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Madame de Kersauson et réponse de Monsieur de Gaudemar
Ayant pratiqué pendant près de trente ans la rééducation d’enfants dyslexiques, je m’élève avec force contre les méthodes d’enseignement de la lecture, dites « globale » ou « semi-globale ».
Outre l’avis de médecins ou autres scientifiques, concernant le développement du cerveau d’un enfant, et attestant l’impossibilité pour celui-ci de s’adapter à ce genre de méthode, je puis témoigner moi-même des dégâts subis par l’enfant lors de cet apprentissage, et de l’extrême difficulté, voire presque l’impossibilité qu’il a à récupérer une lecture normale ; et ne parlons pas des répercussions évidentes sur le langage écrit et l’orthographe...
Il me semble, j’y insiste fortement, que la première et indispensable réforme à apporter à l’enseignement, est d’abandonner totalement ces méthodes d’apprentissage de la lecture, néfastes en tous points au développement normal d’une scolarité.
Le recteur Pécheul a reçu de M. de Gaudemar, Directeur de l’enseignement scolaire, la lettre suivante, à la suite de la lettre de Mme de Kersauson à M. Darcos, alors ministre délégué à l’enseignement scolaire.
« Par la mise en œuvre du plan de prévention de l’illettrisme, le ministre a fait de l’amélioration de l’efficacité de l’apprentissage de la lecture une priorité absolue. Quelles que soient les méthodes utilisées, il a souhaité que soient confirmées les directives définies dans les derniers programmes concernant notamment les horaires consacrés à l’apprentissage de la langue et les exigences en matière d’acquisition de la lecture. La méthode globale, au sens strict du terme, a été très peu pratiquée en France. Tous les experts insistent sur la nécessité de mener de front plusieurs apprentissages complémentaires, de combiner le travail sur le code et le travail sur le sens. Pour la très grande majorité des maîtres du cours préparatoire, la maîtrise de la combinatoire constitue, au moins autant que la compréhension des textes, une préoccupation essentielle au moment de l’apprentissage de la lecture. Une conférence de consensus sur l’enseignement de la lecture à l’école primaire a été organisée à Paris par le Programme Incitatif de Recherche en Éducation et Formation (PIREF) les 4 et 5 décembre 2003 ; vous trouverez ci-joint les recommandations du jury élaborées suite à ces travaux.
Le caractère particulier de la classe de cours préparatoire exige qu’une attention privilégiée lui soit accordée. Afin de rendre plus aisées les adaptations pédagogiques requises dans ces classes, il a été décidé, pour l’année scolaire 2003-2004 d’amplifier l’expérience des cours préparatoires à effectifs réduits qui a concerné une centaine de classes en 2002-2003 et dont les résultats, en cours d’analyse, sont encourageants. Ce sont environ 500 classes supplémentaires qui voient cette année leurs effectifs limités à une douzaine d’élèves.
Par ailleurs, dans des secteurs difficiles, d’autres dispositifs permettent de diversifier les modalités de prise en charge pédagogiques afin de renforcer les aides apportées aux élèves en difficulté dans plus de 3000 classes de cours préparatoire : pour moitié de ces classes, des maîtres supplémentaires renforcent régulièrement l’action de l’enseignant, pour l’autre moitié, ce sont des assistants d’éducation qui créent, par leur présence à temps partiel dans la classe, des conditions de travail nouvelles. Ainsi, cette année, plus de 3500 classes, rassemblant un peu plus de 5% des élèves scolarisés au CP, ont des conditions de travail aménagées permettant la prévention de la grande difficulté scolaire qui commence à se construire sur des acquis initiaux insuffisants.
Dans le même temps, des outils ont été mis à la disposition des enseignants des classes de cours préparatoire. Depuis la rentrée 2002, le livret « Lire au CP, repérer les difficultés pour mieux agir » est à la disposition des maîtres de cours préparatoire afin de guider leurs interventions auprès des enfants fragiles ou en difficulté. Couplée avec l’usage des outils d’évaluation pour la grande section et le cours préparatoire auxquels il renvoie avec précision, son utilisation doit aider les enseignants à prendre en compte la diversité des besoins et faire progresser chaque élève à partir de ses acquis. Par ailleurs, un document d’accompagnement des dispositifs spécifiques, mis en place à la rentrée scolaire 2003 va être diffusé dès ce mois-ci. Il se veut une aide pour les équipes pédagogiques engagées dans cette action en vue de mieux profiter des conditions favorables créées par ces dispositifs et de trouver les voies d’une meilleure réussite au cours préparatoire.
Je vous prie… »
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