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Lettre N° 52 - 2ème trimestre 1996
LE DÉSORDRE PROGRAMMÉ Les circonstances font que je suis conduit à écrire ce texte juste quelques heures avant que MM. Bayrou et Juppé annoncent depuis le grand amphithéâtre de la Sorbonne leur nouveau plan de réforme de l’Université. Ce texte sera néanmoins publié tel qu’il aura été écrit. Je parie qu’il n’y aura pas grand-chose à remanier d’ici la fin du mois. Les conditions dans lesquelles sont posés les problèmes et la recherche de leurs solutions sont telles que nous n’aurons vraisemblablement pas beaucoup de surprises. Une réforme préparée ? On se plaît à nous répéter que, cette fois, les projets de remise en ordre du premier cycle des universités ont été longuement préparés, élaborés au cours d’innombrables réunions de concertation. Qu’en est-il, en réalité ? Le projet est issu de deux procédures parallèles, d’ailleurs sans coordination rationnelle. D’une part, il résulte d’une partie des travaux de la commission Fauroux, d’autre part des états généraux annoncés par M. Bayrou à l’automne pour calmer les revendications des étudiants. Mais ce sont sous des biais différents que les problèmes sont abordés. La commission Fauroux avait été chargée, à l’initiative de M. Bayrou, d’étudier de façon globale les problèmes de l’éducation, dans la perspective d’un éventuel référendum. J’avais à l’époque fait toutes les réserves sur sa composition et ses méthodes de travail. Mais il s’est produit comme un miracle. Est-ce le fait que M. Fauroux - qui représentait la société civile dans le cabinet Rocard - ait longuement vécu dans le monde de l’entreprise (après son passage à l’E.N.S.) ou que d’honorables personnalités privées d’avenir politique aient enfin pu parler librement et dire ce qu’elles avaient sur le cœur, je l’ignore ? Mais le résultat n’est pas ce qu’on pouvait redouter. Le rapport Fauroux, à côté d’extravagances - par exemple, donner aux chefs d’établissements ou aux présidents d’universités (ces derniers à gauche dans neuf cas sur dix) le pouvoir de révoquer les professeurs -, semblerait contenir des éléments intéressants, notamment sur la nécessaire réforme des collèges. J’emploie le conditionnel, car je n’en connais que ce qui a été écrit dans les journaux à la suite des indiscrétions de rigueur. Toujours est-il que M. Fauroux fut instamment prié de garder son rapport dans ses tiroirs jusqu’à ce que M. Bayrou ait parlé (ce qui est plutôt bon signe pour le rapport Fauroux). Il reste les fameux états généraux. Le 29 mars, le grand ministère submergeait les services administratifs des universités d’une marée de brochures (127 pages, écrites heureusement assez gros) mises à la disposition de n’importe qui, envoyées à qui de droit (j’en ai reçu à titre personnel pas moins de trois exemplaires). J’aimerais qu’on nous fasse savoir le coût de l’opération. Brochures insignifiantes quant au contenu, précédées d’un échantillon de la prose ministérielle : "Nous avons un devoir national à l’égard de l’enseignement supérieur et de notre université. Quelle que soit la difficulté de l’entreprise de réforme, nous ne pouvons plus attendre." Suivent dix questions d’une consternante banalité, accompagnées de commentaires qui vont des truismes : "Faut-il améliorer l’orientation des étudiants ?" (on ne voit pas qui dirait non) (p. 37), jusqu’au fait qu’on doit remédier à "une participation encore insuffisante à la vie de l’université" (p. 43) ; entendons par-là que les électeurs se désintéressent des divers scrutins : mais pourquoi parler comme si la tendance était en train de se corriger ? Des questions plus techniques, très sérieuses celles-là (p. 91), relatives au mode de recrutement des enseignants (sur le fait que la majorité des maîtres de conférences sont recrutés parmi les seuls normaliens, par exemple) ; mais elles n’intéressent qu’une minorité des acteurs consultés, alors que lorsque l’on demande si les possibilités de réorientation sont suffisantes (p. 37), ou comment associer les étudiants aux nouvelles pratiques pédagogiques - car, dogmatiquement, on affirme qu’ils le souhaitent (p. 24) - il s’agit de questions qui devraient "interpeller" la masse des étudiants. Bref, un questionnaire sans cohérence qui ne doit son unité qu’à son style lénifiant, et dont il est clair que la synthèse des réponses est établie d’avance. Un questionnaire adressé à la base le 29 mars et qui devait être retourné le 25 mai. Mais si on tient compte des deux semaines de vacances de Pâques, des délais de convocation des diverses instances, du temps pour rédiger les synthèses, toutes les phases de la prétendue consultation se sont déroulées dans la plus grande confusion. Ajoutons à cela qu’aucune méthode n’est proposée pour pondérer la représentativité des groupes qui répondent. On va donc faire un bilan des réponses, sans la moindre valeur objective, qui dira exactement ce qu’on veut bien lui faire dire. Beaucoup d’intéressés l’ont senti plus ou moins clairement assez tôt : le résultat, c’est que toutes ces réunions n’ont rassemblé que des groupes dérisoires, au grand étonnement des journalistes qui ne comprennent jamais qu’on ne se passionne pas pour des parlotes dont l’inutilité est par trop manifeste. Une réforme bien ciblée ? Le propre de la méthode Bayrou consiste à isoler un problème très partiel, celui de l’organisation des premiers cycles universitaires, et à le traiter comme si les difficultés rencontrées pouvaient trouver une solution à ce seul niveau. Pourquoi ce traitement privilégié ? D’abord parce que les problèmes à ce niveau sont criants. Selon les critères utilisés, de 50 à 75 % des étudiants sont entrés à l’Université pour y passer un an ou deux sans en tirer aucun profit. Mais à qui la faute ? A ceux qui veulent à tout prix 80 % de bacheliers et qui offrent aux étudiants vrais ou faux, désinvoltes ou sérieux, riches ou misérables, des aides assez appréciables et divers avantages que l’ensemble des contribuables paye. Mais ce n’est pas vers une réforme de la formation antérieure qu’on se tourne pour chercher le remède. Agir autrement serait heurter des intérêts puissants - ceux de la mafia éducative qui ne voit qu’avantage à multiplier les élèves - et exigerait donc un courage qui excède de loin les vertus de M. Bayrou. Alors, sélectionner à l’entrée des universités ? Nous en sommes prévenus : il n’en est pas question. L’interview de M. Jean-Yves Haby, secrétaire national du P.R. à l’Education (dans Valeurs actuelles du 15 juin 1996, p. 29), est très significative : avec aplomb, on nous assure que "plus personne ni de droite, ni de gauche ne songe à pratiquer une sélection à l’entrée de l’Université" tandis que M. Bayrou aurait affirmé qu’"il ne croit pas possible de dire à un jeune qui vient de passer son baccalauréat que, nous, institutions, lui interdisons de tenter sa chance" et que "si chaque université fixait librement les conditions d’entrée des nouveaux étudiants la différence se créerait immédiatement entre universités de première zone et de seconde zone" (Le Figaro, 18 juin 1996, p. 9). Faut-il faire remarquer à M. Bayrou que la majorité à laquelle il appartient s’est fait élire en 1985 avec à son programme la sélection à l’entrée des universités, et la concurrence entre universités ? Aujourd’hui, on nous propose exactement le contraire. Je veux bien ; mais que s’est-il donc passé qui justifie cette conversion massive aux principes d’une politique éducative sociale-démocrate ? Rien, si ce n’est l’échec du projet Devaquet à l’aube de 1987. Bien sûr, M. Bayrou qui a plus d’intérêts de carrière que de convictions ne suivra pas un exemple aussi funeste. Alors, si la seule voie acceptable était ainsi barrée, pourquoi avoir focalisé tous les projets sur la réforme du premier cycle ? D’abord, parce qu’on aimerait bien calmer la colère et capter les suffrages de jeunes électeurs qui, pour la première fois dans leur vie, apprennent ce qu’est l’échec. La faute n’en incombe sans doute pas à eux, ni d’ailleurs à M. Bayrou, mais à divers charmeurs de monstres qui figurent au nombre de ses prédécesseurs (dont le funèbre Jospin), qui ont attiré les lycéens dans cette voie sans issue. A quoi sert-il de les duper ? L’échec, s’ils ne le connaissent pas aujourd’hui, ils le découvriront demain dans les files de l’A.N.P.E. Je ne pense pas que M. Bayrou soit de taille à leur décrire cette vérité sans fard. Une réforme précipitée ? Le tort de M. Bayrou est d’avoir choisi le premier cycle des universités comme terrain d’expérimentation. S’il l’a fait, c’est vraisemblablement parce que les techniques de maquillage auxquelles nous ont habitués les divers ministres sont très efficaces à ce niveau. Décrétons que la moitié des U.V. de premier cycle suffit à autoriser le passage en second cycle et l’on dégonfle considérablement la proportion des étudiants "sélectionnés par l’échec". Tout le monde applaudit ; on n’y a vu que du feu ! Tel est le genre de mascarade auquel nous sommes habitués. Le seul résultat de ce genre de politique sera de prolonger la durée des études et de renvoyer le problème du premier cycle au second. Mais le temps qu’on s’en aperçoive et le ministère aura changé de titulaire. Au mieux, donc, une série de mesures démagogiques qui prolongeraient la stabulation en premier cycle d’un nombre considérable d’étudiants, soustraits aux statistiques du chômage. Au pire, qu’on impose à la hâte des mesures de réorganisation du premier cycle ; je ne fais ici que rapporter les rumeurs des médias. Si elles devaient se confirmer, la situation serait catastrophique. M. Lang avait publié, juste avant de céder la place à M. Bayrou en 1993, des arrêtés portant réforme des premiers cycles. Ceux qui attendaient des successeurs de M. Lang qu’ils arrêtent l’application de ces textes furent victimes de leur naïveté. Non seulement on applique ce que les socialistes ont voulu, mais on précipite la mise en œuvre de leurs décisions. Des technocrates bornés et des responsables dociles s’affairent à la besogne. Où en est-on aujourd’hui ? Je peux le dire avec précision en donnant un "exemple" : la première année vient d’être réformée, la seconde le sera dès la rentrée... Mais aussi simultanément les années de licence et de maîtrise, ce qui crée un désordre effroyable, surtout que le ministère n’a pas donné le feu vert à certaines réorganisations. D’autres universités sont plus avancées, mais d’autres moins. Peu importe. Mais il est certain que si on devait toucher, même de façon minime, à des premiers cycles qui viennent d’être "rénovés", ce serait psychologiquement et matériellement une catastrophe. Perdre du temps inutilement est un mal, mais se précipiter est encore pire... Il est indispensable qu’en matière de réformes soient appliqués les trois principes suivants :
Ces conditions seront-elles remplies ? M. Bayrou a-t-il compris que ce qu’on attend de lui, c’est un plan global de l’école élémentaire à l’Université, et que les réformes aussi fébriles que limitées ne le mèneront à rien ? Je le saurai ce soir. Mais j’ai bien peur que mes craintes soient fondées. Or, une chose est certaine ; quoi que dise le ministre, on lui demandera "des moyens nouveaux". Comme ses poches sont vides, il ne pourra que décevoir. Si on ajoute à cela quelques décisions perturbatrices, le désordre qui régnera dans l’enseignement supérieur constituera un terreau de choix pour les agitateurs. Bien entendu, les ministres ne trouveront personne pour les aider à convaincre les étudiants de demeurer sagement assis dans leurs amphis. Une belle rentrée s’annonce à l’automne : toute mesure qui étend la pagaille servira de détonateur, et retardera d’ailleurs d’autant la grande réforme promise avec le référendum. J’aurais prévenu sans être entendu. Au moins aurais-je la conscience en paix. Les 17-18 juin 1996. Maurice Boudot L’Union nationale des parents d’élèves - UNAPEL - a tenu une délégation nationale les 18 et 19 mai à Rouen. La proclamation d’une "charte pour le projet personnel de l’enfant", catalogue de bonnes intentions qui ira rejoindre dans un tiroir les "projets éducatifs" dont chaque école est dotée, n’a pas réussi à éclipser les deux questions de fond qui agitent l’enseignement catholique :
A ces deux questions ont toujours correspondu deux stratégies. Les tenants de la première considèrent sur le premier point qu’il faut obtenir d’une majorité parlementaire favorable qu’elle prenne les mesures législatives propres à assurer le libre choix de l’école et sur le second point que si la loi Debré a créé l’obligation, pour les écoles sous contrat, de ne pas refuser l’inscription d’un élève en raison de sa confession, elle a aussi reconnu le caractère propre de l’école catholique ; ce qui implique de la part de ceux (maîtres, parents et élèves) qui s’adressent à elle, le respect de ce caractère propre avec ce que cela peut ou devrait comporter d’instruction religieuse et de participation aux offices. Ceux qui soutiennent ce point de vue citent volontiers à l’appui de leur thèse les textes pontificaux et ne cachent pas toujours des préférences politiques de droite. De loin les plus nombreux chez les parents de base, ils se raréfient au fur et à mesure que l’on monte dans la hiérarchie. Les tenants de la seconde stratégie pensent que la fin des soucis financiers viendra de la reconnaissance par la gauche de la contribution de l’école catholique au "service public de l’éducation", ne voient pas dans le caractère propre une limite à "l’ouverture à tous", ignorent superbement les propos de Jean-Paul II sur l’école et bannissent toute attitude politique, tout en manifestant à chaque occasion leur sympathie à des chrétiens de gauche. Philippe Toussaint, actuel président de l’UNAPEL dont les liens avec l’actuelle majorité parlementaire ne sont pas un mystère, après s’être présenté en vain à la présidence de 1988 comme candidat de la base, a été élu en 1992 comme candidat officiel. Les 18 et 19 mai, il a pris sur les problèmes financiers une position ferme, disant en conclusion de son discours "j’ai rencontré, à sa demande, François Bayrou, mercredi soir. Je lui ai dit clairement notre attente. C’est sur ses actes et non sur ses intentions que nous formulons nos jugements. Je suis convaincu que c’est désormais par notre détermination claire et sereine que nous pourrons le mieux aider nos négociateurs à se faire entendre. Nous avons laissé une année au nouveau gouvernement pour agir. Nous exigeons désormais des avancées concrètes." Si un tel discours relève évidemment de la première catégorie, il a par contre nettement pris position pour les tenants de la seconde en empêchant l’élection au bureau de l’UNAPEL d’Antoine de Crémiers, président de l’union académique d’Aix-Marseille. Ce dernier, seul candidat au poste n’ayant pas obtenu la majorité absolue des suffrages au premier tour, Philippe Toussaint décidait alors le report du second tour au lendemain pour ne pas être en retard à la messe, puis, la nuit portant conseil, qu’il ne pouvait y avoir de ballotage quand il n’y avait qu’un candidat. La raison de cette décision, contraire aux statuts, aux précédents et aux usages électoraux en général, nous est donnée par Florence Couret dans La Croix du 17 mai : "certains responsables de l’enseignement catholique notent avec inquiétude l’influence grandissante d’un courant traditionaliste dans les instances de l’UNAPEL et prennent en exemple l’arrivée prévue au bureau national du responsable des parents d’élèves de la région Provence-Côte-d’Azur. "Antoine de Crémiers avait été prié de quitter le mouvement au moment où il s’était engagé sur une liste RPR aux élections municipales d’Aix-en-Provence en 1983. Il ne cache pas aujourd’hui qu’il appartient au courant plutôt traditionaliste de l’Église". Le Monde n’hésitait pas à écorner sa réputation de sérieux en transférant (dans son édition du 11 mai) la candidature de M. de Crémiers de la liste RPR à la liste FN et en précisant que "certaines présidences d’union régionales sont désormais tenues par des partisans farouches de la défense des valeurs traditionnelles". Face à ce "grave danger", alors qu’une étude de l’INSEE montre que, contrairement aux idées reçues et volontiers répandues, y compris dans l’enseignement libre "le degré d’implication dans la religion est fort et cette corrélation va en s’accroissant", il fallait agir. L’accès au bureau de l’UNAPEL est donc resté fermé à ce partisan farouche de la défense des valeurs traditionnelles. Cela n’a cependant pas suffi pour que l’UNAPEL et son président trouvent grâce aux yeux de Pierre Daniel, Secrétaire général de l’enseignement catholique et partisan affirmé de la seconde stratégie. Dans son intervention il a affirmé sa prééminence, en déclarant notamment : "Aussi, permettez-moi de rappeler que c’est bien en fonction des missions reçues que le Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique, en prenant en compte les orientations de CNEC (Comité national de l’enseignement catholique) et les réflexions de la Commission Permanente, conduit les négociations avec l’Etat sur de nombreux dossiers et plus particulièrement sur celui de la situation juridique de nos maîtres, dossier qui comprend de nombreux chapitres, tous de grande complexité car ils relèvent à la fois des domaines réglementaires, financiers voire législatifs. D’autres dossiers font actuellement l’objet de négociation difficile, mais tous méritent une certaine discrétion, une volonté inébranlable d’aboutir mais également un sens politique pour ne pas voir resurgir les difficultés d’il y a peu d’années et qui ont porté tort à l’Enseignement Catholique". Puis, "Aussi, si je reconnais et comprends la liberté de parole de votre Association, c’est en toute franchise et en toute simplicité que je vous dis que je regrette fortement l’amalgame que j’ai découvert à la lecture des journaux de ces derniers jours entre l’expression de l’UNAPEL et la politique de l’Enseignement Catholique. La politique de l’Enseignement Catholique se définit comme je viens de l’exprimer." Tel n’était pas le point de vue de M. Daniel quand il était président de l’UNAPEL. Nous tenons à la disposition de nos lecteurs, entre autres documents du même genre, sa photo sur le perron de l’Elysée, le 1er juin 1983, après avoir été reçu en tant que président de l’UNAPEL par François Mitterrand et le récit par lui-même de cet entretien confié à Valeurs Actuelles : "J’ai dit au Chef de l’État que je comprenais les difficultés économiques actuelles de notre pays et que j’étais prêt à discuter de certains points : notamment des budgets qui sont limitatifs et pourraient, sans préjudice pour nous, devenir limitatifs, à condition etc." Que dire enfin de la présentation de l’UNAPEL qui réunit 800 000 parents et dont les statuts, conformément à la loi de 1901, garantissent l’indépendance comme "voulue comme seule association de parents d’élèves" et menacée de ne plus l’être par M. Daniel ? La mégalomanie de M. Daniel et sa rigidité soviétique sont soutenues par une volonté déjà affirmée en 1984 de fondre l’école catholique dans un grand service public d’éducation car, à ses yeux, elle est "l’instrument au service du jeune pour la formation intégrale de la personne, elle est le lieu et l’outil pour le projet éducatif, elle est le lieu pour le partage de la communauté éducative sur le projet et sa mise en œuvre, elle est également le siège de la communauté chrétienne d’établissement qui se rassemble en tant que telle, à la fois enracinée dans la vie de l’école et, pour autant, n’incluant que ceux qui choisissent librement de professer là leur foi, respectueuse du pluralisme des personnes qui respectent notre projet, signe de la gratuité de la foi et appel vivant à la rencontre du Christ." Cette définition de l’école catholique par M. Daniel conviendrait parfaitement à une école publique pourvue d’une aumônerie. Alors qu’il conseille aux autres de "refuser toute idéologie, particularisme ou sectarisme", pensait-il à lui en s’adressant aux lecteurs de La Croix (édition du 21 mai) : "Il y a des tentations politiques chez certains. A ceux-là je dis qu’ils n’ont plus leur place dans l’enseignement catholique" ? Lucien Gorre. Tweet |