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Lettre N°129, 3e trim 2015 - Du bon usage des sondages
Du bon usage des sondages
Les commanditaires de sondages sont parfois soupçonnés de manipulations lors de la formulation des questions et de l’interprétation des réponses.
Les soupçons sont superflus dans le cas du sondage « Les Français et les nouveaux programmes scolaires[1] » réalisé par l’Ifop pour le compte du ministère de l’Education nationale. Najat Vallaud-Belkacem montre à cette occasion qu’elle est « en capacité » - comme elle dirait – de faire aussi bien que quiconque dans ce domaine.
Réalisée du 23 au 25 septembre 2015 auprès de 1 011 Français âgés de 18 ans et plus, cette enquête « met en lumière un soutien large et massif aux principales mesures annoncées par Najat Vallaud-Belkacem ».
Si l’on regarde le détail des résultats, comme l’a fait Yves Delahaie dans l’OBS Le Plus[2], on constate que sur les 77% qui ont entendu parler des nouveaux projets de programmes, 54% « ne voient pas vraiment de quoi il s’agit » pour 23% qui le savent ou, tout au moins, qui croient le savoir.
Il y a, en effet, du mérite, à voir clair dans ces nouveaux projets qui ne sont que poudre aux yeux, destinée à masquer la contestation persistante de la réforme du collège dont les enseignants devaient manifester quelques jours après la publication du sondage.
L’annonce de la dictée quotidienne et celle du retour au calcul mental vont à l’encontre de toutes les doctrines pédagogiques à la mode au ministère et n’ont malheureusement aucune chance d’être mises en œuvre par l’actuel gouvernement.
La question de l’enseignement laïque du fait religieux est fort ambigüe. Si une critique du christianisme peut trouver sa place sans problème dans un enseignement laïque du fait religieux, les attentats de janvier dernier ont montré qu’il était impossible dans de nombreux établissements de traiter l’islam de la même façon. Pour que la question ait un sens, il aurait fallu préciser le contenu de cet enseignement laïque.
Reste enfin la question sur l’évaluation des élèves, alors que « Le ministère de l’Education nationale envisage d’actualiser le système d’évaluation pour les élèves du CP à la troisième. A partir de septembre 2016, les élèves continueraient à avoir des notes sur 20 dans chaque discipline dans leur bulletin scolaire et les compétences du socle commun seraient évaluées selon 4 critères d’appréciation : 1. Maîtrise insuffisante / 2. Fragile/ 3. Satisfaisante / 4. Très bonne ».
Il s’agit, tout en conservant les notes sur 20, dont Mme Vallaud-Belkacem déclarait pourtant, le 15 novembre 2014, dans son intervention aux Controverses de Descartes : « l’évaluation des élèves telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui ne repose sur aucun fondement scientifique », d’y ajouter à la fin de chacun des trois cycles de trois ans qui couvrent la scolarité obligatoire, du cours préparatoire à la classe de troisième une appréciation des huit « compétences » du socle commun des connaissances selon les quatre appréciations citées au paragraphe précédent [3].
75% des personnes interrogées ont une opinion favorable sur ce salmigondis. Voient-ils bien tous de quoi il s’agit ?
Philippe Gorre
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