.componentheading, .contentheading, div.module h3, div.module_menu h3, div.module_text h3, h2, a.contentpagetitle { font-family:Nobile;} #top_outer { border:none;}
La violence à l'école en 2014
L’INSEE vient de publier (INSEE Première, N° 1506 de juillet 2014 : une étude intitulée Éducation nationale : des métiers exposés aux menaces et aux insultes[1].
Cette étude porte sur les résultats de l’enquête Cadre de vie et Sécurité, en comparant pour la période 2007-2013 les violences subies par les personnels de l’Education nationale[2] à celles affectant les autres personnes occupant un emploi.
Les victimes de menaces ou d’insultes sont deux fois plus nombreuses proportionnellement au sein de l’Education nationale, alors que les victimes de violences physiques ne le sont que 1,4 fois, cette dernière différence étant considérée par les auteurs de l’étude comme non significative, ce qui est très discutable[3].
Les auteurs des délits sont le plus souvent les parents à l’école primaire et les élèves dans le secondaire. L’étude montre que, si les femmes ne sont pas plus souvent victimes que les hommes, l’écart entre les plus jeunes et les plus âgés, qui existe dans toutes les professions au détriment des plus jeunes est « particulièrement marqué au sein de l’Education nationale ».
L’expérience étant une explication commune de cet écart à l’ensemble des professions, les auteurs avancent comme explication possible et partielle de l’écart supplémentaire pour les enseignants du second degré, pour lesquels il est particulièrement fort[4], le fait qu’ils « démarrent souvent leur carrière dans des établissements où le climat scolaire est plus dégradé ».
L’étude n’en disant pas plus sur ces établissements où le climat scolaire est plus le dégradé, nous nous sommes reportés à une Note d’information du ministère de l’Education nationale citée dans la bibliographie d’INSEE Première.
Enquête Sivis[5]
Cette note présente les résultats pour l’année scolaire 2012-2013 de l’enquête Sivis qui recueille depuis 2007 des données sur les violences dans les établissements publics de l’enseignement secondaire.
Cette enquête estime à 54 000 le nombre d’incidents graves enregistrés dans l’année, étant entendu que s’agissant des élèves « seuls les incidents présentant un caractère de gravité suffisant au regard des circonstances et des conséquences de l’acte (motivation à caractère discriminatoires, situation de harcèlement) sont enregistrés », alors que « par l’atteinte grave qu’ils représentent à l’institution scolaire, tous les incidents impliquant un personnel de l’établissement sont retenus ». Et tout cela, explique non sans humour l’étude « Afin de garantir l’homogénéité des données recueillies »…
On ne s’étonnera pas d’apprendre que le même souci de rigueur n’a permis de prendre en compte que les réponses de 51% des établissements faisant partie de l’échantillon et que le nombre d’incidents graves antérieurs à 2011 n’ait pu être calculé « en raison d’une précision insuffisante ».
Dans ces conditions, malheureusement typiques de la manière dont le ministère utilise l’outil statistique, il ne faut pas s’étonner de ne pas pouvoir tirer d’enseignements utiles des différences constatées entre les établissements. Ce sont pourtant de grandes différences, puisque les 5 % d’établissements les plus affectés concentrent 25% des violences et les 10% en concentrent 40%. Faute de disposer d’informations géographiques sur ces établissements à risque, informations pourtant indispensables pour définir des priorités, l’étude donne tout de même les écarts entre les types d’établissements, avec des taux d’incidents graves par rapport au nombre d’élèves de 15‰ dans les collèges, 6‰ dans les lycées d’enseignement général et technique et 24‰ dans les lycées professionnels.
Une enseignante poignardée à mort à Albi : non, ce ne sont pas les risques du métier[6]
L’assassinat d’une institutrice à Albi par la mère d’une élève, est à l’origine d’une lettre sur la violence à l’école d’un professeur de lycée, publiée par Le Nouvel Observateur. L’auteur ne prétend pas expliquer ce geste d’un déséquilibré et ne se contente pas de le déclarer insupportable ou inacceptable, à l’instar des plus hautes autorités de l’Etat, mais elle engage une réflexion sur les causes de la violence à l’école et sur les remèdes, pour conclure : « Au fond, la transmission d'un socle disciplinaire et d'une matière importent moins, désormais, que cette grande halte-garderie où se mélangent discipline et encadrement policier, écoute psychologique, animation de loisirs et aide à l'intégration dans le quartier... »
On ne peut malheureusement que souscrire à ce constat et partager le jugement sévère que Lidia P. Blanc porte sur l’institution. Ajoutons qu’à la véritable cogestion qui existe entre le ministère et les syndicats d’enseignants correspond un partage des responsabilités encourues entre les deux parties.
[2] Qu’ils travaillent dans des établissements publics ou dans des établissements privés. [3] Parce que l’on a plus de cinq chances sur cent de se tromper, vu la taille de l’échantillon, en disant que cette différence est significative. [4] Il l’est encore plus pour les personnels de direction et d’éducation. [5] Note d’information 13.32, MEN-Depp, décembre 2013 : http://cache.media.education.gouv.fr/file/2013/30/7/DEPP_NI_2013_32_actes_violence_fortement_concentres_minorite_etablissements_289307.pdf Tweet |