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Lettre N° 111 - La société multiculturelle

Détails
Créé le lundi 3 janvier 2011 20:10

 

La société multiculturelle

 

 

Angela Merkel pour l’Allemagne et David Cameron pour la Grande-Bretagne n’ont pas craint d’affirmer que l’intégration dans leur pays respectif de populations de cultures différentes avait échoué, en annonçant leur intention de pratiquer une politique d’assimilation.

 

Même Frits Bolkestein, qui avait pourtant montré quand il était commissaire européen, avec la directive du « plombier polonais », qu’il n’était pas hostile à l’effacement des frontières, proclame (Causeur de février 2011) que

 

« Le multiculturalisme est mort ».

 

Il n’a plus de défenseurs aux Pays-Bas, ajoute-t-il, en qualifiant d’absurde la position du gouvernement néerlandais qui estimait, il y a vingt ans, que l’intégration devait aller de pair avec la préservation de la culture d’origine.

 

Si la « vision communautaire », au singulier, de la société française a aussi tendance à regagner du terrain, comme le déplore la Commission nationale consultative des droits de l’homme dans son dernier rapport, le ministère de l’Education nationale continue à mesurer sa prétention à l’universalité non pas à la diffusion de la culture française dans les autres pays mais à l’infusion, voire à la perfusion, d’autres cultures dans le nôtre.

 

L’introduction de l’histoire de l’empire du Monomotapa dans le programme d’histoire de cinquième illustre bien cet état d’esprit, même si sa dénonciation a donné cours à quelques exagérations.

 

Son étude ne devra prendre que 10 % du temps consacré à l’histoire en cinquième et les professeurs pourront lui préférer l’empire Songhaï ou quelques autres empires africains ; Nyatsima Mutota, son fondateur ne prendra pas la place de Louis XIV et de Napoléon, il la partagera avec eux.

 

Il n’en reste pas moins que l’histoire de cet empire (1450-1629), qui n’est guère connue que par quelques récits de voyageurs portugais, aurait dû être laissée aux spécialistes des actuels Zimbabwe et Mozambique.

 

L’essentiel des relations de cet empire aux frontières floues avec le monde extérieur, une fois épuisée l’exploitation de l’or des rivières, et l’essentiel de ce que l’on connaît de lui, est son commerce d’esclaves vendus à Zanzibar. Comment pourra-t-il être enseigné dans des classes rassemblant ceux qui se réclament des victimes et ceux qui se réclament de leurs exploiteurs ?

 

Tout cela est absurde, comme dirait M. Bolkestein, à moins que les caciques du ministère n’aient voulu, avec ce nom de Monomotapa dont La Fontaine s’amusait dans sa fable Les deux amis, mesurer la dyslexie chez les élèves entrant en cinquième.

 

 

 

Recteur Armel Pécheul

 

 

 

 


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