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Lettre N° 92 – A propos des méthodes globales : le point de vue de Michel Combastet
A propos des méthodes globales : le point de vue de Michel Combastet
La méthode globale consiste à considérer les mots entiers comme des images. Au lieu de déclencher une correspondance automatique entre des signes et des sons dépourvus de sens, mais objectivement reproductibles à l’identique, le signe global rattache l’image à un sens, et, volontairement ou non, à un amalgame du mécanisme physiologique objectif et des sentiments subjectifs associés au texte présent.
Ultérieurement, même si la suite de l’enseignement est faite avec la méthode syllabique, tout un vocabulaire demeurera entaché d’un accompagnement subjectif inconscient dont l’effet peut être très bon ou très mauvais. Ce n’en est pas moins une mise en conditionnement inutile et inquiétante.
Un autre aspect pour les élèves qui n’ont appris à lire qu’avec la méthode globale est le suivant : la lecture ainsi apprise ressemble à la lecture que font les Chinois, dont les caractères ne sont pas une représentation phonétique, mais le signe d’un sens. Il en résulte qu’il y a des milliers de caractères pour écrire la langue Chinoise, et que les caractères se combinent suivant les sens, et non suivant les sons.
Donc lors de l’écriture, la pensée peut prendre dans la conscience de l’écrivain ou du lecteur des mots différents – et donc dans l’expression orale, des sons « étrangers » - pour exprimer le sens transmis par un caractère Chinois. Cette particularité se traduit par une coupure entre le vocabulaire écrit et le vocabulaire oral. Elle facilite aussi la création de mots sauvages puisque leur sens – exprimé par l’image de leurs lettres jointes : meuf, etc.… - sera mieux interprété par la petite communauté dans laquelle ils circulent, jusqu’à être ignoré dans la population générale. Par contre le vrai sens originel sera mieux préservé par les lettrés, mais la différence de capacité d’apprentissage entre les « alphabétisés » et les « globalisés » sera devenue plus grande. La division de la culture nationale en deux cultures peut en résulter.
La difficulté d’apprendre à lire, outre les inconvénients et les difficultés personnels imposés à la masse des élèves, peut malheureusement aussi servir à asseoir les privilèges et même le pouvoir de certains.
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