.componentheading, .contentheading, div.module h3, div.module_menu h3, div.module_text h3, h2, a.contentpagetitle { font-family:Nobile;} #top_outer { border:none;}
Lettre N° 34 - LA BOURRASQUE
J’espérais me donner un peu de répit, éviter de lasser les lecteurs en ne participant pas à la rédaction de ce numéro de notre Lettre. C’était vivre dans l’illusion. La politique conduite par M. JOSPIN suscite actuellement de tels phénomènes de rejet que les adhérents d’Enseignement et Liberté ne me pardonneraient pas de rester silencieux. Quelques caractères distinguent la crise qui vient d’éclater, car on ne peut douter qu’il s’agisse d’une crise :
Toutes les situations, qui ont engendré cette agitation qui reste actuellement larvée, ont en commun d’être sans précédent, soit par la nature du phénomène, soit par son ampleur. L’enseignement privé a l’habitude d’être mal traité. Mais, depuis de nombreuses années, on n’avait jamais abouti à une telle accumulation en matière de retards de paiements (forfait d’externat, subvention pour la formation des maîtres, subventions d’investissements). Je renvoie à l’excellent document de la Commission permanente du Comité national de l’enseignement catholique publié dans le n° 167 d’ECD pour les détails techniques. On parle de 5 milliards qui auraient dû être versés si on avait respecté cette parité qu’exige l’équité ou plus simplement la loi. L’UNAPEL qui a pourtant fait montre d’une patience à mon sens excessive doit se révolter devant l’ampleur de l’injustice et il n’y a pas lieu de s’étonner si la base manifeste. Comme en 1984, c’est la Bretagne qui a commencé à faire parler d’elle (20.000 manifestants) et il n’y aura pas lieu de s’étonner si le mouvement s’étend. Les élèves de l’I.U.F.M. sont furieux des contraintes ineptes que leur impose une formation ridicule où ils n’apprennent pas la discipline qu’ils auront à enseigner. Ils s’indignent de ne rien savoir sur le sort qui leur sera réservé, sur l’avenir des concours de recrutement. A vrai dire, pour la première fois depuis l’histoire de la République, on recrute depuis quelques années des fonctionnaires avant d’avoir défini leurs fonctions, droits et obligations ! C’est aussi la première fois - du moins en temps de paix ! - que des fonctionnaires attendent plusieurs mois leur traitement : c’est pourtant le cas d’un certain nombre d’instituteurs en région parisienne. Enfin, y a-t-il des précédents à cette fermeture de toutes les écoles de Mantes-la-Jolie (ville de 50.000 habitants) parce que les maîtres estiment que leur sécurité n’est pas assurée ? Ils jouissent de l’appui de la population... tandis que les syndicats essaient d’endiguer le mouvement avec leur discours usé, et qu’en catastrophe les autorités finissent par accepter de négocier lorsque le mouvement menace de faire tâche d’huile. Vraiment, il y a crise de l’éducation, et bien au-delà, c’est l’autorité de l’Etat qui est en cause. Alors est-ce une simple bourrasque ou l’annonce d’un ouragan ? Il est un peu tôt pour le dire. Maurice BOUDOT Tweet |