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CHARLEMAGNE

  Le bilan de l'ère Blanquer

AP

Chers amis,

 

Le soir de sa réélection, Emmanuel Macron a déclaré : « Cette ère nouvelle ne sera pas la continuité du quinquennat qui s’achève, mais l’invention collective d’une méthode refondée ».

 

Quel est le bilan de l’ère ancienne, avec Jean-Michel Blanquer à la tête du ministère de l’Education nationale et que peut-on attendre de l’ère nouvelle avec Pap Ndiaye ?

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Questions cruciales

Lecture au CP : un effet-manuel considérable

Détails
Créé le samedi 8 février 2014 12:11

Sous le titre quelque peu énigmatique de Lecture au CP : un effet-manuel considérable, l'Université de Versailles a publié en novembre, sous la responsabilité scientifique de Jérôme Deauvieau, avec la collaboration d'Odile Espinoza et d'Anne-Marie Bruno, un rapport de recherche[1] comparant les résultats obtenus dans l'apprentissage de la lecture avec des méthodes mixtes (semi-globales) ou alphabétiques (syllabiques).  

 

La population visée par l'enquête est celle des élèves des écoles faisant partie du réseau ECLAIR des quartiers défavorisés de Paris et des trois départements de la petite couronne.

 

Sur 215 classes répertoriées, 166 utilisent un manuel appliquant une méthode mixte et 9 une méthode syllabique, soit respectivement 77 % et 4 %, les autres classes utilisant plusieurs manuels ou n'en utilisant pas.

 

Un panel de 23 classes a été constitué, 12 employant une méthode mixte et 11 une méthode alphabétique. Pour ces dernières, les classes en zone éclair, en nombre insuffisant, ont été complétées par des classes d'autres quartiers défavorisés.  

La méthode mixte et la méthode alphabétique sont représentées chacune par deux manuels.

Dans le manuel mixte 1 l’apprentissage proposé reste très marqué par les principes de la méthode globale, alors que le manuel mixte 2 accorde une place importante à l'étude alphabétique du code. De même le manuel alphabétique 1 fait aussi appel à une démarche globale de reconnaissance des mots, alors que le manuel alphabétique 2 suit une démarche strictement alphabétique.

 

Les élèves ont été soumis à deux tests de lecture et à deux tests d'écriture dont les résultats additionnés donnent un Indicateur de Maîtrise de la Langue Ecrite noté sur 100.

 

Sans surprise, le manuel utilisant systématiquement la démarche mixte a donné les plus mauvais résultats et celui utilisant une méthode totalement alphabétique les meilleurs. Les manuels ménageant la possibilité d'avoir recours aux deux types de méthodes ont donné des résultats intermédiaires, proches d'ailleurs l'un de l'autre.

 

Sur une échelle de100, avec une note moyenne de 47, l'écart entre la méthode mixte systématique et la méthode alphabétique pure est de 19 à l'avantage de cette dernière. Cet écart est considérable, supérieur à celui résultant du bagage culturel des parents et des pratiques de lecture à la maison.

 

Ce sont pourtant ces deux facteurs qui sont mis en avant, avec les aptitudes pédagogiques inégales des maîtres, par les tenants des méthodes mixtes, pour « expliquer » les écarts entre les enfants à aptitudes égales et nier ainsi l'effet méthode.

 

Les auteurs sont tout à fait fondés à affirmer (p.14) qu'« un enseignement efficace ne supprime pas l’impact des inégalités culturelles, mais le réduit sensiblement ».

 

Ils le sont aussi à dire que les tentatives d'auteurs de manuels et de maîtres pour employer un vocabulaire supposé adapté aux enfants de milieux défavorisés vont à l'encontre du but poursuivi.

 

Reste à connaître l'accueil qui va être fait à cette étude. Jusqu'à présent l'Institution scolaire est restée muette et la presse silencieuse. Il faut rompre la barrière du silence et nous préparer à répondre aux critiques qui ne manqueront pas de surgir dès que l'on parlera de cette étude.

 

La partie recevable de ces critiques portera sur ses dimensions insuffisantes, compte tenu en particulier du faible nombre de classes utilisant une méthode alphabétique, et sur le fait qu'elle ne renseigne que sur le niveau des élèves à un moment donné et non sur leur progression.

 

Une étude étalée dans le temps, avec des maîtres s'étant portés volontaires et un suivi organisé, permettrait d'éviter les classes que le rapport appelle déviantes, c'est-à-dire celles dont le maître ne respecte pas la méthode exposée dans le manuel.

 

De telles expériences ont été conduites avec succès, en particulier en Ecosse, dans les comtés de Clackmannan[2] et de Dunbarton[3] depuis une quinzaine d'années ! 

Philippe Gorre

 

 

Pour en savoir plus :

 

http://www.uvsq.fr/medias/fichier/rapport-enquete-lecture_1384503420148-pdf

 

http://www.lire-ecrire.org/analyses/refondation-de-lecole/recherche-sur-la-lecture-en-cp.html



[1] http://www.uvsq.fr/medias/fichier/rapport-enquete-lecture_1384503420148-pdf

 

[2] http://www.scotland.gov.uk/Publications/2003/03/16513/18923

 

[3] http://www.nepes.eu/files/Tommy%20MacKay%20Literacy%20Initiative.pdf

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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Les Brèves

Citations sur la lecture

Marcel Aymé « Brûlebois »
« Et puis, tu as trop de livres. A ta place, je fourrerais tout au grenier, sans compter que tu auras là de quoi te torcher le cul jusqu’à un âge avancé. Moi je ne lis presque rien. Toute ma bibliothèque tient sur un rayon à côté d’une bouteille de fine : Molière et Alexandre Dumas. C’est bon teint, depuis quarante an que je les lis, je n’en suis pas encore fatigué. »
 
Barbey d’Aurevilly. Ce qui ne meurt pas
« Il passait ses journées sans livres, dans une solitude et une oisiveté vraiment effrayantes, et madame de Scudemor avait eu raison de lui dire, sous le massif du jardin : "savez-vous, Allan, que je suis inquiète de vous ? »
 
Récits d’une tante (Mémoires de la comtesse de Boigne)
« J'avais appris à lire avec une si grande facilité qu'à trois ans je lisais et débitais pour mon plaisir et même, dit-on, pour celui des autres, les tragédies de Racine. »
 
Brantôme. Vie des hommes illustres français : Le maréchal Armand de Biron 
« Nourri page de la grande reyne de Navarre Marguerite de Valois [.] Il avait fort aymé la lecture, et la continua fort bien dès son âge. Il avait été de s’enquérir et savoir tout, si bien qu’ordinairement il portait dans sa poche des tablettes, et tout ce qu’il voyait et oyait de bien, aussitôt il le mettait et escrivait sur les dites tablettes ; si bien que cela courrait à la Cour en forme de proverbe, quand quelqu’un disait quelque chose, on lui disait, tu as trouvé cela ou appris sur les tablettes de Biron. »
 
Charlotte Brontë. Jane Eyre ou Les mémoires d’une institutrice (1847). 
« C’était l’âge d’or de la littérature moderne. Hélas ! Les lecteurs de nos jours sont moins heureux. Mais, courage ! Je ne veux ni accuser ni désespérer je sais que la poésie n’est pas morte ni le génie perdu. La richesse n’a pas le pouvoir de les enchaîner ou de les tuer ; un jour tous deux prouveront qu’ils existent, qu’ils sont libres et forts. Anges puissants réfugiés dans le ciel, ils sourient quand les âmes sordides se réjouissent de leur mort et quand les âmes faibles pleurent leur destruction. La poésie détruite, le génie banni ! Non, m médiocrité, non, que l’envie ne vous suggère pas cette pensée. Non seulement ils vivent, mais ils règnent et rachètent ; et, sans leur influence divine qui s’étend partout, vous seriez dans l’enfer de propre pauvreté. »
 
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