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Lettre N° 113 - Notes de lecture
Les livres recensés ici, dans l’ordre alphabétique des auteurs, tous de parution récente, peuvent être commandés à Amazon au tarif normal, en nous faisant bénéficier d’une commission de 5%, par l’intermédiaire de notre site internet, à :
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La détresse du petit Pierre qui ne sait pas lire
Plon, collection Tribune libre
Chantal Delsol vient de publier sous ce titre un livre qui fait le procès de l’Education nationale, qui ne se réformera pas de l’intérieur, parce qu’elle est à la fois « un système idéologique et une vaste corporation défendant ses privilèges ».
Elle pronostique que « La seule dégradation qui permettra le commencement de la mise en cause du système sera financière », de même que son échec sur le plan économique a entraîné la chute du communisme à l’Est.
Suit l’analyse et l’explication des maux dont souffre l’école : idéologies bien pensantes, pédagogisme, égalitarisme générateur de passe-droits, égalitarisme imbécile provenant « d’une République qui se prend pour la cité divine ».
Chantal Delsol fait remarquer que l’on compare constamment les systèmes libéraux réels, avec leurs faiblesses, à des systèmes planifiés théoriques, et donc parfaits, les échecs des réels étant imputés à l’imperfection de leur mise en œuvre.
Dans la dernière partie de son livre, elle propose la « liberté pour l’école », avec le libre choix des parents, le bon scolaire, l’autonomie des universités, à quoi certains s’opposent pour des raisons idéologiques ou corporatistes, tandis que d’autres n’ont pas le courage de les affronter.
Peut-on sauver l’école de la République ?
Ellipses
Professeur d’histoire, Didier Fischer est aussi membre du groupe socialiste du Conseil régional d’ile de France. L’historien ôte à Jules Ferry la gloire d’avoir créé l’école publique, en l’attribuant à François Guizot ; le socialiste estime que la crise de l’école publique est une crise de l’égalité et non une crise de l’autorité.
Afin de remédier aux difficultés de l’école et de gagner la bataille de la démocratisation de l’éducation après celle de la massification, il appelle à la fin de la sélection pendant la scolarité obligatoire.
Bas les masques
Editions des Trianons
Claude Meunier-Berthelot, ancien professeur de lycée dans l’enseignement public et déjà auteur de Le trompe-l’œil de l’éducation (2000) et de Réponse à la lettre de Luc Ferry pour ceux qui aiment les écoliers (2003), vient de publier Bas les masques de la désinformation sur l’école.
Dans ce dernier ouvrage l’auteur voit en Luc Chatel l’ordonnateur de la phase terminale d’une révolution culturelle de l’école, entamée en 1947, avec le plan Langevin-Wallon, poursuivie à la fin des années 80 par Lionel Jospin, puis, à celle des années 90 par Claude Allègre.
Le rattachement aux universités des Instituts Universitaires de Formation des Maîtres en 2005 et les nouveaux programmes de l’école primaire de Xavier Darcos en 2008 marquant un retour aux enseignements fondamentaux lui paraissent inopérants, en raison de la diminution de la part des disciplines dans les concours de recrutement des professeurs et du remplacement des cours, dispensés discipline par discipline, par des activités, éventuellement choisies par les enfants, censées les instruire dans plusieurs matières à la fois.
Le pire est de plus en plus sûr
Arthème Fayard, collection Mille et une nuits.
Natacha Polony qui a déjà publié sur l’enseignement Nos enfants gâchés, en 2005 et M(me) le Président, si vous osiez…, en 2007, récidive une nouvelle fois, avec une enquête sur l’école de demain.
Constatant que l’école est à plusieurs vitesses, elle préconise l’évaluation des méthodes pédagogiques et de lier liberté et responsabilité des maîtres
Le titre même de ce récit d’anticipationmontre qu’elle n’espère pas grand-chose de bon d’une école qui, regrette-t-elle, n’est déjà plus celle de la République, mais déjà celle des gestionnaires.
Enseignement et politique en France de la Révolution à nos jours
Editions Godefroy de Bouillon
Saviez-vous que trente-cinq habitants de Decise, dans l’actuel département de la Nièvre, avaient signé une pétition pour demander le remplacement d’un maître d’école, en raison de son manque d’autorité ? Je ne le savais pas non plus, mais je l’ai appris dans l’ouvrage de M. Sicard, avec cette précision que cela se passait en 1336 !
Mais, c’est bien à la période indiquée dans le titre que sont consacrées les douze cents et quelques pages, en deux volumes, de l’ouvrage. Le XXIe siècle, c’est-à-dire aujourd’hui, occupe à lui seul plus de trois cents pages, avec tous les thèmes chers à Enseignement et Liberté : méthodes de lecture, programmes d’histoire, éducation sexuelle, violence, etc.
Indépendamment des notes propres à chaque chapitre, la bibliographie compte une trentaine de pages et un index des noms cités facilite les recherches.
Le Collège unique ou l’intelligence humiliée
François-Xavier de Guibert
Sous-titré La fin des utopies cet ouvrage collectif rassemble les contributions à un colloque organisé par l’association Lire-Ecrire en 2009. Dans sa préface, Langage et vérité, Laurent Lafforgue affirme : « Rien ne prouve aujourd’hui qu’il existe un modèle viable d’éducation laïque et séculière ».
La création du collège unique, il y a un demi-siècle, répondait à la nécessité d’allonger les formations les plus courtes pour les adapter aux besoins nouveaux de l’industrie et du commerce. Sa mise en œuvre, abandonnée bien imprudemment à des idéologues qui y voyaient un moyen de changer le monde, a conduit aux résultats à tout le moins contestables que l’on connait.
Les huit contributions de l’ouvrage apportent de bons éclairages sur sa gestation, son bilan et les mesures qu’il conviendrait de prendre pour répondre aux objectifs des nouvelles générations, en fonction de leurs aptitudes.
Philippe Gorre
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