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Lettre N°130, 4e trim 2015 - La carotte et le bâton
La carotte et le bâton
La ministre Najat Vallaud-Belkacem a tenté de camoufler, grâce à une interprétation très personnelle des statistiques et des sondages, le rejet de ses réformes par un nombre toujours plus grand d’enseignants et de parents. Ces tristes efforts ne trompant plus que ceux qui veulent bien être trompés, la ministre a désormais recours au bâton pour les uns et à la carotte pour les autres.
La carotte pour les parents d’élèves en annonçant, le 15 décembre dernier, sa décision de développer la coéducation avec les parents d’élèves, en renforçant « le dialogue avec les familles concernant l'articulation des temps scolaires et périscolaires » et en associant les parents délégués « à l'élaboration et au suivi des projets éducatifs territoriaux ».
Plus concrètement, les parents délégués aux instances départementales, académiques et nationales de l’Education nationale, au nombre d’environ 900, toucheront 7,10 euros de l’heure, à partir de la rentrée 2016 pour la participation aux réunions et à leur préparation. Dans la même ligne idéologique, des modules de formation destinés à l’ensemble des 293.000 parents élus seront mis en place.
Les parents sont-ils appelés demain à devenir des fonctionnaires de l’Etat ? Quel sera le contenu de la formation ? Endoctrinement ou liberté éducative ? Poser la question ainsi, c’est déjà y répondre et cela fait terriblement peur.
Le bâton pour les enseignants qui rejettent, fut-ce passivement, la réforme du collège. En témoignent :
[1]Opposants, rebelle, hostiles, irréductibles, Attentistes, passifs, indifférents, indécis, Progressistes, proactifs, convaincus, avocats ou relais, Avec mise en place de « protocoles de formation ajustés », là où « le terrain sera miné ».
Bref, les professeurs vont être fichés et peut-être bientôt envoyés en camps de rééducation s’ils commettent la folie de ne pas prêcher le « bien penser officiel » à leurs élèves. Le totalitarisme n’est pas loin.
Ce caporalisme (et c’est un euphémisme) du soldat Vallaud-Belkacem répond à l’ardente obligation de présenter dans un an une école en ordre de marche, afin de donner du président de la République, à la fin de son mandat, une image conforme à celle tracée, il y a trois ans, par Vincent Peillon dans La Révolution française n’est pas terminée ». Rappelons- nous ses médiocres flagorneries : « le choix fait par le président de la République d'accorder la priorité à l'école […] est le choix d'un homme d'Etat. » (p.31) ou encore : « Nous avons une chance que nous ne devons pas manquer. C'est qu'un président de la République a fixé pour priorité de sa politique et de son action la jeunesse et l'école. » (p. 145).
Ce verbiage servile ne serait que d’un triste ridicule si la France n’était pas confrontée aux dangers que l’on sait. Nous avons besoin d’une civilisation solide et fière et d’enfants particulièrement bien armés intellectuellement et en caractère pour affronter la réalité de ce début du XXIème siècle. Tous ces ministres d’un autre temps refusent de le comprendre quand ils ne sont pas les complices ou à tout le moins les idiots utiles de nos adversaires les plus mortels.
Avec tous les vœux que je forme pour vous et pour ceux qui vous sont chers, je vous redis ma conviction : il ne faut pas attendre 2017. Agissons vite pour faire de 2016 l’année de la reconquête de l’école.
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