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Lettre N° 53 - LES GARDIENS DE LA CARTE
Les spectateurs qui suivaient le bulletin télévisé de TF 1, vendredi 13 septembre à 20 heures, ont assisté à une séquence très instructive sur le traitement des demandes de dérogation aux affectations d’élèves de 6e selon les principes de la carte scolaire. Ce que j’apprenais avait pour moi un parfum de nouveauté. Il en allait différemment pour les lecteurs de Libération : ils avaient pris connaissance le matin même dans leur quotidien sous une forme détaillée des données qu’on leur présentait ici de façon plus sommaire (le titre en page 1 et trois grandes pages). Qu’est-ce qui est en cause ? Comme les collèges ont des réputations (fondées ou non) très diverses, les parents qui se voient imposer un mauvais collège en vertu des principes de la sectorisation tentent d’inscrire ailleurs leur progéniture en demandant une dérogation sous divers motifs. Les demandes concernent à peu près le quart des entrées en 6e à Paris. Ceci est une bonne mesure de la confiance qu’inspirent certains établissements. Soucieux d’enrayer cette atteinte au principe sacro-saint de la sectorisation, craignant que les chefs d’établissement cèdent aux pressions (ou peut-être au souci de rassembler des élèves honorables !), le rectorat de l’académie de Paris a créé un service central qui décide de la suite à donner à la demande. Ce service qui examine à la loupe les pièces présentées à l’appui des demandes (type quittance de loyer) est placé sous l’autorité d’un inspecteur d’académie (!), qui déplore dans Libération qu’on ait essayé d’assouplir la carte scolaire dans certains arrondissements parisiens, en autorisant le choix entre plusieurs établissements, car on n’a fait, dit-il, que renforcer la hiérarchie entre établissements : "Plus un établissement est demandé et plus il trie ses élèves, plus il les fascine." Il se réjouit qu’on en finisse au plus tôt avec ces "secteurs assouplis". Et, bien entendu, Libération applaudit et appelle à plus de rigueur. Où sont les belles promesses de M. Bayrou d’assouplir la sectorisation ? Où est le pouvoir des chefs d’établissements dans tout cela ? Qui aura vu ce reportage sur ce service académique, dont l’atmosphère est à peu près aussi chaleureuse que celle d’un service de la P.J., aura compris. La liberté de choisir son école n’a pas que des amis chez les grands administrateurs de l’éducation nationale. Maurice Boudot
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