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Lettre N°134, 4e trim 2016 - Comparaison des méthodes d'apprentissage de la lecture
Comparaison des méthodes d'apprentissage de la lecture
Dans le N°895, daté du 3 octobre, de la Lettre de l’Education, éditée par Le Monde, Roland Goigoux écrit « Il ne reste qu’une minime divergence sur la pertinence de donner à lire aux enfants des textes qui ne seraient pas à 100% déchiffrables pour eux ». Il en conclut, selon une habitude bien ancrée, que « La querelle des méthodes de lecture devrait être enterrée », tout en craignant que « dans le contexte politique préélectoral, le consensus scientifique risque de ne pas peser lourd face à l’envie de relancer les querelles sur l’école, même au prix des mensonges les plus éhontés ».
Il s’agit là de la rhétorique habituelle du chef de file des pédagogues qui, régnant en maîtres sur la formation des futurs lecteurs depuis des décennies, refusent toute responsabilité dans l’augmentation de l’illettrisme.
Actuellement professeur à l’université Blaise-Pascal-Clermont-II, Roland Goigoux a été un des plus actifs opposants à la tentative de rétablissement des méthodes syllabiques de Gilles de Robien, il y a dix ans.
S’ils ont renoncé à leurs pires extravagances, comme celle consistant à exiger des débutants une lecture silencieuse, ils n’en prétendent pas moins être les seuls à même de dire le vrai en la matière.
Dans son billet, Goigoux s’explique sur « l’administration de la preuve » de la supériorité d’une façon d’enseigner la lecture. Il note d’abord que l’expérience relatée par Céline Alvarez, dans son livre « Les lois naturelles de l’enfant » n’est pas une découverte et n’est pas généralisable.
Il a raison de dire qu’elle n’est pas une découverte. Elle ne le cache pas d’ailleurs, puisqu’elle fait largement référence à Maria Montessori et aux apports récents des neurosciences. Il n’a pas tort de dire qu’elle n’est pas généralisable, parce qu’elle bénéficiait à la fois de conditions de fonctionnement très favorables et parce que son initiatrice était animée de la foi qui soulève les montagnes, ce que l’on ne peut attendre de tout le monde.
Il évoque « les deux méthodologies reconnues pour apporter une preuve de causalité entre les pratiques pédagogiques et les apprentissages ». Il donne ensuite un exemple de chacune des méthodes, en en déduisant que la querelle des méthodes devrait être enterrée.
Il cite comme exemple de la première méthode une étude intitulée Evaluation quantitative d’un entraînement à la lecture à grande échelle pour des enfants scolarisés en réseaux d’éducation prioritaire : apports et limite, publiée par Gentaz qui mesure les effets d’un entraînement complémentaire au décodage et à la compréhension du groupe test qui continue à recevoir le même enseignement de base de la lecture que le groupe témoin, c'est-à-dire avec une méthode semi-globale dans la grande majorité des cas.
Les résultats de l’enquête montrent que cet entraînement complémentaire n’a pas d’influence significative sur les performances des élèves
La seconde méthode est celle de l’enquête « Lire-écrire » qu’il a conduite. Cette enquête, menée auprès de 2507 élèves répartis en 131 classes a consisté à observer les pratiques habituelles des maîtres dans leurs classes. Un budget supplémentaire de 250 000 € a été accordé à ses initiateurs.
Dans ces deux exemples, il n’est pas question de comparer les résultats obtenus par les méthodes syllabiques avec ceux des méthodes mixtes, comme cela a été fait sur une grande échelle en Ecosse, dans les comtés de Clackmannan, à partir de 1992 et de Dunbarton, à partir de 1997.
Une seule étude de ce type a été réalisée en France, en 2013. Intitulée « Lecture au CP : un effet-manuel considérable ». Dirigée par Jérôme Deauvieau, à l’Université de Saint-Quentin en Yvelines, elle confirme les résultats des études écossaises.
Sur une échelle de 100, avec une note moyenne de
Cette étude n’a porté, faute de moyens, que sur 23 classes et les performances des élèves n’ont pu être suivies dans le temps. Il conviendrait donc de la renouveler avec des moyens comparables à ceux consacrés aux études écossaises et aux deux études françaises que nous avons citées
Philippe Gorre
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