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Lettre N°73 – LE COMMUNAUTARISME CONTRE L’ÉCOLE DE LA RÉPUBLIQUE
Insensiblement, mais sûrement, la République se dilue sous nos yeux. Elle se dilue tout à la fois dans "le village planétaire", dans le multiculturalisme, dans le droit des minorités et dans le communautarisme. L'école de la République n'échappe pas à ce phénomène. Après avoir été le fruit des relations coupables entre Marx, Freud et Mc Donald’s, un dernier coût fatal est en train de lui être donné par le communautarisme.
L'influence des marxistes depuis le plan Langevin Vallon est bien connue. Le marxisme a introduit dans l'école, non pas l'égalité républicaine, mais l'égalitarisme et la rupture délibérée avec nos valeurs et nos racines les plus traditionnelles. Il est aussi à l'origine de la remise en cause généralisée du contenu des enseignements suspecté d'exprimer les besoins et les valeurs d'une classe dite dominante. Il explique, de la même manière, la volonté de briser le lien entre les générations pour créer un homme nouveau. Puis, la génération dite de "1968" introduira Freud dans le système. Le principe du plaisir et la suppression de toute contrainte à l'école en seront les effets les plus directs. La façon d'enseigner sera plus importante que le contenu de l'enseignement et vive la psychopédagogie ! Finis les devoirs et les punitions. Finis les maîtres, qui deviendront les "copains", non plus d'élèves, mais de "jeunes". Aboli bien évidement le principe d'autorité, avec cette conséquence que les élèves ne connaissent plus comme règle que les rapports de force et la violence. Mc Donald’s (ou Coca-Cola) devait pointer son nez à la fin des années 1980. L'école deviendra alors un grand self-service dans lequel s'engouffreront tous les effets de mode et tous les à-coups médiatiques. On devra y apprendre la sécurité routière, l'euro, y mener la lutte contre le tabagisme, le sida, la toxicomanie, récolter du riz pour la Somalie, prévenir le racisme et l'antisémitisme, œuvrer pour la paix dans le Monde, commémorer l'abolition de l'esclavage, y préparer les repentances... C'est la consommation immédiate comme chez Mc Donald’s. Quel temps reste-t-il pour lire, écrire, compter, apprendre à se situer dans l'espace (géographie), dans le temps (histoire), lire les classiques pour comprendre le sens du Monde et développer l'esprit critique ? Aucun. Plus grave encore, désormais tout vaut tout. Il n'existe aucune hiérarchie entre ces nouvelles "valeurs". Les élèves zappent à l'école comme ils zappent devant leur télévision. Abolir les liens avec le passé, c'est Marx. Saper l'autorité, c'est Freud. Des esprits ballottés et modelés par les aléas médiatiques et le politiquement correct, c'est Mc Donald’s. Pour plagier Victor Hugo dans " L'Expiation ", est-ce le châtiment, cette fois, Dieu sévère ? Non, loin s'en faut. Il manquait encore un rejeton, enfant, cette fois, de l'apartheid cool et du totalitarisme soft : le communautarisme. Car, il restait encore un pilier à la nation, qui, il est vrai, faisait aussi la force des syndicats : l'unité républicaine. L'école était encore l'école de la Nation, même si le lien qui les unissait était de plus en plus fragile. C'est ce dernier pilier que Monsieur Lang a entrepris de saper. C'est l'école Diwan en Bretagne et les langues régionales ailleurs, la discrimination positive à Science Po et dans les zones difficiles, entre autres exemples. Bref, l'éducation n'est plus nationale. Il n'y a plus de communauté nationale. La République est abolie au profit des communautés et des groupes de pression. Viendra alors le temps où l'école devra s'incliner devant d'autres groupes plus radicaux encore, groupes rassemblés autour de revendications politiques, ethniques, religieuses, sexuelles etc., pourquoi pas les voisins d'aéroports, les victimes d'inondations, puisqu'il suffit de s'affirmer victime pour avoir le "droit à" bénéficier d'une discrimination positive à l'école. Et, ils le demanderont tous. Ils n'obtiendront plus leurs diplômes en fonction de leur savoir et de leurs talents, mais en fonction de leur couleur de peau, de leur orientation sexuelle, de leur domiciliation en Corse... Chaque enfant ou chaque groupe d'enfants pourra désormais vivre aux dépens des autres puisque la Nation n'est plus là pour les rassembler dans l'école. Après le grand Waterloo éducatif provoqué par Marx, Freud et Mc Donald’s, voilà donc que le nouveau Badinguet de la rue de Grenelle nous met la République en miettes, en sapant son dernier fondement, celui de l'unité républicaine. Pourtant, l'Histoire du Monde en général et celle de la France en particulier, n'est pas finie, loin s'en faut. Le Monde est au contraire entré dans une phase nouvelle, celle du "choc des civilisations". Dans ce contexte d'une cruelle actualité il est plus urgent que jamais de retrouver les voies de l'unité. Seules ces voies permettent de donner une identité aux jeunes gens qui résident dans ce pays. Seules ces voies permettent de les rassembler autour de valeurs communes qui sont avant tout celles de la civilisation occidentale. Le communautarisme en prend l'exact contre-pied. Ceux qui en sont coupables devront assumer une responsabilité terrible dans un avenir qui est désormais tout proche. Armel Pécheul
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