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Lettre N° 93 –La réforme de l'enseignement de la lecture : le Ministre ne doit rien céder
Dans le numéro de décembre 2005 de notre Lettre, le docteur Wettstein-Badour nous avertissait que l’intention de M. de Robien de faire cesser l’emploi des méthodes d’inspiration globale pour l’enseignement de la lecture (méthodes baptisées semi-globales, mixtes ou intégratives) se heurterait à des obstacles « infranchissables ».
Elle craignait que le ministre ne tombât dans le « piège redoutable » de ceux qui font désormais croire aux maîtres et aux parents que toutes les méthodes se valent ou, pire encore, qu’elles peuvent utilement se compléter.
En clair, pour l’apprentissage du code alphabétique, c’est-à-dire pour l’apprentissage de la relation entre les sons et les lettres, (ou, pour le dire plus savamment encore entre les phonèmes et les graphèmes), on veut nous faire croire que la manière implicite, qui part des mots, est tout aussi opérationnelle que la manière explicite, qui part des lettres.
On aura reconnu dans la seconde manière la méthode alphabétique (appelée aussi maladroitement syllabique) et dans la première manière les méthodes semi-globales.
Cette croyance n’a d’autre justification scientifique qu’un rapport fait à la demande du Congrès des Etats-Unis par un National Reading Panel – NRP. Ce rapport effectue une synthèse d’études comparant les performances en lecture d’enfants en fonction de la méthode avec laquelle ils avaient appris à lire. Il conclut qu’il n’y a pas de différence statistiquement significative entre les résultats obtenus par la voie phonoanalytique (méthode implicite et méthodes semi-globales) et la voie phonosynthétique (méthode explicite et méthode alphabétique).
Cette conclusion est tout simplement fausse.
Intrinsèquement fausse, parce que le NRP n’a pas su – ou pas voulu - interpréter correctement les résultats de ses propres calculs.
Extrinsèquement fausse, parce qu’une autre étude, réalisée en Grande-Bretagne, et dont nous avons vérifié la pertinence, montre que les enfants ayant bénéficié de la voie phonosynthétique sont en avance de sept mois et demi en moyenne sur ceux qui ont suivi la voie phonoanalytique.
Ces résultats justifient l’appui très ferme que nous apportons à la démarche de l’actuel ministre de l’Education. Le mal est désormais connu et nous dénonçons depuis longtemps à Enseignement et Liberté les terribles dégâts que la méthode globale a engendrés dans la formation de très nombreux enfants. Ils ne sont pas étrangers à l’absence de repère chez nombre de jeunes gens. C’est parce qu’il ne faut désormais plus reculer que nous avons même formé un recours gracieux contre l’arrêté du ministre en date du 24 mars 2006 qui nous semble en retrait, sinon en contradiction avec son excellente circulaire du 3 janvier dernier.
Il faut que le ministre persiste, y compris en remettant aux ordres les membres de sa propre hiérarchie administrative qui refusent d’exécuter les prescriptions ministérielles. Il a déjà eu le courage de le faire. Il ne doit en aucun cas céder. Nous l’y aiderons, y compris par des voies contentieuses s’il le faut.
Recteur Armel Pécheul
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