.componentheading, .contentheading, div.module h3, div.module_menu h3, div.module_text h3, h2, a.contentpagetitle { font-family:Nobile;} #top_outer { border:none;}
Lettre N° 46 - ALLOCUTION DE M. JEAN CHAMANT
M. le Président, Mesdames et Messieurs, c’est la seconde fois que j’ai le plaisir et l’honneur de venir assister à l’Assemblée générale d’Enseignement et Liberté. J’avais été il y a deux ans, comme je le suis d’ailleurs cette année, très impressionné par le nombre de personnes qui se trouvent réunies dans cette salle Clemenceau, et par leur qualité, je dirai même leur densité. Je suis heureux de saluer parmi vous le Président Jean Cazeneuve, membre de l’Institut, qui préside le Jury et qui aura mission tout à l’heure de remettre les prix qui seront décernés, ainsi que le Professeur Petroni, que nous allons entendre dans un instant, et vous tous, Mesdames et Messieurs. Un hasard, malheureux pour moi, fait que, contrairement à ce qui était prévu quand nous avons arrêté la date du lundi 14 novembre, le Sénat siège aujourd’hui. Et il siège pour discuter d’un projet de loi relevant de la Commission des lois dont je suis moi-même membre. Cette difficulté non prévisible à l’époque ne m’empêche pas de me trouver au milieu de vous en cette fin de journée.
Au vu des événements qui se déroulent ici et là, il n’est pas interdit de penser que le combat que nous avons à mener en faveur de la liberté de l’enseignement est un combat permanent. Elle a été conquise, sans aucun doute, bien sûr, encore qu’il y aurait sur certains points beaucoup de choses à redire et sans doute la nécessité de légiférer à nouveau. Mais dans l’ensemble, et depuis plus de trente ans, le principe du libre choix des parents pour ce qui concerne l’enseignement de leurs enfants a été inscrit dans notre législation. On sait à travers des expériences que nous avons vécues, notamment pendant la décennie 80, combien à tout instant cette liberté si chèrement conquise peut être remise en cause. Et, par conséquent, nous avons un devoir de vigilance à exercer à cet égard, car on n’est jamais à l’abri de mauvaises surprises. Une association telle que la vôtre, je devrais dire telle que la nôtre, puisque, comme le Président Boudot vous le disait à l’instant, je suis l’un de ses membres, je crois qu’une association telle que la nôtre a une mission à remplir, qui est d’abord une mission de sauvegarde de ce qui a été acquis. Mais aussi une mission de vigilance et de surveillance, eu égard à tous les événements contraires qui pourraient survenir. C’est pourquoi, il n’est pas indifférent qu’Enseignement et Liberté puisse mettre en valeur des hommes et des femmes qui se sont particulièrement distingués dans leurs disciplines respectives et se voient récompensés par notre association. Il y a là matière à susciter un intérêt certain autour de l’action menée par Enseignement et Liberté et par conséquent, on ne peut qu’approuver ce qui a été fait jusqu’à présent. Par ailleurs, il est toujours utile, intéressant, de se concerter les uns et les autres, et d’entendre des voix différentes de la nôtre, telles que celles qui vont s’exprimer dans un instant pour connaître ce qui, dans des pays voisins, se passe sur le plan même des idées que nous avons à défendre. Il y a des expériences naturellement différentes selon le pays auquel on appartient. Il est utile, en effet, d’enrichir nous-mêmes notre propre expérience et, à la lumière de ce qui se déroule à l’extérieur, savoir quelles conclusions nous sommes capables d’en tirer pour la conduite de nos propres actions. Voilà, M. le Président, les quelques mots que je souhaitais vous dire. Je suis heureux que les circonstances aient fait que le Sénat à nouveau cette année nous ouvre ses portes comme il l’avait fait il y a deux ans. Je voudrais dire au Président Maurice Boudot en terminant combien j’apprécie le courage qu’il manifeste dans cette affaire et combien son initiative, qui a consisté à créer de toutes pièces l’Association Enseignement et Liberté, est l’une de ces initiatives qui méritent d’être soutenues et fortifiées. C’est bien parce que lui-même, dans des circonstances très difficiles, a su prendre les initiatives qui s’imposaient, qu’aujourd’hui Enseignement et Liberté existe, et encore une fois, accomplit dans le domaine très particulier qui est le nôtre, une action utile qui mérite tous les encouragements. Je vous remercie, M. le Président, de m’avoir donné l’occasion de dire quelques mots. Tweet |