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Lettre N°123, 1er trim 2014 - Editorial
Editorial
Autant la nomination de Vincent Peillon, agrégé de philosophie et chargé de l’enseignement dans l’élaboration du programme socialiste en vue des élections présidentielles, était prévisible, autant celle de Benoît Hamon est inattendue.
Ministre délégué à l’économie sociale et solidaire et à la consommation dans le gouvernement Ayrault, Benoît Hamon n’a pour passé universitaire que sa participation aux manifestations contre le projet de loi Devaquet en 1986, où il n’a d’ailleurs pas tenu un rôle de premier plan, et une licence.
Le Monde[1], en cherchant dans l’actualité récente une explication à sa nomination, n’a trouvé à son actif que son action apaisante, remarquée par l’Elysée, auprès des « syndicats » étudiants et lycéens, lors de l’affaire Léonarda, et une rencontre au début de l’année avec Bernadette Gruson, secrétaire générale de la FSU.
Loin d’être secondaires, ces états de service sont au contraire essentiels, si l’on considère que l’objectif prioritaire de François Hollande n’est pas d’améliorer les performances de notre système scolaire, mais de se ménager quelques chances d’être réélu.
Les mesures d’assouplissement de la réforme des rythmes scolaires annoncées par Manuel Valls dans son discours de politique générale sont un bon indice d’une volonté de désamorcer la grogne de syndicats arcboutés sur le maintien des situations acquises.
Ce renoncement à toute velléité de réforme, bonne ou mauvaise, ne mettra pas l’enseignement privé sous contrat et hors contrat, à l’abri des tracasseries administratives et des restrictions financières, bien au contraire.
Reste à savoir quelle sera l’attitude du nouveau ministre sur la question de l’identité de genre et de l’enseignement d’une théorie qui n’existe pas selon M. Peillon, alors qu’elle « explique l'identité sexuelle des individus autant par le contexte socio-culturel que par la biologie et a pour vertu d'aborder la question des inadmissibles inégalités persistantes entre les hommes et les femmes ou encore de l'homosexualité, et de faire œuvre de pédagogie sur ces sujets », selon Mme Vallaud-Belkacem.
Ce numéro de notre Lettre apporte un éclairage philosophique sur ces contradictions et rappelle que le rêve de choisir son sexe n’est pas plus nouveau que celui de choisir ses origines ou son âge ; mais ce n’est pas par hasard que Montaigne a intitulé le chapitre dans lequel il traite de la question De la force de l’imagination.
Je souscris pour ma part à la réflexion d’Irène Théry[2]: « si je crois vraiment que mon problème est d’avoir été conditionnée aux stéréotypes sexuels dès mes premiers vagissements, si mon genre socia l est ce qui m’opprime, alors il ne me reste plus qu’à m’enfermer dans le royaume-prison de mon intériorité ».
Recteur Armel Pécheul
[1] http://www.lemonde.fr/education/article/2014/04/02/benoit-hamon-s-installe-rue-de-grenelle_4394102_1473685.html [2] Dans l’introduction de La distinction de sexe, une nouvelle approche de l’égalité (Odile Jacob, 2007)
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