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Lettre N° 37 - A PROPOS DES MANUELS SCOLAIRES
En décidant, en novembre 1990, de proposer une bourse de 50000 francs à l’auteur d’un manuel de biologie d’une classe de l’enseignement secondaire, conforme aux programmes, mais aussi, respectueux des consciences, notre Conseil avait le sentiment de répondre aux demandes instantes de nombreux parents et professeurs. Cette décision était d’autant plus en harmonie avec celle prise, il y a un peu plus de deux ans, d’ouvrir un nouveau concours pour des ouvrages contribuant à la liberté d’enseignement, qu’un prix avait alors été attribué à Madame Hélène Huot pour son livre "Dans la jungle des manuels scolaires" qui dénonce "d’une façon un peu polémique, mais toujours bien argumentée, un problème important qui ouvrira à des discussions utiles" disait alors Monsieur Jean Cazeneuve. Ce problème important est celui de la forte emprise exercée par des hauts fonctionnaires de l’éducation nationale sur la rédaction des manuels ou le choix de leurs auteurs. L’existence d’une telle chasse gardée serait peut-être supportable si elle n’avait pas partie liée avec l’idéologie qui domine encore dans notre enseignement. La mise en cause du système ne semblait pouvoir venir des pouvoirs publics qui esquivaient leur responsabilité envers la jeunesse au nom de la liberté des auteurs ou des maîtres, à laquelle ils savent très bien porter atteinte quand leur intérêt est en jeu. Il apparaissait également qu’il ne fallait pas attendre de l’école catholique qu’elle suscitât, comme elle l’a fait dans le passé, une concurrence, faute de moyens disaient certains, par souci de neutralité, prétendaient d’autres. Par sentiment d’impuissance ou de respect à l’égard de ces autorités, les mécontents des livres scolaires avaient pris l’habitude de s’en prendre aux éditeurs et de leur attribuer le rôle du baudet de la fable, en leur reprochant de ne pas éditer de "bons auteurs". A la réflexion, cette attitude nous est paru injuste et inefficace. Injuste, parce qu’un éditeur est un commerçant qui n’a pas à s’ériger en moraliste ou en censeur à la place ceux dont c’est l’état et la vocation. Inefficace, parce que le métier d’éditeur est un métier difficile, qui exige l’engagement de capitaux importants sur un marché où, entre la municipalité qui paye le manuel, le maître qui le choisit, l’élève qui l’apprend par cœur et le père contribuable qui le fait réciter, il est difficile de savoir qui est le client, qui est l’intermédiaire et qui est le prescripteur. Pourquoi dans ces conditions, l’éditeur renoncerait-il à un système qui a fait ses preuves, même si ce ne sont pas toujours de bonnes preuves, pour partir à la recherche de l’auteur idéal ? Il nous a semblé, en revanche, que nous pourrions essayer de faciliter les vocations d’auteurs indépendants et talentueux, qui ne pouvaient manquer d’exister, en leur apportant :
C’est ce que nous venons de faire en attribuant une bourse à M. Didier Pol. Mais nous n’avons franchi qu’une première étape ; celle de la publication et celle de la diffusion sont encore devant nous. C’est en fonction du résultat final que nous pourrons décider des conditions de l’attribution d’une nouvelle bourse. Tweet |