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Lettre N°73 – 3ème trimestre 2001
LE COMMUNAUTARISME CONTRE L’ÉCOLE DE LA RÉPUBLIQUE
LE COMMUNAUTARISME CONTRE L’ÉCOLE DE LA RÉPUBLIQUE Insensiblement, mais sûrement, la République se dilue sous nos yeux. Elle se dilue tout à la fois dans "le village planétaire", dans le multiculturalisme, dans le droit des minorités et dans le communautarisme. L'école de la République n'échappe pas à ce phénomène. Après avoir été le fruit des relations coupables entre Marx, Freud et Mc Donald’s, un dernier coût fatal est en train de lui être donné par le communautarisme. L'influence des marxistes depuis le plan Langevin Vallon est bien connue. Le marxisme a introduit dans l'école, non pas l'égalité républicaine, mais l'égalitarisme et la rupture délibérée avec nos valeurs et nos racines les plus traditionnelles. Il est aussi à l'origine de la remise en cause généralisée du contenu des enseignements suspecté d'exprimer les besoins et les valeurs d'une classe dite dominante. Il explique, de la même manière, la volonté de briser le lien entre les générations pour créer un homme nouveau. Puis, la génération dite de "1968" introduira Freud dans le système. Le principe du plaisir et la suppression de toute contrainte à l'école en seront les effets les plus directs. La façon d'enseigner sera plus importante que le contenu de l'enseignement et vive la psychopédagogie ! Finis les devoirs et les punitions. Finis les maîtres, qui deviendront les "copains", non plus d'élèves, mais de "jeunes". Aboli bien évidement le principe d'autorité, avec cette conséquence que les élèves ne connaissent plus comme règle que les rapports de force et la violence. Mc Donald’s (ou Coca-Cola) devait pointer son nez à la fin des années 1980. L'école deviendra alors un grand self-service dans lequel s'engouffreront tous les effets de mode et tous les à-coups médiatiques. On devra y apprendre la sécurité routière, l'euro, y mener la lutte contre le tabagisme, le sida, la toxicomanie, récolter du riz pour la Somalie, prévenir le racisme et l'antisémitisme, œuvrer pour la paix dans le Monde, commémorer l'abolition de l'esclavage, y préparer les repentances... C'est la consommation immédiate comme chez Mc Donald’s. Quel temps reste-t-il pour lire, écrire, compter, apprendre à se situer dans l'espace (géographie), dans le temps (histoire), lire les classiques pour comprendre le sens du Monde et développer l'esprit critique ? Aucun. Plus grave encore, désormais tout vaut tout. Il n'existe aucune hiérarchie entre ces nouvelles "valeurs". Les élèves zappent à l'école comme ils zappent devant leur télévision. Abolir les liens avec le passé, c'est Marx. Saper l'autorité, c'est Freud. Des esprits ballottés et modelés par les aléas médiatiques et le politiquement correct, c'est Mc Donald’s. Pour plagier Victor Hugo dans " L'Expiation ", est-ce le châtiment, cette fois, Dieu sévère ? Non, loin s'en faut. Il manquait encore un rejeton, enfant, cette fois, de l'apartheid cool et du totalitarisme soft : le communautarisme. Car, il restait encore un pilier à la nation, qui, il est vrai, faisait aussi la force des syndicats : l'unité républicaine. L'école était encore l'école de la Nation, même si le lien qui les unissait était de plus en plus fragile. C'est ce dernier pilier que Monsieur Lang a entrepris de saper. C'est l'école Diwan en Bretagne et les langues régionales ailleurs, la discrimination positive à Science Po et dans les zones difficiles, entre autres exemples. Bref, l'éducation n'est plus nationale. Il n'y a plus de communauté nationale. La République est abolie au profit des communautés et des groupes de pression. Viendra alors le temps où l'école devra s'incliner devant d'autres groupes plus radicaux encore, groupes rassemblés autour de revendications politiques, ethniques, religieuses, sexuelles etc., pourquoi pas les voisins d'aéroports, les victimes d'inondations, puisqu'il suffit de s'affirmer victime pour avoir le "droit à" bénéficier d'une discrimination positive à l'école. Et, ils le demanderont tous. Ils n'obtiendront plus leurs diplômes en fonction de leur savoir et de leurs talents, mais en fonction de leur couleur de peau, de leur orientation sexuelle, de leur domiciliation en Corse... Chaque enfant ou chaque groupe d'enfants pourra désormais vivre aux dépens des autres puisque la Nation n'est plus là pour les rassembler dans l'école. Après le grand Waterloo éducatif provoqué par Marx, Freud et Mc Donald’s, voilà donc que le nouveau Badinguet de la rue de Grenelle nous met la République en miettes, en sapant son dernier fondement, celui de l'unité républicaine. Pourtant, l'Histoire du Monde en général et celle de la France en particulier, n'est pas finie, loin s'en faut. Le Monde est au contraire entré dans une phase nouvelle, celle du "choc des civilisations". Dans ce contexte d'une cruelle actualité il est plus urgent que jamais de retrouver les voies de l'unité. Seules ces voies permettent de donner une identité aux jeunes gens qui résident dans ce pays. Seules ces voies permettent de les rassembler autour de valeurs communes qui sont avant tout celles de la civilisation occidentale. Le communautarisme en prend l'exact contre-pied. Ceux qui en sont coupables devront assumer une responsabilité terrible dans un avenir qui est désormais tout proche. Armel Pécheul
Alain Bournazel, l'Éducation tout au long de la Vie, Ellipse, 206 pages, 90 francs. Ouvrage frais, exhaustif et constructif que le livre d'Alain Bournazel. Voici un livre qui ne se borne pas à recenser les maux bien connus dont souffre notre système d'enseignement. Il propose aussi des solutions courageuses et réalistes, même si l'auteur concède qu'il s'agira bien d'une révolution. Alain Bournazel propose, en effet, de rassembler en un même ensemble cohérent l'éducation initiale et la formation continue, grâce aux nouvelles technologies, grâce à une nouvelle conception de l'école, grâce à une nouvelle politique d'éducation menée par les villes. Cet ouvrage s'adresse à tous ceux qui s'intéressent à l'école. Il mérite vraiment toute leur attention. A.P. LA GARANTIE CONSTITUTIONNELLE La liberté de l'enseignement est un principe de niveau constitutionnel dans la plupart des pays membres de l'Union européenne, sinon dans la totalité d'entre eux. Cette liberté est, par surcroît, protégée par la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme, à laquelle tous les pays membres de l'Union ont adhéré (article 2 du Premier Protocole additionnel). Elle figure enfin, en toute lettre, en tant que liberté, à l'article 14 de la toute récente Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne signée lors du Conseil européen de Nice au mois de décembre 2000. On sait, par ailleurs, que la Cour de Justice des Communautés européennes impose aux Etats membres le respect de droits fondamentaux qu'elle fonde sur ce qu'elle appelle les "traditions constitutionnelles communes aux Etats membres". Il s'agit là de principes que l'on retrouve, sinon dans toutes les constitutions, au moins dans la plupart d'entre elles, même s'ils ne sont pas formulés de la même façon dans tous les États. Il est donc juridiquement possible de démontrer que la Liberté de l'enseignement fait partie intégrante du droit communautaire en tant que principe général du droit communautaire, et même au rang le plus élevé des principes généraux du droit, puisqu'il s'agit d'un droit fondamental. Il en résulte nécessairement que le respect de ce principe s'impose à tous les Etats membres de l'Union européenne, comme il s'imposera aux pays candidats à l'adhésion. Afin d’apporter notre contribution à la reconnaissance et à l’application de ce principe de la liberté d’enseignement, nous organiserons, le 15 juin prochain, avec l'Organisation internationale de défense de la liberté d’enseignement – OIDEL -, un colloque au Palais du Luxembourg. Au cours des mois qui précéderont la tenue du colloque, une dizaine de juristes des différents Etats concernés et une dizaine de spécialistes des sciences sociales (sociologues, philosophes, etc.) procéderont à l'étude systématique des dispositifs juridiques garantissant la liberté de l'enseignement dans les quinze pays de l'Union européenne, et, si possible, dans les pays candidats à l'adhésion. La journée du 15 juin 2002 sera articulée autour de deux thèmes principaux : le premier doit permettre de démontrer que la liberté de l'enseignement est un droit fondamental en droit communautaire ; le second est destiné à mesurer l'effectivité de ce principe général du droit communautaire dans l'ordre juridique des Etats membres de l'Union européenne. Concrètement, le plan de travail serait le suivant : La liberté de l'enseignement : un principe général du droit communautaire. Exposé de synthèse sur l'existence d'une garantie constitutionnelle de la liberté de l'enseignement dans les pays de l'Union européenne et dans les pays candidats à l'adhésion. Cette garantie constitutionnelle commune a pour effet d'ériger la liberté d'enseignement en droit fondamental que tous les Etats membres doivent respecter. Exposé de synthèse sur les nuances d'application du principe de la liberté d'enseignement dans les régimes juridiques propres à chacun des Etats membres. L'étude de ces nuances confrontées au principe lui-même doit permettre de suggérer les réformes à entreprendre par chacun des Etats concernés pour se conformer à l'obligation de respecter le principe de la liberté d'enseignement. L'effectivité du principe général de la liberté de l'enseignement. Droit national et engagements internationaux. Cette intervention doit permettre d'apprécier la façon dont les pays concernés intègrent, dans leur droit positif, les engagements internationaux en général et le droit communautaire en particulier, et notamment les principes généraux du droit communautaire. La question se pose, en effet, de savoir si la protection du principe général de la liberté de l'enseignement est assurée par la seule intervention de la CJCE ou s'il est possible d'invoquer directement la violation du principe devant les juridictions nationales en raison de l'effet direct et de la primauté de ce principe dans les ordres juridiques nationaux. Les financements. Le principe général de la liberté de l'enseignement ne peut être pleinement effectif que s'il est accompagné des moyens financiers permettant de le mettre en œuvre. Cette intervention permettra, d'une part, de faire le point sur les différents systèmes de financement dans les pays de l'Union européenne, d'autre part, d'étudier dans quelle mesure l'affirmation du principe pourrait permettre d'obliger les Etats membres de l'Union européenne à revoir la question du financement de la liberté de l'enseignement. Notre assemblée générale se tiendra le même jour et les Prix d’Enseignement et Liberté seront remis aux lauréats en fin de journée.
L’ouverture d’un site Internet d’Enseignement et Liberté à l’adresse : http://www.enseignementliberte.fr.st interviendra, sauf imprévu, avant la fin du mois d’octobre. Ce site sera un moyen de communication supplémentaire avec ceux qui s’intéressent à notre action. Nous y donnerons des informations sur nos activités, mais aussi, avec l’aide de tous, sur l’actualité en matière d’éducation ainsi que des adresses utiles. Ce site sera aussi utile à ceux que préoccupe la politique de l’éducation. C’est dans cette perspective que nous avons choisi d’y faire figurer les soixante-douze numéros de notre Lettre trimestrielle, publiée sans interruption depuis 1983.
L’Institut International de Recherche sur la Liberté d’Enseignement organise le samedi 15 décembre 2001, à Lyon, une journée d’études à l’intention des personnes engagées dans les questions d’enseignement et de recherche, avec la participation de :
Le Collège Supérieur : 17/19 rue Mazagran 69007 Lyon. Tweet |