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Lettre N°74 – Éducation : les priorités des lecteurs d’enseignement et liberté à l’aune des statistiques de l’OCDE
Éducation : les priorités des lecteurs d’enseignement et liberté à l’aune des statistiques de l’OCDE
L’année qui s’ouvre sera celle des grands débats, des grandes promesses et sans doute de quelques propositions de réforme. Le domaine de l’Éducation ne sera sûrement pas en reste…Force est de constater qu’il le mérite bien. Il le mérite d’autant plus que les principaux maux dont la France souffre aujourd’hui sont en grande partie le résultat des perversions subies par notre système éducatif depuis une trentaine d’année. L’insécurité, la violence, la perte du sens et des valeurs résultent directement de toutes ces années d’enseignement pendant lesquelles le travail de structuration des personnalités n’a pas été fait à l’école. Faute de transmettre des repères, un ordre, un modèle cohérent d’organisation sociale, une culture…l’école s’est abstenue de remplir ses missions essentielles : former des citoyens responsables, transmettre des savoirs et des connaissances, inculquer le sens de l’ordre républicain sans lesquelles les jeunes gens d’aujourd’hui sont dépourvus de tout repère.
D’aucuns pourraient penser que nous tenons toujours le même discours catastrophiste, que nous succombons à la sinistrose ou que nous nous dopons à la critique systématique. Mais, et l’on doit ajouter, malheureusement, car personne ne s’en réjouit, nous disposons aussi d’instruments d’analyse internationaux qui démontrent que nos critiques ne sont pas isolées.
L’OCDE a, en effet, mené une étude dans trente-deux pays, étude destinée à déterminer " dans quelle mesure les élèves arrivant au terme de l’enseignement obligatoire possèdent les connaissances et les qualifications requises pour jouer pleinement leur rôle dans la société ". L’évaluation portait sur la compréhension écrite, la culture mathématique et la culture scientifique. Pour chacun de ces domaines, nous arrivons respectivement en quatorzième position, en dixième position, puis en douzième position. Et, au-delà de ce classement les résultats pris en eux-mêmes sont vraiment plus que médiocres.
Bien sûr, les experts du ministère ont contesté les méthodes. Ils ont même interdit la publication des résultats de l’un des questionnaires, celui qui était adressé aux chefs d’établissement ! Vieille méthode française : pour ne pas admettre que le malade a la fièvre, on casse le thermomètre !
En tout cas, les observateurs auront remarqué qu’à l’exception de quelques quotidiens, cette enquête n’a guère été rendue publique…On comprend pourquoi !
Cette enquête ne peut que nous conforter dans notre action. Elle nous encourage à persévérer dans nos propositions de réformes du système éducatif français.
Nous profiterons du débat présidentiel pour publier une lettre ouverte aux candidats avec nos principales propositions. Nous verrons bien qui nous répondra et surtout avec quelle crédibilité.
En attendant, nombreux ont été ceux d’entre vous qui avez répondu à notre propre questionnaire sur les priorités en matière d’éducation. Leurs réponses sont publiées dans ce numéro. Et, c’est la lutte contre l’illettrisme qui est placée en tête de vos priorités. Rien d’étonnant compte tenu de l’importance de cette question en tant que telle et en tant qu’elle conditionne bien d’autres difficultés dans notre société.
Vous trouverez aussi les principales réformes proposées par nos lecteurs après que ceux-ci eurent établi leur priorité en répondant au questionnaire qui leur avait été envoyé. Nous avons laissé leurs réponses telles qu’elles ont été formulées avec toute leur authenticité, et parfois même leurs contradictions, pour ne pas trahir la pensée de ceux qui se sont exprimés.
Là aussi, le résultat est édifiant. Au travers des réponses, apparemment si diverses, nous sentons bien tous que la transmission d’une culture commune, l’apprentissage des savoirs fondamentaux, l’organisation de l’autorité dans l’ordre scolaire, le respect de la liberté des parents, la simplification du système de gestion de l’éducation, la redéfinition du métier de professeur, entre autres questions, sont devenues des réformes incontournables. La France ne peut plus aujourd’hui en faire l’économie. Il n’y va pas simplement de sa réputation lors de la publication des statistiques de l’OCDE. C’est son avenir même qui est en jeu. Il faudra juger la crédibilité des candidats à la présidentielle sur leur capacité à mener ces réformes à bien.
Armel PECHEUL
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