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Genre et mythologie
Le désir d'être différent de ce que l'on est ne date pas d'aujourd'hui : le désir de changer d'âge, de nom et de prénom ou de condition se retrouve à toutes les époques, tout comme celui de changer de sexe.
Commençons par Montaigne qui dans le chapitre XXI du Livre I des Essais nous raconte que passant à Vitry-le-François, il y avait vu un homme nommé Germain, fort barbu et vieux, que « les habitants de là avaient connu et vu fille jusqu’à l’âge de vingt deux ans, nommée Marie », lorsque « Faisant quelque effort en sautant, ses membres virils se produisirent ».
Sans s'en étonner apparemment, Montaigne explique cette transformation par la force de l'imagination qui quand elle est si fortement attachée à ce sujet « a meilleur compte d'incorporer, une fois pour toutes, cette virile partie aux filles ».
Il continue en tirant de l'antiquité le cas de Lucius Cossitius, « de femme changé en homme le jour de ses noces », au dire de Pline, et celui d'Iphis, de fille changée en homme, « par véhément désir de lui et de sa mère ».
Arrêtons-nous sur le cas d'Iphis, Montaigne se contentant de citer un vers du récit qu'en fait Ovide dans le Livre IX des Métamorphoses.
Iphis, née fille, a été habillée et élevée en garçon, sur l'ile de Crète, par sa mère, Téléthusa, son père ayant décidé, en raison de leur pauvreté, de tuer à sa naissance la fille qu’ils pourraient avoir. Fiancé par son père à Ianthé, Iphis se désespère, convaincue qu'une vache ne s'éprend pas d'une vache et que son amour est plus coupable que celui de Pasiphaé pour son taureau, puisqu’au moins ils n’étaient pas de même sexe. Fort heureusement, la déesse Isis exauce les supplications de Téléthusa, en transformant Iphis en homme, à la veille des noces.
Loin de la mythologie, l'abrégé (de 1762) du dictionnaire de Trévoux, rédigé par des jésuites, avance « Que les coqs pondent quelquefois des œufs, on ne peut presque en douter », tandis que l'incrédule Stendhal écrit dans son Journal, le 12 juillet 1804 : « D’après le Journal de Paris, il est possible qu’un homme accouche d’un enfant et que tous deux vivent ensuite. Le fait est arrivé en Hollande » !
Il est d’usage de conclure sur cette question du genre par l’affirmation de Simone de Beauvoir dans le Deuxième sexe (1949) : « On ne naît pas femme : on le devient ».
Il paraît cependant plus juste de conclure comme Madame de Sévigné, dans une lettre à sa fille du 4 juin 1676, écrivant à propos de son petit-fils Pichon : « Vous vous divertissez de son éducation, et c’est un bonheur pour toute sa vie : vous prenez le chemin d’en faire un fort honnête homme. Vous voyez comme vous avez bien fait de lui donner des chausses ; ils sont filles tant qu’ils ont une robe ». Toute la différence entre les deux affirmations est dans le « comme vous avez bien fait ».
Ph G A ceux qui voudraient s’informer sur la question du genre dans son état actuel, nous recommandons trois ouvrages :
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