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Lettre N°127, 1er trim 2015 - La grande mobilisation pour l'école
La grande mobilisation pour l’école
« L’école ne doit pas apprendre ce qu’il faut penser ; elle doit apprendre à penser » Marc Le Bris[1]
Lors d’une conférence de presse, tenue le 22 janvier, Mme Vallaud-Belkacem a présenté les onze mesures de la « grande mobilisation pour l’école pour (sic) les valeurs de la République »[2].
Cette longue intervention qui couvrirait environ dix pages du format de la présente Lettre comporte une analyse des réactions de l’école aux attentats de début janvier, une explication de ces réactions et les mesures que le ministre entend mettre en œuvre pour renforcer la cohésion nationale mise à mal.
Sur les réactions, une fois l’hommage de circonstance rendu à la « mobilisation exceptionnelle de la communauté éducative », qui, selon elle, « a réagi immédiatement, avec fermeté et discernement », Mme Vallaud-Belkacem reconnait, ce qui constitue une nouveauté dans le langage du ministère, que « l’école est aujourd’hui confrontée aux dérives du relativisme généralisé, à une perte de repères diffuse dans notre société » ; et qu’il ya eu « des difficultés, des incidents dans tous types d’établissements »
Elle convient que « la question de l’autorité à l’école se pose » et affirme que :
Elle appelle à des réunions et des débats, dans chaque établissement, dans chaque quartier, dans chaque ville, pour permettre à chacun de se demander ce qu’il peut faire de mieux,
Tels sont les objectifs essentiels fixés par Mme Vallaud-Belkacem. Comment compte-t-elle les atteindre et que faut-il en penser ?
La transmission des connaissances
On est agréablement surpris qu’elle soit mise au premier rang par le ministre d’une Education nationale où il est habituel d’y voir un moyen de reproduction de la bourgeoisie et de lui préférer la construction par l’apprenant de son propre savoir.
La maîtrise du français est désignée à juste titre comme le chantier prioritaire. Il est même prévu une évaluation du niveau des élèves en début de CE2.
Malheureusement ces belles intentions ne sont accompagnées que de vagues et brèves promesses d’une réponse adaptée aux besoins de chaque enfant, sans que soient mis en cause les méfaits des pédagogistes.
La transmission des valeurs de la République
Elle fait au contraire l’objet de longs développements et de projets précis. Il s’agit de mettre en œuvre, dès la rentrée des classes 2015, des mesures opérationnelles, devant apporter des réponses aux questions suivantes : Comment rétablir de la mixité sociale dans nos territoires et nos établissements ? Comment ouvrir véritablement des perspectives de réussite scolaire et professionnelle à chacun de nos jeunes ? Comment contrer à l’intérieur autant qu’à l’extérieur des murs de l’école les discours de haine et de repli sur soi ?
Pour atteindre ces objectifs, il est prévu :
Le développement chez les élèves de la citoyenneté et de la culture de l’engagement se fera en associant les parents, qualifiés de co-éducateurs, ayant des droits et des devoirs, et avec l’appui d’une « réserve citoyenne » formée de bénévoles associatifs, de grands témoins et de simples citoyens.
La résorption des inégalités et l’engagement contre les déterminismes sociaux
Elle passera aussi par une politique active de mixité, pour agir sur la composition sociale des collèges : « Concrètement, les recteurs vont travailler, à compter de rentrée (sic) 2015, à déterminer avec les collectivités compétentes, des modalités plus équilibrées de sectorisation afin de pouvoir remplir pleinement leur rôle dans l’affectation des élèves. »
Le caractère concret d’un renforcement de la carte scolaire, au nom de la lutte contre l’apartheid entreprise par M. Valls, au détriment de la liberté de choix des parents, ne présente pas en effet de difficultés majeures.
En est-il de même des autres mesures annoncées ?
Les Valeurs de la République, invoquées 7 fois et la laïcité, avec sa charte, ses films, son livret et sa journée, citée 13 fois par Mme Vallaud-Belkacem font naturellement penser au culte de la Raison et à celui de l’être Suprême, dont le but était, selon Robespierre, son instaurateur, de « de développer le civisme et la morale républicaine ».
Mais, la laïcité n’est plus ce qu’elle était en 1905, quand elle expulsait les congrégations et fermait leurs écoles. Celle d’aujourd’hui, si elle reste hostile au christianisme, accepte que des écoles musulmanes ou juives sous contrat consacrent la moitié du temps scolaire à l’étude de leurs religions respectives.
Les fermes propos de Mme Vallaud-Belkacem et les coups de menton de M. Valls suffiront-ils à restaurer, ou plutôt à instaurer, le vivre ensemble ? Il est à craindre qu’ils ne soient que propos et coups de menton en l’air.
Peut-on augurer mieux du retour esquissé aux fondamentaux de l’école, transmission du savoir, discipline et notation des élèves, dont Mme Vallaud-Belkacem assurait le 15 novembre que : « l’évaluation des élèves telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui ne repose aujourd’hui sur aucun fondement scientifique » ?
Il ne peut s’agir que de bonnes paroles, tant que durera la dictature des pédagogistes, sortie renforcée par la création des Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Education et par le discours du 15 novembre ; tant que l’éducation nationale fabriquera des illettrés et refusera d’enseigner l’histoire de notre pays.
Philippe Gorre
PS : La volonté de répondre vite aux attentes peut expliquer des négligences dans le style, des omissions de mots et des fautes d’orthographe. Nous les avons généralement signalées par le sic de rigueur. Est-il pour autant normal de trouver sur le site de l’Education nationale, plus d’un mois après le prononcé d’un discours du ministre, sur une question aussi grave, des phrases telles que : « Le sursaut auquel nous invitaient ces derniers jours de trouve d'abord là, dans la capacité de note institution à n'être pas que dans le descendant. »
Et, dans quel aéronef la communauté éducative était-elle réunie, pour que le rédacteur ait pu écrire : « La meilleure des réactions que nous pouvions avoir après la sidération, après l’émotion, était de se poser, ensemble, toute la communauté éducative réunie, pour partager un diagnostic, loin des débats déformés qui auraient affaibli notre école » ?
La maîtrise du français ne devrait-elle être exigée que des seuls élèves ?
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