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Lettre N° 47 - CONCLUSIONS DE M. ANGELO PETRONI
Après avoir repris l’analyse que nous avons publiée dans notre numéro 44, le professeur Petroni a décrit l’évolution des forces en présence et de l’opinion publique envers le bon scolaire et ce que pourraient être les étapes de sa mise en œuvre.
Au mois de juin, quatre intellectuels libéraux, Dario Antiseri, Lorenzo Infantino, Antonio Martino et moi-même, avons publié un volume sur le bon scolaire qui - ce qui est très intéressant - a reçu des appréciations tout à fait inusuelles de la part de la haute hiérarchie catholique. Il est bien possible que celle-ci se soit persuadée que l’idée d’obtenir des subventions importantes pour l’école catholique risque de ne jamais se réaliser. Pour ma part, j’ai toujours rappelé que l’église catholique est sans aucun doute, historiquement et dans le présent, le plus efficace producteur d’instruction dans le monde. Qu’aurait-elle donc à craindre de la concurrence ? Absolument rien. Nous avons engagé un certain nombre d’experts qui travaillent sur les données de coûts de l’instruction, de la maternelle à l’université, province par province. Cela va nous permettre de réaliser des projets détaillés de bon scolaire parce que, bien sûr, c’est plus facile d’introduire un bon scolaire dans les lycées classiques, ce qu’on appelle en Italie latin grec, où il y a moins d’étudiants, et dans les régions les plus prospères de l’Italie. On veut voir quels sont les effets, la réaction au bon scolaire, en fonction de la disponibilité locale d’enseignants - en Italie beaucoup d’enseignants dans le Nord viennent du Sud. On doit étudier l’introduction par rapport aux situations concrètes locales. On peut dire, dès à présent, que les chiffres sont absolument impressionnants. Les coûts par élève sont très hauts, surtout si l’on tient compte de la qualité de l’enseignement qui est donné. On pourrait fermer toutes nos écoles primaires ou maternelles et envoyer tous nos élèves dans les meilleures écoles suisses privées, et l’Etat pourrait faire des économies. Je ne parle pas de l’université. J’ai enseigné, j’enseigne encore à l’université de Calabre. Il y a eu une année où le département de chimie a dépensé 25 milliards de lires, ce qui fait 18 millions de dollars, et a eu cinq licenciés. Un projet de réalisation du bon scolaire qui pourrait avoir de plus fortes chances d’être réalisé, je le souligne parce que c’est une chose assez intéressante peut-être pour la France aussi, est de donner un crédit d’impôt aux familles qui choisissent l’enseignement privé. D’un point de vue économique, le résultat est le même ! Mais il est possible que cette manière suscite moins d’opposition. C’est ce qui est arrivé en Italie où même la gauche qui continue à être contre le bon scolaire est en faveur d’un crédit d’impôt. Il faut vendre nos idées. S’il y a une majorité pour le crédit d’impôt, c’est magnifique ; je renonce au bon scolaire puisque c’est la même chose. Il ne faut pas se cacher qu’il y a un préjugé énorme en faveur du statu quo, bien sûr, mais cela ne signifie pas que la bataille soit perdue d’avance. Souvent nous avons tendance à penser que quand le statu quo est fort, il ne sera jamais changé. Qui aurait dit il y a quinze ans que les idées libérales de privatisation et de déréglementation auraient fini par être appliquées dans le monde, même par les gouvernements socialistes. Personne ne l’aurait dit, et cela s’est produit. C’est la force même des choses qui a obligé l’Etat à se priver d’une partie fondamentale de ses instruments économiques, et donc de son pouvoir. C’est bien la même chose qui pourrait arriver dans le secteur de l’instruction, dont l’inefficacité est devenue l’une des toutes premières causes du déclin compétitif des pays européens. Ce ne sont pas les plans de M. Delors qui vont nous redonner une bonne éducation en Europe, avec plus d’étatisation au lieu de plus de liberté. Voilà donc les défis que le petit groupe de libéraux que nous sommes en Italie essaie de poser aux idéologies étatistes sur le plan des principes et sur le plan des propositions concrètes. Mais pour gagner ce pari, il est essentiel que ce que nous faisons dans notre pays ne reste pas isolé. Aussi, je me réjouis qu’une organisation importante telle qu’Enseignement et Liberté ait voulu montrer son intérêt pour notre modeste travail, et j’espère que nous aurons l’occasion de collaborer dans les années prochaines.
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