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Lettre N°130, 4e trim 2015 - Les deux écoles
Les deux écoles
Claire Nunn, enseignante et graphothérapeute approche plurielle, a lu le programme[1] du Front National pour l’école et expliqué dans L’OBS Le Plus[2] pourquoi elle trouve ce programme plein de préjugés et de contrevérités.
Après avoir jugé, à partir de citations qui auraient gagné à être plus complètes, que : « Ce programme dit clairement qu'il existe des êtres humains supérieurs qui peuvent mépriser les autres ».
Elle affirme ensuite que : « se contenter d’apprendre le calcul et le français, ce serait une catastrophe. Parce que notre société s’est enrichie de mille savoirs, connaissances, d’outils fabuleux qui nous permettent d’avancer plus vite et tellement mieux. » Et que «nos enfants font plus d’erreurs d’orthographe que nous ! Oui, peut-être, mais mesure-t-on toutes les connaissances qu’ils ont accumulées et que nous n’avons jamais eues ? Ne voyons-nous pas que nos enfants savent mieux réfléchir, sont plus sensibles que nous à l’environnement, qu’ils maîtrisent les nouvelles technologies, qu’ils ont une conscience du monde et une ouverture que nous n’avions pas ? C’est ça l’avenir et l’essentiel ! Pas l’orthographe qui ne mériterait que d’être simplifiée pour être maîtrisée par tous. »
En laissant chacun décider de la conformité ou non du programme du Front National avec la lecture qu’en fait Mme Nunn, je me bornerai aux remarques suivantes : La première est que si un retour au calcul et au français est une promesse électorale du FN, la dictée quotidienne et le calcul mental sont des engagements de l’actuelle ministre de l’Education nationale. La seconde est que parmi les jeunes humanistes sachant mieux réfléchir, plus sensibles, plus ouverts, etc. que leurs aînés, les illettrés et ceux qui tabassent leurs maîtres sont bien nombreux. La troisième est que l’école où la priorité est donnée à la transmission des connaissances est celle qui donne leurs chances à ceux issus des milieux les plus modestes, celle du Charlemagne de l’image d’Epinal ; et que l’école qui développe la « conscience du monde » est l’école qui permet aux privilégiés de se transmettre le pouvoir, à la manière d’Emile, dont Rousseau ne se souciait pas qu’il sut lire avant l’âge de quinze ans.
Ph. G.
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