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Lettre N° 71 - REMISE DES PRIX
M. Jean Cazeneuve, président du jury
Monsieur le président, mesdames, messieurs, chers amis, tout d’abord je tiens à exprimer mes vœux de meilleure santé a M. Boudot et mes compliments au recteur Pécheul qui a bien voulu accepter de lui succéder dans ses fonctions difficiles où il sera assuré d’être aidé efficacement par M. Gorre. Le jury dont j’ai l’honneur d’être le président a décerné pour cette année deux prix :
Il n’est pas très utile de présenter M. Desjardins, déjà auteur d’une vingtaine d’ouvrages qui ont connu un large retentissement. Il a reçu d’ailleurs le prix Albert Londres du meilleur reportage de la presse écrite et il est aussi l’adjoint du directeur général du Figaro. Ce qu’il développe dans Le Scandale de l’Education nationale est très bien explicité dans le sous-titre ou pourquoi (et comment) l’école est devenue une usine à chômeurs et à illettrés. On ne s’étonnera pas de ce sous-titre, puisque l’on sait que M. Thierry Desjardins n’a pas l’habitude d’édulcorer sa pensée. Il peut se le permettre, étant donné qu’il s’appuie toujours sur une argumentation très efficace. En ce qui concerne ce déclin de l’école en France, qui s’éloigne beaucoup de l’école de Jules Ferry, il fait appel, pour sa démonstration, à de nombreuses statistiques qui sont tout à fait convaincantes. Et il trouve la cause principale de ce déclin dans une idéologie d’origine marxiste et dans un égalitarisme sans nuances. Ceux que M. Thierry Desjardins appelle les gourous de la rue de Grenelle estiment en effet que l’objet principal de l’éducation nationale est beaucoup moins de préparer l’enfant à sa vie professionnelle que de faire de lui un être social. Quant à la montée de la violence dans les écoles, ils pensent que le meilleur moyen de lutter contre elle c’est tout simplement de lui trouver des excuses. Au passage, M. Desjardins met en évidence les méfaits de la méthode globale dont nous venons de parler, de l’immigration mal maîtrisée et du collège unique. Ce livre bien documenté méritait vraiment d’être distingué par le jury d’Enseignement et Liberté, ce qui va me donner le grand plaisir de lui remettre ce prix que j’accompagnerai de mes félicitations. Remerciements de M. Thierry Desjardins Monsieur le président, je vous remercie. Rarement j’ai eu l’honneur d’être premier à un concours aussi difficile : c’est une sorte de revanche sur mes années d’université. Je suis particulièrement sensible au fait que ce soit vous qui me le remettiez, car l’un des livres qui m’a le plus marqué, après ma scolarité, est La Psychologie de la joie que vous avez écrit il y a quelques années et qui reste bien sûr d’actualité. Je crois que, quand nous aurons pris le pouvoir, il faudra peut-être en imposer la lecture dans toutes les écoles, ce qui d’une part apprendrait aux élèves une langue belle et classique et d’autre part donnerait une des grandes raisons de l’enseignement, l’école du bonheur, qui a été l’une de vos grandes idées. Je ne peux vous attribuer à mon tour un prix pour ce livre, mais je souhaitais en reparler, car l’idée de la joie et du bonheur, qui fait partie de votre œuvre, est une chose maintenant complètement absente de l’école et de l’éducation au sens général du terme. Je veux aussi remercier tous les autres membres du jury, avec un peu de confusion, parce que je n’avais pas la prétention avec ce livre d’apprendre quelque chose à des spécialistes de l’enseignement comme eux. Je voulais simplement, dans une suite, allais-je dire, de lieux communs et d’idées que tout le monde a, pousser une sorte de coup de gueule, il n’y a pas d’autre terme, et dire, en tapant sur la table, ce que tout le monde murmure. Tout le monde sait qu’il y a maintenant 40 % d’illettrés en France, dans la définition de l’OCDE, qui n’est pas la même que la définition française, ce qui a permis aux autorités françaises de récuser cette enquête. Mais l’OCDE reprend la même définition que l’UNESCO, en considérant comme illettrée toute personne incapable de comprendre un texte usuel de vingt lignes et d’en faire un résumé de cinq lignes. Ce n’est pas notre définition officielle de l’illettrisme, mais il faut savoir qu’aujourd’hui personne ne peut trouver un emploi et une place dans la société s’il est incapable de lire un mode d’emploi de vingt lignes. Qu’il y ait 40% d’illettrés est bien un scandale; tout comme le fait, d’après les statistiques du ministère de l’Education nationale, que sur sept cent mille jeunes qui sortent du système scolaire chaque année, il y en ait quatre cent mille qui n’ont reçu aucune formation à la vie active. Tout comme est inadmissible, mais il y aurait de quoi écrire chaque semaine un livre sur le scandale de l’éducation, qu’alors que nous avons encore deux millions de chômeurs, les industries du bâtiment cherchent deux cent mille personnes à embaucher, qu’elles ne trouvent pas faute de formation, de même que les industries mécaniques en cherchent quatre cent mille. La faute en revient à l’école et il faut que les politiques mais aussi tout le monde prennent conscience qu’il faut changer quelque chose. Le président m’a, je crois, tout à l’heure reproché d’avoir un peu politisé le sujet. Je ne l’ai pas politisé au sens droite gauche, puisque je considère en effet que, depuis au moins un demi-siècle, la droite et la gauche ont été à peu près aussi mauvaises l’une que l’autre dans le traitement de cette question. L’éducation aujourd’hui souffre de politisation, parce que, depuis les années 45, nous avons eu ce que j’appelle des gourous qui n’ayant pas pu faire la révolution marxiste dans la rue ont eu la très bonne idée de la faire à l’école. On vous dit dans les programmes officiels que la mission du maître, rebaptisé médiateur, n’est pas de transmettre des connaissances, car ce serait réimposer le système bourgeois oppresseur d’autrefois, mais d’éveiller des compétences. Cela veut dire que les gourous veulent tout niveler et créer un homme nouveau. J’ai beaucoup de respect pour les enseignants, mais ce n’est pas à eux de choisir notre société de demain et de créer un homme nouveau. C’est au nom de la même idéologie qu’ils ont refusé la compétition, alors que l’école devrait préparer à la vie et que la vie c’est la compétition. Je ne veux pas vous résumer mon livre, mais vous dire que je suis très content d’avoir eu ce prix. Ce livre qui est très modeste ne s’adressait pas tellement à vous, mais à ceux qui ne s’intéressent pas malheureusement aux problèmes de l’éducation. J’en veux un peu aux politiques qui, tout de même, devraient savoir qu’il y a aujourd’hui 29 millions d’électeurs qui ont des enfants d’âge scolaire. Il s’agit de savoir quelle sera la France dans vingt ans. C’est un problème politique, comme le sait bien M. Larcher qui a toujours été en pointe dans le combat contre la pensée unique en matière d’éducation. M. Roland Drago Comme l’a rappelé le président, les prix d’Enseignement et Liberté sont d’une part attribués à des ouvrages de portée générale, tel celui de M. Desjardins dont nous avons tous apprécié la pugnacité, les compétences et l’attirance pour les problèmes d’éducation et d’autre part à des ouvrages plus universitaires. Cette année ce prix a été attribué à un excellent étudiant colombien, M. Carlos Molina Betancur qui a étudié un problème purement français : les réformes de la loi Falloux. Cet ouvrage, préparé sous la direction de M. Claude Goyard, mon collègue de l’université de Paris II, est excellent. Avant de dire ses qualités, je voudrais faire une remarque plus générale, qui touche à ce livre mais qui va au-delà. Si nous faisons partie d’Enseignement et Liberté cela veut dire qu’en France le problème de la liberté de l’enseignement présente une importance considérable. Or il se trouve que la constitution de 1946, dont le préambule est d’ailleurs intégré dans la constitution de 1958, n’avait pas voulu, pour des raisons politiques de l’époque, consacrer dans son préambule la liberté de l’enseignement qui pouvait alors, pour certains et même peut-être pour la majorité, paraître ne plus avoir sa place dans la vie publique. Or il se trouve qu’en 1977 le Conseil constitutionnel, ayant eu à trancher des problèmes concernant cette matière, a consacré cette liberté de l’enseignement, de façon catégorique, à partir de ce qu’il appelle " les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République ". Cette consécration par le juge constitutionnel est très importante, mais il faut dire que, de toute manière, les protocoles des Nations unies, que nous appliquons ainsi que la Convention européenne des droits de l’homme consacrent aussi cette liberté de l’enseignement. La charte des droits de l’homme, si médiocre, qui a été adoptée récemment à Nice consacre néanmoins la liberté de l’enseignement, avec ses caractéristiques essentielles. Par conséquent nous défendons cette liberté, et dans toutes ses acceptions. Tout à l’heure on a parlé de la liberté interne et de la liberté externe ; nous la défendons dans les deux sens, la liberté externe, c’est-à-dire la possibilité pour quiconque, s’il a les capacités requises de diriger un établissement et la liberté interne, celle des maîtres, celle des étudiants ou celle des parents. Je reviens maintenant à la loi Falloux qui date de 1850 et dans laquelle figure pour la première fois l’expression " enseignement libre ", beaucoup plus parlante que l’expression enseignement privé quelquefois utilisée. Il a pu sembler à un certain moment que la loi Falloux avait disparu, qu’elle était tombée en désuétude, car le Conseil d’état l’avait presque dit. Il n’empêche que quand, en 1993, le Conseil constitutionnel a été amené à trancher ce problème, il a, au contraire, considéré que la loi Falloux était encore en vigueur avec les règles qu’elle avait formulées. Elle concerne l’enseignement primaire et l’enseignement secondaire. Elle ne concerne pas l’enseignement supérieur qui relève d’une loi de 1875 qui a beaucoup plus de portée encore et qui déclare " l’enseignement supérieur est libre ". Autrement dit, tous les ordres d’enseignement français sont sous le régime de la liberté, dans les deux acceptions que j’ai dites tout à l’heure. J’en reviens maintenant au livre de M. Molina Betancur. C’est un livre de 841 pages qui présente toutes les caractéristiques de l’ouvrage scientifique préparé dans le système universitaire. M. Molina a examiné la loi Falloux et son contexte sous la seconde République -- on n’oublie pas que la loi Falloux a été adoptée non pas sous un régime autoritaire, mais sous la seconde République. Il a ensuite montré l’évolution qui s’est faite à propos de l’enseignement libre dans l’enseignement primaire et dans l’enseignement secondaire. Il a étudié les problèmes qui se sont posés au lendemain de la première guerre mondiale, avec la loi Astier de 1919 qui a transposé les principes de la loi Falloux dans l’enseignement technique. Enfin il a évidemment étudié la réforme Debré de 1959 et au-delà, en ce qui concerne l’exercice effectif de la liberté d’enseignement, car à l’époque actuelle il est devenu normal, c’est une chose acquise. Surtout, M. Molina Betancur a étudié le problème de la réforme envisagée par le gouvernement en 1993 et la décision prise par le Conseil constitutionnel, en ce qui concerne les modalités de fonctionnement des écoles libre. Il n’empêche que le Conseil constitutionnel a, par-là même, reconnu la portée et l’existence de la loi Falloux dans notre système actuel d’enseignement. Ces lois, ces textes, la loi Falloux, la loi Astier, la loi Debré et d’autres, sont aujourd’hui intégrés, malheureusement, dans un code de l’éducation nationale qui leur a fait perdre leur signification historique et leur date, avec des numéros ridicules, et qui a permis, peut-être, des manipulations dont on se rendra compte plus tard. Voilà ce que je voulais dire à propos du livre de M. Molina Betancur. Remerciements et exposé de M. Carlos Molina : La Loi Falloux, abrogation ou réforme Messieurs les Présidents, Mesdames, Messieurs, Il est pour moi un honneur de me retrouver devant vous dans cette belle et prestigieuse chambre qui a autrefois servi de parloir à des célèbres personnalités politiques tels VICTOR HUGO oule comtede FALLOUX pour exprimer leurs convictions et leurs craintes sur la liberté de l’enseignement. Hier, menacée par une idéologie ultra-laïque qui a failli effacer le droit des parents d’élèves de choisir librement l’éducation de leurs enfants, cette liberté se trouve aujourd’hui protégée par la Constitution, grâce notamment à la sagesse de la garde de la République : le Conseil Constitutionnel. Déclarée, en effet, en 1977 principe fondamental reconnu par les lois de la République, la liberté de l’enseignement échappe depuis aux passions volontaristes de majorités politiques qui aimeraient, même de nos jours, l’anéantir au profit d’une certaine UTOPIE EGALITAIRE. A l’aube du troisième millénaire la menace est latente, il faudra rester éveillés pour rappeler à ces personnes que là où l’investissement éducatif est élevé et la liberté garantie, la croissance est au rendez-vous : éducation et croissance vont donc de pair. Tous les pays qui à la fin du dernier siècle ont investi en savoir ont connu d’importants développements économiques. La France consacre plus de 6 % de son P.I.B a l’éducation, soit 20 % du budget général de la Nation dépassant celui de défense. Elle fait partie des sept pays du monde où 100 % des enfants sont scolarisés dans le primaire, 30 % des 18-24 ans poursuivent des études supérieures alors que la moyenne européenne est de 23 %, elle est légèrement dépassée par la Grèce et la Belgique. Si l’enseignement général est couvert à 83 % par le secteur public, le reste est assuré par le privé, aujourd’hui en grande partie sous le système contractuel avec l’Etat. La réussite de la loi Debré est incontestable, elle aurait évité à nombre de ces établissements de disparaître pour " délit de pauvreté ". A cette disparition résistent encore un bon nombre d’établissements hors contrat qui ont préféré refuser l’argent conditionné de l’Etat pour préserver intacte leur liberté. De petites écoles bilingues et des écoles associatives qui luttent sans cesse pour transmettre un savoir-faire ou garder une mémoire culturelle se trouvent dépourvues de moyens financiers suffisants pour enseigner librement leurs convictions. L’éducation unique conduit à la pensée unique ! En période de pleine construction européenne la France se doit d’être le moteur du développement scolaire européen, elle doit financer davantage la liberté de l’enseignement. Qui pourra dire à l’heure actuelle que la France n’a pas été et reste encore le carrefour du continent avec une forte culture bretonne à l’Ouest qui la rattache aux anglo-saxons celtiques, une autre plus bas qui l’identifie au pays basque et à l’Espagne, encore celle du Sud qui relie l’Occitanie et la Corse à la Méditerranée et à l’Est celle qui l’identifie la Germanie. Mais hélas, certaines écoles privées françaises qui essaient de préserver cette identité multiculturelle se trouvent au bord de la disparition, oubliées, et parfois méprisées par le gouvernement central. C’est grâce aux gouvernements frontaliers et à des personnes comme vous qu’une grande partie de ces établissements peuvent subsister. Depuis notamment 1981, des illustres sénateurs de droite se battent pour réformer la loi Falloux de 1850 qui limite à 10% les dépenses annuelles des établissements l’aide publique en faveur de l’enseignement libre. Le Conseil d’Etat, puis le Conseil Constitutionnel de deux septennats mitterrandiens se sont opposés à une telle volonté de réforme. Et pourtant, le rapport Vedel de 1993 sur l’état matériel de ce secteur est accablant. Sur 8 000 établissements analysés plus des la moitié nécessitaient des réparations, soit 48 % des écoles, 62 % des collèges et 57 % des lycées. Plus d’un million d’élèves ne travailleraient pas dans des bonnes conditions de sécurité. Ce qui pousserait certaines collectivités territoriales à détourner la loi finançant jusqu’à 50 % les dépenses de ces établissements. Ce rapport jamais publié a permis au gouvernement Balladur de débloquer des prêts sans intérêts pour que les collectivités territoriales intéressées en fassent bon usage. Mais, d’après le dernier rapport de l’Observatoire de la sécurité éducative, très peu d’établissements privés ont bénéficié de ces avantages, c’est l’enseignement public le plus favorisé. La situation pour le secteur privé demeure dans l’état de 1993, voire pire. Comme pour l’analphabétisme ou l’illettrisme, la France ne communique pas ces chiffres, conteste les méthodes de comptabilité des prestigieuses organisations internationales telles l’O.C.D.E et l’UNESCO et persiste dans l’idéologisme scolaire. De plus en plus grande est la protestation de sociologues, politiciens et intellectuels qui se lèvent contre le système scolaire actuel : pour eux l’école de Jules FERRY ne fait plus recette, la France se doit une rénovation scolaire en accord avec la réalité européenne. En effet, la plupart des quinze ont adopté depuis longtemps un système éducatif décentralisé fortement et largement financé par les collectivités territoriales sans exclure la participation des secteurs économiques, sociaux ou religieux. L’Allemagne et la Belgique ont inscrit les principes de tolérance et de financement paritaire dans la Constitution. Dans la plupart de ces pays l’entreprise participe activement à l’école et les collectivités territoriales gèrent avec autonomie et participation des associations des parents d’élèves les destins de futures générations. Georges CHARPAK, prix Nobel français, Gabriel GARCIA MARQUES, prix Nobel colombien et Rodolfo STAVENHAGEN, intellectuel mexicain, et beaucoup d’autres sont d’accord sur le besoin d’une nouvelle éducation pour la nouvelle génération : ils y travaillent. Notre thèse se propose d’apporter un grain de sable à cette construction. J’ai voulu partager avec vous la conviction profonde que de nos jours pour réduire les inégalités, il faut : - sortir de l’école, - abandonner les discours idéologiques - financer davantage la liberté de l’enseignement. Merci, à mon directeur de thèse ici présent le Professeur Claude GOYARD pour m’avoir encouragé dans cette démarche, au Président Roland DRAGO pour s’intéresser à ce projet, au Président du jury, M. Jean CAZENEUVE et à l’Association pour financer ce qui sera au printemps prochain une publication, à vous tous de m’avoir écouté. Armel Pécheul : Voici pour conclure une remarquable intervention de, je l’espère, l’un de nos futurs collègues. Je vous remercie tous de l’attention que vous avez bien voulu apporter aux débats. Je renouvelle toutes mes excuses, mais nous étions pris par un emploi du temps assez serré, à tous ceux d’entre vous qui auraient voulu s’exprimer davantage et que l’on discutât plus encore, notamment des questions de la lecture. Nous sommes tous dans le bon chemin, que ce soit dans les ouvrages que nous récompensons ou par la réunion que nous avons organisée, notre association montre son dynamisme. Je souhaite maintenant que, de votre côté aussi le dynamisme suive. Par les temps qui courent, où la médiatisation peut mettre en exergue quelques personnes qui s’enchaînent autour d’un mur, je ne vous demanderai pas de vous enchaîner autour d’une centrale nucléaire, mais si nous étions dix ou douze mille à manifester ce serait beaucoup. Merci et à bientôt Tweet |