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Lettre N°2 - RAYMOND ARON
L'auteur de L'opium des intellectuels et des Marxismes imaginaires a écrit sur le rôle des idéologies dans les sociétés contemporaines des pages dont nul ne songe plus aujourd'hui à nier la profondeur. Il avait saisi le caractère propre de cette religion séculière en laquelle s'est progressivement transformé le marxisme. C'est le chef du parti qui se réserve la liberté de réécrire le dogme alors que "jamais le christianisme n'a accordé de blanc-seing aux gouvernants" et que "même le tsar, chef de l'Église, ne disait pas le dogme". Ainsi le marxisme abroge-t-il cette distinction du spirituel et du temporel, cette "séparation de l'Église et de l'État", consubstantielle au christianisme, dans laquelle Raymond ARON, à la suite d'Auguste Comte, voit "l'origine de la grandeur singulière de l'Occident". De là l'inégal traitement qu'un intellectuel éveillé doit réserver aux diverses formes de religiosité : "Qui ne croit pas en Dieu ne se sent pas hostile aux religions du salut qui proclament des vérités éternelles : l'homme n'épuise pas sa destination dans sa destinée sociale... Qui ne croit pas au prophétisme marxiste doit dénoncer la religion séculière", superstition qui engendre "la guerre contre les incroyants, alors même que la foi s'est vidée de sa substance". Héroïquement, Raymond ARON avait résisté à l'attrait de ce fanatisme qui empêche "l'amitié des hommes en deçà, au-delà de la politique". Nul ne s'étonnera qu'il ait accepté de participer à notre combat, comme en témoigne son appartenance à notre Comité d'Honneur. Honorons sa mémoire, comme il convient au Maître qu'il est : par la lecture de ses livres. Tweet |