Simplement, parce qu’elles constituent un secteur prestigieux pour le privé, parce qu’elles lui permettent d’apprécier et de faire apprécier sa valeur par une concurrence loyale qu’elles établissent avec les établissements publics lors de concours dont, pour l’essentiel, l’organisation relève de l’État. On comprend que M. CHEVENEMENT ne soit pas disposé à céder en ce cas. Parce qu’il est élitiste il ne peut supporter ce qu’il peut y avoir d’élitiste dans l’enseignement privé. ·Le recul tactique, les paroles apaisantes, ne doivent pas nous dissimuler la continuité des desseins. L’offensive a été stoppée, elle peut reprendre à n’importe quel moment si l’assaillant croit en tirer un bénéfice de quelque ordre que ce soit. On sait maintenant que la décrispation n’a qu’un temps. Maurice BOUDOT, le 5 décembre 1984.
Les classes préparatoires de STANISLAS STANISLAS est le seul établissement privé catholique de PARIS assurant la préparation aux grandes écoles d’ingénieurs et de gestion des élèves issus de l’enseignement secondaire. Depuis 1951, époque des lois BARENGE et MARIE en faveur de l’école libre, STANISLAS avait passé, avec l’approbation de Monsieur LAPIE, Ministre Radical Socialiste de l’Éducation Nationale à l’époque, un accord avec le lycée SAINT-LOUIS pour le fonctionnement de ces classes préparatoires. Cet accord, qui laissait à STANISLAS la responsabilité de l’inscription des élèves, lui donnait aussi la possibilité de recruter ses professeurs parmi ceux du prestigieux lycée SAINT-LOUIS leur rémunération restant à la charge de l’État. Après que Monsieur SAVARY, en refusant de tenir un engagement pris par un de ses prédécesseurs au Ministère de l’Éducation Nationale, eut contraint STANISLAS à fermer ses classes préparatoires pendant l’année scolaire 1983-1984, Monsieur CHEVENEMENT met tout en œuvre pour les détruire après leur réouverture en octobre 1984. En inaugurant la rubrique "Pour la liberté de choix des parents", que nous annoncions dans le précédent numéro de la Lettre, par le cas de STANISLAS, nous avons bien conscience des différences que crée la nature de l’enseignement dispensé entre ces classes préparatoires et les classes primaires ou secondaires des milliers d’écoles qui constituent la substance de l’enseignement libre à travers tout le territoire. Le cas de STANISLAS n’en est pas moins exemplaire de la continuité d’une volonté de destruction de ces écoles. Il est aussi exemplaire par la fermeté des représentants de STANISLAS qui ont préféré fermer les classes préparatoires pendant une année scolaire plutôt que d’accepter un statut préfigurant celui prévu par le projet de loi de Monsieur SAVARY et qui ont réussi à rouvrir ces classes avec un financement uniquement privé. Les OBSERVATIONS de la COUR des COMPTES A l’occasion d’une inspection du lycée SAINT-LOUIS en 1977, la Cour des Comptes fit observer qu’il conviendrait de mettre en conformité le statut particulier de STANISLAS avec celui défini postérieurement par la loi DEBRE de 1959. Conformément à la demande de la Cour des Comptes, un Protocole d’Accord fut signé en 1980 entre le Recteur de l’Académie de PARIS, en tant que représentant du Ministre, et le collège STANISLAS. Ce Protocole établissait, sans la moindre ambiguïté, qu’au régime contractuel existant serait substitué celui de droit commun du contrat d’association pour la rentrée scolaire de 1983. Après avoir laissé sans réponse les demandes répétées de mise en application du Protocole, Monsieur SAVARY, reniant l’engagement de son prédécesseur, prétendit, en mai 1983, imposer un statut d’établissement d’intérêt public (E.I.P.) que l’on retrouvera quelques mois plus tard dans le projet de loi auquel il a attaché son nom. Après en avoir référé aux Autorités responsables de l’enseignement catholique et, en particulier, à Monseigneur HONORE, le collège STANISLAS refusa de donner au gouvernement la possibilité de se targuer d’un précédent, préférant la fermeture des classes préparatoires et la dispersion de ces classes, qui eut en effet lieu en octobre, 1983 dans des lycées parisiens. La RÉSISTANCE à l’ARBITRAIRE Grâce à la générosité de particuliers et d’entreprises, 8 classes préparatoires ont pu être rouvertes en septembre 1984. Parallèlement, en décembre 1983, STANISLAS a demandé l’extension aux classes préparatoires du contrat d’association qui est le sien pour l’enseignement secondaire. Ce n’est que le 9 juillet 1984 que le Préfet de PARIS, agissant pour le compte du Ministre de l’Education Nationale, répondit négativement à cette demande d’extension en arguant du fait que les Professeurs proposés n’avaient pas sollicité leur nomination. STANISLAS fit alors appel au Comité Départemental de conciliation qui a pour mission d’arbitrer ce type de conflit. Par lettre du 26 juillet, STANISLAS fournissait à l’Administration toutes les informations prouvant que les conditions nécessaires à l’extension du contrat étaient remplies :
Lors de la réunion du Comité de Conciliation, tenue le 3 octobre, et sans qu’aucune précision complémentaire n’ait été demandée à la suite de la lettre du 26 juillet, l’ensemble des participants se prononça en faveur de l’extension du contrat, à l’exception du seul représentant de la Fédération de l’Éducation Nationale (F.E.N.). Le représentant de la Préfecture déclara pour sa part "l’Administration estime que, en l’état actuel du dossier, la situation de certains professeurs assurant l’enseignement dans les classes préparatoires, ne paraît pas conforme aux conditions imposées par les textes en vigueur et que, en conséquence, il n’apparaît pas possible d’accorder l’extension du contrat aux dites classes préparatoires". STANISLAS a depuis introduit un recours devant le Tribunal Administratif et obtenu que celui-ci use de la procédure d’urgence. Grâce à cette procédure, le jugement devrait être rendu dans huit mois. Il sera, nul n’en doute, favorable à STANISLAS, mais le Ministère fera appel devant le Conseil d’État, nul ne peut en douter malheureusement. Cet appel étant suspensif et les procédures de ce type devant le Conseil d’État ayant une durée moyenne de trois ans, le gouvernement dispose de cinq années pour étrangler financièrement les classes préparatoires. Lucien GORRE.
LES DEUX CAMPS La journée du jeudi 13 décembre marque un nouveau tournant du combat entre ceux qui veulent imposer le grand service public laïc et unifié et ceux qui défendent la liberté de l’école. La majorité du Sénat a amendé le projet de loi de M. CHEVENEMENT après l’avoir déclaré, selon l’expression d’un de ses plus éminents représentants "tout aussi pernicieux et inopportun" que le projet SAVARY. Dans un communiqué, l’U.N.A.P.E.L. dénonce les comités de vigilance qui font "des interprétations erronées d’une partie des textes actuellement en discussion devant le Sénat". Le même jour, des parents d’élèves de Loire-Atlantique, alertés par ces comités de vigilance, ont installé, comme ils l’avaient fait au mois de juin, une école libre sur l’esplanade de la gare Montparnasse. Quelques heures après, la police les en chassait par la force. Pour sa part, l’U.N.A.P.E.L. "s’oppose à une agitation qu’elle estime aujourd’hui néfaste pour la cause qu’elle défend" en affirmant sa volonté "de voir régler les problèmes que posent encore les textes CHEVENEMENT dans le cadre des débats parlementaires et des concertations prévus". ENSEIGNEMENT et LIBERTÉ unit dans le même hommage la majorité sénatoriale et les parents de NANTES. ENSEIGNEMENT et LIBERTÉ appelle chacun à choisir son camp en se prononçant par tous les moyens que la Constitution autorise pour le texte qui vient d’être adopté par le Sénat. Paris, le 13 décembre 1984.
DANS LA PRESSE : • Dans "MADAME FIGARO" du 17.11.84, à la question de Karine CIUPA lui demandant "les parents du privé doivent-ils être totalement rassurés ?", Jean-Pierre CHEVENEMENT a répondu "En réalité, les parents du privé n’ont jamais eu lieu d’être inquiets". Le reste de l’entretien confirme bien l’identité de la démarche de Monsieur CHEVENEMENT et de celle de Monsieur SAVARY : certains raccourcis ont été jugés impraticables et l’allure est plus lente, mais l’objectif reste le même. DÉCLARATION d’UN MINISTRE : • L’objectif de Monsieur SAVARY puis de Monsieur CHEVENEMENT est-il compatible avec un idéal de liberté ? Telle n’est pas l’opinion de Madame Georgina DUFOIX, alors Secrétaire d’ÉTAT auprès du Ministre des Affaires Sociales et de la Solidarité Nationale, chargé de la famille, de la population et des travailleurs émigrés, s’exprimant à la tribune de l’Assemblée le 6 avril 1984. En effet, en réponse à une question d’un député communiste dénonçant la collecte, par une entreprise, d’informations sur la vie privée et les opinions politiques des candidats à un emploi, Madame DUFOIX a répondu en dénonçant ces pratiques comme autant d’atteintes à la liberté (en précisant par la suite que lesdites pratiques n’étaient connues que par voie de presse). Elle a ajouté "ces atteintes à la liberté sont moins visibles que d’autres qui suscitent d’immenses manifestations. Mais si elles sont moins spectaculaires, elles sont plus pernicieuses, plus dangereuses, beaucoup plus graves au regard des libertés de la personne". Tout lecteur qui nous dira quelles sont les immenses manifestations qui ont été suscitées dans la période précédant le 6 avril par des atteintes bien visibles à la liberté, recevra autant d’exemplaires de ce numéro de la Lettre d’ENSEIGNEMENT et LIBERTÉ qu’il le souhaite pour le distribuer à ses amis. Encore deux précisions :
MANIFESTATION La PÉTITION NATIONALE pour une MEILLEURE ÉCOLE1 est une Association qui s’efforce de rassembler des idées concrètes pour améliorer notre système éducatif. Déjà, à la fin du printemps, la P.N.M.E. avait organisé un colloque avec sept Professeurs, auteurs de livres récents sur l’école. Le 16 octobre, une nouvelle réunion rassemblait autour de M. FOUGERE, Conseiller d’Etat, deux anciens Ministres, MM. BEULLAC et HABY, le Recteur BOURSIN et Madame MOURAL, Inspectrice Générale de l’Education Nationale et M. de VULPILLIERES, Maître de Requêtes au Conseil d’Etat. Il s’agissait de montrer les difficultés de fonctionnement de l’administration de l’Éducation Nationale, surtout dans ses rapports avec la F.E.N. et de rechercher les moyens d’y remédier. Certes, ces moyens doivent être définis, mais il y faudra avant tout une forte volonté politique. BIBLIOGRAPHIE Dominique de La MARTINIERE vient de faire paraître une "Lettre ouverte aux Parents qui refusent le massacre de l’Enseignement"2. Ce titre provoquant est l’expression de son indignation qui fait suite à une profonde inquiétude ressentie depuis des années. Certes, cela fait plusieurs mois que nous lisons le témoignage de Professeurs criant leur angoisse devant l’état de délabrement de notre système éducatif. Mais pour lui qui regarde les choses de l’extérieur avec la longue expérience d’un grand commis de l’État, il s’agit d’abord de contester la double dictature d’une administration monstrueuse et d’un syndicalisme monopolistique pour leur opposer le pouvoir parental. Très largement documenté, il analyse avec une cruelle précision des faits qu’il est difficile de mettre en doute et recherche avec lucidité les causes de cette situation aux conséquences tragiques pour l’avenir de la Nation. Et ce, pour aboutir à la conclusion qu’il faudra arriver à une reconstruction complète dont il définit les fondements essentiels. Ce livre est un document très utile non seulement pour les Parents, mais aussi pour tous les adhérents d’ENSEIGNEMENT et LIBERTÉ.
CONSEIL D’ADMINISTRATION Monsieur Roland DRAGO, Professeur à la Faculté de Droit et des Sciences Economiques de Paris, et Monsieur Henri de La VILLE BAUGE, Vice Président de la Fédération de Paris des APEL, ont été cooptés au Conseil d’Administration. ADHÉSIONS : Les adhérents recevront au début d’année un appel pour le renouvellement de la cotisation. Les bulletins d’adhésion et d’abonnement ci-dessous sont donc exclusivement destinés à des personnes qui n’ont pas encore adhéré. Bien entendu, leur adhésion vaudra pour 1985. 1 3, rue Logelbach - 75017 Paris - Tél. : 227.04.85 Tweet |