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Lettre N° 66 - ALAIN PEYREFITTE
Il avait tous les dons. Sa réussite fut exemplaire. Diplomate, homme d’État, historien, penseur politique, journaliste. On n’oubliera jamais ses livres, Le mal français, Les chevaux du lac Ladoga et tout ceux qu’il consacra, et avec quel talent, à la Chine depuis Quand la Chine s’éveillera. Membre de l’Académie française à cinquante-trois ans, élu plus tard (1987) à l’Académie des sciences morales et politiques. Une facilité déconcertante, un excessif goût du travail bien fait, une jeunesse durable, un goût apparent de la vie. De sa carrière politique, il avait su tirer des leçons, ce que d’autres, avant lui, n’avaient pas su faire. Les deux volumes de C’était De Gaulle montraient un observateur subtil mais aussi un penseur souvent sévère. Derrière toutes ces façades brillantes, il y avait l’homme. L’homme inquiet de l’avenir du monde, l’homme sensible et secret. Son plus grand livre fut peut-être La société de confiance où il s’avère le successeur de Rousseau et de Tocqueville et qui cherche une clef du sort des sociétés. Tout s’est passé, dans ces derniers mois, comme s’il s’était fixé un délai. Celui de terminer le troisième volume de C’était De Gaulle et d’achever la préparation du spectacle qu’il avait conçu avec Alain Decaux, L’homme qui a dit non. Il assista aux premières représentations. Nous savons tous que son courage égalait son sens de la destinée, sa pudeur et sa confiance dans ce qui élève l’homme. Roland Drago Tweet |