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Lettre N° 71 - ASSEMBLÉE GENERALE DU 16 JANVIER
Ouverture de l’assemblée par M. Roland Drago, membre de l’Institut
Mesdames, messieurs, en tant que vice-président de l’association, j’ai assuré la transition en l’absence de M. Boudot et je voudrais avant tout dire que sa santé est meilleure, que l’on espère qu’il se rétablira ; mais il a souhaité démissionner de ses fonctions qui étaient lourdes. Je voudrais dire aussi que l’on lui doit beaucoup. Vous vous rappelez qu’il a fondé cette association en 1983, à une époque très dangereuse, très difficile, où il fallait notamment organiser les manifestations considérables que la France a connues à cette époque et qui ont abouti à des résultats très positifs, entraînant le rejet des projets que le gouvernement de l’époque avait préparés. Ma pensée, votre pensée vont vers lui ; nous espérons qu’il pourra reprendre séance, puisqu’il ne veut plus être président, après avoir été pendant longtemps un président très actif, notamment avec les articles qu’il publiait dans notre lettre trimestrielle. Le conseil d’administration a désigné pour le remplacer mon collègue le Recteur Armel Pécheul qui est professeur à l’université d’Angers, et agrégé des facultés de droit. C’est un spécialiste du droit administratif et constitutionnel fort connu qui a en même temps des activités d’élu local. Il s’est intéressé avec efficacité aux problèmes de l’enseignement, comme recteur puis comme élu local ; il a été lauréat d’un de nos prix en 1998. Il avait donc toutes les raisons, son expérience, autorité, compétence pour être élu à cette présidence et je lui passe tout de suite la parole ; car s’est à lui qu’appartient la maîtrise du débat. Rapport moral du Recteur Armel Pécheul Merci, mon cher Maître. Je dois dire qu’il n’est pas simple pour moi de succéder à M. Boudot qui a présidé aux destinées de cette association pour laquelle j’ai une très grande estime depuis son origine. Il a su montrer à la fois son dévouement pour les valeurs que nous partageons et qui nous rassemblent cet après midi. Il a su aussi faire preuve de pugnacité dans l’action, notamment au moment où la liberté de l’enseignement était le plus menacée. Et puis, au moment où, apparemment, les choses étaient un peu plus calmes, par le ton qu’il donnait à ses articles et à ses éditoriaux, il a su maintenir la flamme qui permet de conserver intactes les valeurs que nous partageons. La première chose que je voudrais vous proposer c’est de lui exprimer unanimement notre reconnaissance en le faisant par acclamation président d’honneur de notre association. Applaudissements. Je voudrais aussi remercier tous ceux qui ont animé cette association : M. Drago, qui n’a pas voulu accepter une présidence qui lui revenait de droit et qui a été l’âme de cette association pendant que M. Boudot était indisponible. M. Jean Cazeneuve qui a su assurer d’une main de maître la présidence du jury qui nous permet de nous signaler à la grande presse ; et puis surtout, il n’est pas là parce que précisément c’est une des tâches ingrates qu’il assume, je voudrais remercier Philippe Gorre qui est la cheville ouvrière de cette association. Même s’il n’est pas là, je voudrais qu’on l’applaudisse. Il me revient de faire le rapport moral ; ce que je voudrais dire simplement c’est que nous partageons tous un certain nombre de valeurs communes qui sont contenues dans le nom même de l’association : enseignement et liberté. Ces deux grands mots ont été aujourd’hui menés de façon contradictoire, pour ne pas dire malmenés, puisque, on le voit bien avec toutes les dérives de l’Education nationale, c’est plutôt la liberté de penser qui est mise en cause. A titre individuel, sans engager l’association, je crois que ce qui menace nos républiques et nos démocraties, c’est probablement le totalitarisme de la pensée. Aujourd’hui, j’ai l’impression que nous sommes condamnés par avance, dès lors que nous émettons nos opinions. Le rôle essentiel de notre association est sans doute de témoigner, au nom de cette liberté. Comment pouvons-nous témoigner ? En publiant, car il nous reste encore aujourd’hui la liberté de nous exprimer. Nous avons des éditoriaux, et j’invite tous ceux qui le souhaiteraient à s’exprimer dans notre Lettre; nous avons des thèmes de réflexion comme celui dont nous allons traiter tout à l’heure avec le Professeur Israël. Toutes ces possibilités de nous exprimer, il ne faut surtout pas les abandonner aux autres. Notre association a témoigné, en réagissant aux événements, par les éditoriaux de M. Boudot, par la réunion de groupes de travail et en récompensant par des prix, tous les deux ans, des œuvres, des ouvrages consacrés à l’éducation qui ont tous manifesté la liberté de penser en matière d’éducation. Ce que je vous demande d’approuver, en approuvant ce rapport moral, c’est le travail qui a été fait pendant toutes ces années, en nous donnant la possibilité de le continuer. Nous vous proposerons même tout à l’heure lors du vote des résolutions d’aller un peu plus loin en attribuant des prix chaque année. Pour le reste, nous avons pris avec Roland Drago un certain nombre de contacts avec ceux qui sont "nos usagers privilégiés ", les représentants de l’enseignement privé. Les responsables de l’enseignement catholique nous ont reçus avec une grande ouverture d’esprit. Ils ont pu être parfois frileux, aujourd’hui ils souhaitent que nous fassions un bout de chemin ensemble, probablement parce qu’ils rencontrent des difficultés très grandes. Les promesses qu’ils ont reçues ou les faux accords qu’ils ont pu passer avec l’Etat, ils en ont vu aujourd’hui les limites et je les crois prêts à travailler avec nous. Je vous propose donc aussi de nous autoriser à poursuivre tous les contacts que nous pouvons avoir avec ceux qui sont en dehors du carcan de l’Education nationale : l’enseignement privé traditionnel, du primaire à l’universitaire, mais aussi avec toute forme d’expérience pédagogique, en encourageant tout ce qui peut sortir du moule unique. Pour conclure ce rapport, je souhaite que nous continuions tous à mener ce combat, en essayant de résister au politiquement correct. Si nous gardons cette liberté d’expression, nous éviterons en en usant que l’on nous l’enlève. Tweet |